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mercredi 9 novembre 2016

Méditation sur la durée des souffrances du purgatoire et l'oubli des vivants à l'égard des morts



Extrait de "Le Mois de Novembre consacré au souvenir des âmes du Purgatoire" :



Libération du Purgatoire



Méditation pour le 9 novembre


Sur la durée des souffrances du purgatoire

et l'oubli des vivants à l'égard des morts



    Qu'il est redoutable, ô mon Dieu ! ce feu vengeur et surnaturel allumé dans le purgatoire pour suppléer à la pénitence que n'ont pas faite les pécheurs convertis, et pour faire expier aux justes les péchés mêmes les plus légers dont ils se sont rendus coupables ! Mais si, revenant sur les méditations précédentes, je jette un coup d'œil sur les regrets que fait éprouver aux âmes du purgatoire l'abus des grâces sans nombre qu'elles ont reçues, et des moyens de sanctification qui leur ont été prodigués ; si on joint à ce tableau la vue des péchés qu'elles ont commis ou fait commettre ; si on y joint surtout, ô mon Dieu ! ce ver rongeur, ce tourment de l'amour qu'elles ont pour vous, et qui leur fait désirer si ardemment de s'unir à vous, sans pouvoir l'obtenir : quelles souffrances peuvent être comparées à celles d'une âme du purgatoire ?
Il n'en est pas sur la terre, nous disent les saints Docteurs, et cependant on peut encore y ajouter la longueur du temps que durent ces peines, et l'oubli dont nous nous rendons coupables envers elles.

    I. Combien de temps doivent durer les souffrances des âmes du purgatoire ? C’est le secret de la Divinité. Vous seul, ô mon Dieu ! pouvez connaître la juste proportion qu'il doit y avoir entre les dettes que nous avons contractées envers vous et la ferveur que nous avons mise à les payer. L'enseignement de votre Église ne nous apprend rien sur cela ; mais sa conduite toujours sage, toujours dirigée par vous, a de quoi nous effrayer. Dès les premiers siècles, elle voulait qu'on fît des prières, qu'on chantât des psaumes, qu'on offrît le saint sacrifice de la messe, le troisième, le neuvième, le quarantième jour ; qu'on fit même l'anniversaire et qu'on le répétât plusieurs fois...
    Ô Vous ! qui gémissez depuis longtemps dans un lit de douleur, dites-nous s'ils passent vite les moments de souffrance ; dites-nous combien elle paraît longue la nuit qui vous laisse en proie aux gémissements et aux larmes. Il n'est pas jusques au sommeil paisible qu'on voit goûter aux autres qui ne fasse sentir plus vivement la peine d'en être privé... On compte les heures, on attend le jour avec impatience, et quand il est arrivé, que de nouveaux genres d'inquiétudes et de tourments semblent se donner rendez-vous autour du malade ! ... Mille soucis, mille préoccupations l'agitent, les jours lui paraissent des années, et les années des siècles...
    Que sera-ce donc dans le purgatoire, Ô mon Dieu ! où les maux sont si cruels ! Que sera-ce d'y rester plusieurs jours, plusieurs semaines, plusieurs mois, plusieurs années, et même plusieurs siècles ! Or, l'Église permet les anniversaires séculaires, et elle nous fait entendre par-là qu'il y a des pécheurs qui, en compensation des peines de l'enfer qu'ils ont méritées par leurs péchés, feront pénitence dans le purgatoire pendant plusieurs siècles, et même jusques à la fin du monde.
    Justice infinie de mon Dieu, que vous êtes redoutable, et que nous sommes aveugles d'y penser si peu ! À quoi pensons-nous donc, et que peut-il y avoir qui soit plus digne de notre attention, qui demande de notre part plus de prévoyance ?
    Réveillez, Seigneur, toute mon attention sur ces vérités importantes et pratiques ; faites que je les médite pour moi, qui puis encore les mettre à profit, et pour les âmes du purgatoire que je puis soulager, et que j'ai trop oubliées jusqu'à présent : oubli que je dois me reprocher, pour l'éviter à l'avenir.

    II. Les âmes du purgatoire savent, comme nous et mieux que nous, la facilité que nous avons de les soulager et d'abréger le temps de leurs souffrances ; elles voient de temps en temps des compagnes de leur malheur, qui sont délivrées par les prières des vivants, par le saint sacrifice de la messe, par toutes sortes de bonnes œuvres. Quel redoublement de peines elles doivent éprouver en voyant qu'on les oublie !
    Écoutons le langage que leur prête l'Église dans ses offices : ....
« Ayez pitié de nous, vous qui êtes nos amis, parce que la main redoutable du Tout-Puissant nous a frappés ; vous nous avez donné tant de marques d'attachement, d'intérêt et de tendresse pendant la vie, ne vous resterait-il aucun sentiment de compassion après notre mort, dans le moment où nous en aurions plus besoin ? ....
Ayez pitié de nous, vous qui par vos conseils, vos exemples, vos négligences à veiller sur notre conduite, avez contribué à prolonger nos souffrances dans ce lieu d'expiation ! ....
Ayez pitié de nous, vous qui partagiez nos plus douces jouissances, nos fêtes brillantes, nos repas somptueux, ces plaisirs frivoles, s'ils n'étaient pas criminels, dont nous expions ici les fausses et coupables délices ! ....
Ayez pitié de nous, vous qui habitez nos maisons, qui possédez nos champs ! Pourriez-vous nous oublier, tandis qu'il vous est impossible d'ouvrir les yeux, de faire un pas, d'entretenir une conversation sans que notre nom et nos bienfaits se présentent à vous ? ....

Ayez pitié de nous, vous qui avez hérité de notre fortune, et que nous avons spécialement chargés, par des legs et des fondations, de faire acquitter le saint sacrifice de la messe, et de distribuer des aumônes aux pauvres, pour obtenir le repos après lequel nous soupirons ! comment ne rougissez-vous pas de nous oublier, de nous refuser une si petite portion des biens que nous vous avons laissés...
Ayez pitié de nous, vous qui pleurez encore notre mort, qui nous érigiez des monuments couverts d'éloges fastueux ! Eh ! que nous importent aujourd'hui ces vains arrangements de mots, ces monuments de marbre et d'airain ? Ni vos larmes, fruit de la sensibilité, ni vos pompes funèbres, inspirées par l'amour propre, ni vos éloges mensongers, ne peuvent nous
être utiles et soulager nos maux : quelques prières ferventes, quelques larmes de pénitence, quelques aumônes versées dans le sein des pauvres, mais principalement le saint sacrifice de la messe que vous feriez offrir pour nous, voilà ce qu'il nous faut, voilà ce qui nous consolerait, voilà ce qui adoucirait nos douleurs, voilà ce qui abrégerait le temps de nos souffrances. »
    Ai-je pensé, ô mon Dieu ! que les âmes qui m'adressent un langage si touchant sont celles de mes parents, de mes amis, de mes bienfaiteurs, de ce père et de cette mère qui m'étaient si chers ?
Ai-je pensé que c'est tel N. ou tel N. morts depuis longtemps peut-être, dont j'habite la maison, dont je possède les biens, et envers lesquels j'use de prescriptions pour me délivrer des obligations qui m'ont été imposées ?
Ai-je pensé que c'est l'âme de tel N. mort depuis peu, que j'aimais, que j'aime encore, qui cherche à remuer mon cœur, à réveiller ma foi, à invoquer ma générosité ? pourrais-je négliger encore les sacrifices qu'ils me demandent ? Non, Seigneur, je ne serai pas insensible à ces tendres reproches....


RÉSOLUTIONS

    Je vous remercie, ô mon Dieu ! de m'avoir rappelé des obligations qu'il est si facile de perdre de vue : cette Octave des morts a fait sur moi une vive impression. Pendant le reste de ce mois de Novembre, en m'instruisant de plus en plus sur la charité envers les morts, je continuerai à offrir mes prières, mes communions, le saint sacrifice de la messe auquel j'assisterai, les indulgences que je gagnerai, et généralement toutes les bonnes œuvres que je ferai, pour le soulagement des âmes du purgatoire.
Tous les Lundis je prierai spécialement pour elles.
Le premier Lundi de chaque mois surtout, je redoublerai de zèle et de ferveur pour obtenir leur délivrance. J'assisterai au saint sacrifice de la messe à cette intention ; je relirai une des méditations propres à me rappeler cet important devoir, et la résolution que je prends de le remplir avec plus de fidélité. J'y trouverai le double avantage que je me suis promis pendant cette Octave, celui de soulager mes frères, et celui de me préserver, du moins en partie, des souffrances que j'éprouverais dans ce séjour de douleur, si je n'avais pas fait une sévère pénitence de mes péchés.


PRIÈRE

Bénissez, ô mon Dieu ! les saintes et salutaires dispositions que vous m'inspirez.
Et vous, Vierge sainte, mère des affligés, obtenez-moi la grâce de les avoir sans cesse devant les yeux.
Mon bon Ange gardien, donnez-moi de temps en temps quelques-uns de ces avertissements intérieurs qui sont si intimes, si touchants, si efficaces quand on s'y rend attentif.
Mon saint Patron, Saints et Saintes du paradis, veillez sur nous, priez pour nous, afin que nous profitions de vos leçons et de vos exemples.
Âmes souffrantes dans le purgatoire, qui pouvez obtenir pour nous de nouvelles grâces et de nouvelles faveurs, quoique vos prières soient devenues sans mérite et sans force pour vous, priez pour nous au milieu de vos peines ; nous travaillerons sans relâche à les abréger, et à vous ouvrir les portes du ciel où nous avons la confiance que vous nous restituerez au centuple tout ce que nous aurons fait pour vous. Ainsi soit-il.


Indulgence applicable aux morts

Indulgence accordée à perpétuité par Pie VII (Bref du 7 Février 1817), à tous les Fidèles qui réciteront pour le repos des âmes du purgatoire, avec un cœur contrit et en réfléchissant avec dévotion à la Passion de Notre-Seigneur Jésus-Christ, cinq Pater et cinq Ave avec les versets que l'on trouve plus bas.
1° Indulgence de trois cents jours pour chaque fois.
2° Indulgence plénière une fois par mois, pour tous ceux qui réciteront ces prières chaque jour du mois, le jour à leur choix, ou s'étant confessés et ayant communié, ils prieront pour les intentions de l'Église et pour le repos éternel des âmes du purgatoire.


PRIÈRES

Cinq Pater et cinq Ave.
Nous vous supplions (Seigneur) de venir au secours de vos serviteurs que vous avez rachetés par votre Précieux Sang.
Donnez-leur, Seigneur, votre repos éternel, et que votre lumière luise à jamais sur eux, qu'ils reposent en paix. Ainsi soit-il.






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