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samedi 4 mars 2017

Méditation pour le Samedi après les Cendres





Le baiser de Judas (Gustave Doré)



LE SAMEDI APRÈS LES CENDRES


Jour de confiance


PRATIQUE

Adorez aujourd'hui Jésus-Christ comme votre Dieu, votre père et votre sauveur. Recourez à la protection de ce Dieu tout-puissant ; confiez-vous à la tendresse de ce père, et abandonnez-vous sans réserve aux bontés de ce sauveur. Dites-vous souvent à vous-même, avec une tendre confiance : Un Dieu peut-il abandonner l'ouvrage de ses mains et une créature qu'il a formée à son image, quand elle a recours à lui ? Un père peut-il oublier son enfant ? Un sauveur peut-il laisser périr le prix de son sang ?


MÉDITATION

Les apôtres étaient en mer sur le soir ; le vent contraire les fatiguait, et rendait tous leurs efforts inutiles. Jésus seul était à terre ; il les aperçoit, est touché du danger où ils se trouvent ; il marche à eux sur les flots ; ils le prennent pour un fantôme, la peur les fait crier ; Jésus s'approche et leur dit : Ne craignez point. II monta ensuite dans la barque, et le vent cessa.


1er point. Notre adorable Sauveur a tant de bonté pour les hommes, qu'il se montre quelquefois à ceux qui ne pensent pas à lui, et qui se trouvent dans quelque rude travail qui semble surpasser leurs forces, dans quelque affliction ou dans quelque danger, comme étaient les apôtres, à combien plus forte raison se trouvera-t-il avec ceux qui le cherchent avec ardeur, qui l'invoquent de tout leur cœur, et qui travaillent par ses ordres, sous ses yeux, et pour son amour. Quel motif de confiance, quand il veut bien faire entendre au fond de leur cœur ces agréables et consolantes paroles : C'est moi, ne craignez point, ayez confiance. Mais la plupart des chrétiens, semblables à ces apôtres qui étaient encore grossiers, ne le connaissent pas, parce qu'ils n'ont pas soin de se procurer sa divine présence et de converser souvent avec lui par l'oraison, et ils le prennent pour un fantôme, quoiqu'il parle assez pour se faire connaître, et qu'il soit à leurs côtés pour les secourir. Il n'attend peut-être que le premier de vos gémissements, ou votre premier acte de confiance et de résignation, pour vous délivrer de la peine où vous êtes. C'est donc être ennemi de soi-même que de manquer de confiance.


Ayez confiance, dit Jésus-Christ : c'est moi, ne craignez point ; et il monta avec eux dans leur barque, et aussitôt le vent cessa.


2e Point. Que ces paroles sont consolantes! nous y voyons et le motif de notre confiance et le favorable effet de cette confiance. Prenons donc la résolution de n'en jamais manquer, soit dans une disgrâce imprévue, soit dans le mauvais succès d'une entreprise, soit dans la crainte excessive des jugements de Dieu sur les péchés dont vous vous sentez coupables.
Ouvrez les livres sacrés, et vous verrez qu'on ne s'est jamais confié en Dieu, que cette confiance n'ait été couronnée d'heureux Succès, quand elle a été soutenue par les bonnes œuvres. Le prophète Élie, au milieu d'une affreuse solitude, lève les yeux au ciel avec confiance, et Dieu fait tous les jours un miracle pour le nourrir (III. Reg. 19).
Une femme, malade depuis douze ans, s'approche de Jésus-Christ, en disant avec une confiance admirable : Si je touche seulement la frange de son habit, je serai guérie. Elle le fut en effet, et Jésus lui dit tendrement ces paroles : Ayez confiance, ma fille, votre foi vous a guérie (Matth. 8). Approchons-nous donc avec confiance, dit l'apôtre, du trône de la grâce, afin d'y trouver la miséricorde (Heb. 4). Mettez votre confiance dans le sang de Jésus-Christ, approchez-vous-en avec un cœur droit et sincère et avec une intention pure.


SENTIMENTS

Quand je me suis éloigné de vous, Seigneur, j'ai travaillé sans succès, et j'ai souffert sans aucun mérite. Les tempêtes des sensations m'auraient infailliblement causé un triste naufrage, si vous ne vous étiez approché de moi. Vous vous montriez à moi, et mon cœur aveugle ne vous connaissait pas, je m'éloignais de vous ; à la fin vous avez parlé, vous avez eu la bonté de me dire : C'est moi, prenez confiance, et je l'ai prise ; plutôt mourir que de la perdre. Vous avez fait cesser toutes les tempêtes qui m'agitaient ; vous m'avez fait jouir de cette heureuse paix que donne votre adorable présence ; ne vous éloignez jamais de moi ; je suis résolu de ne jamais m'éloigner de vous, quelque chose qui m'arrive. Seigneur, soyez seul toute ma confiance, mon refuge, mon conseil, mon protecteur, mon soutien et mon libérateur.


SENTENCES

Ceux qui se confient au Seigneur sont semblables à la montagne de Sion ; ils ne seront jamais ébranlés (Balm. 124)

La vraie confiance de l'homme chrétien consiste à se défier de soi-même, à ne s'appuyer que sur son Dieu (D. Bern., serm. 3 de Annunt.).


RÉFLEXIONS

Trahison de Judas

Le perfide Judas, possédé de la passion infime de l'avarice, va trouver les princes des prêtres, pour vendre à prix d'argent son maître, son sauveur, son ami et son Dieu, et leur tient ce détestable langage : Que voulez-vous me donner, et je vous le livrerai entre les mains ? Ils convinrent d'une somme de trente deniers ; et depuis ce malheureux moment, il chercha toutes les occasions de s'acquitter de sa promesse, de surprendre et de livrer Jésus-Christ : il offrit même de se mettre à la tête des soldats qui le prendraient, et de le désigner par un baiser ; et il trouva le moyen d'exécuter ce cruel attentat. Exécrable simonie, de vendre un Dieu, et l'auteur de la grâce, pour de l'argent ! Sacrilège infernal, de le vendre pour lui donner la mort, par le plus cruel et le plus infâme de tous les supplices !
Donnez-vous plutôt à moi, ô mon Sauveur ! heureux si je pouvais vous acheter, non pas pour vous livrer entre les mains de vos ennemis, mais pour vous conserver dans mon cœur, pour vous aimer, vous adorer et vous servir. Ô mon divin Sauveur, je vous consacre mon esprit et mon cœur, et je suis prêt à répandre jusqu'à la dernière goutte de mon sang pour vous posséder dans l'éternité.


PRIÈRE

Dieu tout-puissant et tout miséricordieux, soyez favorable à mes humbles prières, et faites que ces abstinences et ces jeûnes soient profitables pour la guérison de nos corps et de nos âmes, et nous rendent dignes de participer au mérite de vos souffrances, de votre mort et de votre résurrection. Nous vous en prions par votre adorable fils Jésus-Christ, notre seigneur et notre Dieu.






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