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mardi 7 mars 2017

Méditation pour le Mardi de la première semaine de Carême





L'Agonie (Le Pérugin)




LE MARDI DE LA PREMIÈRE SEMAINE DE CARÊME

Jour de zèle


PRATIQUE


Dans tout ce que vous ferez aujourd'hui, n'ayez en vue que la gloire de Dieu, votre salut et celui du prochain. Unissez-vous à tous les saints qui travaillent avec zèle à la conversion des âmes et à l'accroissement de la gloire de Dieu, et à tous les bienheureux qui glorifient Dieu dans le ciel et qui le glorifieront toute l'éternité.


MÉDITATION

Jésus entrant dans la ville de Jérusalem, tout le peuple fut ému, et chacun se demandait : Quel est celui-ci ? Plusieurs disaient : C'est Jésus, prophète de Nazareth, en Galilée ; mais Jésus passa sans s'arrêter à ces sentiments populaires ; et il alla droit au temple pour eu chasser les marchands. (Matth., 21)


1er point. Admirez le zèle incomparable de Jésus-Christ pour la maison de Dieu, qui est une maison de prières ; et de ce temple matériel pas sons au temple spirituel du même Dieu, qui est l'âme du chrétien. Si Jésus-Christ est si zélé pour l'honneur du premier, combien ne devons-nous pas être zélés nous-mêmes pour la pureté et la sainteté du second qu'il a édifié, pour y faire sa demeure et pour y recevoir nos adorations et nos hommages.
Vous êtes ce temple mystique et animé, dit saint Paul ; vous avez été dédié et consacré à Dieu par le baptême qui vous a purifié et retiré de l'empire du démon ; le sang adorable de l'agneau sans tache vous a lavé, arrosé et racheté ; les sacrements vous ont sanctifié. Combien cet adorable Sauveur doit-il être jaloux d'un temple dans lequel il a tant de fois résidé corporellement, et où il prend ses délices, quand vous êtes fidèle à ses grâces.
Répondez avec fidélité au zèle et à la jalousie de votre Dieu. Entrez dans votre cœur, sanctuaire de ce temple spirituel, et voyez s'il n'y a point quelque attache trop sensible à la créature ou à vous-même, qui diminue l'amour que vous devez à Dieu seul : peut-être y trouverez-vous quelque vue intéressée pour les biens passagers de cette vie ; peut-être quelque souillure délicate qui déshonore sa pureté.
Abattez, renversez généreusement, mettez en pièces ces idoles. Voilà les premiers sujets sur lesquels vous devez exercer votre zèle.


Les aveugles et les boiteux s'approchèrent de Jésus-Christ pendant qu'il était encore dans le temple, et il redressa les uns et éclaira les autres ; mais les scribes et les princes des prêtres voyant ces miracles, et les enfants qui lui donnaient mille bénédictions, s'en indignèrent
.


2e point. Comme le zèle est la marque du plus ardent et du plus parfait amour, l'envie est, de tous les vices, celui qui lui est le plus opposé, parce qu'elle voudrait empêcher que Dieu ne fût honoré comme il le mérite. Ces deux opposés paraissent ici avec éclat. Les enfants, bien moins instruits de la loi que les scribes et les princes des prêtres, applaudissent aux miracles du Sauveur pendant que les autres en conçoivent de la jalousie et de l'indignation. Ne faites qu'une voix et qu'un cœur avec ces enfants pour marquer votre amour et votre zèle à Jésus-Christ. Quand on aime Dieu, on est zélé pour sa gloire, on met tout en usage pour le faire honorer et aimer de tout le monde, et on aime ceux qui l'aiment et qui travaillent à le faire aimer.
Examinez-vous bien sur cet- article important. N'avez-vous point senti, comme ces scribes et ces prêtres, quelque indignation secrète ou quelque émotion de jalousie, quand on vous a préféré les autres pour leur piété ou leurs talents naturels ? N'avez-vous point regardé leurs actions les plus saintes et leur réputation avec une envie secrète ? Vous êtes-vous sincèrement réjoui de la gloire que Dieu en recevait ? Examinez aussi si votre zèle n'est point amer, indiscret et outré ; si ce n'est point une vanité secrète qui cherche plutôt sa propre gloire que celle de Dieu ; en un mot, s'il vient de la grâce ou du tempérament.


SENTIMENTS

Je suis votre temple, Seigneur ; vous m'avez consacré, et vous êtes mon Dieu. Soyez donc toujours jaloux de ce temple qui vous appartient, et qui ne sera jamais à d'autres qu'à vous. Hélas ! si vous en retiriez votre divine jalousie et votre zèle, vous cesseriez de m’aimer, et je serais la plus malheureuse de toutes les créatures. Éclairez ce temple, Seigneur ; découvrez-moi les moindres taches de mon cœur, pour m'en donner de l'horreur ; donnez-moi la force d'en chasser tout ce qui n'est pas vous, tout ce qui n'est pas pour vous et pour votre gloire. Allumez dans ce cœur un feu sacré qui brûle toujours et ne s'éteigne jamais. Vous êtes mon Dieu et mon Sauveur, recevez donc mes hommages et mes adorations. Mais, hélas ! que puis-je moi seul pour rendre ce qui est dû à un Dieu si digne d'être honoré ? Je chercherai dans les autres créatures un supplément à ma faiblesse. Soyez donc béni, loué, adoré, aimé de tous les anges et de toutes les créatures qui sont et seront jusqu'à la consommation des siècles.


SENTENCES

Mon zèle et ma jalousie se retireront de vous, dit le Seigneur ; je me tiendrai en paix, et je ne me mettrai plus en colère (Ezech. 16).

Que votre zèle soit enflammé par la charité, conduit par la science, et soutenu par la constance (D. Bern., serm. 20. in cant.).


RÉFLEXIONS

Prière de Jésus au jardin des oliviers


La prière qui, pour tous les chrétiens, est une ressource assurée contre la tristesse, fut à Jésus-Christ un nouveau sujet de peine et de douleur, parce qu'il prie sans être écouté. Son esprit lui faisait alors souffrir, par anticipation, toutes tes injures, tous les mépris, toutes les calomnies, toutes les insultes, tous les coups et toutes les plaies de sa passion, dont les plus cruelles circonstances lui étaient présentes. Il les voyait, les sentait vivement ; mais la vue de nos infidélités et de nos ingratitudes était encore l'endroit le plus douloureux de ses tristes réflexions. Prions avec ce divin suppliant ; étudions avec application cet admirable modèle. Considérons ce Sauveur humilié, à genoux, courbé jusqu'à terre, accablé sous le fardeau de nos péchés, tomber de faiblesse et de défaillance : ses yeux sont levés au ciel pour demander du secours qu'il n'obtient pas. Il verse tant de larmes, que son visage, ses habits, et la terre même, en sont mouillés ; sa bouche prononce des paroles tremblantes et entrecoupées de sanglots ; son cœur pousse de tristes et profonds soupirs, capables d'attendrir les cœurs les plus durs et les plus insensibles, et son père n'en paraît pas touché. L'arrêt de mort est prononcé, il faut qu'il meure. Tout son corps tremble et frissonne : son âme, sans cesser de prier, entre dans l'agonie de la mort ; et son esprit souffre de si rudes assauts de tristesse, qu'il ne fallait rien moins qu'un homme-Dieu pour n'y pas succomber.


PRIÈRE

Jetez, Seigneur tout-puissant, un regard favorable sur vos enfants qui châtient leurs corps pour expier les péchés dont ils se reconnaissent coupables ; accordez-leur la grâce de se porter vers vous par l'intention la plus pure et par l'amour le plus généreux et le plus fervent, afin qu'ils puissent contempler votre gloire à découvert dans l'éternité.



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