Un catholique ne doit pas seulement respecter les dix commandements, il doit également suivre les trois conseils évangéliques (esprit de pauvreté, de chasteté et d'obéissance) et pratiquer les Béatitudes.
PREMIÈRE BÉATITUDE. — PAUVRETÉ D'ESPRIT.
Jésus voyant qu'une grande foule de peuple le suivait, monta sur une montagne, où s'étant assis, ses disciples s'approchèrent de lui, et il les enseignait en disant : Bienheureux les pauvres d'esprit, parce que le royaume des Cieux est à eux (Matth. 5. 4, 3).
I. Point. — En quoi consiste la pauvreté d'esprit.
La première béatitude est promise à trois sortes de personnes. Premièrement à celles qui, renonçant volontairement pour l'amour du Seigneur à tout ce qu'elles possédaient dans le monde, se sont dévouées à suivre Jésus pauvre, d'aussi près qu'il leur est possible. Secondement à celles qui, placées par Dieu, dans une condition pauvre, aiment leur état par un principe de religion, et unissent à la pauvreté de Jésus toutes les privations, humiliations, incommodités auxquelles elles sont assujetties. Troisièmement enfin à celles qui, ayant reçu de la divine providence les biens de cette vie, en font un saint usage, les versent dans le sein des pauvres, et n'y attachent point leur cœur. Les premières marchent dans la route la plus parfaite et la plus sûre. Les secondes tiennent le milieu. Les troisièmes sont celles qui courent le plus de dangers ; car il est difficile de regarder toujours les richesses que l'on possède, comme un dépôt dont on aura à rendre compte, d'en user comme n'en usant pas, et d'être prêt à se les voir enlever sans murmure, si le Seigneur en ordonnait ainsi ; cependant elles peuvent encore, moyennant le secours de la grâce, pratiquer l'esprit de détachement d'une manière aussi parfaite que les autres ; c'est là être pauvre d'esprit au milieu des richesses. Quelle que soit ma condition, je dois bénir la divine providence qui a mis le salut et la perfection à ma portée et à celle de tous les hommes. Ô mon Jésus ! remplissez-moi de votre esprit ; faites qu'entrant parfaitement dans vos desseins, je me sanctifie par les moyens que vous m'avez vous-même assignés.
II. Point. — Récompenses promises aux pauvres d'esprit.
Bienheureux les pauvres d'esprit, parce que le royaume des Cieux est à eux. Jésus dit : bienheureux les pauvres ! le monde au contraire s'écrie : bienheureux les riches ! pourquoi cette opposition ? C'est que le monde n'envisage les choses que par rapport à la vie présente, au lieu que Jésus-Christ veut que nous portions nos pensées au-delà du court intervalle que nous avons à parcourir avant d'entrer dans notre céleste patrie. Bienheureux les riches, dit le monde, parce qu'ils jouissent des douceurs et des commodités de la vie ; bienheureux les pauvres, dit Jésus-Christ, parce que le royaume des Cieux est à eux. Toutes les richesses des Cieux doivent être la récompense de quelques instants de privations et cette récompense est tellement assurée aux véritables pauvres, que Jésus ne dit pas : le royaume des Cieux sera à eux ; mais est à eux, pour marque que l'acquisition en est déjà faite, qu'ils n'ont plus qu'à y entrer pour en jouir. Si je suis sensible à mes véritables intérêts, combien ne dois-je pas être animée par l'espoir d'une si magnifique récompense ! Mais ce motif n'est pas le seul qui doive m'exciter à pratiquer, selon mon état, l'esprit de pauvreté ; cette vertu est une de celles qui nous rapprochent davantage de notre adorable modèle, et nous rendent par conséquent plus propres à recevoir les communications de son divin Cœur. O mon Jésus, pourrais-je négliger un moyen si puissant de me rendre conforme à votre esprit et à vos sentiments ? Non, mon Sauveur, vous me faites en ce moment la grâce de comprendre combien la pauvreté d'esprit m'est nécessaire ; je vous promets d'en embrasser désormais la pratique.
Extrait de « Méditations selon la méthode de Saint Ignace » (Tome II).
En étudiant avec piété et avec prudence le sermon que Notre-Seigneur Jésus-Christ a prononcé sur la montagne, tel que nous le lisons dans l'évangile selon saint Matthieu, on y trouvera, je pense, tout ce qui regarde les bonnes mœurs, un parfait modèle de la vie chrétienne. Je ne m'aventure point en disant cela, mais je me fonde sur les paroles mêmes du Seigneur. En effet, en concluant ce discours, le Sauveur laisse entendre qu'il y a renfermé tous les préceptes propres à former notre vie, puisqu'il dit : « Donc, quiconque entend ces paroles que je publie et les accomplit, je le comparerai à un homme sage qui a bâti sa maison sur la pierre ; la pluie est descendue, les fleuves se sont débordés, les vents ont soufflé et sont venus fondre sur cette maison ; et elle n'a pas été renversée, parce qu'elle était fondée sur la pierre. Mais quiconque entend ces paroles que je dis et ne les accomplit pas, je le comparerai à un homme insensé qui a bâti sa maison sur le sable ; et la pluie est descendue, les fleuves se sont débordés, les vents ont soufflé, et sont venus fondre sur cette maison ; et elle s'est écroulée, et sa ruine a été grande. » En disant, non pas simplement : « Celui qui entend mes paroles, » mais : « celui qui entende ces paroles que je dis, » le Seigneur a assez indiqué, ce me semble, que les paroles qu'il a prononcées sur la montagne peuvent imprimer à la conduite de ceux qui veulent les mettre en pratique une perfection telle qu'on pourra justement les comparer à un homme qui bâtit sur la pierre. Je dis ceci pour montrer que ce discours renferme toutes les règles de la perfection chrétienne. (Saint Augustin - Explication du Sermon sur la montagne)
Pratique : Nous rappeler souvent que tout ce que nous possédons nous est prêté de Dieu, et qu'il nous demandera compte de l'usage que nous en aurons fait.
Reportez-vous à Bienheureux ceux qui sont doux, parce qu'ils posséderont la terre, Bienheureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés, Bienheureux ce qui ont faim et soif de la justice, Bienheureux ceux qui sont miséricordieux, Bienheureux ceux qui ont le cœur pur, Bienheureux les pacifiques, Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour la justice, Degrés des vertus qu'on se propose d'acquérir, Jésus maudit ce que le monde estime, Vous êtes le sel de la terre, Vous êtes la lumière du monde, Châtiment du scandale, récompense du zèle, Perfection que Jésus exige de ses disciples, Préceptes sur la charité envers le prochain, Perfection à laquelle nous devons tendre, Soin de cacher les bonnes œuvres, Que votre nom soit sanctifié, Que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel, Donnez-nous aujourd'hui notre pain de chaque jour, Pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés, Ne nous laissez pas succomber à la tentation, mais délivrez-nous du mal, Demandez et vous recevrez, et Phénomènes possibles en cas de possession démoniaque et signes de délivrance.