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lundi 9 janvier 2017

Discours sur l'Assomption de Marie



L'Assomption de l'Immaculée conception (Murillo)



Extrait de "Les Gloires de Marie" de Saint Alphonse de Liguori :


DISCOURS SUR L'ASSOMPTION DE MARIE

1. Combien fut glorieux le triomphe de Marie lorsqu'elle monta au ciel.
2. Combien est élevé le trône où Marie fut placée.


« Il semblerait convenable que l'Église en ce jour de l'Assomption de la Sainte Vierge, nous invitât à pleurer plutôt qu'à nous réjouir, » puisque cette tendre Mère sort de ce monde, et nous laisse privés de sa chère présence. Mais non, l'Église nous invite à nous réjouir, et c'est avec raison : car si nous aimons notre Mère, nous devons préférer sa gloire à notre propre consolation. Un fils se réjouit, quoiqu'il doive se séparer de sa mère, lorsqu'il sait qu'elle va prendre possession d'un royaume. Marie est aujourd'hui couronnée Reine du Ciel : nous devons donc prendre part à son allégresse si nous l'aimons véritablement. Considérons Combien fut glorieux le triomphe de Marie lorsqu'elle monta au ciel. Combien fut élevé le trône où elle fut placée.


1er Point. Après que Jésus-Christ notre Sauveur eut accompli par sa mort l'œuvre de la Rédemption, les Anges brûlaient du désir de le voir dans la patrie céleste : ils ne cessaient de répéter ces paroles de David : « Venez, Seigneur, maintenant que vous avez racheté les hommes, venez dans votre royaume avec nous, et emmenez l'arche vivante de votre sanctification, » (Psal. 131. 8) c'est-à-dire, votre Mère, qui fut cette Arche que vous avez sanctifiée en habitant dans son sein. C'est ainsi que S. Bernardin fait parler les anges. Le Seigneur voulut enfin condescendre à ce désir de toute la cour céleste, et appela Marie en paradis. Mais comme il avait voulu autrefois que l'Arche de l'Ancien Testament fût introduite en grande pompe dans la cité de David (4 Reg. 6), ce fut avec une pompe tout autrement glorieuse qu'il ordonna que Marie fît son entrée dans le ciel. Le prophète Élie fut transporté au ciel dans un char de feu, qui, selon les interprètes, ne fut autre chose qu'un groupe d'anges qui l'élevèrent de terre. Mais pour vous y conduire, ô Mère de mon Dieu, dit l'abbé Rupert, « il ne suffit point d'un seul groupe d'anges, le Roi du ciel lui-même vînt avec toute sa cour céleste pour vous accompagner. »

S. Bernardin de Sienne croit aussi que « Jésus-Christ pour honorer le triomphe de Marie, vint au-devant d'elle pour l'accompagner. » « Le Rédempteur voulut monter au ciel avant sa Mère, non seulement pour lui préparer un trône, mais encore pour rendre plus glorieuse son entrée au paradis, en s'unissant lui-même à tous les chœurs des Esprits bienheureux. »

« L'Assomption de Marie au ciel fut plus glorieuse que l'Ascension de Jésus-Christ, parce qu'il n'y eut que les anges qui vinrent au-devant du Rédempteur, au lieu que la Vierge monta à la gloire, accompagnée des saints, des anges, et du Seigneur lui même. » L'abbé Guerric met les paroles suivantes dans la bouche du Verbe ; « C'est pour glorifier mon Père que je suis descendu du ciel sur la terre ; mais c'est pour honorer ma Mère, que je suis retourné au ciel, afin de pouvoir ensuite venir à sa rencontre, et l'accompagner en paradis.

Le Sauveur descendit donc du ciel pour venir au-devant de sa Mère, et lui dit : « Quittez, ma chère Mère, ma pure Colombe, quittez cette vallée de larmes, où vous avez tant souffert pour mon amour (Cant. 2. 10, ibid. 4. 8), venez en corps et en âme jouir du fruit de votre sainte vie. La gloire que je vous ai préparée dans le ciel est immense. Venez vous y asseoir à mes côtés ; venez recevoir la couronne que je vous donnerai de Reine de l'univers. » Marie quitte la terre, et se rappelant tant de grâces qu'elle y a reçues de son Dieu, elle la regarde avec affection et compassion en même temps, puisqu'elle y laisse de pauvres enfants au milieu de tant de misères et de dangers. Jésus lui tend la main, et cette Mère bienheureuse s'élève dans les airs, elle fend les nues, et arrive aux portes du ciel. Quand les monarques font leur entrée dans leur capitale, pour y prendre possession du royaume, ils n'entrent point par les portes de la ville, mais ou l'on ôte les portes, ou ils passent au-dessus des portes.

À l'entrée de Jésus-Christ dans le ciel, les anges disaient, fit il répétèrent à l'arrivée de Marie : « Hâtez-vous, ô princes du ciel, d'enlever, d'ôter les portes, parce que le Roi, la Reine de gloire doit entrer. » (Ps. 23)

Marie entre dans la bienheureuse patrie. Les Esprits célestes se demandent : « Quelle est cette admirable Créature qui vient du désert de la terre, de ce lieu rempli de ronces et d'épines ? Voyez comme elle est pure et riche de toutes sortes de vertus, elle est appuyée sur son bien-aimé, qui daigne l'accompagner avec tant d'honneur. (Cant 8. 5) C'est la Mère de notre Roi, c'est notre Reine, c'est la bénie entre toutes les femmes, la pleine de grâces, la Sainte des Saints, la bien-aimée de Dieu, l'immaculée, la Colombe, la plus belle de toutes les créatures. Tous ces esprits bienheureux bénissent et louent Marie, en lui disant : Divine Reine, « vous êtes la gloire du paradis, l'allégresse de notre patrie, vous êtes l'honneur de nous tous ; (Judith. 15. 10) » soyez la bienvenue, soyez toujours bénie ; voici votre royaume, nous sommes tous vos vassaux, tous prêts à vous obéir.

Tous les Saints vinrent la féliciter de son arrivée, et la saluer comme leur Reine. Les Vierges lui dirent : (Cant. 6. 8) « Nous sommes reines de ce royaume, ô Vierge incomparable, mais vous êtes notre Reine, parce que vous avez été la première à nous donner le grand exemple de consacrer notre virginité à Dieu ; nous vous en bénissons, et vous en rendons grâces. Les Saints Martyrs la saluèrent comme leur Reine, parce que par sa grande constance au milieu des douleurs ne la passion de son Fils, elle leur avait appris et même obtenu par ses mérites, la force de donner la vie pour la Foi. u Vous avez été notre espérance, lui dirent les Patriarches, et c'est après vous que nous avons si longtemps soupire. » « C'est vous, lui dirent Adam et Ève, qui avez réparé la perte que nous avions causée au genre humain ; c'est vous qui avez rendu au monde la bénédiction perdue par notre faute ; c'est par vous que nous sommes sauvés, soyez-en bénie à jamais. »

Vinrent ensuite lui baiser les pieds, Saint Siméon qui lui rappela avec joie le jour où il avait reçu de ses propres mains l'enfant Jésus ; Saint Zacharie et Sainte Élisabeth, qui la remercièrent de nouveau de la visite qu'elle leur avait faite avec tant d'humilité et de charité, et dans laquelle ils avaient reçu de si précieuses grâces ; Saint Jean-Baptiste, qui lui rendit grâces de l'avoir sanctifié par ses paroles. Mais que durent lui dire ses propres parents, Saint Joachim et Saint Anne, quand ils vinrent la saluer ! Grand Dieu ! avec quelle tendresse ils la bénirent ! « Ah Marie, lui dirent-ils, le plus tendre objet de notre amour, quel a été notre bonheur de vous avoir pour fille ! Vous êtes maintenant notre Reine, parce que vous êtes la Mère de notre Dieu : en cette qualité nous vous salons et honorons. »

Qui pourrait comprendre avec quelle affection vint la saluer Saint Joseph, son cher époux, la joie qu'éprouva ce saint Patriarche en voyant sa chère épouse arrivée au ciel en si grand triomphe, et devenue la Reine de tout le paradis ? Avec quelle tendresse ne dut-il pas lui dire : « Ah ! ma Reine et mon Épouse, quand me sera-t-il donné de remercier autant que je le dois le Seigneur notre Dieu, de vous avoir faite mon épouse, vous qui êtes sa véritable Mère ? C'est par vous que je méritai sur la terre de servir l'enfance du Verbe incarné, de l'avoir tant de fois entre les bras, et d'en recevoir tant de grâces spéciales. Bénis soient les moments que j’employai durant ma vie à servir Jésus, et vous, ma sainte Épouse. Voici notre Jésus ; consolons-nous, il n'est plus couché sur le foin dans une étable, comme nous le vîmes à sa naissance à Bethléem ; il ne vit plus dans la pauvreté et l'oubli, comme à Nazareth, il n'est plus attaché à un infâme gibet comme à Jérusalem ; mais il est assis à la droite de Dieu le Père, comme Roi et Maître du ciel et de la terre ; nous ne nous éloignerons plus de ses pieds, nous le bénirons et le louerons pendant toute l'éternité. »

Marie se prosterna pour adorer la Majesté de Dieu et tout abîmée dans la connaissance de son néant, elle le remercia de toutes les grâces qu'il lui avait accordées par pure bonté, et spécialement de l'avoir faite Mère du Verbe éternel.

Qui peut comprendre avec quel amour la très Sainte Trinité la bénit, quel accueil le Père éternel fit à sa Fille, le Fils à sa Mère, le Saint-Esprit à son Épouse ? Le Père la couronne en lui faisant part de sa puissance, le Fils de sa sagesse, le Saint-Esprit de son amour, et les trois personnes divines, plaçant son trône à la droite de Jésus, la déclarant Reine universelle du ciel et de la terre, ordonnent aux anges et à toutes les créatures, de la reconnaître pour leur Reine, et en cette qualité de la servir et de lui obéir. Considérons maintenant combien fut élevé le trône où Marie fut placée dans le Ciel.


2e Point. Puisque l'esprit de l'homme, dit S. Bernard, ne peut comprendre la gloire immense que Dieu a préparée dans le ciel à ceux qui l'ont aimé sur la terre, comme le déclare l'Apôtre, qui pourra jamais comprendre « quelle gloire il a préparée à celle qui l'a engendré, » à sa Mère, qui dès le premier instant qu'elle fut créée, l'aima plus que tous les hommes et tous les anges réunis ? L’Église a donc raison de chanter que Marie a été élevée dans le ciel par-dessus tous les chœurs des anges puisqu'elle aima Dieu plus que tous les esprits bienheureux l'ont aimé. « Oui, elle fut élevée au-dessus des anges, de manière qu'elle ne voit au-dessus d'elle que son fils, qui est le Verbe divin. » On distingue, dit Gerson, tous les ordres des anges et des saints en trois hiérarchies, selon S. Thomas (q. 108) et Saint Denys ; « Marie fait dans le ciel une hiérarchie à part, la plus sublime de toutes, et la seconde après Dieu, »

« Comme la maîtresse diffère sans comparaison des serviteurs, de même la gloire de Marie est incomparablement plus grande que celle des anges ; » pour le bien comprendre, il suffit d'écouter David qui dit, que cette Reine fut placée à la droite de son fils.

Il est certain que « les bonnes œuvres de Marie ont incomparablement surpassé en mérite celles de tous les Saints ; on ne peut donc concevoir quelle récompense et quelle gloire elle a dû mériter. » Il est certain que Dieu récompense selon le mérite ; (Rom. 2. 6.) « il est donc aussi certain que Marie, dont le mérité éclipsa celui des anges et des saints, dut être élevée au-dessus de tous les ordres célestes. » « Veut-on connaître la gloire singulière que Marie obtint dans le ciel, dit S. Bernard, qu'on la mesure sur celle qu'elle acquit sur la terre. »

La gloire de Marie, dit le Père de la Colombière (Serm. 28.), bien différente de celle de tous les autres saints, fut une gloire pleine et parfaite. Tous les bienheureux goûtent, il est vrai, une paix parfaite et un plein contentement dans le ciel ; cependant il sera toujours vrai de dire, que nul d'entre eux n'y jouit de cette gloire qu'il aurait pu mériter, s'il eût servi et aimé Dieu avec plus de fidélité. Ainsi quoique les Saints dans le ciel ne désirent rien de plus que ce qu'ils ont, néanmoins ils auraient réellement de quoi désirer encore. Il est vrai aussi que les péchés commis et le temps perdu n'y causent aucune peine, mais on ne peut nier qu'on n'y éprouve un très grand contentement, en se rappelant qu'on a fait plus de bien, conservé son innocence, et mieux employé son temps. Marie dans le ciel ne désire rien, et n'a rien à désirer. Est-il un Saint en paradis, excepté Marie, qui puisse dire qu'il n'a commis aucun péché ?

Il est certain que Marie, comme l'a défini le saint concile de Trente, non seulement ne commit jamais aucune faute, ni l'apparence de faute ; non seulement elle ne perdit jamais la grâce et ne la ternit sous aucun rapport, mais elle ne la tint jamais oisive ; elle ne fit aucune action qui ne fût méritoire ; elle ne dit aucune parole, n'eut aucune pensée qui ne fût dirigée à la plus grande gloire de Dieu : en un mot, Marie ne se refroidit jamais, ne s'arrêta pas un instant dans sa course vers Dieu, et ne perdit jamais rien par sa négligence ; mais elle correspondit sans cesse à la grâce, de toutes ses forces, et aima Dieu autant qu'elle le put. « Seigneur, lui dit-elle maintenant dans le ciel, je ne vous ai pas aimé autant que vous le méritez, mais du moins tant que je l'ai pu. »

Les grâces ont été diverses dans les saints, dit S. Paul : (1. Cor. 12. 4) chacun d'eux, en correspondant à la grâce, reçue, a excellé en quelque vertu : l'un à travailler au salut des autres ; l'autre à mener une vie pénitente ; celui-ci à braver les tourments, celui-là dans sa vie contemplative : leur gloire dans le ciel diffère selon leurs mérites. (1. Cor. 15. 41) les Apôtres sont distingués des Martyrs ; les Confesseurs, des Vierges ; les innocents, des pénitents. La Sainte Vierge ayant été remplie de toutes les grâces fut aussi plus élevée en toute sorte de vertus que chaque saint en particulier : elle fut la maîtresse des Apôtres, et la Reine des Martyrs, puisqu'elle souffrit plus que tous les autres ; la première des vierges, l'exemple des personnes mariées ; elle unit une parfaite innocence à une parfaite mortification ; en un mot, « elle possédait toutes les vertus les plus héroïques qu'aucun Saint eût jamais pratiquées. »

« La gloire de Marie surpasse autant celle de tous les saints, que lu clarté du soleil surpasse celle de toutes les étoiles. » « À l'arrivée du soleil, la lumière des étoiles et de la lune disparaît, comme si elles n'existaient plus, de même Marie obscurcit tellement la splendeur des anges et des hommes, qu'ils ne paraissent presque plus dans le ciel. » « Les bienheureux participent en partie à la gloire de Dieu, mais la Sainte Vierge en est en quelque sorte tellement enrichie, qu'il semble qu'une créature ne puisse s'unir à Dieu plus que ne l'est Marie. » « Notre Reine contemple Dieu de bien près, et incomparablement plus que tous les autres esprits célestes. » « Les autres planètes reçoivent leur lumière du soleil, de même les bienheureux reçoivent de la vue de Marie un accroissement de splendeur et de contentement. » « La Mère de Dieu, en montant au ciel, a augmenté la joie de ses habitants. » « Les bienheureux n'ont point de plus grande gloire dans le ciel, après celle qu'ils reçoivent de Dieu, que de jouir de la vue de cette admirable Reine. »

Réjouissons-nous donc avec Marie du haut degré de gloire et d'élévation qu'il a plu à Dieu de lui accorder dans le ciel ; réjouissons-nous-en, parce que notre Mère, quoiqu'elle nous ait privés de sa présence en montant au ciel, nous a cependant conservé tout son amour. Elle est plus près de Dieu, et plus étroitement unie à sa divine majesté ; elle connaît mieux nos misères, en éprouve plus de compassion, et est plus puissante pour nous secourir. « Quoi ! S. Pierre Damien, parce que vous avez été élevée dans le ciel, auriez-vous, ô Vierge bienheureuse, oublié notre état de misère ? Non assurément ; un cœur aussi compatissant que le vôtre ne saurait être insensible à nos peines. » « La compassion et la bonté que Marie eut pour nous sur la terre furent bien grandes, mais ces sentiments ont pris des accroissements dans le ciel, où elle a été établie Reine des anges et des hommes. »

Dévouons-nous donc au service de Marie, en l'honorant et en l'aimant de toutes nos forces.

Bien différente des monarques de la terre, « elle n'impose à ses vassaux ni charges ni tributs ; elle les enrichit de grâces, de mérites et de récompenses » « Ô mère de miséricorde, vous êtes tout près de Dieu, établie Reine de l'univers ; assise sur son trône si élevé, jouissez de la gloire et des délices de votre Fils ; jetez les yeux sur nous qui sommes vos serviteurs, et faites-nous participer à l'abondance que vous possédez. Vous êtes assise à la table du Seigneur : et nous placés sur la terre comme sous cette divine table, nous vous supplions d'avoir pitié de nos misères. »


Exemple

Un pieux ecclésiastique, qui aimait beaucoup Marie, sentit un si vif désir de la voir, qu'il lui demanda cette grâce avec instance. Marie l'exauça, et lui envoya un ange pour lui annoncer qu'elle allait le favoriser de sa présence, mais à condition qu'après l'avoir vue, il deviendrait aveugle. Le pieux ecclésiastique accepta la condition sans hésiter. Marie lui apparut. Au commencement, pour ne pas perdre entièrement la vue, il voulut la regarder d'un œil seulement, mais ensuite il voulut la voir des deux yeux, et alors la Mère de Dieu disparut. Il était affligé non d'avoir perdu l'œil, mais de n'avoir pas considéré Marie avec les deux yeux ; il la supplia de se montrer une seconde fois, et consentit à devenir aveugle. Marie se rendit encore à sa prière, et le consola en lui apparaissant une seconde fois ; mais comme cette aimable Reine ne saurait faire du mal à personne, loin de lui enlever l'œil qui lui restait, elle lui rendit celui qu'il avait perdu.


Prière

Ô très grande, très haute et très illustre Reine, au fond de cette vallée de larmes et prosternés aux pieds de votre trône, nous vous révérons, nous vous félicitons, et nous nous réjouissons avec vous de la gloire immense à laquelle il a plu au Seigneur de vous élever.
Vous êtes maintenant assise au plus haut des cieux, couronnée Reine des anges et des hommes ; daignez vous souvenir de nous, qui sommes vos serviteurs, et jeter un regard compatissant sur nos misères. Vous êtes tout près de la source des grâces, il vous est très facile de nous les communiquer. Vous voyez mieux dans le ciel nos besoins et nos misères, il faut que vous ayez pitié de nous, et que vous nous secouriez. Faites que nous vous soyons fidèles ici-bas, pour mériter d'aller vous bénir pour toujours dans le ciel. En ce jour où vous êtes déclarée Reine de l'univers, nous nous consacrons à votre service.
Puisse le bonheur dont vous jouissez vous porter à nous recevoir au nombre de vos vassaux. Vous «les notre mère. Ô Mère très douce, Mère très aimable, vos autels sont environnés de chrétiens qui vous demandent, les uns d'être guéris d'une maladie, les autres d'être assistés dans leurs besoins ; ceux-ci désirent une bonne récolte, ceux-là le gain d'un procès. Pour nous, ô notre Mère, nous vous demandons des grâces plus agréables à votre cœur : c'est de nous rendre humbles, détachés de la terre, résignés à la volonté de Dieu ; de nous obtenir la sainte crainte du Seigneur, une bonne mort, le paradis. Ô Marie , de pécheurs que nous sommes, changez-nous en Saints. Opérez pour nous ce miracle, il vous fera plus d'honneur, que si vous rendiez la vue à mille aveugles, et la vie à mille morts.
Vous êtes si puissante auprès de Dieu ; vous êtes sa mère, sa bien-aimée, celle qu'il a remplie de sa grâce, pourrait-il vous refuser quelque chose ?
Ô miroir de beauté, ô Reine incomparable, nous ne prétendons point vous voir sur la terre, mais nous voulons vous aller voir en paradis : c'est à vous à nous obtenir cette grâce ; nous l'espérons avec une ferme confiance. Ainsi soit-il.





Lire "Les gloires de Marie" (Tome 1, Tome II).


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