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dimanche 15 septembre 2019

Méditation pour le quatorzième Dimanche d'après la Pentecôte : Choisissez aujourd'hui quel Maître vous voulez servir



Extrait de "La Couronne de l'année chrétienne et méditations sur les principales et plus importantes vérités de l’Évangile de Jésus-Christ" :





Personne ne peut servir à deux Maîtres. En S. Matthieu, chap. 6.


1. Considérez que J. C. nous avertit par ces paroles, que pendant cette vie il est en notre liberté de choisir tel Maître ou Seigneur que nous voulons ; mais qu'après notre mort il faudra demeurer éternellement assujettis à celui, au service duquel nous nous serons donnés : or il n'y a que deux Maîtres, à l'un desquels il faut nécessairement servir pendant toute l'éternité ; c'est à savoir, à Dieu ou au Démon : car quiconque se soustrait de l'obéissance et de la sujétion qu'il doit à Dieu, il devient en même temps esclave du démon.
Voyez donc auquel des deux vous voulez engager votre liberté, lequel des deux vous estimez qu'il faille préférer à l'autre. Hélas ! y a-t-il lieu de délibérer, ni même d'hésiter en aucune façon ? et ne devez-vous pas réitérer présentement de tout votre cœur cette solennelle renonciation que vous avez faite (sur les fonds du saint Baptême) au démon, à toutes ses pompes, et à toutes ses œuvres : et renouveler derechef la protestation de vous donner, dédier, et soumettre parfaitement à Dieu, pour le servir, l'aimer et le glorifier au temps et en l'éternité.

2. Considérez la condition déplorable et infortunée de ceux lesquels, se séparant de Dieu choisissent le démon pour leur Seigneur et pour leur Maître ; car ils n'ont aucune paix ni tranquillité de conscience ; ils sont incessamment dans un trouble continuel, causé par les mouvements déréglés de leurs passions et de leurs désirs ; ce cruel tyran ne les laisse jamais en repos, mais après les avoir incités à un péché, il les pousse à un autre, il les fait marcher par des voies rudes et difficiles ; et enfin après les avoir tyrannisés en cette vie en diverses manières, il les tourmente cruellement en l'autre pendant toute l'éternité : et cependant on se rend esclaves d'un tel Maître, par le consentement qu'on donne à un seul péché mortel : et on se met en danger de tomber en cet esclavage, quand on néglige d'éviter les péchés véniels : et encore plus quand on s'attache aux vanités, aux choses superflues, aux conversations inutiles, et autres semblables.
Pensez un peu combien de fois en vôtre vie vous vous êtes engagé en cette triste servitude ; combien de temps vous y avez demeuré : mais concevez une confusion en vous-même d'avoir été dans un état si funeste et si malheureux ; remerciez celui qui vous en a délivré ; et prenez une ferme résolution d'éviter très soigneusement tout ce qui pourrait vous mettre en péril d'y retomber.

3. Considérez le bonheur de ceux qui se donnent de toute leur affection au service de Dieu, et qui le choisissent pour leur unique Maître et Seigneur ; il les traite en vrai Père ; il les adopte pour ses enfants ; il prend soin de pourvoir jusqu'à leurs moindres nécessités ; il les gouverne, et les conduit par des voies droites, pour les faire avancer de vertu en vertu ; il les soulage dans leurs travaux ; il les console dans leurs peines ; il les fortifie dans leurs faiblesses ; il les protège et défend contre tous leurs ennemis ; il leur donne sa paix, et enfin après les avoir comblés de grâces et de dons célestes en cette vie ; il les rend participants des grandeurs et des joies de sa gloire dans l'éternité.

Ô que c'est une chose bonne et désirable de servir un tel Seigneur ! et qu'il est vrai que son joug est doux ; et sa charge légère ! qui vous empêche donc de vous donner dès maintenant ; et pour jamais à lui, pour l'aimer et le servir parfaitement ?



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