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samedi 21 décembre 2019

Soin que l'état de maladie demande, par le R.-P. Jean-Joseph Surin


Extrait du CATÉCHISME SPIRITUEL DE LA PERFECTION CHRÉTIENNE, TOME II, Composé par le R. P. J. J. SURIN, de la Compagnie de Jésus :





Quel est le (troisième) soin que l'état d'infirmité demande ?


C'est d'en tirer le fruit qu'on prétend que nous en tirions. Car il est certain que la maladie est un don de Dieu ; qu'elle est très propre à nous faire rentrer en nous-mêmes, et qu'elle nous aide à nous corriger de nos défauts. Et si on veut la considérer comme un châtiment du Seigneur, elle doit nous humilier. Comme elle nous conduit quelquefois jusqu'aux portes de la mort, elle nous oblige à sonder le fond de notre conscience, à former des résolutions généreuses, des desseins d'amendement et de perfection. C'est ordinairement le fruit qu'en tirent les âmes vertueuses ; tandis que les personnes lâches en deviennent plus esclaves de l'amour-propre, plus attachées à la vie, plus empressées à veiller à la conservation de leur santé.
Il est donc important, quand on est malade, de ne point perdre de vue les desseins que Dieu se propose en nous affligeant ; et on doit se dire à soi-même : Puisque Dieu ne me fait si bien sentir ma misère, que pour me faciliter mon changement ; si je recouvre la santé, je veux me donner entièrement à lui ; je veux prendre le parti de la dévotion, et commencer par certaines pratiques qui me sont particulièrement nécessaires ; je veux m'attacher au solide qui est la vertu, et acquérir un vrai mépris de tout ce qui est périssable. C'est ainsi que s'accomplit ce que dit saint Paul : La force augmente dans la faiblesse. Lorsque je suis faible, c'est alors que je suis fort. Il n'y a en effet qu'une grande force, qui puisse faire d'un état d'infirmité, un moyen de s'élever à un plus haut degré de perfection.
L'expérience nous apprend, que la maladie a été à plusieurs le commencement d'une vie plus parfaite. C'est de ce moyen que Dieu se servit pour convertir S. Ignace Fondateur de la Compagnie de Jésus. Il en usa de la même manière à l'égard de S. Vincent Ferrier : c'est dans une maladie qu'il eut à Avignon, qu'il forma le projet de perfection qu'il a exécuté dans la suite. Il y fut honoré d'une visite de Notre-Seigneur, qui lui communiqua l'esprit Apostolique, et lui ordonna d'aller prêcher partout, et de préparer les voies à ses discours, par la pauvreté et l'humilité qu'on remarquerait en sa personne. Il le fit en effet, et sa mission fut accompagnée de ces grands succès dont toute l'Europe a été témoin.



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