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lundi 4 mars 2019

Consolations du Chrétien dans les souffrances


La souffrance nous purifie, nous éclaire et nous perfectionne.

Elle nous purifie... Elle est entre les mains de Dieu l'instrument le plus puissant pour achever son ouvrage sur les âmes qu'il a choisies. Que serait l'or sans la fournaise ? à peine le distinguerait-on de la terre. Et que seraient les personnes de piété, sans la tribulation ? elles seraient toujours très-imparfaites. Les consolations spirituelles nous détachent de la terre, mais elles ne nous détachent jamais assez de nous-mêmes. Les souffrances nous purifient comme le feu purifie l'or. Rien d'impur n'entrera jamais dans le ciel, nous dit le Seigneur. C'est donc un avantage de souffrir, puisque les souffrances, en nous purifiant, nous ouvrent la porte du ciel.

Les souffrances nous éclairent. Notre âme, purifiée par les souffrances, est comme, un miroir fidèle, elle réfléchit toutes les vertus, et Dieu s'y voit avec complaisance. Tant que l'âme n'est pas dans le chemin royal de la croix, elle ne sait et ne connaît de Dieu que ce que la foi lui en découvre. Je vous ai connu, Seigneur, pour avoir entendu parler de vous, disait le saint homme Job dans le temps de ses prospérités.
Mais depuis qu'il fut dépouillé de tous ses biens, tout couvert de plaies, abandonné de ses amis et couché sur un fumier, dans ce pitoyable état, son esprit fut tellement éclairé, qu'il s'écriait : C'est maintenant, Seigneur, que mes yeux vous voient.
Vous donc, qui avez tant de fois demandé à Dieu sa lumière pour le connaître et vous connaître vous-même, réjouissez-vous de vos souffrances. La plus épaisse nuit de ces désolations dont vous êtes affligés est la disposition la plus prochaine à voir luire sur vous les splendeurs du ciel.

Après nous avoir purifiés et éclairés, les souffrances nous perfectionnent comme le feu purifie et perfectionne l'or. Après en avoir séparé ce qui y était impur et l'avoir rendu brillant, le feu réduit l'or à un état si parfait, qu'il se maintient dans les flammes sans en recevoir de préjudice, et sans rien perdre de son poids. Parce que vous étiez agréable à Dieu, il a été nécessaire que la tentation vous éprouvât, dit l'ange Raphaël au juste Tobie, pour lui faire entendre que les œuvres de charité et de religion qu'il faisait, le soin de visiter les malades et d'ensevelir les morts, le culte véritable qu'il rendait à Dieu, pouvaient bien suffire pour le purifier et l'éclairer, mais que tout cela, sans les souffrances et la patience, ne suffisait point pour le rendre parfait.
Lorsque l'âme et le corps jouissent d'une entière satisfaction, on ne peut savoir si on est à Jésus-Christ ou à soi-même ; mais lorsqu'il nous survient des croix, dont nous ressentons le poids sur notre corps et dans notre cœur, et que nous les supportons avec paix et soumission, nous pouvons croire que nous sommes arrivés à un degré de perfection tel qu'il nous mènera au pur amour de notre Dieu ; car l'amour divin, après avoir commencé dans les consolations, n'augmente et ne se fortifie que dans les peines.
Consolez-vous donc, âmes souffrantes, si vous buvez dans le calice les amertumes du Seigneur. Le ciel est assez riche pour vous récompenser de tant de souffrances et de tant de tribulations que vous endurez dans cette vallée de larmes.



(Extrait de Délices des pèlerins de la Louvesc ou Exercices de Dévotion qui se font à la Louvesc, et des réflexions spirituelles de J.M.B. Vianney, Curé d'Ars, 1857)



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