mardi 12 mai 2020

Troisième Motif de Contrition : La Bonté de Dieu (1/6)





TROISIÈME MOTIF DE CONTRITION


LA BONTÉ DE DIEU



Ô bonté infinie de mon Dieu ! pourrai-je jamais retracer à mon esprit les grâces sans nombre, dont vous m'avez comblé ? Je ne puisque me perdre et me confondre, au milieu de la multitude innombrable de vos bienfaits ! Faut-il donc de si grands efforts pour en ressentir l'impression ?...
Un Dieu créateur!... Un Dieu conservateur ! Un Dieu rédempteur ! Un maître bon et libéral envers ses serviteurs !... Un père tendre et compatissant pour ses enfants !... Un ami indulgent et facile ! Que de titres qui devaient l'assurer de mon amour !

1°. UN DIEU CRÉATEUR ! Où était le monde, il y a 6000 ans ? Il n'existait pas.... Où étais-je moi-même ? Je n'étais pas, j'étais un pur néant, et je n'ai été autre chose toute une éternité. Les anges, les hommes, les choses possibles, spirituelles ou temporelles, animées ou inanimées, toutes étaient dans le néant, et se trouvaient dans l'impuissance d'en sortir. J'étais de ce nombre, et bien plus, loin de pouvoir mériter que Dieu me fît sortir du néant, au contraire (par l'abus que je devais faire de toutes les facultés de mon âme et de mon corps, et qu'il prévoyait clairement dans sa lumière infinie) j'aurais mérité qu'il me laissât pour jamais dans le néant, comme une infinité d'autres êtres possibles qu'il pouvait en tirer et qu'il n'en tirera jamais ; cependant, par un pur effet de sa bonté infinie, et par une tendre effusion de l'amour le plus magnifique, au temps, au jour, et au moment qu'il avait prévu dans le cours des siècles divins (Post secula divina, etc. S. Aug.), il se détermina à me choisir parmi la foule des êtres possibles, pour être dans le rang des choses existantes, tandis qu'il en laisse tant d'autres dans l'abîme du néant. Voici, disait-il, celui que, par une prédilection singulière, j'ai choisi parmi tous les autres, afin qu'il glorifie un jour ma bonté. Ô amour immense ! amour incompréhensible ! Je suis confondu. Pourrai-je jamais reconnaître dignement ce bienfait ?... L'éternité tout entière ne pourrait suffire à la reconnaissance ; et moi j'anticipe déjà sur le temps pour vous outrager ! Je donne déjà un libre cours à mon ingratitude ! Ô Dieu ! vous pouviez me faire naître parmi les créatures inanimées ou parmi les animaux privés de la raison ; mais votre amour, dit saint Augustin, m'a distingué de la pierre et de la brute, pour faire de moi une créature raisonnable, créée à votre image et à votre ressemblance ; douée d'entendement, de mémoire et de volonté ; capable de participer à la nature divine, et de jouir d'une éternité immuable de plaisir et de bonheur, si je suis fidèle. Ô mon Dieu ! il faut que l'homme vous soit quelque chose de bien cher pour en user comme vous faites avec lui !
Quoi ! dès l'éternité, vous avez fixé sur moi la majesté de vos pensées, vous m'avez fait capable de vous connaître, de vous aimer ; vous m'avez fait digne de vous ! quoi ! je suis l'image et la gloire de Dieu ! Je suis le chef d'œuvre de ses mains !!! Ô céleste émanation de la Divinité qui es en moi, qui es moi-même ! Grand Dieu ! qu'est-ce que l'homme, et à quelle dignité n'est-il pas élevé, de se voir ainsi l'objet de vos pensées et de vos regards ? Quid est homo, quod memor es ejus (Ps. VIII, 5) ? Ô mon âme, bénis le Seigneur : que tous les attributs, qui sont en toi, bénissent son saint nom. Il est donc vrai que l'homme, qui ne paraît qu'un atome, perdu dans l'immensité des mondes, est plus noble que tout l'univers visible ensemble ; il survivra à la ruine de la terre et des cieux. Ô mon âme, bénis le Seigneur, et jouis de la plus glorieuse de tes prérogatives. Tu es capable de vertus, avec le secours de la grâce ; tu peux non-seulement connaître le bien, mais le faire ; ton cœur peut s'élever jusqu'à la Divinité, pour contempler son amour et bénir sa bonté. Dieu m'a aimé, avant tous les temps, d'un amour éternel ; il m'a préféré à tant d'êtres que sa puissance aurait pu tirer du néant pour les combler aussi de ses bienfaits ; et, au lieu de lui rendre amour pour amour, j'oppose chaque jour à ses bienfaits, froideur, insensibilité, ingratitude... Hélas ! y ai-je jamais bien pensé ? Je me pique d'être si sensible à la générosité d'un ami, à l'affection d'un père, à la tendresse d'une mère : il n'y a que Dieu seul, pour qui tous ces sentiments me sont étrangers !!!...


(Extrait de Manuel du Pénitent ou conduite pour la Contrition)



Reportez-vous à Conduite pour la Contrition, Premier Motif de Contrition : La Majesté de Dieu, Deuxième Motif de Contrition : La Justice de DieuTroisième Motif de Contrition : La Bonté de Dieu (2/6)Instruction sur la Contrition, Prière pour obtenir de Dieu miséricorde, Instruction sur la Grâce, De l'examen de conscience, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Cinq points dans l'examen général de la conscience, Trois temps pour l'examen particulier, Prière à Saint Louis de Gonzague pour demander la contrition, Bien choisir le sujet sur lequel on doit faire l’examen particulier, Combien l'examen de notre conscience est important, Méditation pour la Fête de Sainte Marie-Madeleine, Prière pour obtenir la persévérance dans le jeûne et la pénitence, Méditation sur la promptitude et la vivacité de la vraie pénitence, Méditation sur le souvenir des jours que l'on a passé dans l'oubli de Dieu et de ses devoirs, Méditation sur la miséricorde de Dieu, Méditation sur la pénitence du cœur, Psaumes de la Pénitence, Méditation sur la mort dans le péché, Méditation sur la confiance qu'un Chrétien doit avoir en la miséricorde de Dieu, Hymne du Carême, Méditation sur la réparation du péché, Méditation sur l'expiation du péché, Méditation sur la miséricorde de Dieu, Exercice pour la confession, Litanies de Sainte Marie-Madeleine, Méditation sur la promptitude et la vivacité de la vraie pénitence, Méditation sur la vraie pénitence, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur la confession, Réponse à quelques doutes touchant la Pénitence, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Qu'il est très-utile d'ajouter quelques pénitences à l'examen particulier, Les peines du Purgatoire conformes aux fautes commises La conversion renvoyée au soir de la vie conduit l'âme à la cruelle faim du Purgatoire, Troisième méditation de préparation à la mort : Que me présenteront le passé, le présent et l'avenir ?, Instruction sur la Prière, Explication du premier commandement de Dieu, Explication du deuxième commandement de Dieu, Explication du quatrième commandement de Dieu, et Explication du cinquième commandement de Dieu.