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vendredi 2 septembre 2016

Trois temps pour l'examen particulier


Saint Marie-Madeleine pénitente (Guy François)



Abrégé de la pratique de la perfection chrétienne du R.P. Alphonse Rodriguez, Extrait :




Règles qu'il faut suivre dans l'examen particulier.



La seconde chose importante que nous nous sommes proposé de traiter, est la manière dont se doit faire cet examen particulier. On peut distinguer trois temps pour l'examen ; et de ces trois temps, il n'y en a proprement que deux où l'on puisse s'examiner. Le premier temps est le matin, dès qu'on est éveillé ; et alors il ne s'agit que déformer une ferme résolution de s'abstenir pendant le cours de la journée du vice ou du défaut dont on entreprend de se corriger.
Le second temps est à midi ; et c'est alors que doit se faire le premier examen, qui se réduit à trois choses : la première, de demander à Dieu la grâce de connaître le nombre des fautes où l'on est tombé à l'occasion du vice ou du défaut qui fait l'objet et la matière de son examen : la seconde est d'en exiger de soi-même un compte exact depuis le temps de son réveil, et de la dernière résolution qu'on a faite, jusqu'au moment actuel de son examen ; de voir combien de manquements on a à se reprocher sur cet objet, et de marquer sur du papier ou sur des tablettes, autant de points que l'on remarquera avoir fait de fautes ; la dernière est de concevoir une vive douleur de celles où on sera tombé, d'en demander pardon à Dieu, et de former une ferme résolution de n'y plus retomber pendant le reste du jour, avec le secours d'en haut.
Le troisième temps est celui du soir, avant de se mettre au lit ; et alors l'examen doit se faire de nouveau, comme à midi, en gardant le même ordre, et parcourant depuis l'examen précédent jusqu'au moment présent, et marquant, sur une ligne différente de la première, autant de points que l'on aura eu le malheur de commettre de fautes. Ce que l'on doit surtout observer touchant la manière de faire l'examen, c'est que des trois points qu'il contient, les principaux sont les deux derniers, qui consistent à concevoir une vive douleur et un grand regret de ses fautes et de ses négligences, et à faire une ferme résolution de s'en corriger. Excitez-vous à la componction dans vos lits, dit le Psalmiste (Ps. 4. 5.) : et comme c'est dans la componction, ou dans le véritable repentir de ses fautes, et dans la ferme résolution de ne les plus commettre que consiste toute la vertu et toute l'efficace de l'examen, aussi est-ce à cela qu'il faut particulièrement s'attacher.
Quand le repentir est véritable, non seulement c'est un remède pour le passé, mais c'est aussi un préservatif pour l'avenir ; parce que celui qui a le péché eu horreur, est bien éloigné de le commettre. L'efficacité de ce remède n'était pas ignorée de cet ancien philosophe, à qui une courtisane demandait une somme considérable pour le salaire d'une débauche qu'il lui proposait : Je n'achète pas, lui répondit-il (Aul. Gell. de Demost. l. 1. c. 8.), un repentir si cher : et qu'on remarque bien cette réponse ; elle est digne non seulement d'un philosophe païen, mais aussi d'un chrétien parfait.




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