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vendredi 26 juin 2015

Les saints et le combat spirituel : Saint Jean-Marie-Baptiste Vianney, le Curé d'Ars


« LE VAINQUEUR DU GRAPPIN, Le saint Curé d'Ars » (Père HUNERMANN), Extraits :


« Le vent se leva, s'engouffra dans la charpente du clocher, faisant gémir doucement la petite cloche, comme un enfant brusquement tiré de son sommeil. Une voix résonna à l'oreille du veilleur solitaire :
- Tu n'arriveras à rien, Jean-Marie. Tu es impropre au ministère pastoral. Quitte Ars, avant qu'on ne t'en chasse à coup de pierres. Entre dans un couvent, ou deviens chartreux.
Un rire éclata dans la nuit. Était-ce un buveur attardé ? N'était-ce pas plutôt le malin lui-même, qui se moquait de son adversaire impuissant ?
Le prêtre crut que son cœur allait cesser de battre. Qu'allait devenir ce village qui refusait d'écouter la voix de son pasteur ? Qu'allait devenir ce pasteur bafoué et insulté ?
Vianney joignit les mains et essaya de prier, mais les mots s'éteignaient sur ses lèvres.
- Seigneur, n'avez-vous plus de consolation pour moi, en cette affreuse nuit ?
Épuisé, le prêtre voulut fermer la fenêtre, lorsqu'il aperçut la petite lumière qui, par un vitrail du chœur, trouait l'obscurité.
- Seigneur, ne me laissez pas seul à l'heure des ténèbres ! Ne me laissez pas tomber complètement dans l'abîme !
Et la lumière qui venait de l'église se fit entendre et lui dit doucement :
- Ne crains pas, je suis avec toi.
Alors le curé se redressa et respira profondément. Il était résolu à reprendre la lutte contre les puissances infernales et à tenir bon jusqu'au bout. »

«
- N'auriez-vous pas un petit morceau de pain à me donner ? dit doucement le prêtre. Je n'ai rien mangé depuis trois jours.
Tout ému, le brave homme appela sa femme et fit servir au pauvre curé une solide collation, à laquelle il ajouta un verre de vin rouge.
- Mais qu'est-ce que vous avez fait ? demanda-t-il, tandis que l'abbé Vianney, après quelques mots de remerciement, commençait à manger.
- Ce genre de démon ne peut être chassé que par la prière et par le jeûne, répondit le prêtre, en émiettant un morceau de pain.
- Je ne comprends pas. Qu'est-ce que vous voulez dire ?
- Je parle de lui, du grappin. Notre-Seigneur a dit, dans l’Évangile, qu'on ne peut vaincre le démon que par la prière et le jeûne. J'ai voulu le chasser, mais il se moque de moi et les choses en sont là maintenant : j'en suis réduit à mendier un morceau de pain auprès de mes bons paroissiens.
- Vous exagérez réellement, Monsieur le Curé.
- Le diable aussi exagère, répondit le prêtre d'une voix sourde. »



Le Saint Curé d'Ars et le combat spirituel :


« Un chrétien doit être toujours prêt au combat. Ce sont nos combats qui nous obtiendront le ciel. Tous les soldats sont bons en garnison. C’est sur le champ de bataille que l’on fait la différence entre les courageux et les lâches. La pire des tentations, c’est de n’en point avoir. La croix, c’est l’échelle du ciel. »

« Allons mon âme, tu vas converser avec le Bon Dieu, travailler avec lui, marcher avec lui. Tu travailleras, mais il bénira ton travail. Tu marcheras, mais il bénira tes pas. Tu souffriras, mais il bénira tes larmes »

« Il faut travailler en ce monde. Il faut combattre. On aura bien le temps de se reposer toute l’éternité »

« Ô mon Dieu, accordez-moi la conversion de ma paroisse. Je consens à souffrir ce que vous voudrez, tout le temps de ma vie ».

« Le démon ne tente que les âmes qui veulent sortir du péché et celles qui sont en état de grâce. Les autres sont à lui, il n'a pas besoin de les tenter. »

« La plus grande des tentations est de n'en point avoir. On peut presque dire qu'on est heureux d'avoir des tentations : c'est le moment de la récolte spirituelle où nous amassons pour le ciel. »
(1er dimanche de Carême)

« Il y a deux cris dans l'homme : le cri de l'ange et le cri de la bête. Le cri de la bête, c'est le péché ; le cri de l'ange, c'est la prière. La prière est une rosée embaumée, mais il faut avoir le cœur pur pour sentir cette rosée. Il sort de la prière une douceur savoureuse, comme le jus qui découle d'un raisin mûr... Elle dégage notre âme de la matière, comme le feu qui élève les ballons ». 

« Nous sommes beaucoup et nous ne sommes rien ; rien de plus grand que l'homme, par son âme ; rien de plus petit quand on regarde son corps ; si grand que Dieu seul peut le contenter ; si faible qu'il ne peut absolument rien sans ce Dieu... Pour nous comprendre nous-mêmes, il faut d'abord comprendre le Ciel, le Calvaire, l'Enfer ».

Quand son lit prit feu, une nuit, le Saint Curé d'Ars déclara : « Le démon n'a pas pu brûler l'oiseau, il n'a brûlé que la cage. »

« Il y a deux manières de souffrir : souffrir en aimant, souffrir sans aimer. Les saints souffraient avec patience, joie et constance, parce qu'ils aimaient. Nous souffrons avec colère, dépit et lassitude, parce que nous n'aimons pas...  Les gens du monde se désolent quand ils ont des croix ; les bons chrétiens se désolent quand ils n'en ont pas.  Le chrétien vit au milieu des croix comme le poisson dans l'eau... Les épreuves, pour ceux que Dieu aime, ne sont pas des châtiments, ce sont des grâces... Les croix transformées dans les flammes de l'Amour sont comme un fagot d'épines que l'on jette au feu : les épines sont dures, mais les cendres sont douces... Les épines suent le baume ; la croix transpire la douceur. Mais il faut presser les épines dans ses mains, et serrer la croix sur son cœur pour qu'elles distillent le suc qu'elles contiennent... Qu'il fait bon mourir, quand on a vécu sur la croix ! »

« Voyez, mes frères, s'écriait-il, voyez ! les personnes qui entrent dans un bal laissent leur ange gardien à la porte. Et c'est un démon qui le remplace ; en sorte qu'il y a bientôt dans la salle autant de démons que de danseurs ».



Biographie : « Le Curé d'Ars, Saint Jean-Marie-Baptiste Vianney » (Abbé Trochu)


« Les luttes de M. Vianney avec le démon, dit Catherine Lassagne, contribuèrent à rendre sa charité plus vive et plus désintéressée. »

« Je lui demandais quelquefois, a raconté son confesseur, comment il repoussait ces attaques. Il me répondit : Je me tourne vers Dieu ; je fais le signe de la croix ; j'adresse quelques paroles de mépris au démon. Du reste, j'ai remarqué que le bruit est plus fort et les assauts plus multiples lorsque, le lendemain, il doit venir quelque grand pécheur. »

« J'avais peur dans les premiers temps, confiait-il à M. Mermod, l'un de ses amis et pénitents fidèles. Je ne savais pas ce que c'était ; mais à présent, j'en suis content. C'est bon signe : la pêche du lendemain est toujours excellente. »

« Le démon m'a bien agité cette nuit, disait-il encore ; nous aurons demain beaucoup de monde... Le grappin est bien bête : il m'annonce lui-même l'arrivée des grands pécheurs... il est en colère. Tant mieux ! »

« L'Esprit du mal demeurait invisible ; sa présence n'en était pas moins sensible. Il culbutait des chaises, secouaient les gros meubles de la chambre. Il criait d'une voix terrifiante : Vianney, Vianney ! Mangeur de truffes (pommes de terre) ! Ah ! Tu n'es pas mort encore !... Je t'aurai bien ! »

« Il chantait d'une voix aigre et M. Vianney nous disait ensuite en s'en moquant : Le grappin a une bien vilaine voix ! » (Catherine Lassagne).


« Jésus est le plus fort, Les voies du combat spirituel » de Bénédict HERON :


« Il faut relever deux faits en passant. D'abord, avec l'accord de l'évêque du diocèse, Le curé était très actif dans le ministère d'exorcisme. On a beaucoup de récits de personnes qu'il a délivrées de mauvais esprits. Ensuite, le curé se montrait sévère à l'égard de tout spiritisme et occultisme. Les problèmes de spiritisme et d'occultisme ne sont pas nouveaux ! »



Prière de Saint Jean-Marie-Baptiste Vianney :


« Je Vous aime, Ô mon Dieu, et mon seul désir est de Vous aimer jusqu’au dernier soupir de ma vie. Je Vous aime, Ô mon Dieu infiniment aimable, et j’aime mieux mourir en Vous aimant que de vivre un seul instant sans Vous aimer. Je vous aime, Seigneur, et la seule grâce que je vous demande, c'est de vous aimer éternellement. Je Vous aime, Ô mon Dieu, et je ne désire le ciel que pour avoir le bonheur de Vous aimer parfaitement. Je Vous aime, Ô mon Dieu, infiniment bon, et je n’appréhende l’enfer que parce qu’on n’y aura jamais la douce consolation de Vous aimer. Je vous aime, ô mon Dieu, et si ma langue ne peut dire à tout moment que je Vous aime, je veux que mon cœur le répète autant de fois que je respire. Je vous aime, ô mon Dieu, et faites-moi la grâce de souffrir en Vous aimant, de Vous aimer en souffrant. Je vous aime, ô mon divin Sauveur, parce que vous avez été crucifié pour moi. Je vous aime, ô mon Dieu, parce que vous me tenez ici-bas crucifié pour vous. Aime un Homme-Dieu crucifié pour nous, amour de reconnaissance ! Aimer un Dieu qui nous crucifie, amour généreux. Mon Dieu, faites-moi la grâce de mourir en vous aimant et en sentant que je vous aime. Mon Dieu, à proportion que j'approche de ma fin, faites-moi la grâce d'augmenter mon amour et de le perfectionner. Ainsi soit-il. »



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