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mardi 8 mai 2018

Méditation sur les Prières que l'on fait à Dieu pour ses besoins spirituels







1er point. Quand nos prières ont pour objet nos besoins temporels, elles sont presque toujours aveugles et inconsidérées, parce que nous ne savons ce que nous demandons ; et quand elles ont pour objet nos besoins spirituels, elles sont ordinairement fausses et trompeuses, parce que nous ne voulons pas sincèrement ce que nous demandons. Vous demandez à Dieu la grâce de vaincre vos habitudes vicieuses ; mais vous ne la voulez pas ! car si vous la vouliez sincèrement, ne feriez-vous rien pour appuyer votre demande auprès de Dieu ? Ne savez-vous pas qu'il vous commande ; 1°, de faire ce que vous pouvez : Jubet facere quod possis ; 2°, de demander par la prière ce que vous ne pouvez pas : Petere quod non possis. Si vous vous bornez à faire ce que vous pouvez, sans recourir à Dieu pour demander ce qui vous manque, il châtiera votre présomption ; et si vous vous contentez de prier pour ce qui vous manque, sans faire ce que vous pouvez, il punira votre lâcheté.


2e point.
La première condition pour être exaucé, c'est de vouloir sincèrement ce que l'on demande : Voulez-vous être guéri, disait le Sauveur du monde au Paralytique : Vis sanus fieri ? Vous demandez à Dieu la guérison de vos faiblesses ; mais il vous dit comme au Paralytique : Voulez-vous sincèrement votre guérison ? Seriez-vous content de perdre cet objet dont vous êtes idolâtre ? Non sans doute. Vous demandez donc votre salut, et au fond vous ne voulez que votre perte ; vous voulez persister dans vos désordres, vous ne voulez rien faire pour en sortir : c'est la vraie disposition de votre cœur ; vous y persisterez, et vous y mourrez.




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