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lundi 14 novembre 2016

Méditation sur les motifs qui doivent nous engager à secourir les âmes du Purgatoire (4/4)









Méditation pour le 14 novembre


Autres motifs qui doivent nous engager à secourir


les âmes du purgatoire




    L'intérêt de la majesté du Roi des rois, que nous ne pouvons glorifier avec plus d'assurance de lui plaire et de contenter son désir, qu'en peuplant le ciel de nouveaux hôtes ; l'intérêt du prochain que nous tirons de la captivité la plus pénible, pour le faire aussitôt jouir du bonheur, céleste ; notre intérêt personnel, c'est-à-dire celui de notre sûreté au milieu des innombrables ennemis du salut ; celui de notre prospérité même sur la terre ; celui d'une prompte délivrance du lieu d'exil, destiné à purifier les âmes, et de l'accélération de notre couronnement dans le royaume des cieux ; enfin la charité, la justice, la reconnaissance : tels sont les motifs, aussi touchants que sublimes, qui ont été l'objet de nos méditations les jours précédents. Ils ont dû nous prouver combien cette dévotion est propre à glorifier Dieu et, en outre, combien elle est utile au prochain et à nous-mêmes. Nous allons aujourd'hui méditer deux nouveaux caractères qui la distinguent, et qui nous feront comprendre qu'elle est fondée sur les lumières de la raison, et qu'elle est consolante. Nous verrons par là que les hérétiques, en attaquant, dans leur rage contre l'Église catholique, la prière pour les morts, n'ont pas seulement foulé aux pieds la foi et l'enseignement de l'Église universelle, et la tradition de tous les siècles, mais qu'ils ont même méprisé les lumières que la raison seule fournit pour établir cette vérité.
    En effet, le simple bon sens, sans science, sans érudition, suffit pour montrer combien la prière pour les morts est raisonnable. Qu'on demande à un chrétien ce que devient l'âme au moment de la mort ? Lui, qui reconnait un Dieu juste, qui adore un Dieu miséricordieux et néanmoins un Dieu ennemi de toute iniquité, incapable par son essence et par sa nature de laisser entrer dans son royaume rien d'infecté par la contagion du péché, il ne placera pas l'âme encore souillée à côté de celle qui est pure, la faiblesse avec le courage, les œuvres de la fragile humanité avec les œuvres chrétiennes. Cependant, il ne sera pas assez injuste pour fermer à jamais l'entrée du ciel à ces âmes, à la vérité encore souillées, mais qui brillèrent par la pureté de la foi, la vivacité de l'espérance et l'ardeur de la charité. Non, il n'enveloppera pas dans un même sort la surprise et la malice, la faiblesse et le crime, l'homme de bien souillé de quelques tâches légères et le scélérat noyé dans son iniquité. L'un sera purifié, et l'autre sera réprouvé. Point de chrétien, tant soit peu sensé, qui ne raisonne ainsi. De là vient que de tous les dogmes de l'Église catholique* il n'y en a guère de plus répandu, de plus généralement reconnu, par ses adversaires mêmes, que le dogme du purgatoire. La connaissance d'un Dieu juste et saint a réuni les religions les plus ennemies, les plus opposées dans la croyance d'un purgatoire, c'est-à-dire d'un lieu où l'âme se purifie entièrement avant de jouir de la récompense éternelle. Mais les prières des Fidèles sont-elles entrée dans ce rigoureux séjour ? car c'est là une condition essentiellement requise pour que ces prières soient raisonnables. Laissons encore de côté les preuves de la tradition et des Pères en faveur de cette vérité, et raisonnons. Nos prières portées dans un lieu où règne la justice d'un Dieu offensé, mais en même temps ami des âmes qu'il châtie, mais en même temps disposé à la miséricorde et à la clémence ; nos prières, dis-je, seront-elles rejetées si elles sont faites avec ferveur pour le soulagement et la délivrance de ces âmes captives ? Ce Dieu qui nous ordonne de nous aimer les uns les autres, de nous aider les uns les autres, de prier les uns pour les autres : ce Dieu qui veut que tous les chrétiens soient liés ensemble par la prière et par les saintes œuvres, comme les membres d'un seul et même corps ; ce Dieu qui, au témoignage de l'Écriture, exauce si efficacement les prières des vivants pour d'autres vivants, méprisera-t-il des vœux purs et ardents en faveur de nos frères morts ? Non, le Dieu de la charité ne rejettera pas l'œuvre de la plus grande, de la plus excellente charité ; car c'est encore là un des caractères de la prière pour les morts ; les méditations faites jusqu'à ce jour le prouvent suffisamment, et nous dispensent de nous étendre sur ce point.
Développons plutôt un instant le second caractère de la dévotion envers les âmes du purgatoire, qui nous la montrera pleine de consolation.
    En effet, quelles sont les réflexions que peut et que doit m'inspirer la prière pour les morts ? Elle m'apprend que je dois mourir aussi un jour, et elle m'apprend en même temps que je suis immortel. Elle m'avertit que mes frères ne sont plus et qu'ils sont encore ; qu'ils ne vivent plus en ce monde, mais qu'ils vivent au-delà du monde. Comme eux, j'ai une âme immortelle, comme eux, j'ai des droits à la jouissance du ciel ; quelques jours d'une vie terrestre ne sont que le commencement de mon être. Bientôt les illusions d'un monde fugitif disparaîtront sans retour ; des biens solides et permanents doivent en prendre la place. Cette grande vérité s'altère et s'oublie dans le tumulte des passions, dans le tourbillon des affaires ; la prière pour les morts me la rappelle : elle me montre tout à la fois ce que je suis, ce que je serai un jour, ce que je serai toujours. Actuellement je prie pour mes frères, un jour ils prieront pour moi. Plus saints que moi, plus puissants que moi, ils prieront avec plus de succès, avec plus d'efficacité que moi ; et la faveur dont ils jouiront auprès de Dieu, ils l'emploieront pour moi. Quelle idée consolante ! quel motif de prier pour les morts ! Ce sont des amis, selon l'expression du Sauveur du monde, qui m'ouvriront les tabernacles éternels. Et sur la terre, ce que je vois faire à l'Église de Dieu pour ses enfants morts dans sa communion, elle le fera un jour pour moi : je jouirai aussi de ses bienfaits, surtout si je m'occupe avec elle de ses membres souffrants. Mes parents et mes amis m'oublieront aussitôt que j'aurai disparu de dessus la terre ; ne m'oubliassent-ils pas, bientôt ils disparaîtront eux-mêmes. L'Église du Dieu vivant vivra toujours et ne m'oubliera jamais. La mémoire de l'impie périra, mais la mienne subsistera : l'Église ne perdra jamais de vue une âme qu'elle a adoptée et qui lui a été fidèle. Mon père et ma mère m'ont abandonné ; mais le Seigneur, l'épouse du Seigneur, la sainte Église, m'a recueilli (Ps. 26).
Telles sont les réflexions que nous devons faire en priant pour les morts ; et nous devons les considérer comme un motif bien puissant de pratiquer cette dévotion déclarée par l'Esprit de Dieu sainte et salutaire.


INSTRUCTION

Jusqu'à présent peut-être nous n'avions regardé la prière pour les morts que comme quelque chose de triste, uniquement propre à nous donner des idées lugubres ; et c'était peut-être ce qui nous la faisait négliger. Les réflexions précédentes nous la feront sans doute considérer sous un autre aspect, et nous inspireront la résolution de ne plus négliger cette œuvre de la plus éminente charité, et pour notre prochain et pour nous-mêmes.


PRIÈRE

Ô Dieu de bonté ! je me joins à la sainte Église, à cette tendre mère, et je vous implore de concert avec elle pour tous ces enfants chéris que le lieu d'expiation achève de purifier, et auxquels personne ne s'intéresse directement. Rendez, Seigneur, plus efficaces les prières que nous vous adressons pour ces âmes privées de tout secours : faites-les participer abondamment aux mérites infinis du sang précieux de notre divin Sauveur, Jésus-Christ. Ainsi soit-il.



Indulgence applicable aux morts


Voici les indulgences attachées aux chapelets bénits par un prêtre qui en a le pouvoir.

Cent jours d'indulgence à chaque fois pour ceux qui, possédant ce chapelet, sont dans l'usage de le réciter au moins une fois par semaine, ou de dire l'office divin, ou le petit office de la Sainte Vierge, ou l'office des morts, ou les vêpres, ou au moins un nocturne et laudes de ce dernier office, ou d'entendre la messe, ou de dire les sept psaumes de la pénitence avec les versets et les oraisons, ou les psaumes graduels.
S'ils visitent au moins une fois par semaine les prisonniers ou les malades dans les hôpitaux, ou assistent les pauvres, ou enseignent la doctrine chrétienne, soit à l'église, soit à leur maison, à leurs enfants, à leurs parents, ou à leurs domestiques, ils gagneront 200 jours d'indulgence à chaque fois.
Une indulgence plénière les jours de la plupart des fêtes de Notre-Seigneur, de la Sainte Vierge, et des Apôtres, sous la condition générale de se confesser, de communier et de prier pour les fins accoutumées.
S'ils font toutes les œuvres susdites les autres jours de fêtes de Notre-Seigneur et de la Sainte Vierge, ils gagneront, chacun de ces jours, 7 ans et 7 quarantaines ; s'ils le font le Dimanche et autres jours de fêtes, 5 ans et 5 quarantaines et si c'était un jour ordinaire de la semaine, 100 jours.
Indulgence plénière à l'article de la mort pour celui qui, ayant été fidèle à quelqu'une de ces pratiques, acceptera la mort avec résignation, se confessera et communiera, ou, s'il ne le peut, entrera dans les sentiments d'une vraie douleur de ses fautes et invoquera de bouche, ou au moins de cœur, le nom de Jésus.
Pour celui qui, avant de communier ou de dire le petit office de la Sainte Vierge, s'y préparera avec dévotion, 50 jours d'indulgence.
Pour celui qui examine sa conscience, se repent de ses péchés, forme la résolution de n'y plus retomber, et dit trois fois le Pater et l'Ave en l'honneur de la très Sainte Trinité, ou cinq fois en l'honneur des cinq plaies de Notre-Seigneur, 100 jours d'indulgence.
50 jours pour ceux qui prient dévotement en disant, au moins une fois l'Oraison Dominicale et la Salutation Angélique, à l'intention des Fidèles mourants.
Les mêmes huit indulgences sont attachées aux croix et médailles bénites par un prêtre qui en a le pouvoir.
Les chapelets dits Brigittains font gagner des indulgences nombreuses, par exemple 500 jours d'indulgence sur chaque grain. Les personnes qui en possèdent, peuvent, en le récitant, appliquer aux morts toutes ces indulgences. On peut s'instruire utilement sur ce sujet dans le Traité des indulgences, par Bouvier, dont nous avons extrait cette liste d'indulgences.




* Peuvent se dire Catholiques ceux qui croient à tous les Dogmes de l’Église Catholique. En nier un seul, c'est ne plus être Catholique. D'où l'importance d'étudier et de bien connaître la vraie Foi.







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