lundi 1 février 2021

De la conformité que nous devons avoir à la volonté de Dieu dans toutes les calamités publiques



Ce n'est pas seulement en ce qui nous regarde personnellement, et par rapport à nos afflictions particulières que nous devons être tout-à-fait soumis à la volonté de Dieu ; il faut encore que nous le soyons dans les calamités publiques, pendant la famine, la guerre, la peste, et dans le temps de tous les autres fléaux de la vengeance divine. Saint Thomas dit, que (S. Th. 22. q. 19. art. 10. ad I) c'est ainsi que les bienheureux se conforment en toutes choses à la volonté divine, et saint Anselme ajoute (Anselm. l. simil. c. 63), que celle de Dieu et la nôtre seront conformes entr'elles dans le Ciel, comme les yeux le sont dans un même corps. C'est un même mouvement qui règle, et qui dirige les deux yeux : l'un ne peut regarder un objet, que l'autre ne le regarde aussi ; et encore qu'ils soient tous deux attachés sur cet objet, il ne s'en forme cependant qu'une seule et même image dans le cerveau : or, puisque la conformité qu'ont les bienheureux à la volonté de Dieu, se borne à n'envisager en tout que ce que Dieu veut (Voyez Rodriguez), et que ce qui est de sa plus grande gloire vers laquelle tous leurs désirs sont dirigés, nous ne saurions sans doute rien faire de mieux que de les imiter, en ne regardant, comme eux, en toutes choses, que l'exécution des ordres de la providence et l'accomplissement de la volonté divine. Il ne saurait y avoir une plus sainte disposition que celle de vouloir ce que Dieu veut, que de le vouloir pour les mêmes fins qu'il le veut, que de le vouloir en la manière qu'il le veut.
Mais nous avons de quoi nous consoler avec plus de fondement encore de ces sortes de calamités, si nous considérons que tout vient de la main de Dieu ; qu'en cela sa volonté s'accomplit ; et qu'encore que la cause pour laquelle il afflige quelquefois les hommes, nous soit cachée, elle ne peut pourtant jamais être injuste. Les jugements de Dieu sont un abîme (Psal. 35. 7), dit le Prophète royal. Il y aurait de la témérité à vouloir, avec un esprit aussi faible et aussi borné qu'est le nôtre, en pénétrer les secrets et les approfondir : Car qui est celui qui connaît le dessein de Dieu (Rom. 11, 34), ou qui a été appelé à son conseil ? Il faut adorer ses jugements avec une profonde humilité, et croire que, puisque nous sommes gouvernés par une sagesse infinie comme la sienne, il ne peut rien arriver qui ne tourne à notre plus grand avantage. Nous devons toujours régler là-dessus nos pensées, et espérer de sa bonté et de sa miséricorde qu'il ne permettrait pas que ces fléaux arrivassent, s'il n'en devait résulter un plus grand bien, que n'est le mal que nous y remarquons.

(Abrégé de la Perfection Chrétienne, R.-P. Alphonse Rodriguez)


Reportez-vous à Le souvenir de nos péchés est un moyen propre pour nous aider à supporter avec résignation, toutes les afflictions que Dieu nous envoiePrière pour demander la cessation des calamités publiques, Litanies des Saints invoqués dans les épidémiesPrières à dire en temps de maladies ou de calamités, Prière à Marie dans le temps d'orage et de calamité, Méditation sur le malheur des temps, Méditation sur les devoirs des riches dans les malheurs publics, De la conformité que nous devons avoir à la volonté de Dieu dans le partage des autres vertus, et de tous les dons surnaturels, et La terre se couvrit de ronces et d'épines.