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mardi 21 mars 2017

Sa Sainteté le Pape Pie XII - Triple serment à l'attention de la Jeunesse croyante, pure et catholiquement active - Remerciement et consécration à Marie





Sa Sainteté le Pape Pie XII 


REMERCIEMENT ET CONSÉCRATION À MARIE


TRIPLE SERMENT


(1946)



Notre-Dame du Rosaire (Murillo)



Et maintenant, puisque vous désirez de Nous une parole qui vous montre et vous explique la signification concrète et la valeur pratique de l'offrande de vous-mêmes à Marie, Nous vous disons : Élevez vos cœurs, levez vos mains pour un triple serment : en témoignage de gratitude et d'amour, et pour implorer la protection de la Vierge sur votre patrie, promettez à la céleste Reine que vous voulez être partout et toujours une jeunesse croyante, une jeunesse pure, une jeunesse catholiquement active. Or, voici ce que Marie attend de vous ; voici ce que réclame de vous l'heure présente.

Jeunesse croyante

I. — Promettez à Marie d'être une jeunesse croyante. Une jeunesse croyante est une jeunesse qui sait réagir contre la laïcisation et la vulgarité de la vie, contre son abaissement désordonné vers les choses matérielles et terrestres, contre l'oubli et la négation de Dieu. C'est une jeunesse pour laquelle le centre de la vie est Dieu, Jésus-Christ, l'éternité. Une jeunesse qui prend comme règle de sa conduite l'exhortation de Tobie à son fils : « Sois tous les jours fidèle au Seigneur. N'aie pas la volonté de pécher ni de transgresser ses lois » (Tb 4, 5). Une jeunesse qui chemine et agit constamment sous le regard de Dieu, qui prie, qui sanctifie les fêtes, qui se rassemble le dimanche autour de l'autel du Seigneur pour louer Dieu et puiser dans la sainte Eucharistie la force de remplir en tout sa volonté. Une jeunesse qui, éloignée d'un christianisme purement extérieur, formaliste, de simple habitude, s'efforce de saisir toujours plus clairement et de s'assimiler toujours plus intimement et profondément les inépuisables richesses de la vérité catholique et des principes chrétiens, et avance ainsi d'un pas assuré et ferme dans le sentier de la foi. Une jeunesse qui, dès les premières années, tâche de faire passer cette foi dans l'action et dans la vie et tend, de cette façon, vers la maturité et la plénitude de la personne chrétienne. Telle est la véritable jeunesse croyante ; voilà à quoi vous vous obligez devant votre céleste Mère et devant son divin Fils.

Jeunesse pure

II. — Promettez à Marie d'être une jeunesse pure. Le secret de la force indestructible de votre peuple a été la mère, oui, la mère chrétienne ! Pendant longtemps elle a été l'orgueil et le bonheur de votre nation ; en elle on trouvait renfermée sa perfection naturelle, la fleur d'une jeunesse non corrompue. Cette pureté sans tache était, jusqu'à un passé récent, la règle dominante de la jeunesse féminine italienne.

Faudra-t-il maintenant, au contraire, contempler douloureusement les allées de ce jardin de Dieu foulées par les pas de l'ennemi ? Partout ce dernier progresse grâce à la puissance du mal piétinant la fleur de la jeunesse ; la majesté de l'épouse perd soudain sa splendeur, la tendresse de la mère son parfum ; dans la boue parsemée de pétales fanés, des voix sinistres exaltent le triomphe du divorce sur le mariage indissoluble et celui de la stérilité volontaire sur l'amour fécond. Seul, le front chaste est digne et capable de ceindre le diadème resplendissant des perles de la fidélité conjugale et de l'héroïsme maternel.

Il vous appartient, chères filles, de faire lever à votre suite une nouvelle génération de jeunesse féminine qui présente au Créateur, intact, inviolé, sur l'autel des noces et sur le lit de mort, le trésor de sa pureté. Cela signifie que chacune de vous doit s'enrôler pour la lutte contre les corrupteurs publics de l'innocence et de la pureté juvéniles. Sans doute, tous les bons se réjouiront si l’État combat au moyen de lois sages les gravures et les représentations immorales dans la presse, dans les spectacles cinématographiques, sur les scènes, à la radio. Mais c'est à vous de donner âme et vie à ces lois ; à vous de raviver la sainte croisade pour la moralité chrétienne, par la dignité et la pureté de votre esprit et de votre cœur, par la maîtrise de vos sens, par la modestie chrétienne de vos attitudes et de votre habillement, par vos paroles et par votre conduite, par le respect envers vos parents, par votre industrieuse délicatesse, attentive à rendre la vie au sein du foyer domestique, non seulement supportable pour tous, mais encore rayonnante de sérénité et de joie.

Offrez donc aujourd'hui à Marie, toujours Vierge et Mère, votre inébranlable promesse de sainte pureté ! Et elle, qu'elle daigne vous aider par son puissant secours à l'observer fidèlement jusqu'à la fin !

Jeunesse catholiquement active

III. — Promettez à Marie d'être une jeunesse catholiquement active. Ces derniers temps, la position sociale de la femme a subi une évolution non moins rapide que profonde. La femme s'est vue transportée du sanctuaire recueilli de la famille au vaste espace et à l'agitation de la vie publique. Elle exerce aujourd'hui les mêmes professions, porte les mêmes responsabilités et jouit, même dans le domaine de la vie politique, des mêmes droits que l'homme.

Avec la soudaineté et la précipitation d'un torrent impétueux, cette révolution a rompu les digues que la nature et les habitudes avaient construites ; elle a bouleversé la femme, menaçant de la découronner de sa plus noble dignité et de l'arracher à sa mission de mère. Il serait vain de réagir et de récriminer contre une telle transformation, mais il faut conjurer le péril qu'elle comporte. Et c'est à cela que doit tendre aussi votre action.

a) Par la profession ouverte de votre foi.

Ayez avant tout le courage de vos convictions, le courage de professer ouvertement votre foi, quel que soit le poste auquel la Providence vous a placées. Que ce soit dans une administration publique ou dans une maison de commerce, dans un service domestique ou dans une usine, dans une école, un laboratoire ou une clinique, partout où vous êtes, donnez l'exemple d'une jeune catholique, consciente de sa foi, qui en connaît la doctrine, qui en observe la loi, qui sait la soutenir et, au besoin, la défendre. Certes, cette attitude exige de la sûreté et de la maîtrise de soi, de la force pour repousser tout attrait malsain, pour supporter tout renoncement nécessaire et tout sacrifice fécond. Mais c'est le moins qu'on puisse attendre d'une jeune fille chrétienne.

b) Par votre action à l'égard des autres.

En second lieu, vous devez avoir à cœur d'attirer les autres à vous. Il y a partout tant de jeunes filles qui sentent le besoin de quelque grande amie auprès de laquelle elles trouveraient affection, conseil, réconfort ; il y en a tant qui se trouvent seules, timides, égarées ; il y en a tant qui sont en danger et qui seraient désireuses d'être secourues dans leur fragilité. Vous aurez pour chacune d'elles la parole persuasive, affectueuse, opportune, adaptée à chaque cas. Pratiquez auprès d'elles les œuvres de miséricorde aussi bien corporelles — le champ en est maintenant très vaste — que spirituelles. Parlez-leur du Christ, conduisez-les au Christ ; dévoilez à leur esprit, à leur âme, la vérité catholique dans sa beauté, les horizons radieux de la morale catholique, l'idéal séduisant de la femme et de la mère catholique, mais aussi l'idéal de la pureté dans sa plus exquise perfection, de la pureté qui renonce aux noces terrestres pour se donner entièrement à l'amour du Christ, au service du Christ pour aimer et servir le prochain dans le Christ, par l'apostolat dans ses diverses formes, au milieu de la jeunesse dans les écoles, au milieu des infirmes et des malades. Faites-leur connaître le message social de l'Église catholique : il assure réellement et garantit la dignité et le véritable bien des individus, des familles et de tout le peuple.

c) Par le bon exercice des droits politiques.

Un bon nombre d'entre vous jouit déjà des droits politiques, du droit de vote. À ces droits correspondent autant de devoirs ; au droit de vote, le devoir de voter, le devoir de n'accorder votre suffrage qu'aux candidats ou aux listes de candidats qui présentent non pas des promesses vagues et ambiguës, mais des garanties sûres qu'ils respecteront les droits de Dieu et de la religion. Pensez-y bien : ce devoir est pour vous sacré ; il vous oblige en conscience ; il vous oblige devant Dieu, car avec votre bulletin de vote vous avez entre les mains les intérêts supérieurs de votre patrie : il s'agit de garantir et de conserver à votre peuple sa civilisation chrétienne, à ses jeunes filles et à ses femmes leur dignité, à ses familles leurs mères chrétiennes. L'heure est grave. Soyez conscientes de votre responsabilité. Allez, allez toutes de l'avant, jeunes filles et adolescentes. Allez de l'avant par votre exemple. Allez et éclairez les consciences ignorantes, incertaines, hésitantes. Allez et instruisez de maison en maison, de famille en famille, de rue en rue, de région en région. Ne vous laissez vaincre par personne en activité, en ferveur, en zèle, en esprit de vérité, de justice, d'amour.

Que votre serment à Marie soit donc : servir avec une foi forte et une conduite exemplaire la cause de son divin Fils, par la parole, l'action, le sacrifice.

Et maintenant, ô Marie, Vierge puissante, Mère de miséricorde, bénissez vos chères filles, bénissez les promesses qu'elles vous apportent avec toute la sincérité de leur âme, avec toute la générosité de leur volonté, avec tout l'élan de leur amour. Vous les leur avez inspirées et de vous elles attendent le courage de les observer avec une indéfectible constance. Elles obéissent à l'impulsion de leur cœur ardent et prompt ; elles connaissent leur faiblesse, mais elles comptent sur vous. Vous leur donnerez la force ; vous leur accorderez la victoire. Et ensemble, avec elles, bénissez leurs sœurs, bénissez tout le peuple de la ville de Rome, tout le peuple d'Italie et le monde entier, afin que, grâce à votre maternelle intercession, les grandes résolutions d'aujourd'hui soient, pour demain, génératrices et porteuses de réconciliation, de paix, de renouveau « dans la sainteté et dans la justice », de bien et de salut temporel et éternel.



Voir Redonner le modèle de la femme.


Reportez-vous à De la conduite de la jeunesse, par le R.-P. Jean-Joseph SurinMéditation sur la dévotion envers Marie, Si un chrétien peut trop aimer et trop honorer la Sainte Vierge, Arcanum divinae du Pape Léon XIII, sur le mariage chrétien, Les Catholiques et le vote : L'exemple édifiant du futur Pape Pie X, Discours aux jeunes filles sur la mode, du Pape Pie XII, Les sept fausses dévotions à la Sainte Vierge Marie, Méditation sur la pureté du cœur, Méditation sur les moyens d'acquérir la pureté du cœur, Lettre encyclique de Pie XII sur le cinéma, la radio et la télévision, Mit brennender sorge, du Pape Pie XI, sur la condamnation du nazisme, La vraie dévotion à la Sainte Vierge Marie et Jésus glorifié veut glorifier sa Mère.