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dimanche 28 juillet 2019

Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur les prérogatives de l'âme pure



Extrait de "Esprit du Curé d'Ars, M. Vianney dans ses catéchismes, ses homélies et sa conversation" (1864) :


Il n'y a rien de si beau qu'une âme pure !... Si on le comprenait, on ne pourrait pas perdre la pureté. L'âme pure est dégagée de la matière, des choses de la terre et d'elle-même... C'est pourquoi les saints maltraitaient leur corps ; c'est pourquoi ils ne lui accordaient pas ce qui était nécessaire, pas même de se lever cinq minutes plus tard, de se chauffer, de manger quelque chose qui leur fit plaisir... Voilà ! Ce que le corps perd, l'âme le prend, et ce que le corps prend, l'âme le perd.

La pureté vient du ciel ; il faut la demander à Dieu. Si nous la demandons, nous l'obtiendrons. Il faut bien prendre garde de la perdre. Il faut fermer notre cœur à l'orgueil, à la sensualité et à toutes les autres passions... comme quand on ferme les portes et les fenêtres pour que personne ne puisse entrer.

Quelle joie pour l'ange gardien chargé de conduire une âme pure !... Mes enfants, quand une âme est pure, tout le ciel la regarde avec amour !...

Les âmes pures formeront le cercle autour de Notre-Seigneur. Plus on aura été pur sur la terre, plus on sera près de lui dans le ciel.

Lorsque le cœur est pur, il ne peut pas se défendre d'aimer, parce qu'il a retrouvé la source de l'amour, qui est Dieu. « Heureux, dit Notre-Seigneur, ceux qui ont le cœur pur, parce qu'ils verront Dieu ! »

Mes enfants, on ne peut pas comprendre le pouvoir qu'une âme pure a sur le bon Dieu. Ce n'est pas elle qui fait la volonté de Dieu, c'est Dieu qui fait sa volonté. Voyez Moïse, cette âme si pure. Lorsque Dieu voulait punir le peuple juif, il lui disait : « Ne me prie pas, parce qu'il faut que ma colère éclate contre ce peuple. » Néanmoins Moïse priait, et Dieu épargnait son peuple : il se laissait fléchir, il ne pouvait résister à la prière de cette âme pure. Ô mes enfants, une âme qui n'a jamais été souillée par ce maudit péché obtient tout ce qu'elle veut du bon Dieu !

Pour conserver la pureté, il y a trois choses : la présence de Dieu, la prière et les sacrements. Il y a encore la lecture des livres saints : elle nourrit l'âme.

Que c'est beau une âme ! Notre-Seigneur en fit voir une à saint Catherine ; elle la trouva si belle, qu'elle dit : « Seigneur si je ne savais pas qu'il n'y a qu'un Dieu, je croirais que c'en est un. » L'image de Dieu se réfléchit dans une âme pure comme le soleil dans l'eau.

Une âme pure est l'admiration des trois personnes de la saint Trinité. Le Père contemple son ouvrage : Voilà donc ma créature !... le Fils, le prix de son sang. On connaît la beauté d'un objet au prix qu'il a coûté... Le Saint-Esprit y habite comme dans un temple.

Nous connaissons encore le prix de notre âme aux efforts que le démon fait pour la perdre. L'enfer se ligue contre elle, le ciel pour elle... oh ! qu'elle est grande !

Pour avoir une idée de notre dignité, il faut nous rappeler souvent le ciel, le calvaire et l'enfer. Si nous comprenions ce que c'est qu'être enfant de Dieu, nous ne pourrions pas faire le mal, nous serions comme des anges sur la terre. Être enfants de Dieu ! ô la belle dignité !...

C'est quelque chose de beau d'avoir un cœur, et, tout petit qu'il est, de pouvoir s'en servir pour aimer Dieu ! Qu'il est honteux pour l'homme de descendre si bas, lui que Dieu a placé si haut !

Lorsque les anges se furent révoltés contre Dieu, ce Dieu si bon, voyant qu'ils ne pouvaient plus jouir du bonheur pour lequel il les avait créés, fit l'homme, et ce petit monde que nous voyons pour nourrir son corps. Mais il fallait bien aussi nourrir son âme ; et comme rien de créé ne peut nourrir l'âme qui est un esprit, Dieu voulut se donner lui-même pour sa nourriture.

Mais le grand malheur est qu'on néglige de recourir à cette divine nourriture, pour traverser le désert de cette vie. Comme une personne qui meurt de faim à côté d'une table bien servie, il y en a qui restent cinquante, soixante ans sans nourrir leur âme !

Oh ! si les chrétiens pouvaient comprendre ce langage de Notre-Seigneur qui leur dit : « Malgré ta misère, je veux voir de près cette belle âme que j'ai créée pour moi. Je l'ai faite si grande qu'il n'y a que moi qui puisse la remplir. Je l'ai faite si pure qu'il n'y a que mon corps qui puisse la nourrir. »

Notre-Seigneur a toujours distingué les âmes pures. Voyez saint Jean, le disciple bien-aimé qui reposa sur sa poitrine... Sainte Catherine était pure ; aussi, elle se promenait souvent en paradis. Lorsqu'elle mourut, des anges enlevèrent son corps et le portèrent sur le mont Sinaï, là où Moïse avait reçu les commandements de la loi. Dieu a fait voir par ce prodige qu'une âme lui est si agréable, qu'elle mérite que son corps même, qui a participé à sa pureté, soit enseveli par les anges.

Dieu contemple avec amour une âme pure ; il lui accorde tout ce qu'elle demande. Comment résisterait-il à une âme qui ne vit que pour lui, par lui et en lui ? Elle le cherche, et Dieu se montre à elle ; elle l'appelle et Dieu vient ; elle ne fait plus qu'un avec lui ; elle enchaîne sa volonté. Une âme pure est toute-puissante sur le cœur si bon de Notre-Seigneur.

Une âme pure est auprès de Dieu comme un enfant auprès de sa mère. Il la caresse, l'embrasse, et sa mère lui rend ses caresses et ses embrassements.



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