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lundi 4 décembre 2017

Méditation pour le Premier Lundi de l'Avent : Jour de confiance





Le jugement dernier, détail (Jean Cousin)




PREMIER LUNDI DE L'AVENT

Jour de confiance


PRATIQUE

Faisons à notre réveil un acte de confiance ; adressons-le à Jésus naissant et reposant dans la crèche ; répétons-le plusieurs fois dans la journée, sans perdre de vue la défiance que nous devons avoir de notre faiblesse et la crainte filiale d'un Dieu infiniment juste. Soutenons notre confiance par les bonnes œuvres, sans lesquelles la confiance n'est que présomption, et disons souvent avec l'apôtre saint Paul : Je me confie en vous, Seigneur Jésus (Rom. 14) !


MÉDITATION

Pour vous, dit Jésus à ses apôtres, lorsque ces choses arriveront, regardez en haut et levez la tête, parce que votre rédemption approche. (Luc, 21)


1er point. Il fallait effrayer les apôtres, qui étaient encore grossiers, par la peinture terrible du jugement dernier, pour les prémunir contre la présomption, et les engager à se mettre en sûreté contre cet effroyable appareil, par la pénitence et les bonnes œuvres. Mais, de peur qu'ils ne tombassent dans le découragement, il fallait, sans effacer l'impression d'un discours si effrayant, relever leur courage abattu, et leur faire comprendre que ce portrait si épouvantable du jugement dernier n'était pour eux qu'une précaution, mais pour les impies une réalité, et l'approche de la rédemption pour les justes ; et qu'ils pouvaient éviter l'un et se procurer l'autre. Quel parti allons-nous prendre entre ces deux états si différents ? Le voici. Voyons en tremblant ce juste juge et entendons-le avec frayeur prononcer cet arrêt Foudroyant contre les pécheurs impénitents, et nous, soyons toujours fidèles à la grâce, ayons confiance de voir alors notre rédemption qui s'approche, et ménageons tellement nos sentiments, que la confiance l'emporte sur la crainte.


Lorsque vous verrez arriver ces choses, sachez, dit le Sauveur, que le royaume de Dieu est proche. (Luc, 1)


2e point. Le principe de cette confiance est Dieu seul, c'est-à-dire sa puissance, sa bonté, ses grâces, sa rédemption, ses mérites, ses souffrances, son sang et sa mort. La bonté de Dieu a beaucoup plus de plaisir à faire miséricorde au pécheur qui l'implore avec un cœur contrit et humilié, que le pécheur n'en a à la recevoir. Sa puissance qui peut tout et qui sait tirer sa gloire du péché même, selon l'apôtre saint Paul, et qui ne triomphe jamais avec plus d'éclat qu'en pardonnant aux pécheurs et en changeant en vases de grâces et d'élection, des vases qui ne méritaient que des supplices éternels. Son sang, qui est le prix dont il nous a acheté le Ciel, et ses grâces, qu'il ne refuse à personne.


SENTIMENTS

Dieu tout-puissant et tout miséricordieux, je ne puis vous voir qu'en tremblant avec tout l'éclat de votre majesté terrible, prêt à juger tous les hommes. Si mes péchés causent ma crainte, votre miséricorde me rassure : je sais que pour être mon juge vous ne cessez pas d'être mon Sauveur, et que je suis l'ouvrage de vos mains, le prix de votre sang. Quand votre colère serait prête à éclater sur ma tête, je saurais m'y soustraire avec votre secours, j'appellerais du tribunal de votre justice à celui de votre miséricorde, et je serais épargné. Oui, mon Jésus, puisque votre amour pour moi est égal à votre puissance, je me confierai en vous et je ne serai point confondu.


SENTENCES

Je me confie en mon Seigneur Jésus (Rom. 14).

On ne doit se confier qu'en ce qui est éternel, et on ne peut ôter cette confiance à celui qui aime (St. Aug. 83 quest.).


RÉFLEXIONS

À moi seul appartient la vengeance, et c'est à moi à punir, dit le Seigneur par ses prophètes. Dans la loi ancienne, qui était une loi de rigueur, Dieu se faisait appeler le Dieu des vengeances, et de temps en temps il en exerçait de terribles pour ramener à son devoir un peuple grossier et indocile. Dans la loi nouvelle, qui est une loi d'amour, il semble déposer cette redoutable qualité de Dieu des vengeances, parce qu'il veut gagner nos cœurs. Il devient un Dieu amant à l'égard des hommes et se fait semblable à eux pour qu'ils deviennent semblables à lui. L'homme pécheur, dit saint Fulgence, méprise Dieu et se retire de lui ; et ce Dieu tout puissant, ainsi méprisé, se fait homme pour son amour. Disons donc avec saint Bernard : Peut-on ne pas aimer l'amour ?


ORAISON JACULATOIRE

Terre, ouvrez votre sein et faites-en sortir le Sauveur comme un précieux germe (Isaïe, 45).





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