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jeudi 8 décembre 2016

Méditation pour le deuxième Jeudi de l'Avent : La vertu de patience










PRATIQUE

S'il se rencontre aujourd'hui quelque occasion de souffrir, soumettez-vous à la volonté divine ; souffrez sans vous plaindre et sans chercher à vous soulager, sinon avec Dieu seul. Allez même jusqu'à l'Action de grâces, et veillez si attentivement sur vous-même, qu'il ne vous échappe pas la moindre impatience et la moindre précipitation dans vos actions, vos paroles, vos gestes et dans vos sentiments.


MÉDITATION

Tout ce qui est écrit a été écrit pour notre instruction, afin que par la patience et la consolation des Écritures nous ayons une ferme espérance. (Rom., 15)


1er Point. Le grand apôtre insinue la patience aux chrétiens par les exemples qu'on en trouve dans les Écritures, par la consolation qu'elle produit d'elle-même dans un cœur qui souffre, et par l'espérance d'un bonheur éternel dont elle est couronnée dans le ciel. Ô mon âme ! dit le prophète, soyez soumise au Seigneur, qui seul peut vous donner la patience et la consolation. Imitons la patience de Dieu à notre égard : nous l'avions offensé, et sa justice demandait qu'un néant rebelle fut exterminé. Hélas ! où en serions-nous à présent, si ce Dieu patient ne nous eût attendus à pénitence ? Reconnaissons donc la divine patience de Dieu en retournant promptement à lui, et en pratiquant cette vertu dans les souffrances qu'il nous envoie et dans celles que nous recevons par l'injustice des hommes.


Que ce Dieu de patience et de consolation vous fasse la grâce d'être toujours unis par la charité. (Rom., 15)


2e Point. Dieu a tout droit sur nous, il est notre souverain maître et notre sauveur. Il nous exerce, il nous punit, il nous éprouve, il nous livre à la douleur, aux humiliations, aux mépris, aux infirmités, aux pertes, aux sécheresses, et toujours pour notre bien, et parce qu'il nous aime. Attendez le Seigneur, dit le roi-prophète (Ps. 36) ; agissez avec courage, que votre cœur prenne de nouvelles forces du fond de sa patience, et soyez ferme dans l'attente du Seigneur.
Si vous souffrez avec patience les persécutions de votre ennemi, dit Tertullien (1 de Pet.), Dieu sera votre vengeur ; s'il vous fait tort dans vos biens, il prendra la restitution sur lui-même ; s'il vous cause de la douleur et que vous la souteniez patiemment pour son amour, il sera votre médecin et vous guérira ; si vous avez patience jusqu'à la mort, il vous rendra la vie et vous aurez l'honneur d'avoir un Dieu pour débiteur. Pour exercer la patience d'une manière héroïque et chrétienne, montrez à cet ennemi qui vous fait souffrir un visage d'ami et agréable, des paroles charitables et sans émotion : et que ces démonstrations aient leur principe dans le cœur ; la patience chrétienne consiste plus dans un cœur plein de charité que dans un extérieur composé.


SENTIMENTS

J'adore, Seigneur, avec un profond respect votre divine patience à mon égard ; je lui rends mille Actions de grâces, et je confesse que je lui suis redevable de la vie, et que sans elle je serais perdu sans ressource pour le temps et l'éternité. Mais, est-ce assez, ô mon Dieu ! de dire avec le prophète (Ps. 60), que vous êtes un Dieu patient, qui attendez les pécheurs, au lieu de les punir, parce que vous voulez les sauver ? Non, il faut encore ajouter avec lui que c'est vous qui opérez en moi la patience, parce que vous êtes mon Dieu, mon sauveur, mon secours, mon salut et ma gloire (Ps. 50).
Soutenez toujours ma patience, ô mon Dieu ! opérez-la toujours en moi ; par elle, rendez-moi supérieur à tous les maux qui m'accablent, je serai victorieux, et vous couronnerez vos dons en couronnant le victorieux d'une gloire éternelle.


SENTENCES

Soyez patients, mes frères et affermissez vos cœurs par cette vertu, parce que l'avènement du Seigneur est proche (Jac. 5).

La patience est victorieuse de tout, non en combattant, mais en souffrant ; elle produit l'humilité, elle opère la pénitence, elle consomme le martyre (Cassiod. en ps. ).



RÉFLEXIONS

Quel est le Dieu aussi grand que notre Dieu ? Car vous êtes le Dieu qui opérez des merveilles, s'écrie le roi-prophète (Ps. 76) ; et votre grandeur suprême mérite d'être louée de toutes les créatures (Ps. 47). Cette grandeur au dessus de toutes les grandeurs, et que toutes les puissances du ciel, de la terre et des enfers ne pourraient abaisser ; cette grandeur qui a foudroyé le plus grand et le plus parfait des esprits et des êtres sortis de ses mains, parce qu'il voulait se comparer à lui, va cependant être abaissé par lui-même et par son amour, et se mettre au rang des hommes qu'il aime, en épousant leur nature avec toutes les misères auxquelles elle est sujette, excepté le péché. Ce verbe incréé, égal en toutes choses à son père dont il procède, devient par l'Incarnation son adorateur, son sujet et sa victime. Allez en esprit dans l'étable de Bethléem adorer la grandeur de Dieu dans un corps d'enfant, qui manque de tout, qui est rebuté des hommes, qui souffre, qui pousse des cris enfantins.
Voilà le souverain de toutes les puissances, qui élève et renverse les trônes quand il lui plaît. Voilà ce Dieu si grand que son amour a abaissé à l'état humiliant où vous le voyez ; refuserez-vous, vous qui n'êtes rien, de vous humilier pour son amour ?


ORAISON JACULATOIRE

Venez, Seigneur, venez dire à mon âme : Je suis ton salut (Ps. 30) !






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