vendredi 22 novembre 2019

Sainte Cécile, Vierge et Martyre






Extrait de "Vie des Pères, des Martyrs, et des autres principaux Saints, tirées des actes originaux et des monuments les plus authentiques, avec des notes historiques et critiques", par M. l'abbé Godescard :



Le nom de sainte Cécile a toujours été fort célèbre dans l'Église ; il fut inséré dans le canon de la Messe, dès les premiers temps du christianisme. On le lit dans les Sacramentaires et les calendriers les plus anciens. Les mêmes monuments font également mention des saints Valérien, Tyburce et Maxime, qui souffrirent le martyre avec la Servante de Dieu. Sainte Cécile était romaine, et issue d'une famille noble. Elle fut élevée dans les principes de la religion chrétienne, et elle en remplit toujours les devoirs avec la plus parfaite fidélité. Elle fit, vœu dans sa jeunesse de rester vierge toute sa vie ; mais ses parents l'obligèrent à entrer dans l'état du mariage. Celui qu'on lui donna pour époux était un jeune seigneur, nommé Valérien, qu'elle gagna à Jésus-Christ, en le faisant renoncer à l'idolâtrie. Peu de temps après, elle convertit aussi Tyburce son beau-frère, et un officier, nommé Maxime. Valérien, Tyburce et Maxime furent arrêtés comme chrétiens, et condamnés à mort. Cécile remporta la couronne du martyre quelques jours après.
Les actes de ces Saints les font contemporains du pape Urbain I, et mettent conséquemment leur martyre vers l'an 200, sous Alexandre Sévère. À la vérité, cet empereur était favorable aux chrétiens ; mais cela n'empêcha pas que les païens n'en fissent mourir un grand nombre sous son règne, soit dans des émeutes populaires, soit par la cruauté des premiers magistrats. Ulpien, qui, dans ce temps, exerçait la fonction de premier ministre, se montra l'ennemi déclaré du christianisme, et le persécuta jusqu'à sa mort. Il fut assassiné par la garde prétorienne, qu'il commandait. D'autres mettent le martyre de sainte Cécile et de ses compagnons sous Marc-Aurèle, entre les années 176 et 180. Les corps de ces Saints furent enterrés dans le cimetière de Calixte, lequel prit depuis le nom de Sainte-Cécile.
Il y avait à Rome, dans le cinquième siècle, une église dédiée sous l'invocation de cette Sainte, et dans laquelle le pape Symmaque tint un concile en 500. Cette église tombant en ruine, le pape Paschal I la fit rebâtir. Il désespérait d'abord dé trouver le corps de la Sainte. On pensait que les Lombards, qui avoient enlevé plusieurs corps saints des cimetières de Rome, lorsqu'en 755 ils assiégèrent cette ville, n'avaient point épargné celui de sainte Cécile ; mais on rapporte que le pape assistant un dimanche à matines dans l'église de Saint-Pierre, s'endormit, et eut un songe, dans lequel il apprit de sainte Cécile elle-même, que les Lombards avoient inutilement cherché son corps, et qu'ils n'avaient pu le trouver. On le découvrit dans le cimetière qui portait le nom de la Sainte. Il était enveloppé dans une robe d'un tissu d'or, et on trouva aux pieds des linges teints de son sang. Le corps de Valérien était avec celui de sainte Cécile. Le pape les transféra dans la nouvelle église avec ceux de saint Tiburce, de saint Maxime, et des saints papes Urbain et Luce, qui reposaient dans le cimetière de Prétextat, attenant à celui de notre Sainte, et également situé sur la voie Appienne. Cette translation se fit en 821.
Le pape Pascal fonda, en l'honneur de ces Saints, un monastère, près de l'église de Sainte-Cécile, afin que l'office pût s'y célébrer nuit et jour. Il orna cette église avec beaucoup de magnificence, et fit de riches présents. Sur un des ornements était représenté un ange couronnant sainte Cécile , saint Valérien et saint Tiburce. Cette église est un titre de cardinal-prêtre. Elle fut rebâtie par le cardinal Paul-Emile Sfondrate, neveu du pape Grégoire XIV, et décorée avec une richesse qui étonne les spectateurs. On retira les reliques de nos Saints de dessous le grand-autel, pour les mettre dans un magnifique caveau, connu aujourd'hui sous le nom de Confession de Sainte-Cécile. Outre cette église, il y en a encore deux autres à Rome, qui sont dédiées sous l'invocation de sainte Cécile.
Nous apprenons des actes de sainte Cécile, qu'en chantant les louanges du Seigneur, elle joignait souvent la musique instrumentale à la musique vocale. C'est pour cela que les musiciens ont choisi cette Sainte pour patronne. Il est certain qu'on peut faire servit la musique au culte divin ; les psaumes et les cantiques répandus dans les livres saints, la pratique des juifs, celle des chrétiens, ne permettent pas d'en douter.

Pratique. Ne nous y trompons pas, la foi des Martyrs leur fit un devoir, sous peine de damnation éternelle, de verser leur sang plutôt que de la trahir. La même foi nous oblige aussi, et sous la même peine, à lui sacrifier tout ce qui s'oppose en nous à la fidélité pour ses lois, non seulement sur nous, comme chrétiens, mais encore sur tous ceux qui, dépendants de nous, sont honorés du même nom.

Prière. Donnez-nous, Seigneur, dans ces jours d'illusions et d'erreurs, la grâce et le courage de faire triompher notre foi de la tyrannie de nos passions et des persécutions d'un monde réprouvé, en confessant hautement votre nom adorable, par une conduite toujours conforme aux maximes de votre évangile. Ainsi soit-il.


Prière de Sainte-Cécile au dernier moment de la vie

Seigneur, je vous prie à ce dernier moment de ma vie, de faire par votre miséricorde, que mon cœur vous soit présenté pur et sans tâche, afin que je ne tombe point en confusion devant vous. Sainte-Marie, mère de Dieu, et ma mère, priez pour moi, maintenant et à l'heure de ma mort.



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