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samedi 10 juin 2017

Résultats du spiritisme : la folie et le suicide - Dernier obstacle à l'envahissement satanique : la papauté



Extrait de "Traité du Saint-Esprit" de Mgr Gaume :


Le désespéré (Gustave Courbet)
« Satan, dit saint Cyprien, n'a d'autre désir que d'éloigner les hommes de Dieu, et de les attirer à son culte en leur ôtant l'intelligence de la vraie religion. Puni, il cherche à se faire des compagnons de son supplice de ceux qu'il rend par ses tromperies, participants de son crime (De idolor. vanit., c. VII). » Et saint Augustin : « Les démons feignent d'être contraints par les magiciens, à qui ils obéissent très volontiers, afin de les enlacer eux et les autres plus fortement dans leurs filets et de les y tenir enlacés (De civit. Dei, Lib. II, c. vi). » « Le démon, ajoute Alphonse de Castro, feint d'être pris, afin de te prendre; vaincu, afin de te vaincre ; soumis à ta volonté, afin de te soumettre à la sienne ; prisonnier, afin de te mettre dans ses fers ; il feint d'être attaché, par tes invocations, à une statue, à une pierre (à une table), afin de t'attacher par les chaînes du péché et de te traîner en enfer (Lib. I de Inst. haeretic. punit). » Et, au sein des nations baptisées, on laisse tranquillement se propager une pareille religion !

Dans l'ordre social, ses effets ne sont pas moins désastreux. Par cela même qu'il tend à détruire le christianisme, le spiritisme prépare la ruine de la société. Il faut ajouter que les principaux agents de la Révolution européenne sont spirites...

Dans l'ordre civil ou domestique, la Religion nouvelle se traduit par la folie et par le suicide. Ici encore nous dirons : Il en devait être ainsi. Satan est l'éternel ennemi de l'homme ; quiconque joue avec lui joue avec le feu. Victime de sa témérité, il marche à la démence, croyant marcher à la raison ; à la mort, croyant marcher à la vie. Tuer l'homme dans son âme et dans son corps, est le dernier mot du grand Homicide.

(...)

Il nous semble hors de doute que le Spiritisme peut prendre place au rang des causes les plus fécondes de l'aliénation mentale (Nampon., Disc, sur le Spirit., p. 41). » Une lettre de Lyon postérieure à ce rapport dit : « II est reconnu que, depuis l'invasion du Spiritisme dans nos murs, le nombre de ceux qu'on est obligé de renfermer pour cause de folie a plus que doublé. »

Partout où s'établit le Spiritisme se manifeste une progression analogue. Dans son mandement pour le carême de 1863, l'archevêque de Bordeaux dit à son clergé : « Défendez la vérité catholique contre les pratiques mystérieuses, les évocations, les fascinations, qui rappellent de tristes époques dans l'histoire du monde et qui, trop souvent, entre autres déplorables résultats, ont celui de produire la folie. »

Plus encore que la folie, le suicide est un signe manifeste de l'influence du démon. Violation suprême de la loi divine, négation absolue de la foi du genre humain, ce crime désespéré n'est pas dans la nature. Tout être répugne à sa destruction : mortem horret, dit saint Augustin, non opinio sed natura. Ainsi, la bête elle-même ne se tue pas volontairement. La pensée du suicide, qui met l'homme au-dessous de la bête, ne peut donc venir que d'une inspiration étrangère à sa nature.

Or, il n'y a que deux inspirateurs de la pensée : le Saint-Esprit et Satan. La pensée du suicide ne vient pas du Saint-Esprit. Il le condamne : Non occides. Elle vient donc de Satan, le grand Homicide, qui, depuis la création, n'a jamais cessé et qui ne cessera jamais de haïr l'homme, d'une haine poussée jusqu'à la destruction. Si la pensée du suicide vient du démon, que dire du crime lui-même ? Pour conduire l'homme à se détruire, quel empire ne faut-il pas avoir sur lui ? Plus il agit de sang-froid, dans la perpétration de ce crime, moins il est libre : c'est un caractère du suicide actuel.

Lors donc que vous apprenez qu'un homme s'est donné volontairement la mort, dites avec assurance : il était sous l'empire du démon. Si, dans l'histoire, vous trouvez une époque, où le suicide soit fréquent, dites avec la même assurance : le démon règne sur cette époque avec un grand empire. Si vous en trouvez une, où le suicide soit plus fréquent que dans aucune autre ; où il se commette de sang-froid, à tout propos, dans tous les âges et dans toutes les conditions; où il cesse d'inspirer l'horreur et l'épouvante, l'heure sera venue de trembler.

Malgré toutes les dénégations, vous affirmerez hautement que le démon règne sur cette époque avec une puissance presque souveraine, et vos affirmations seront infaillibles : l'histoire les confirme. Quand le suicide, sur une grande échelle, apparut dans l'ancien monde, le règne de Satan était à son apogée (Voir Hist. du suicide, par Buonafede). Ce crime en était le signe et la mesure. Devenu semblable à la Bête qu'il adorait, l'homme s'était abruti. Il ne croyait plus à rien, pas même à lui : sa profonde corruption appelait les barbares et le déluge de sang qui devait purifier le monde.

Banni par le christianisme, le suicide a reparu en Europe avec la Renaissance (Hist. du suicide, par Buonafede). À mesure qu'elle porte ses fruits, le suicide se développe ; car il en est un. Aujourd'hui il atteint des proportions que le monde païen ne connut jamais. Il se commet pour les causes les plus futiles, il se commet par les hommes et par les femmes, il se commet par les enfants et par les vieillards, par les riches et par les pauvres, dans les campagnes aussi bien que dans les villes. Il n'inspire plus ni horreur ni épouvante. On le lit, comme une nouvelle du jour. La loi ne le flétrit plus. On trouve mauvais que l'Église le condamne, et, chez un grand nombre, la conscience l'absout.

Avec le spiritisme disparaît la crainte de l'enfer; souvent même les esprits appellent à eux les vivants et les engagent à entrer, par la mort, dans une nouvelle incarnation plus parfaite, ou même à jouir de l'état d'esprits purs. Les aveux des spirites eux-mêmes, les faits trop nombreux qui ont retenti dans les journaux, les observations des médecins, les rapports des familles ne laissent désormais aucun doute sur l'influence homicide de la nouvelle religion.

Voici quelques aveux que nous avons recueillis de la bouche même de spirites très-avancés dans les pratiques du spiritisme et témoins des faits dont ils nous faisaient la confidence : « Le spiritisme est plein de dangers pour la santé et même pour la vie. Partout où il se développe avec une certaine intensité, surgissent des maladies anomales, un nombre immense de cas de folie, et la déplorable propagation du suicide, qui viennent frapper ceux qui s'y adonnent avec ardeur. » Revenus non sans peine de leurs erreurs, les mêmes spirites nous rapportaient un grand nombre de cas de suicide et de folie, arrivés parmi leurs frères en spiritisme. Leur témoignage ne faisait que confirmer notre expérience personnelle. À ce propos la Vera buona novella raconte qu'à Florence, où le magnétisme et le somnambulisme comptent de nombreux praticiens, un impie s'est donné au métier de spiritiste. Il a trouvé pour médium une pauvre jeune fille et s'est mis à évoquer les esprits infernaux. À force d'être appelés, les esprits, qui ne sont plus sourds, sont venus ; ils sont venus souvent, si souvent, qu'ils ont estimé plus court de s'établir à demeure chez la jeune fille, qui, à cette heure, est possédée et sur le point de mourir.

Qu'on juge maintenant si l'Église a eu raison de condamner les spirites, les somnambules, les magnétiseurs, leurs livres et leurs pratiques. Dès l'année 1856, le souverain Pontife signalait les pratiques démoniaques qui avaient pour but d'évoquer les âmes des morts, et recommandait à tous les évêques du monde catholique d'employer tous leurs efforts pour extirper ces pratiques abusives (Epist. Encycl. Pii PP. IX ad omnes Episcopos sub die, 4 Août 1856).

Bien que le décret ne nomme pas le spiritisme par son nom, attendu qu'à cette époque, il ne s'était pas encore bien démasqué, néanmoins il est clairement condamné par ces mots : évoquer les âmes des morts et en obtenir des réponses est une chose illicite et hérétique. Plus tard, il le fut plus directement, lorsque le même Pie IX, par le décret de la S. congrégation du Saint-Office en date du 20 avril et de la S. congrégation du concile du 25 du même mois 1864, condamna tous les ouvrages d'Allan Kardec qui traitent du spiritisme et tous les autres ouvrages traitant des mêmes matières : omnes libri similia tractantes.

Enfin, le père Perroue, jésuite romain, établit théologiquement la proposition suivante qui est la condamnation des modernes pratiques démoniaques : « Le magnétisme animal, le somnambulisme et le spiritisme, dans leur ensemble, ne sont pas autre chose que la restauration des superstitions païennes et de l'empire du démon. »

Une seule chose empêche le spiritisme de produire tous ses fruits : c'est le catholicisme.

(...)

Aujourd'hui, plus que jamais, la haine et l'amour se disputent Rome et tout ce qui parle de Rome remue les âmes, excite la double passion du bien et du mal.

Que prouve ce drame suprême que le monde n'a vu qu'une fois ? Ce qu'il prouvait il y a dix-huit siècles. Il prouve que Rome est toujours la reine du monde. Il prouve que Satan, expulsé de son empire et mis aux fers par le Rédempteur, a brisé sa chaîne et reformé sa Cité : cité redoutable qui se compose d'une grande partie de l'Europe enlevée au christianisme. Il prouve que pour la reconstituer telle qu'elle était autrefois, il n'a plus qu'à lui rendre Rome, son ancienne capitale ; qu'il la veut à tout prix et que pour s'en emparer il marche à la tête d'une immense armée de renégats, ne reculant, aujourd'hui comme autrefois, devant aucun moyen, et se promettant une prochaine victoire qui, suivant le mot de Pie IX, recommencera l'ère des Césars et des siècles païens, c'est-à-dire replongera le monde dans l'esclavage moral et matériel dont le christianisme l'avait tiré (Encycl. 8 décembre 1849. — C'est en d'autres termes ce que la Révolution ne cesse pas de dire à ses fils : « Je ne suis possible que sur les ruines de Rome. Le pape de moins*, tous les trônes tomberont naturellement. L'Italie à cause de Rome ; Rome à cause de la papauté. Tel doit être le point de mire constant de vos efforts. »).

L'Europe prend des villes réputées imprenables, et elle a peur. Avec une poignée de soldats, elle remporte au loin des victoires éclatantes sur des ennemis puissants, et elle a peur. Quatre millions de baïonnettes veillent à sa défense, et elle a peur. Elle dompte les éléments, elle supprime les distances, elle chante avec orgueil les miracles de son industrie ; l'or en abondance coule de ses mains ; dans ses vêtements, la soie a remplacé la bure ; la nature entière est devenue tributaire de son luxe ; sa vie ressemble au festin de Balthasar, et elle a peur. La peur est partout. Les nations ont peur des nations. Les rois ont peur des peuples ; les peuples ont peur des rois. L'homme a peur de l'homme. La société a peur du présent et plus peur de l'avenir. Elle a peur de quelqu'un ou de quelque chose, dont le nom est un mystère.

Pourquoi a-t-elle peur ? Parce que l'instinct de sa conservation l'avertit qu'elle n'est plus régie par l'Esprit de vérité, de justice, de charité, sans lequel il n'y a ni ordre possible, ni société durable, ni sécurité pour personne. Ces craintes ne sont pas vaines. Pour les nations comme pour les individus, entre la Cité du bien et la Cité du mal, entre Bélial et Jésus-Christ : pas de milieu.

Or, en revenant dans le monde, Satan, quoi qu'en disent ses apologistes, y revient tel qu'il est, tel qu'il a toujours été, tel qu'il sera toujours : la HAINE. Forçat de l'enfer, qu'il sorte du bagne, débarrassé de la puissante camisole de force qu'on appelle le catholicisme, et nous verrons ce qu'il fera. Orgueil et cruauté, mensonge et volupté, il fera demain ce qu'il a fait à toutes les époques, où il fut Dieu et Roi, ce qu'il continue de faire chez toutes les nations soumises encore à son empire. La guerre sera partout ; le sol se couvrira de ruines. On verra couler des fleuves de larmes et des fleuves de sang. L'humanité avilie subira des outrages inconnus dans l'histoire : châtiment adéquat d'une révolte contre le Saint-Esprit, sans analogue dans les annales des peuples chrétiens.

À moins d'un miracle, tel est, il ne faut pas se le dissimuler, l'abîme béant vers lequel nous marchons. Comment nous arrêter sur la pente ? Arrière tous les moyens de salut de la sagesse humaine. Non, cent fois non : l'Europe infidèle au Saint-Esprit ne sera sauvée ni par la philosophie, ni par la diplomatie, ni par l'absolutisme, ni par la démocratie, ni par l'or, ni par l'industrie, ni par les arts, ni par l'agiotage, ni par la vapeur, ni par l'électricité, ni par le luxe, ni par les beaux discours, ni par les baïonnettes, ni par les canons rayés, ni par les navires cuirassés. Comment donc sera-t-elle sauvée, si elle doit l'être ? La réponse est facile. Perdu pour s'être livré à l'Esprit du mal, le monde moderne, comme le monde ancien, ne sera sauvé qu'en se donnant à l'Esprit du bien. L'enfant prodigue ne retrouve la vie qu'en retournant à son père.




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