dimanche 9 décembre 2018

Méditation pour le deuxième Dimanche de l'Avent : Jour de souffrance








LE DEUXIÈME DIMANCHE DE L'AVENT


Jour de souffrance




PRATIQUE

Entrez dans la disposition de souffrir et de bien souffrir tout ce qui se présentera de plus affligeant, quand Dieu le voudra. Demandez pardon à Dieu de toutes les fautes que vous avez faites dans les souffrances : suppléez-y aujourd'hui en vous mortifiant, surtout par la privation de tout ce qui pourrait vous faire plaisir ; vous ne manquerez pas d'en trouver l'occasion.


MÉDITATION

Jean ayant appris dans sa prison les œuvres admirables de Jésus, il lui envoya deux de ses disciples. (Matth., 5).


1er point. Entrons en esprit dans la prison affreuse où Hérode a renfermé Jean-Baptiste. Voyons-y un juste, un prophète, un précurseur chargé de chaînes pour la justice, et destiné à une mort infâme comme un scélérat, et qui souffre sans se plaindre. Il ne fallait rien moins que ce héros dans les afflictions et dans les liens, pour préparer les hommes à la venue d'un sauveur, et à embrasser une religion de croix et de souffrances qu'il devait établir. Il ne fallait rien moins que cet invincible martyr de la synagogue expirante et du christianisme naissant, pour préparer les voies à un sauveur qui devait nous ouvrir le ciel par ses souffrances et par son sang. Imitons un si parfait modèle, souffrons avec générosité, si nous voulons nous préparer à nous-mêmes les voies qui conduisent à la crèche de Jésus-Christ, nous rendre dignes des grâces attachées à la naissance du Sauveur, et participer au bonheur éternel qui nous est préparé dans le ciel.

2e point. Voilà la route sanglante du premier des prédestinés : ne prétendons pas, nous qui sommes pécheurs, nous faire une route fleurie et agréable pour aller au même terme : ne prétendons pas, nous qui sommes les disciples d'un Dieu crucifié, nous sauver sans porter notre croix, puisque nous sommes prédestinés, dit l'apôtre (Rom. 8), pour être conformes à cet adorable et douloureux original ; et nous ne serons jamais reçus dans le ciel, si nous n'y portons son image.
Il est bien avantageux pour un chrétien, qu'une légère tribulation opère d'elle-même un poids immense de gloire dans le ciel ; et qu'il y a peu de rapport entre des souffrances passagères et une gloire éternelle ! Nos souffrances unies au sang de Jésus acquerront une valeur infinie ; regardons-les comme un bonheur précieux ; souffrons avec patience et avec foi, Dieu viendra à notre secours, soulèvera notre croix, essuiera nos larmes, et sera notre récompense. Ah ! Seigneur, vous nous sauvez presque pour rien !


SENTIMENTS

Que ne puis-je dire, Seigneur, avec autant de sentiment et de résignation que le roi-pénitent : Ô mon Dieu ! c'est un vrai bien pour moi d'avoir été humilié par la souffrance (Psal. 118) ! Je suis pécheur, et je mérite de souffrir : votre loi et la justice me le font sentir, mais ma délicatesse s'y refuse ; détruisez-la, Seigneur, je la déteste de tout mon cœur ; donnez-moi le courage et l'humilité dont j'ai besoin pour me soumettre et pour tirer de mes souffrances toutes les lumières nécessaires pour me détacher de toutes les consolations sensibles, de toutes les créatures et de moi-même, et pour ne plus m'attacher qu'à vous seul.


SENTENCES

Heureux ceux qui souffrent persécution pour la justice, dit le Sauveur, parce que le royaume des cieux leur appartient (Matth. 5).

Dieu ne mélange nos prospérités d'amertumes, que pour nous engager à chercher une autre félicité (D. Aug. serm. 29 de Verb. Dei).


RÉFLEXIONS

Dieu est essentiellement heureux, parce qu'il est infiniment parfait : il est heureux par lui-même, et fait lui seul son propre bonheur. Toutes les créatures ensemble ne peuvent pas lui donner aucun accroissement de gloire essentielle : C'est de lui, en lui et par lui, dit saint Augustin, que tout ce qui est heureux est heureux.
Mais ce Dieu tout-puissant, si heureux par lui-même, s'est fait homme, et veut souffrir pour nous. Il se livre à la douleur ; il pleure dans sa crèche, l'arrose de ses larmes, parce qu'il en veut à notre cœur, et qu'il veut le purifier, le dégoûter des voluptés sensibles par ses larmes, et lui procurer ainsi des plaisirs éternels. Recevons-les ces précieuses larmes, arrosons-en nos cœurs ; un Dieu pleure parce que nos misères le touchent : quel est le cœur qui ne serait pas attendri des larmes d'un Dieu enfant !


ORAISON JACULATOIRE

Seigneur, montrez-nous votre miséricorde, et donnez-nous l'auteur de notre salut.




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