La Vocation
C'est une chose grave, bien grave, que la vocation. « La Prédestination, dit Saint Augustin, renferme et suppose l'union de trois grâces desquelles le salut dépend : celle du baptême qui la commence ; celle de la vocation qui la continue ; celle de la persévérance qui l'achève. Ce sont comme trois anneaux qui forment cette chaîne mystérieuse, et la vocation, étant celui du milieu, lie tellement les deux autres, que sans elle on ne peut se prévaloir du premier, ni se promettre le dernier, parce que, communément, Dieu joint les grâces qui doivent suivre le Baptême et procurer la Persévérance, à celle de la vocation. »
Sans doute, ne dénaturons pas la doctrine de l'Église : on peut encore se sauver même hors de sa vocation, mais avec quelles difficultés, avec quelles peines et au prix de quelles souffrances !
Quelle est ma vocation ?
Où est ma place ici-bas ? Quel état dois-je embrasser ? Quelle est ma vocation ?
Dieu l'a marquée de toute éternité. Comme mon Créateur et mon Maître, il a dû la choisir : seul, il a ce droit. Tout est réglé ici-bas ; la chute d'un cheveu, la vie d'un passereau, la durée d'une fleur ; ma vocation serait-elle livrée au hasard, au caprice, à la contrainte, à l'arbitraire ? Dans une armée, dans une administration bien réglée, chacun a sa place ; Dieu a marqué la mienne dans le plan de l'univers ; quelle est-elle ? Il est mon père ; la place qu'il m'a choisie est la meilleure ; quelle est-elle ?
Mon bonheur est là : Dieu m'aidera où il m'appelle ; ailleurs, il m'est impossible, ou du moins très-difficile, de remplir les obligations de mon état et de me sauver. Ailleurs, c'est pour moi le désordre, le malaise, le scandale, et peut-être la damnation éternelle... Ailleurs, je serais comme un membre hors de sa place, ma vie serait stérile et mon avenir compromis.
Combien d'existences malheureuses, parce qu'elles ne sont pas dans leur vocation !
Voudrais-je toute ma vie entendre du fond de mon cœur s'élever cette voix accusatrice : Tu n'es pas où le bon Dieu te voulait ?
Voudrais-je, au lit de la mort, entendre ces paroles foudroyantes, de la bouche de Dieu : Je t'ai appelée, tu m'as refusé ; tu m'appelles, je ne viendrai pas ?
Ce sont surtout les âmes appelées à la vie religieuse et qui par des motifs humains résistent à la voix de dieu, qui passent une vie de torture et voient venir la mort avec épouvante.
Pauvres, pauvres âmes !
(Livre de Piété de la Jeune Fille)
Reportez-vous Que faut-il considérer dans le choix de la vocation ?, Prière pour la vocation, Prière à Marie pour connaître sa vocation, Prière à Saint Joseph pour lui demander la grâce de connaître sa vocation, N'embrassez un état que par des motifs dignes d'une Chrétienne, En quelque état que vous soyez, rendez respectable, par vos sentiments et votre conduite, votre titre de Chrétienne, et Litanies de la Jeune Fille.