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mardi 17 septembre 2019

Méditation pour le Mardi suivant le quatorzième Dimanche d'après la Pentecôte : Vous ne pouvez point servir à Dieu et aux richesses



Extrait de "La Couronne de l'année chrétienne et méditations sur les principales et plus importantes vérités de l’Évangile de Jésus-Christ" :




Vous ne pouvez point servir à Dieu et aux richesses. En S. Matth. chap. 6.


1. Considérez que celui-là est serviteur des richesses de la terre, lequel emploie tout son temps, tous ses soins, tous ses désirs, toutes ses pensées pour amasser et pour conserver les biens périssables de la terre : et ce service devient une espèce d'idolâtrie (comme parle l'Apôtre) quand il est si aveuglé que de préférer ces misérables richesses à Dieu même, aimant mieux l'offenser que de souffrir quelque perte, ou manquer à faire quelque profit.
Ô enfants des hommes, jusqu'à quand aurez-vous les cours appesantis sur la terre pourquoi aimez-vous la vanité : et recherchez-vous le mensonge ? (Ps. 4) Offrez bien votre cœur à Dieu et le suppliez qu’il le purifie par sa grâce, en sorte que lui seul soit votre trésor, et la part de votre héritage.

2. Considérez que cette convoitise malheureuse, qui rend l'homme esclave des richesses, est (comme dit Saint Paul) la racine de tous maux : car (comme il avertit ensuite) ceux qui désirent les biens de la terre et qui en veulent amasser, tombent facilement dans les pièges du démon et s’engagent en plusieurs affections inutiles et nuisibles (1 Tim. 6). Il ne dit pas que ceux qui veulent dérober, ou acquérir injustement des biens, tombent dans les pièges du démon ; mais que ceux qui veulent des biens et s’enrichir ; car le seul désir des richesses porte avec soi une certaine contagion dans le cœur, qui souvent lui cause la mort.
Offrez donc derechef votre cœur à Dieu afin qu'il le purifie de plus en plus de toute cette infection de convoitise ; et pour mieux combattre ce malheureux vice, faites des actes de la vertu contraire ; attachez-vous à cette pauvreté d'esprit que J. C. recommande dans l’Évangile ; et mettez-la en pratique selon l'état auquel la divine providence vous a appelé.

3. Considérez les paroles du Saint Apôtre, pour vous servir d’antidote contre toutes les attaches aux choses de la terre ; et pour vous encourager de plus en plus à les mépriser : Le temps de cette vie est bien court, la figure de ce monde passe, et partant il faut user des biens de ce monde, comme n’en usant point, et les posséder comme ne les possédant point. (Cor. 7)
Ô que si ces vérités étaient bien présentes à votre esprit, que vous prendriez bien garde à ne vous point amuser à tant de petites bagatelles de la terre ! vous n'appliqueriez pas tant votre cœur aux sollicitudes de cette vie ; et vous chercheriez avec bien plus d’affection le Royaume de Dieu et sa Justice, remettant tout le reste à sa Providence, et prenant un soin modéré des choses extérieures, autant seulement qu’il serait nécessaire pour satisfaire aux devoirs de votre état, et pour obéir aux ordres de sa très-sainte volonté. Demandez à N. S. la grâce d’entrer dans ces sentiments et dans ces dispositions, et d’y persévérer jusqu'à la mort.



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