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samedi 3 décembre 2016

Histoire religieuse des deux cités



Extrait de "Traité du Saint Esprit" de Mgr Gaume :



L'homme accomplit son pèlerinage ici-bas entre deux armées ennemies. Nous connaissons ces armées formidables, leurs rois, leurs princes, leur organisation, leurs projets. Il reste à étudier leurs moyens d'action, leurs victoires et leurs défaites.
Nées dans le ciel, la Cité du bien et la Cité du mal n'attendent que la création de l'homme pour s'établir sur la terre. En effet, l'enjeu du combat, c'est l'homme. Adam est créé ; il respire, il apparaît aux regards de l'univers, dans la majesté de sa puissance royale. Paré de toutes les grâces de l'innocence et dé tous les attributs de la force, il est beau de la beauté de Dieu lui-même, dont l'image resplendit dans tout son être. Pour le maintenir dans sa dignité pendant la vie du temps ; pour l'élever à une dignité plus haute pendant l'éternité, en le déifiant, la Religion lui est donnée. Unir l'homme au Verbe incarné, de manière à faire de tous les hommes et de tous les peuples autant de Verbes incarnés : tel est le but suprême de la Religion.
En voyant se développer sur la terre le plan divin, qu'il avait combattu dans le ciel, Satan frémit. Pour arrêter l'œuvre de la sagesse infinie, sa haine déploie toutes ses ressources. À la religion qui doit déifier l'homme, et le conduire à un bonheur éternel, il oppose une religion qui doit le bêtifier et l'entraîner pour toujours dans l'abîme du malheur. Tout ce que Dieu fait pour sauver l'homme, Satan le singe pour le perdre. Entre ces moyens de sanctification et de perdition, le parallélisme est complet.
Le Roi de la Cité du bien a sa Religion.
Le Roi de la Cité du mal a la sienne.
Le Roi de la Cité du bien a ses anges ; il a sa Bible, ses prophètes, ses apparitions, ses miracles, ses inspirations, ses menaces, ses promesses, ses apôtres, ses prêtres, ses temples, ses formules sacrées, ses cérémonies, ses prières, ses sacrements, ses sacrifices.
Le Roi de la Cité du mal a ses anges ; il a sa Bible, ses oracles, ses manifestations, ses prestiges, ses tentations, ses menaces, ses promesses, ses apôtres, ses prêtres, ses temples, ses formules mystérieuses, ses rites, ses initiations, ses sacrifices.
Le Roi de la Cité du bien a ses fêtes, ses sanctuaires privilégiés, ses pèlerinages.
Le Roi de la Cité du mal a ses fêtes, ses lieux fatidiques, ses pèlerinages, ses demeures préférées.
Le Roi de la Cité du bien a ses arts et ses sciences ; il a sa danse, sa musique, sa peinture, sa statuaire, sa littérature, sa poésie, sa philosophie, sa théologie, sa politique, son économie sociale, sa civilisation.
Le Roi de la Cité du mal a toutes ces choses.
Le Roi de la Cité du bien a ses signes de reconnaissance et de préservation : le signe de la croix, les reliques, les médailles, l'eau bénite.
Le Roi de la Cité du mal a ses signes cabalistiques, ses mots de passe, ses emblèmes, ses amulettes, ses gris-gris, ses talismans, son eau lustrale.
Le Roi de la Cité du bien a ses associations de propagation et de dévouement, liées par des vœux solennels.
Le Roi de la Cité du mal a ses sociétés secrètes, destinées à étendre son règne, et liées par des serments redoutables.
Le Roi de la Cité du bien a ses dons, ses fruits, ses béatitudes.
Le Roi de la Cité du mal possède la contrefaçon de tout cela.
Le Roi de la Cité du bien est adoré par une partie du genre humain.
Le Roi de la Cité du mal est adoré par l'autre.
Le Roi de la Cité du bien a sa demeure éternelle, au-delà du tombeau.
Le Roi de la Cité du mal a la sienne, dans les mêmes régions.
Développons quelques points de ce parallélisme redoutable et si peu redouté : la Bible, le culte et le sacrifice.
L'homme est un être enseigné. Afin de le conserver éternellement semblable à lui-même, en éternisant renseignement primitif, le Roi delà Cité du bien a daigné fixer sa parole par l'écriture : il a dicté la Bible.
La Bible du Saint-Esprit dit la vérité, toujours lu vérité, rien que la vérité. Elle la dit sur l'origine des choses, sur Dieu, sur l'homme et sur la création tout entière. Elle la dit sur le monde surnaturel, ses mystères, ses habitants et sur les faits éclatants qui prouvent leur existence et leur intervention dans le monde inférieur. Elle la dit sur les règles des mœurs, sur les luttes obligées de la vie, sur le gouvernement des nations par la Providence, sur les châtiments du crime et sur les récompenses de la vertu. Pour éclairer la marche de l'homme à travers les siècles, consoler ses douleurs, soutenir ses espérances, elle lui annonce par des prophéties nombreuses les événements qui doivent s'accomplir sur son passage, tout en lui montrant le terme final vers lequel il doit marcher.
La Bible du Saint-Esprit dit toute la vérité. C'est d'elle, comme d'un foyer toujours allumé, que sortent la théologie, la philosophie, la politique, les arts, la littérature, la législation, en un mot, la vie sous toutes ses formes. Si nombreux et si variés qu'ils soient, tous les livres de la Cité du bien ne sont et ne peuvent être, que le commentaire perpétuel du Livre par excellence. La Bible du Saint-Esprit ne se contente pas d'enseigner, elle chante. Elle chante les gloires et les bienfaits du Créateur ; elle chante la beauté de la vertu, le bonheur des cœurs purs ; elle chante les nobles triomphes de l'esprit sur la chair ; et, pour élever l'homme à la perfection, elle chante les perfections de Dieu lui-même, son modèle obligé et son rémunérateur magnifique.
Or, à mesure que le Roi de la Cité du bien inspire sa Bible, le Roi de la Cité du mal inspire la sienne. La Bible de Satan est un mélange artificieux de beaucoup de mensonges et de quelques vérités : vérités altérées et obscurcies pour servir de passeports à la fable. Elle ment sur l'origine des choses ; elle ment sur Dieu, sur l'homme et sur le monde inférieur ; elle ment sur le monde surnaturel, ses mystères et ses habitants ; elle ment sur les règles des mœurs, sur les luttes de la vie, sur les destinées de l'homme. Au moyen d'oracles, répandus dans chacune de ses pages, elle trompe la curiosité humaine, sous prétexte de lui révéler les secrets du présent et les mystères de l'avenir.
À chaque peuple soumis à son empire, Satan donne un exemplaire de sa Bible, le même pour le fond, mais différent dans les détails. Parcourez les annales du monde, vous ne trouverez pas une seule nation païenne qui n'ait pour point de départ de sa civilisation un livre religieux, une Bible de Satan. Mythologies, Livres sibyllins, Vedas, toujours et partout vous avez un code inspiré qui donne naissance à la philosophie, aux arts, à la littérature, à la politique. La Bible de Satan devient le livre classique de la Cité du mal, comme la Bible du Saint-Esprit devient le livre classique de la Cité du bien.
À la prose, la Bible de Satan joint la poésie. Sous mille noms divers, elle chante Lucifer et les anges déchus ; elle chante leurs infamies et leurs malices ; elle chante toutes les passions ; et, pour attirer l'homme dans l'abîme de la dégradation, elle lui montre les exemples des dieux. Objet de commentaires infinis, la Bible de Satan devient un poison mortel, même pour la Cité du bien. Saint Augustin en pleure les ravages, et saint Jérôme dénonce en ces termes le livre infernal : « La philosophie païenne, la poésie païenne, la littérature païenne, c'est la Bible des démons (Epist. de duob. filiis). »
À renseignement écrit ou parlé ne se borne pas le parallélisme de la Cité du bien et de la Cité du mal : il se manifeste d'une manière peut-être plus frappante dans les faits religieux. Dans la Cité du bien, aucun détail du culte n'est laissé à l'arbitraire de l'homme. Tout est réglé par Dieu lui-même. L'Ancien Testament nous le montre dictant à Moïse, non-seulement les ordonnances générales et les règlements particuliers concernant les prêtres et leurs fonctions ; mais encore donnant le plan du tabernacle, en déterminant les dimensions et la forme, indiquant la nature et la qualité des matériaux, la couleur des étoffes, la mesure des anneaux, et jusqu'au nombre des clous qui doivent entrer dans sa construction.
La forme des vases d'or et d'argent, les encensoirs, les outils, les ligures de bronze, les ustensiles sacrés, tout est d'inspiration divine. Il en est de même du lieu où l'arche doit reposer, des jours où il faut consulter le Seigneur, des précautions à prendre pour entrer dans le sanctuaire, des victimes qui doivent être immolées, ou des offrandes qu'il faut faire, pour plaire à Jéhovah et obtenir ses réponses ou ses faveurs (Exod., xxxv, et seq.).
Ce qui était une loi sacrée dans la synagogue, continue d'en être une non moins sacrée dans l'Église. Personne n'ignore que tous les rites du culte catholique, la matière et la forme des sacrements, les cérémonies qui les accompagnent, les vêtements des prêtres, la matière des vases sacrés, l'usage de l'encens, le nombre et la couleur des ornements, la forme générale et l'ameublement essentiel des temples, ainsi que les jours plus favorables à la prière, sont déterminés, non par les particuliers, mais par le Saint- Esprit lui-même, ou, en son nom, par l'Église.
On comprend combien cette origine surnaturelle est propre à concilier au culte divin le respect de l'homme, et nécessaire pour prévenir l'anarchie dans les choses religieuses. Mieux que nous, Satan l'a compris. Ce grand singe de Dieu a réglé lui-même tous les détails de son culte. Voilà ce qu'il faut savoir et ce qu'on ne sait pas, attendu que, malgré nos dix ans d'études à l'école des Grecs et des Romains, nous ne connaissons pas le premier mot de l'antiquité païenne. Ses usages religieux, la forme des statues, la nature des offrandes et des victimes, les formules de prières, les jours fastes ou néfastes, et toutes les autres parties des cultes païens, nous apparaissent comme le résultat de la jonglerie, de l'imagination et du caprice des hommes : c'est une erreur capitale. La vérité est que rien de tout cela n'est arbitraire.
Écoutons l'homme qui a le mieux connu les mystères de la religion de Satan. « Il est constant, dit Porphyre, que c'est à l'école même des grands dieux, que les théologiens du paganisme ont appris tout ce qui concerne le culte des idoles. Eux-mêmes leur ont enseigné leurs secrets les plus cachés ; les choses qui leur plaisent ; les moyens de les contraindre ; les formules pour les invoquer ; les victimes à leur offrir et la manière de les offrir ; les jours fastes et néfastes ; les figures sous lesquelles ils voulaient être représentés ; les apparitions par lesquelles ils révélaient leur présence ; les lieux qu'ils hantaient le plus assidûment. En un mot, il n'est absolument rien que les hommes n'aient appris d'eux, en ce qui concerne le culte à leur rendre, si bien que tout s'y pratique d'après leurs ordres et leurs enseignements (Apud Euseb., Praepar. evang., lib, V, c. xi). »
Il ajoute : « Bien que nous puissions établir ce que nous avançons par une foule de preuves sans réplique, nous nous bornerons à en citer un petit nombre, pour montrer que nous ne parlons qu'à bon escient. Ainsi, l'oracle d'Hécate nous montrera que ce sont les dieux qui nous ont appris comment et de quelle matière leurs statues doivent être faites. Cet oracle dit : Sculptez une statue de bois bien raboté, comme je vais vous l'enseigner ; faites le corps d'une racine de rue sauvage, puis ornez-le de petits lézards domestiques ; écrasez de la myrrhe, du styrax et de l'encens avec ces mêmes animaux, et vous laisserez ce mélange à l'air pendant le croissant de la lune ; alors, adressez vos vœux dans les termes suivants.
« Après avoir donné la formule de la prière, l'oracle indique le nombre de lézards qu'on doit prendre : Autant j'ai de formes différentes, autant vous prendrez de ces reptiles ; et faites ces choses soigneusement. Vous me construirez une demeure avec les rameaux d'un olivier poussé de lui-même, et adressant de ferventes prières à cette image, vous me verrez dans votre sommeil. »
Le grand théologien du paganisme continue :
« Quant aux attitudes dans lesquelles on doit représenter les dieux, eux-mêmes nous les ont fait connaître, et les statuaires se sont religieusement conformés à leurs indications. Ainsi, parlant d'elle-même, Proserpine dit : Faites tout ce qui me concerne, en y comprenant ma statue. Ma figure est celle de Gérés ornée de ses fruits, avec des vêtements entièrement blancs et des chaussures d'or. Autour de ma taille se jouent de longs serpents qui, se traînant jusqu'à terre, sillonnent mes traces divines ; du sommet de ma tête, d'autres serpents, répandus jusqu'à mes pieds et s'enroulant autour de mon corps, forment des spirales pleines de grâce. Quant à ma statue, elle doit être de marbre de Paros, ou d'ivoire bien poli (Apud Euseb., Praepar. evang., lib, V, c. xiii). »
Pan enseigne tout à la fois la forme sous laquelle il veut être représenté et l'hymne qu'on doit chanter en son honneur. « Mortel, j'adresse mes vœux à Pan, le dieu qui unit les deux natures : orné de deux cornes, bipède, avec les extrémités d'un bouc, et enclin à l'amour. »
Ce n'est donc pas le moyen âge qui, le premier, a représenté le démon sous la forme d'un bouc. En exigeant cette forme, Satan, libre ou forcé, se rendait justice ; comme en la lui donnant, le paganisme restait fidèle à une tradition trop universelle pour être fausse, trop inexplicable pour être inventée. Le Saint-Esprit lui-même la confirme, en nous apprenant que les démons ont coutume d'apparaître et d'exécuter des rondes infernales, sous la figure de cet animal immonde. À cause de ces crimes, le pays d'Edom est livré à la dévastation : Et parmi ces ruines dansent les démons sous la forme de boucs et d'autres monstres connus de l'antiquité païenne (Is. xxiv, 14 ; Corn. a Lapid. Les danses mondaines, disent les Pères de l'Église, sont filles de ces danses infernales. de Locis theolog., c. de Chorea - Saint Augustin partage le sentiment de Porphyre : De Civit. Dci. lib. XXI. c. 6, n. 5, opp. t. vit, p. 1001, edit. Gaume. Id. et Ibid. lib. 1, c, xxxii).
La contrefaçon satanique va encore plus loin. Le Roi de la Cité du bien s'appelle l'Esprit aux sept dons. Afin de le singer, et de tromper les hommes en le singeant, le Roi de la Cité du mal se fait appeler le Roi aux sept dons. Puis, il indique les jours favorables pour invoquer ses sept grands satellites, ministres des sept dons infernaux. Dans ses oracles, Apollon, empruntant la forme biblique, parle ainsi : « Souviens-toi d'invoquer en même temps Mercure et le Soleil, le jour consacré au Soleil ; ensuite la Lune, lorsque son jour apparaîtra ; puis, Saturne ; enfin, Vénus. Tu emploieras les paroles mystérieuses, trouvées par le plus grand des magiciens, le Roi aux sept dons, très-connu de tous... appelle toujours sept fois, à haute voix, chacun des dieux (Id., ib., xiv). « Il serait aisé de multiplier les témoignages : mais à quoi bon ? Ceux qui savent, les connaissent. Mieux vaut se hâter de conclure en disant avec Eusèbe : « C'est par de telles citations que l'illustre philosophe des Grecs, le théologien par excellence du paganisme, l'interprète des mystères cachés, fait connaître sa philosophie par les oracles, comme renfermant les enseignements secrets des dieux, lorsque évidemment elle ne révèle que les pièges tendus aux hommes par les puissances ennemies, c'est-à-dire par les démons en personne. »
L'inspiration satanique, à laquelle est due, dans son ensemble et dans ses derniers détails, la religion païenne des peuples de l'antiquité, prescrit avec la même autorité et réglemente avec la même précision, les cultes idolâtriques des peuples modernes. Interrogez les prêtres, ou, comme nous disons aujourd'hui, les médiums, qui président à ces différentes formes de religion, tous vous diront qu'elles viennent des esprits, des manitous, ou de quelque personnage ami des dieux et chargé de révéler aux hommes la manière de les honorer : ils ne mentent pas. Satan est toujours le même, et il règne chez ces malheureux peuples avec le même empire qu'il exerçait autrefois parmi nous.
Ainsi, les formules sacrées des Thibétains, des Chinois, des nègres dé l'Afrique, des sauvages de l'Amérique et de l'Océanie, leurs rites mystérieux, leurs pratiques tour à tour honteuses, cruelles et ridicules, la distinction des jours bons ou mauvais, pas plus que la forme bizarre, hideuse, effrayante ou lascive de leurs idoles, ne doivent être imputés à la malice naturelle de l'homme, aux caprices des prêtres, ou à l'imagination et à l'inhabileté des artistes (1). Tout vient de leurs dieux et tous leurs dieux sont des démons : Omnes dii gentium doemonia.


(1) Qui croira que les Chinois, par exemple, si Chinois qu'on les suppose, ne pourraient représenter leurs dieux, autrement que par des magots ridicules ou des idoles monstrueuses. « En Chine, écrit un missionnaire, l'idole principale est ordinairement d'une grandeur prodigieuse » avec un visage bouffi, le ventre d'une ampleur démesurée, une longue barbe postiche et autres agréments du même genre... Nous trouvâmes dans Une pagode plusieurs idoles de 12 pieds de haut, dont le ventre a au moins 18 pieds de circonférence. » Annal, etc., n. 72, p. 481 ; et n. 95, p. 341. — Il faut dire la même chose de tous les peuples idolâtres, anciens et modernes.



La Sainte Vierge Marie apparut à Juan Diego au Mexique
pour révéler la vraie foi et détruire la fausse religion pratiquée alors.
Écoutez cette conférence sur Notre-Dame de Guadalupe.




De la même manière, la Cité du Mal falsifie l'Histoire pour effacer le nom de Dieu et de son Christ (Exorcisme de Léon XIII). Voir cette vidéo : Évolution : science ou croyance ?.



Lire "Traité du Saint Esprit" (Tome 1, Tome II)


Lire aussi : Roumanie, le paradis des sorcières, et Une sculpture porte atteinte à l'honneur de la Très Sainte Vierge Marie.



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