Extrait de "L'Esprit de l’Église dans le cours de l'année Chrétienne" :
Le Seigneur Jésus après avoir parlé ainsi à ses Disciples, fut enlevé dans le Ciel, où il est assis à la droite de Dieu. (Marc. 16)
I. Point. Où allez-vous, mon Sauveur, et où me suivez-vous ? Faut-il encore aujourd'hui éprouver une nouvelle séparation ? Quoi ! vous allez au Ciel, et vous me laissez sur la terre ? Que voulez-vous que je fasse ici bas ; pourrai-je y demeurer étant séparé de vous ? Malheur à moi, s'écriait le Roi Prophète, parce que mon pèlerinage dans ce triste séjour a été prolongé. Ces plaintes me conviendraient aujourd'hui bien mieux qu'à lui, et je ne puis plus avoir dans la bouche, et plus encore dans mon cœur, d'autre prière, que celle de l'Épouse du Sacré Cantique ; attirez-moi, Seigneur, après vous, Trahe me post te. Mais si vous avez résolu, pour me punir ou pour m'éprouver, de laisser encore mon corps ici-bas, attirez du moins à vous tous mes désirs et toutes mes pensées, tout mon cœur et tout mon amour. Vous l'avez dit vous-même, mon Sauveur, dans vos divines instructions ; où est votre trésor, là est votre cœur. Je n'ai point d'autre trésor que vous. Si j'en avais encore quelqu'autre, où je tienne, ôtez-le-moi ; car je n'en veux point connaître, je n'en veux point avoir, je n'en veux point posséder hors de vous. Ne suis-je point, ô mon souverain Vainqueur ! une partie de cette captivité captive que vous avez rachetée, dont vous avez brisé ses chaînes, et que vous menez aujourd'hui si heureusement et si saintement en triomphe après vous.
II. Point. Vous êtes assis, ô mon Sauveur ! à la droite de votre Père. Une telle gloire vous était due. Il était juste de récompenser et de relever ainsi la profondeur de vos abaissements, et la grandeur de vos souffrances. Je vous adore de tout mon cœur dans ce glorieux état, et quelque tristesse que me cause votre absence, je dois pourtant faire céder mes intérêts aux vôtres, et chercher ma consolation dans le triomphe de votre Humanité sainte, dans l'accomplissement de votre volonté sur mon âme, et dans l'espérance que, marchant sur vos pas, je vous rejoindrai bientôt pour prendre la place que vous m'allez préparer. Soyez donc élevé, Seigneur, au-dessus des Cieux, et que de-là votre gloire se répande sur toute la terre. Je tramerai encore ici-bas, puisque vous le voulez, une vie mourante. J'ai trop peu fait jusqu'ici pour le Ciel, et je ne mérite pas d'y entrer, mais dans la douce attente de m'y trouver un jour avec vous, faites, mon Sauveur, que je marche courageusement sur vos traces, et que par l'imitation de vos divines vertus, je coure après vous sans m'égarer, et que je ne m'attire pas le reproche que les Anges firent aux Apôtres de regarder le Ciel, et de s'arrêter à voir la gloire que vous nous préparez, au lieu de courir de toutes nos forces pour y arriver. Donnez-nous donc, Seigneur, la grâce d'avancer toujours jusqu'au parfait repos que vous nous ferez trouver en vous.
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