Saint Jean l'Évangéliste, fils de Zébédée, était frère de saint Jacques le majeur. Saint Jérôme nous apprend qu'il fut appelé fort jeune, et étant vierge, à l'Apostolat, et que ce fut pour récompenser cette vertu qu'il fut le bien-aimé du Sauveur, qui le fit reposer sur son sein, et sur la croix lui recommanda sa Mère. Après la mort de Jésus-Christ et la descente du Saint-Esprit sur les Apôtres, il prêcha principalement dans l'Asie mineure, dont il fonda et gouverna la plupart des Églises. Il composa son Évangile pour réfuter les hérétiques Cerinthe et Ebion, qui niaient la divinité de Jésus-Christ, et qui osaient dire qu'il n'était qu'un pur homme.
Ce Saint s'est distingué d'une manière spéciale, par la charité la plus tendre. Ses Épîtres respirent partout cette vertu de la manière la plus touchante. Son cœur était dévoré de ce feu sacré. Il en donna un exemple mémorable envers un jeune homme qu'il avait confié aux soins d'un Évêque, et qui avait eu le malheur de se mettre chef de brigands. Saint Jean ayant appris cette triste nouvelle, monta à cheval, malgré, malgré son grand âge, pour l'aller chercher. L'ayant trouvé, il courut après lui parce qu'il fuyait, et il le poursuivit en criant : Mon fils, pourquoi fuyez-vous votre père, pourquoi fuyez-vous un vieillard sans armes ? Mon fils, ayez pitié de moi ; ne craignez point, il y a encore espérance pour votre salut. Je souffrirai volontiers la mort pour vous ; c'est Jésus-Christ qui m'envoie pour vous annoncer votre pardon. Ce jeune homme, frappé de ce prodige de charité, se jeta à ses pieds, les arrosa de ses larmes. Saint Jean pleura avec lui, le consola, et ne le quitta point qu'il ne l'eût rétabli dans l'Église, après une pénitence salutaire.
Dans la persécution de Domitien, ce saint Apôtre fut conduit à Rome, et plongé dans une chaudière d'huile bouillante, auprès de la porte Latine. Le Seigneur le conserva d'une manière miraculeuse, au milieu d'un tourment qui devait lui donner la mort. Envoyé en exil dans l'île de Pathmos, il y eut les révélations qu'il a écrites dans son Apocalypse. Étant retourné à Éphèse, dans les dernières années de sa vie, comme la faiblesse où son grand âge et la fatigue l'avaient réduit, ne lui permettait pas de faire de longs discours, il se faisait porter à l'Église par ses disciples, et leur disait sans cesse : Mes chers enfants, aimez-vous les uns les autres. Les disciples, ennuyés de ces répétitions, lui dirent : Maître, vous nous dites toujours la même chose. Il leur répondit : C'est le commandement du Seigneur ; si on l'observe bien, il suffit.
Ce saint Apôtre mourut à Éphèse, âgé de près de cent ans.
PRIÈRE
C'est la virginité qui vous a rendu si cher aux yeux de votre divin Maître, dont vous fûtes l'Apôtre favori ; obtenez-nous, grand Saint, le bonheur de vivre purs et sans tâche, et de redouter comme le plus grand des malheurs, de devenir l'esclave du plus honteux des vices, qui fait l'opprobre des Chrétiens. Demandez pour nous la vigilance la plus exacte, pour que nos yeux ne se reposent jamais sur des objets propres à retracer des images dangereuses, et que notre cœur combatte d'une manière triomphante, tout désir, toute affection que la chasteté condamne. Apprenez-nous à préserver notre langue de toute parole, de tout discours que cette vertu réprouve. Faites que nous nous éloignions de toute société licencieuse, où nous ne trouverions que l'écueil à notre innocence.
La charité la plus parfaite embrasa votre âme. Vous en parlâtes toujours le langage, vous en inspirâtes toujours les sentiments. Heureux si, dévorés du même feu, nous avons pour nos frères des entrailles de tendresse ! Nous les aurons sans doute, si, les regardant avec les yeux de la foi, nous les considérons comme les membres du même corps, les enfants du même père, le prix du même sang, les héritiers du même bonheur.
(Manuel du Catholique)
Reportez-vous à Prière à Saint Jean, disciple que Jésus aimait.
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