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dimanche 30 avril 2017

Le culte et l'amour de la Sainte Vierge ont commencé avec l'Église



Extrait de "Les trois roses des élus" de Mgr de Ségur (Tome 11 des Œuvres complètes) :




Malgré le respectueux silence dont l'Esprit-Saint a voulu que les Évangélistes et les Apôtres entourassent la sainteté de MARIE, une parole véritablement royale a été déposée, pour la gloire de la Mère de DIEU, dans la Sainte Écriture au début même de l'histoire de l'Église. Dès la première page des Actes des Apôtres, il est dit, que les Apôtres et les disciples, descendant de la montagne des Oliviers et rentrant à Jérusalem, après l'Ascension, se réunirent dans le Cénacle, sur le mont Sion, pour se préparer à recevoir le Saint-Esprit et à inaugurer la mission divine de l'Église catholique. Or, ajoute l'auteur inspiré, « n'ayant tous qu'un cœur et qu'une unie, ils persévéraient dans la prière, avec les saintes femmes, et MARIE, la Mère de JÉSUS. » Ces saintes femmes étaient celles qui avaient accompagné la Sainte-Vierge au Calvaire.
MARIE nous est ici montrée comme le CŒUR, comme la Mère de l'Église naissante. Elle est à côté de saint Pierre, le premier Pape, au milieu des Apôtres et des disciples, les premiers Évêques et les premiers prêtres de la sainte Église, au moment où ils reçoivent l'Esprit-Saint, le jour de la Pentecôte. Il semble que ce divin Esprit veuille d'abord reposer sur elle avant de se donner à Pierre et aux Apôtres, comme jadis il avait reposé eu elle et l'avait « couverte de son ombre » au jour de l'Annonciation, lorsqu'elle était devenue la Mère du Verbe incarné, du divin Chef de cette même Église, du Prêtre éternel de DIEU.
Jusqu'à sa bienheureuse mort, qui eut lieu à Jérusalem, quatorze ans environ après la Pentecôte, la Mère de DIEU fut l'objet de la vénération et du religieux amour des premiers disciples de Notre-Seigneur. Les plus antiques traditions de l'Église nous l'attestent. Et comment en aurait-il pu être autrement, la foi catholique ayant enseigné aux premiers fidèles, comme elle nous l'enseigne à nous-mêmes, que MARIE est la Mère de DIEU, et que, avant de quitter ce monde, Notre-Seigneur l'a donnée pour Mère à tous les chrétiens ?
Cette vénération, ce culte d'amour et de respect a été tenu religieusement sous la loi du secret, comme la plupart des dogmes intimes du christianisme, pendant toute la période des persécutions, pour une raison de haute sagesse, bien facile à comprendre : dans des temps où le dogme de l'unité de DIEU dominait toute la lutte de l'Église contre le paganisme, il fallait, avant tout, ne point exposer les nouveaux chrétiens à une alternative que beaucoup d'entre eux n’auraient peut-être pu affronter impunément ; à savoir, de ne point rendre à la Très-Sainte Mère de DIEU le culte de haute et très haute vénération qui lui était dû ; ou bien, de dépasser la mesure, et de l'adorer comme une nouvelle déesse.
Ce qui est certain, c'est que le culte de la Sainte-Vierge, comme celui des saints martyrs, comme celui de l'Eucharistie, a été, dès l'origine, réservé aux seuls initiés ; les catéchumènes n'en connaissaient que le strict nécessaire, et, après le Baptême seulement, l'Église soulevait peu à peu, et toujours avec un respect religieux, le voile qui avait dû jusque-là dérober à leurs yeux des lumières dont ils n'auraient pu supporter l'éclat.
Néanmoins, la piété des fidèles ne pouvait s'empêcher d'exprimer ça et là, du moins par des figures, par des symboles dont les profanes ne pouvaient saisir le sens, des pensées chères à leurs cœurs. C'est ainsi qu'on a retrouvé, non seulement dans les immenses catacombes de Rome, mais encore en Orient et dans les Gaules, de nombreux débris d'un symbolisme chrétien qui date certainement des trois et quatre premiers siècles de l'Église, et qui nous attestent, entre autres, le culte de vénération et d'honneur dont l'antiquité chrétienne entourait le souvenir sacré de la Mère de Dieu.
Depuis trente ou quarante ans, l'archéologie romaine a fait à cet égard les découvertes les plus précieuses ; et les protestants sincères et instruits ont reconnu, avec une loyauté qui les honore grandement, que les peintures, les symboles et les inscriptions des catacombes attestent jusqu'à l'évidence, non seulement le culte rendu par nos pères à la Très-Sainte-Vierge dès l'origine du christianisme, mais encore la plupart des dogmes et des pratiques religieuses qui sont jusqu'à nos jours l'honneur et la vie de l'Église : la Papauté, par exemple, la suprématie de saint Pierre, et la hiérarchie ecclésiastique, la Présence réelle, le sacrifice et le sacrement de l'Eucharistie, la confession auriculaire, le culte des reliques et des images, etc.
Jadis j'ai vu moi-même, et j'ai pu les copier, plusieurs images fort bien conservées de la Sainte-Vierge, soit tenant l'Enfant-Jésus sur ses genoux, soit seule et dans l'attitude de la prière. L'une de ces dernières portait cette inscription, qui atteste l'antique tradition de l'éducation de la jeune vierge Marie au temple jusqu'à son mariage avec saint Joseph : Maria Ministra Templi Hyerusalem.
La plus remarquable de ces anciennes peintures remonte, d'une manière absolument certaine, au premier siècle, quelques années à peine après le martyre de saint Pierre et de saint Paul. Tout près de la chapelle souterraine où reposaient les corps des saints martyrs Nérée et Achillée, capitaines des gardes de sainte Domitilla, propre nièce des empereurs Titus et Domitien, on voit une belle peinture murale, qui ornait la tombe de quelque grand personnage sans doute, et qui représente, d'un côté la Sainte-Vierge, assise sur un siège d'honneur, habillée de blanc, avec un grand voile sur la tète, et portant sur ses genoux l'Enfant-Jésus, qui bénit les trois rois Mages, agenouilles à gauche, et lui offrant leurs présents. L'Enfant-Jésus est coiffé à la Titus. Guidés par les inscriptions des corridors voisins de cette catacombe, et par d'autres indices que la science a reconnus tout à fait péremptoires, les archéologues assignent à cette sainte image de MARIE, sans contredit l'une des plus anciennes des catacombes, la date des deux ou trois premières années du règne de Donatien, successeur immédiat de Titus. Flavia Domitilla avait été convertie à la foi par Nérée et Achillée, et baptisée avec eux par l'Apôtre saint Pierre en personne ; et le cruel Domitien Tayaut appris, les punit de mort. Domitilla fit recueillir leurs restes sacrés, et les déposa dans une de ses propriétés qu'elle donna à l'Église pour en faire une catacombe chrétienne.
Au sortir des persécutions, le culte île la Sainte-Vierge prit aussitôt dans toute l'Église un développement bien naturel ; quantité de basiliques et d'oratoires furent dédiés en son honneur, tant en Occident qu'en Orient. La plus célèbre de ces basiliques remonte au Bienheureux Pape Libère, en l'année 360, et fut appelée Sainte-Marie-Majeure, pour la distinguer des églises qui existaient déjà sous le vocable de la Bienheureuse Vierge.
Donc, rien de plus contraire à l'histoire et à la vérité que l'assertion de ceux qui ont osé dire que le culte de la Sainte-Vierge ne remontait qu'au cinquième siècle, ou tout au plus au quatrième.




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