PRÉCEPTES SUR LA CHARITÉ ENVERS LE PROCHAIN
Pardonnez et on vous pardonnera ; donnez, et on vous donnera. On vous, versera dans le sein une mesure pleine, bien entassée, et qui, étant secouée, répandra par-dessus les bords. Vous avez appris qu'il a été dit : vous aimerez votre prochain, et vous haïrez votre ennemi. Et moi je vous dis : aimez vos ennemis ; faites du bien à ceux qui vous haïssent : priez pour ceux qui vous persécutent et vous calomnient (Luc. 6. 37-38. Matth. 5. 43-44).
I. Point. — Récompenses promises à la charité fraternelle.
Pardonnez, et on vous pardonnera. Donnez, et on vous donnera. Il n'y a pas dans l'Évangile de précepte sur lequel Notre-Seigneur ait insisté et plus souvent et avec plus de force que sur celui de la charité fraternelle ; les motifs qu'il présente ici pour nous animer à la pratiquer, sont dignes de sa bonté infinie. Pour un léger pardon accordé au prochain qui est notre égal, il promet, lui, notre souverain Maître, de nous remettre les offenses que nous aurons commises contre lui, pour quelque secours, quelques dons, dont nous aurons aidé nos frères, il ne promet rien moins que les biens éternels ; et comme s'il craignait que nous ne comprissions pas assez avec quelle divine profusion il veut accomplir sa promesse, il multiplie les expressions : On versera dans votre sein, dit-il, une mesure pleine ; bien entassée, et qui étant secouée, se répandra par-dessus les bords (Luc. 6. 38). Cette mesure est la félicité dont seront comblés dans le Ciel ceux qui auront pratiqué la charité sur la terre ; elle sera si grande que non seulement ils en seront remplis, mais la surabondance de ces biens sera comme un torrent de délices qui les inondera, les submergera, en sorte qu'ils nageront au sein des voluptés les plus pures et les plus délicieuses. Ne permettez pas, ô mon Dieu, que de si grandes espérances me trouvent insensible : pénétrez-en mon âme, animez-la sans cesse à la pratique de cette vraie charité si agréable à votre Cœur divin.
II. Point. — Jusqu'où doit aller notre charité envers le prochain.
Aimez vos ennemis : faites du bien à ceux qui vous haïssent, et priez pour ceux qui vous persécutent et vous calomnient, afin que vous soyez les dignes enfants de votre Père céleste, qui fait lever son soleil sur les bons et sur les méchants, et fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes (Matth. 5. 44). Cette morale, si digne du Cœur de Jésus, est trop claire pour avoir besoin d'être développée ; il ne nous reste donc qu'à voir en la présence du Seigneur, si nous y conformons notre conduite, quels sont nos sentiments, si quelqu'un cherche malignement à nous donner le désavantage dans une conversation, à nous blesser par quelque mot piquant, à relever nos petits ridicules, ou à traverser nos projets. Qu'éprouvons-nous encore lorsque nous apprenons qu'on a médit de nous, qu'on a même noirci des actions qui nous paraissaient innocentes ? Sommes-nous disposées alors à regarder d'un bon œil les personnes qui nous ont ainsi offensées, à leur vouloir du bien, à les recommander à Dieu ?... Ce sont là de petits essais que notre divin Maître nous donne occasion de faire, pour nous exercer à la pratique du grand précepte de l'amour des ennemis, ils servent à nous préparer aux occasions graves, si elles nous sont réservées pour l'avenir, et si le Seigneur ne met jamais notre fidélité à de grandes épreuves, les petites rencontres nous offrent la matière des mêmes mérites, si nous savons en tirer avantage : quel motif d'encouragement ! Jésus ajoute qu'en nous conduisant de la sorte, nous serons les dignes enfants de notre Père céleste, qui fait lever son soleil sur les bons et sur les méchants, qui fait pleuvoir sur les justes et sur les injustes (Matth. 5. 45) ; en gardant ce précepte, je suis donc assurée de plaire à mon Père Céleste... Ô mon Dieu, si jusqu'à présent j'ai eu quelques reproches à me faire sur ce point important de votre sainte loi, je veux à l'avenir l'observer si parfaitement, que je me rende digne des récompenses que vous me promettez.
Extrait de « Méditations selon la méthode de Saint Ignace » (Tome II).
Pratique : Pardonner promptement et de cœur toutes les petites offenses. — Prier pour la conversion des ennemis de l'Église.
Reportez-vous à Méditation pour le Mercredi suivant le dix-septième Dimanche d'après la Pentecôte : Le Commandement d'aimer le prochain est semblable au Commandement d'aimer Dieu, De la Charité à l'égard du prochain : Du mérite et de l'excellence de cette vertu, Bienheureux ceux qui ont faim et soif de la justice, Bienheureux ceux qui pleurent, car ils seront consolés, Bienheureux les pauvres d'esprit, parce que le royaume des Cieux est à eux, Bienheureux ceux qui sont doux, parce qu'ils posséderont la terre, Bienheureux ceux qui sont miséricordieux, Bienheureux ceux qui ont le cœur pur, Bienheureux les pacifiques, Bienheureux ceux qui souffrent persécution pour la justice, Jésus maudit ce que le monde estime, Vous êtes le sel de la terre, Vous êtes la lumière du monde, Châtiment du scandale, récompense du zèle, Perfection que Jésus exige de ses disciples, Perfection à laquelle nous devons tendre, Soin de cacher les bonnes œuvres, Que votre nom soit sanctifié, Que votre règne arrive, Que votre volonté soit faite sur la terre comme au ciel, Donnez-nous aujourd'hui notre pain de chaque jour, Pardonnez-nous nos offenses comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offensés, Ne nous laissez pas succomber à la tentation, mais délivrez-nous du mal, Les œuvres de miséricorde, Degrés des vertus qu'on se propose d'acquérir et Phénomènes possibles en cas de possession démoniaque et signes de délivrance.