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dimanche 1 janvier 2017

La religion a été et sera toujours l'âme de la société



Extrait de "Traité du Saint-Esprit" de Mgr Gaume :


Moïse descend du Sinaï (Gustave Doré)
Par la nature même des choses, la religion a été, chez tous les peuples, elle sera toujours l'âme de la société : elle inspire ses lois, donne la forme à ses institutions et règle ses mœurs. Elle la domine et lui donne l'impulsion, comme l'âme elle-même domine le corps, dont elle met en mouvement tous les organes. Or, dans la Cité du bien, le Saint- Esprit, est, sans conteste, le maître de la religion. Cette royauté religieuse lui assure donc, au moins indirectement, la royauté sociale. Il y a plus : elle lui est acquise par des moyens directs.
Ouvrons l'histoire. Laissant de côté les temps primitifs, nous arrivons à l'époque où, la race fidèle étant assez nombreuse pour sortir de l'état domestique, Dieu la fait passer à l'état de nation. Rien de plus solennel que la manière dont il consacre cette nouvelle existence de l'humanité. Le souverain législateur veut que la Cité du bien sache que sa constitution et ses lois sont descendues du ciel, et que jamais elle ne l'oublie.
Au sommet du Sinaï, où lui-même est présent, enveloppé de redoutables ténèbres, il appelle Moïse. Dans un long tête-à-tête, il lui communique ses pensées. S'abaissant jusqu'aux derniers détails des règlements et des ordonnances, qui doivent donner à la nation sa forme politique, civile et domestique, il ne laisse rien à l'arbitraire de l'homme. Afin que, dans la suite des temps, nul ne soit tenté de substituer, en un point quelconque, sa volonté à la volonté divine, la charte est gravée par le Saint-Esprit lui-même sur des tables de pierre. Conservées avec soin, interrogées avec respect, ces tables seront l'oracle de la nation et la source de sa vie. Ainsi, dans l'ordre social comme dans l'ordre religieux, la Cité du bien sera, suivant toute l'étendue du mot, la Cité du Saint-Esprit. À l'exclusion de tout autre, il en sera le Dieu et le roi, le roi régnant et gouvernant.
En opposition à la Cité du bien, Satan bâtit la Cité du mal. Voyons avec quelle fidélité ce singe éternel emploie, pour élever son édifice, les moyens que Dieu a employés pour construire le sien. C'est au sommet du Sinaï, que Moïse reçoit de Dieu lui-même la constitution des Hébreux. Comme contrefaçon de ce grand événement, Satan veut que les premiers fondateurs des empires, dont se compose la Cité du mal, soient en commerce intime avec lui. C'est lui-même qui se réserve de dicter leurs constitutions et leurs lois. Il veut qu'on le sache, afin qu'on les respecte, non comme une élucubration humaine, mais comme une inspiration divine.
Nous voyons, en effet, les premiers législateurs des peuples païens affirmer d'une voix unanime, que leurs lois sont descendues du ciel et que c'est de la bouche même des dieux qu'ils les ont reçues. Qui a le droit de leur donner un démenti ? Après ce que nous savons des inspirations religieuses de Satan, comment nier la possibilité de ces inspirations sociales ? Qui peut plus peut moins. D'ailleurs, les faits trahissent la cause. D'où viennent les crimes légaux qui souillent tous les codes païens, sans exception ? Quel esprit autorisa, commanda même le divorce, la polygamie, le meurtre de l'enfant et de l'esclave, les cruautés à l'égard du débiteur et du prisonnier de guerre ? Qui érigea la raison du plus fort en droit des gens ? Qui inscrivit sur les tables d'airain du Capitole, la longue nomenclature d'iniquités civiles et politiques, dont le nom seul fait encore rougir ? Si ce n'est pas le Saint-Esprit, c'est le mauvais Esprit. En politique, comme en religion, il n'y a pour l'homme que ces deux sources d'inspirations.



Lire "Traité du Saint Esprit" (Tome 1, Tome II).





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