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lundi 27 juillet 2020

Abrégé de la vie de Saint Pantaléon, et méditation sur la Foi




Saint Pantaléon était médecin de l'empereur Valère-Maxime. Il professait le christianisme ; mais il succomba par une tentation, qui est quelquefois plus dangereuse que les tourments les plus cruels. Cette tentation fut celle du mauvais exemple, dont le propre est d'affaiblir les lumières de la foi, de diminuer les forces de l'âme par le respect humain, ou la séduction des passions des autres, et de déduire enfin la vertu la mieux établie. Pantaléon, vivant au milieu d'une cour idolâtre, où les fausses maximes du monde étaient toujours applaudies, s'accoutuma peu à peu à les goûter ; il en devint bientôt lui-même l'approbateur, en y conformant sa conduite, et finit par renoncer à sa religion.
Un chrétien zélé, qui se nommait Hermolaüs, fut vivement touché de son malheur. Il lui parla avec tant de force et de charité, sur l'énormité de son crime et sur les moyens de le réparer, que le coupable, docile aux impressions de la grâce, écouta la voix de sa conscience. Il ouvrit les yeux sur son état, détesta son apostasie, et rentra dans le sein de l'Église. La grâce agissant de plus en plus dans ce Saint, il guérit un aveugle, non par les règles d'Hippocrate, mais par le seul nom de Jésus-Christ. L'empereur voulant voir l'aveugle, et le trouvant ferme à soutenir les intérêts de Dieu, il lui fit couper la tête. La ferveur de la pénitence du Saint le faisait soupirer après le moment où il pourrait expier son crime par l'effusion de son sang. La persécution de Dioclétien, qui s'étendit en 303 jusqu'à Nicomédie, lui ayant donné l'espérance d'y avoir part, il distribua tout son bien aux pauvres pour se préparer plus librement au martyre. En effet, peu de temps après, il fut arrêté dans sa maison, avec Hermolaüs, Hermippe et Hermocrate. On leur fit souffrir diverses tortures, après lesquelles ils furent décapités. L'Église grecque met au nombre des grands martyrs saint Pantaléon ; et dans toute l'Église latine il est honoré comme un des témoins de la foi, qui l'ont confessée avec le plus de courage.


PRATIQUE

On perd la foi, quand on n'en exerce pas les vertus : on la perd en s'exposant à entendre ou le langage de l'hérésie, ou celui de l'impiété ; on la perd, en se livrant à l'esprit du monde, à ses scandales, à ses fêtes, parce que tout est dans le monde, dit l'Évangile, convoitise de la chair, convoitise des yeux, orgueil de la vie. Le saint Martyr que l'Église honore aujourd'hui, perdit la foi, parce qu'il se livra aux vanités du siècle, qu'il en écouta le langage séducteur, en adopta quelque temps les fausses maximes. Son apostasie, si Dieu n'eût eu pitié de lui, l'aurait conduit de crimes en crimes dans les enfers. Il fut docile aux impressions de la grâce, et répara son péché en sacrifiant tout pour la foi qu'il avait trahie, et mérita la couronne immortelle. Notre foi est encore exposée tous les jours à d'aussi grands dangers que celle de saint Pantaléon, surtout dans un temps où elle a fait naufrage dans une multitude d'âmes. Préservons la nôtre, par la vigilance la plus soutenue : réparons-en l'affaiblissement par une piété plus fervente, et ayons le zèle de la défendre jusqu'à la mort.


PRIÈRE

Augmentez en nous, Seigneur, la foi de votre évangile, vos saints Apôtres vous en demandèrent la grâce pour eux et pour tous les enfants de l'Église catholique notre mère. Touchez le cœur de tant de chrétiens devenus à vos yeux infidèles et apostats, et donnez-nous la force de résister à tout pour vivre et mourir en vrais disciples de votre croix. Ainsi soit-il.


Extrait de Vies des Saints, ou Abrégé de l'Histoire des Pères, des Martyrs et autres Saints, pour tous les jours de l'Année.


Reportez-vous à Saint Pantaléon, Martyr.