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dimanche 3 décembre 2017

Méditation pour le Premier Dimanche de l'Avent : Jour de crainte









PREMIER DIMANCHE DE L'AVENT


Jour de crainte




PRATIQUE


Comme la crainte du Seigneur est le commencement de la vraie sagesse, selon le roi-prophète (Ps. 110), entrez dans la sainte carrière de l'Avent par la pratique de cette vertu, afin qu'elle dirige vos pas vers la sagesse incarnée. Pensez au jugement, la terreur et l'effroi des plus grands Saints, à ce jugement redoutable où Dieu jugera non seulement les péchés, mais encore les justices (Ps. 74). Cependant, que votre crainte ne soit point mercenaire, mais filiale, et vous croyant toujours présent au tribunal de Dieu, dites-lui souvent dans la journée, avec le prophète : Seigneur, n'entrez point en jugement avec votre serviteur ; car, hélas ! qui pourrait se justifier en votre présence (Ps. 14) !


MÉDITATION

Alors ils verront le Fils de l'Homme qui viendra dans une nue avec une grande puissance et une grande majesté. (Luc, 21, 1)


1er point. Dans l'étable de Bethléem, l’Évangéliste nous dit que nous trouverons un enfant enveloppé de langes et posé dans une crèche. Ici il nous dit que nous trouverons le Fils de l'Homme dans les nues avec un éclat et une majesté redoutable. Dans l'étable, c'est un sauveur naissant qui ne vient que pour briser nos fers, pour nous faire miséricorde ; c'est un libérateur qui nous tend les bras, qui vient nous délivrer, donner tout son sang pour nous sauver du péché, de la mort et de l'enfer. Ici, c'est un juge inexorable, qui semble n'avoir que la seule justice pour attribut, et qui ne sait plus faire miséricorde, parce qu'il en a trop fait, et que le pécheur qui en a abusé va devenir la malheureuse victime de ses vengeances éternelles. Pensez-y souvent : Craignez-le à présent ce terrible jugement, dit saint Augustin, c'est le moyen de ne pas le craindre quand il arrivera.

2e point. Un Sauveur naissant dans l'étable, et un Dieu juge dans les nues : Jeux grands sujets qu'on vous présente aujourd'hui afin d'éviter d'un côté la présomption et de l'autre le découragement, qui sont deux écueils également dangereux : le premier nous inspire la confiance, le second nous fait prendre de justes précautions pour éviter les disgrâces dont nous sommes menacés. Espérons mille douceurs à la vue de la crèche ; mais pensons aussi au jugement effroyable que l'on nous annonce. Assistons-y souvent en esprit, c'est la manière de nous fortifier contre toute sorte de tentations : pensons-y sérieusement, dit le sage, et vous ne transgresserez jamais la loi du Seigneur (Prov. 12, 5). Quand la terrible trompette dont il est parlé dans l'Évangile, aura fait sortir tous les morts de leurs tombeaux pour les faire paraître à ce jugement ; quand vous lèverez les yeux pour voir ce juste juge dans tout l'éclat de sa majesté, la croix à ses côtés et accompagné de tous ses anges, quelle sera alors votre situation ? dit saint Anselme : que deviendrez-vous, si vous êtes pécheur ? D'un côté, vous verrez vos iniquités dans toute leur énormité ; de l'autre, une multitude de démons prêts à vous entraîner dans l'abîme ; sur votre tête, un Dieu en fureur, et sous vos pieds, cet enfer, où vous allez être précipité pour une éternité tout entière. Où fuirez-vous, malheureux pécheur ? dit saint Bernard : Hélas ! il ne sera plus temps alors de fuir ; mais fuyons à présent et par avance ; allons chercher un Sauveur enfant, un asile contre un Dieu juge ; allons nous instruire de ce qu'il faut faire pour nous soustraire à sa colère.


SENTIMENTS

Transpercez mes chairs, ô Dieu de justice ! disait le roi-pénitent (Ps. 118) ; pénétrez mon cœur, pénétrez mon âme et toutes ses puissances, du glaive salutaire de votre crainte ; car vos jugements me font trembler, parce que je suis pécheur. Ah ! Seigneur, faites-moi la grâce de vous aimer si tendrement comme mon Sauveur, que je n'aie pas lieu de vous appréhender un jour comme mon juge.


SENTENCES

Dieu est un juge également juste, fort et patient (Ps. 7).

Qu'y a-t-il de plus agréable pour nous que de voir venir sur la terre le Sauveur que nous désirons ? Mais cependant craignons, puisque celui qui est à présent notre avocat, sera un jour notre juge (Aug. lib. 3 de temp.).


RÉFLEXIONS

Dieu est le souverain juge des vivants et des morts. Il a jugé les anges rebelles ; il les a précipités dans l'enfer qu'il a créé dans sa fureur pour les intelligences révoltées ; et ces esprits, si parfaits d'ailleurs, n'ont eu ni médiateur ni rédempteur. Pour nous, plus favorisés que la nature angélique, nous avons l'un et l'autre dans un Dieu fait homme pour notre amour : reconnaissons cette faveur tous les jours et à tous les moments de notre vie. Comme Jésus-Christ est Dieu, il ne perd pas pour être homme sa qualité de juge souverain des vivants et des morts ; mais il est important de faire attention que, pour établir notre confiance en ses miséricordes, il n'exerce que la seule fonction de médiateur dans la crèche, et il ne prendra celle de juge qu'à la fin des siècles. Allons en esprit à Bethléem, nous y trouverons le Dieu médiateur : tout enfant qu'il est, il peut nous secourir, parce qu'il est tout-puissant ; il veut nous secourir, parce qu'il nous aime. Il est Dieu avec son père, auprès duquel il traite notre réconciliation ; il est homme avec l'homme, pour lequel il prie. Que notre confiance en son pouvoir et en son amour soit donc parfaite et sans bornes ; soutenons-la par nos bonnes œuvres.


ORAISON JACULATOIRE

Cieux, envoyez d'en haut votre rosée, et que les nues fassent descendre sur nous le juste comme une pluie (Isaïe, 45) !




En ce temps-là, Jésus dit à ses disciples : « Des prodiges paraîtront dans le soleil, la lune et les étoiles, et sur la terre les peuples seront dans l'angoisse devant l'étrange fracas de la mer et des flots ; les hommes sècheront de frayeur dans l'attente de ce qui menace l'univers, car les forces des cieux se mettront en mouvement.
C'est alors qu'on verra le “Fils de l'homme venir sur les nuées”, dans tout l'éclat de sa puissance et de sa gloire.
Vous autres, quand tout cela commencera, ouvrez les yeux et relevez la tête, car c'est votre libération qui approche ! »
Et Jésus prit une comparaison :
« Quand le figuier et les autres arbres bourgeonnent, vous en concluez que la belle saison est proche. De même, lorsque vous verrez tous ces événements, sachez reconnaître que le règne de Dieu est proche.
En vérité, je vous le dis, cette génération ne passera pas avant que tout ne s'accomplisse. Le ciel et la terre passeront ; mes paroles ne passeront pas ».
(Luc, 21, 25-33)






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