mercredi 27 novembre 2019

Grâces extraordinaires de conversion obtenues par la Médaille Miraculeuse


Extrait de "La Médaille Miraculeuse" par M. Aladel :







CONVERSION D’UN MALADE PROTESTANT

La Nouvelle-Orléans (États-Unis).


Dans le même hôpital, à La Nouvelle-Orléans, une sœur essayait depuis longtemps d’instruire un protestant des vérités les plus essentielles, afin de le disposer à recevoir le baptême ; mais celui-ci ne
voulait pas en entendre parler. Un jour, elle lui montra une médaille miraculeuse, en lui en expliquant l’origine ; il parut l’écouter assez attentivement, mais comme elle lui offrait la médaille : « Ôtez-moi cela, dit-il d’un ton mécontent, cette Vierge est une femme comme toute autre. — Je vais la laisser sur votre table, répondit la sœur, je suis sûre que vous réfléchirez à mes paroles. » Il ne répliqua rien, mais pour ne pas avoir cet objet sous les yeux, il posa sa bible dessus. Chaque jour, la sœur, sous prétexte de ranger les petits objets du malade, et d’essuyer la table, s’assurait que la médaille était là. Plusieurs jours se passèrent pendant lesquels l’état du malade s’aggrava de plus en plus : une nuit qu’il souffrait cruellement, il aperçut une brillante lumière autour de son lit, tandis que le reste de la salle était dans une obscurité complète. Très-étonné, il parvint à se lever, malgré sa faiblesse, et à monter le bec de gaz pour se rendre compte de cette lumière étrange. Ne trouvant rien, il rentra dans son lit, et quelques moments après, il vit que les rayons lumineux s’échappaient de la médaille. Il la prit alors dans ses mains et la garda ainsi le reste de la nuit. Dès que sonna la cloche qui éveille les sœurs à quatre heures, il appela l’infirmier, le priant d’aller dire à la sœur qu’il voulait être baptisé. On avertit immédiatement M. l’aumônier qui s’écria : « C’est impossible ! », car ayant entretenu souvent le malade, il savait quels étaient ses sentiments. Néanmoins, il se rendit auprès de lui, et le trouvant parfaitement disp0sé à profiter de son ministère, il lui administra les derniers sacrements, et peu après ce pauvre homme mourut en bénissant Dieu et la sainte Vierge des grâces dont il avait été favorisé.



CONVERSION D’UNE FILLE PROTESTANTE

La Nouvelle-Orléans (États-Unis).


Une pauvre fille protestante, amenée à l’hôpital pour une maladie grave, avait une si grande horreur
de notre sainte religion, qu’elle était comme possédée dès qu’elle apercevait auprès d’elle une personne Catholique. La présence de la sœur l’excitait surtout ; elle alla un jour jusqu’à lui cracher au visage ; mais la sœur, espérant toujours que le Dieu des miséricordes changerait ce loup en agneau, ne cessait pas de lui prodiguer ses soins : plus la malade lui manquait de respect, plus elle redoublait de bonté et de prévenance. Il lui vint enfin en pensée de glisser une médaille miraculeuse entre ses deux matelas ; elle le fit, et la nuit suivante l’image de Marie Immaculée devenait pour cette âme coupable la source du salut et du bonheur. Privée de sommeil par les ardeurs de la fièvre, elle se tourna et se retourna sur son lit, et trouva la médaille sans pouvoir s’expliquer comment. Grand fut l’étonnement de la sœur, le lendemain matin, en voyant que non-seulement elle la tenait entre ses mains, mais qu’elle la couvrait de baisers ; mais sa surprise augmenta encore, lorsqu’elle s’aperçut de la transformation merveilleuse opérée par la grâce dans le cœur de cette pauvre pécheresse. Une lumière surnaturelle lui avait dévoilé le triste état de sa conscience, sa vie criminelle lui faisait horreur, et remplie de regret de ses égarements passés, elle ne soupirait qu’après le baptême. Son désir fut satisfait, dès qu’elle eut reçu l’instruction nécessaire, et pendant toute sa maladie, qui fut longue, rien n'altère sa patience et sa ferveur. Elle persévéra dans ses sentiments édifiants jusqu’à ce qu’une heureuse mort vint mettre le sceau aux grâces qu’elle avait reçues par l’entremise de Marie Immaculée.



CONVERSION D’UN PROTESTANT

La Nouvelle-Orléans (États-Unis).


Un protestant avait passé quatre ans à l’hôpital, tantôt dans une salle, tantôt dans une autre, sans jamais avoir été bien malade, ce qui n’avait jamais procuré l’occasion de lui parler de religion. Cependant, son état s’aggravant, la sœur, après avoir invoqué le secours de la sainte Vierge, l’avertit que le médecin trouvait son mal assez sérieux et qu’il était temps de penser à l’éternité, et elle lui proposa de recevoir le baptême qui seul peut sauver. Il l’écouta attentivement, puis se tournant vers elle : « Ma sœur, lui dit-il, si je vous proposais de devenir protestante, l’accepteriez-vous ? — Non, répondit-elle. — Eh bien ! continua-t-il, sachez qu’il est tout aussi inutile pour vous de me persuader de devenir catholique. »
Malgré ce refus si décidé, elle ne laissait passer aucune occasion de l’éclairer sur les vérités de la religion. Un jour, lui montrant une médaille miraculeuse, elle lui dit qu’il lui ferait grand plaisir en récitant la petite prière : « Ô Marie conçue sans péché. » « Comment, ma sœur, s’écria-t-il, une prière catholique ! mais c’est impossible, je ne le puis pas ! » Sans rien dire elle mit alors la médaille sous l’oreiller, sans que personne y touchât de plusieurs jours. Pendant ce temps, la sœur redoubla de soins et d’attentions pour son pauvre malade, qui devenait de plus en plus faible ; enfin, un soir, elle l’aborda en lui disant : « Eh bien ! Henri, ne voulez-vous pas faire ce que je vous ai demandé? — Oh ! oui, ma sœur, répondit-il, je le désire ardemment. » M. l’aumônier fut appelé immédiatement, il n’eut que le temps d’administrer le baptême et l’extrême-onction au moribond, dont l’âme régénérée fut bientôt portée par les anges dans le séjour des bienheureux.



CONVERSION D’UN JEUNE MÉTHODISTE

Saint-Louis (États-Unis). — 1865.


Un jeune homme appartenant à la secte méthodiste arriva à l’hôpital, dans un état de faiblesse extrême. Dès que le médecin l’eut vu, il déclara qu’il n’avait plus que quelques jours à vivre. Par conséquent, le premier soin de la sœur fut de s’occuper de son âme. Elle apprit bientôt, en le questionnant, qu’il ne croyait nullement à l’efficacité, ni à la nécessité du baptême, et tout ce qu’elle put dire et faire pour l’engager à recevoir ce sacrement resta sans effet. Il ne voulait pas seulement en entendre parler, et répondait à tout : « Je crois en Jésus, cela suffit ; je suis sûr d’être sauvé. » La sœur redoublait de prières, car c’était son unique espoir, et le temps pressait. Un bon prêtre venait chaque jour voir le malade ; une fois qu’il était resté auprès de lui plus longtemps qu’à l’ordinaire, il dit à la sœur, en quittant la salle, qu’on n’obtiendrait jamais rien de ce jeune homme, à moins que Dieu ne fît un miracle en sa faveur, et qu’il fallait le lui demander avec instances. Le pauvre malade persistait, en effet, à refuser tout secours spirituel, mais il acceptait avec reconnaissance les soins qu’on lui prodiguait. Ses forces baissaient de jour en jour, et il voyait la mort s’approcher sans trouble ni inquiétude, une seule chose lui faisait de la peine, c’était la pensée de ne plus revoir sa mère, et de mourir éloigné d’elle. Se trouvant enfin à l’extrémité, il fit appeler un de ses camarades, et le pria de rester auprès de lui pendant ses derniers moments, afin de pouvoir tout raconter à sa pauvre mère ; tandis qu’il faisait cette recommandation, la sœur glissa une médaille miraculeuse sous son oreiller avec la confiance que Marie ne laisserait pas périr cette âme, cependant, le malade entrait en agonie. Deux sœurs veillèrent à son chevet jusqu’à minuit ; quand elles furent obligées de se retirer, elles laissèrent auprès de lui un infirmier et le jeune homme qui avait promis de ne le quitter qu’après qu’il aurait rendu le dernier soupir. Selon toute apparence, il n’avait plus alors que pour une demi-heure de vie. Aussi, quand la sœur vit l’infirmier venir à sa rencontre le lendemain matin, elle s’attendait à l’annonce de sa mort ; mais celui-ci lui criait « Venez, ma sœur, venez voir le ressuscité. » Il lui affirma que le malade, ainsi le croyait-il, avait rendu le dernier soupir à une heure ; que lui et son ami lui avaient rendu les derniers devoirs, l’avaient lavé, habillé, puisque, le jeune homme étant allé se coucher, il était resté seul auprès du corps. Il le veillait depuis quelque temps, lorsqu’il s’approcha du défunt pour lui bander la mâchoire ; pendant qu’il le faisait, il fut saisi de frayeur, en voyant le mort ouvrir les yeux. Sans rien écouter de plus, la sœur se rendit en toute hâte vers cet homme qu’elle trouva respirant encore. Faisant un effort pour parler, il dit : « Oh ! quel bonheur que vous soyez venue ! » La sœur l'exhorta à recevoir le baptême, en lui disant que c‘était la sainte Vierge qui avait obtenu la prolongation de sa vie. A cette exhortation, il répondit : « Je veux être baptisé. » Quand la sœur lui dit que le prêtre allait arriver : « Oh ! ce sera trop tard », dit-il ; alors les autres malades joignant leurs instances aux siennes, la sœur récita à haute voix les actes de foi, d’espérance et de charité, de contrition, etc., que le moribond s‘efforça de répéter, tenant ses mains jointes et les yeux élevés vers le ciel ; ensuite, elle le baptisa, et pendant que l’eau régénératrice coulait sur sa tête, des élans d’amour et d’actions de grâces s’échappaient de ses lèvres. Une demi-heure plus tard, il fermait les yeux pour ne plus les rouvrir ici-bas ; mais tout ce que l’infirmier avait raconté de sa première mort fut confirmé de la manière la plus positive par son ami protestant qui avait aidé à l’ensevelir.



CONVERSION DE M. FISH

Saint-Louis (États-Unis).


Un protestant, nommé Fish, fut apporté à l’hôpital, atteint d’une maladie de poitrine incurable déjà très-avancée. Il détestait sincèrement la religion catholique et ne recevait les services des sœurs qu'avec une répugnance extrême. Ses forces physiques diminuaient sensiblement, mais son esprit gardait toute son énergie et sa lucidité. Peu à peu, l’odeur infecte qui s’échappait de ses poumons gangrenés devint si insupportable, qu’il se vit abandonné de tout le monde ; les sœurs et M. Burke, missionnaire, avaient seuls le courage de l’approcher et de lui rendre leurs services. Toutefois, ni le prêtre, ni les sœurs ne pouvaient lui parler de religion. Ils se contentèrent de mettre une médaille miraculeuse sous ses oreillers, en invoquant avec grande confiance Celle qui daigne si souvent faire éclater sa puissance en faveur de ceux mêmes qui nient son pouvoir. Elle ne tarda pas à exaucer ces prières. Quelques jours après, comme le ministre protestant quittait la salle, après avoir fait sa distribution habituelle de brochures, le malade appela une sœur : « Ma sœur, lui dit-il, c’est fait, je suis converti. » « Bien, se dit la sœur intérieurement, notre bonne Mère a fait son œuvre. » Cela était vrai, car le malade demanda un prêtre, se fit instruire et reçut, après peu de jours, les sacrements de baptême et d’extrême-onction, ainsi que le saint viatique, avec des sentiments de piété qu’il serait difficile d’exprimer. Sa figure avait même changé d’expression, tant ses traits portaient l’empreinte de la joie sainte dont son cœur débordait. « Ah ! disait-il ensuite, je souffre beaucoup, mais j’ai la conviction que j’irai au ciel ; la vérité m’a donné la liberté. » Il expira dans ces heureuses dispositions, en promettant de prier au ciel pour tous ceux qui avaient été les instruments de son bonheur.



CONVERSION D’UN MALADE NON BAPTISÉ

Saint-Louis (États-Unis).


Un malade, apporté à l’hôpital dans un état désespéré, manifesta ouvertement sa haine profonde pour le catholicisme. Cependant, comme le danger devint sérieux, la sœur, profitant d’un moment où il paraissait un peu mieux disposé qu’à l’ordinaire, se hasarda à lui demander s’il avait été baptisé ; il répondit d’un ton très-dur que non, qu’il ne croyait guère au baptême et pas du tout au baptême catholique, que s’il guérissait, il pourrait peut-être recevoir le baptême par immersion, et devenir membre d’une église quelconque, mais jamais de l’Église catholique. « En tout cas, ajouta-t-il, ce n’est pas à cette heure que je vais me tourmenter de ces choses-là. » La pauvre sœur, n’ayant plus de ressource que dans la sainte Vierge et voyant que le jeune homme touchait à sa fin, glissa une médaille sous son oreiller. Le lendemain, la médaille fut ramassée par l’infirmier qui, pensant que la sœur l'avait laissée tomber, voulut la prendre pour la lui remettre ; mais le malade s’y opposa : la petite image lui plut, et il fallut, pour le contenter, que l’infirmier allât demander à la sœur s’il pouvait la garder, ce qui lui fut accordé, vers le soir, on vint dire à la sœur que le malade la demandait : « Ma sœur, lui dit-il, vous m’avez dit que je ne pourrais pas être sauvé sans le baptême, donc je veux être baptisé, car je veux être sauvé. » Remplie de joie à cette nouvelle, la sœur se mit de suite à l’instruire et à le préparer pour la cérémonie qui eut lieu le lendemain matin. Dans le courant de la journée, cette âme, devenue l’enfant de Dieu, alla reposer dans le sein de son Père céleste, pour le bénir à jamais de ses miséricordes.



GUÉRISON D’UNE JEUNE FILLE

Buffalo (États-Unis).


Une jeune fille protestante, d’une vingtaine d’années, vint à l’hôpital couverte, de la tête aux pieds, d’une gale dégoûtante que les médecins déclarèrent, incurable. La sœur, qui pansait ses plaies, lui dit une fois que la sainte Vierge avait le pouvoir de la guérir et que, si elle voulait porter sa médaille et lui demander la guérison, elle l’obtiendrait. La pauvre fille, sachant que les médecins jugeaient son mal sans remède, répondit brusquement : « Je ne crois pas à votre sainte Vierge et je ne veux pas de médaille. — Très-bien, dit la sœur, alors vous pouvez garder vos plaies. » Quelques jours après, elle demanda d‘elle-même une médaille, la mit à son cou, se fit instruire et baptiser, et, très-peu de temps après, elle quitta l’hôpital parfaitement guérie, au grand étonnement des médecins qui avaient tous été d’accord sur la nature irrémédiable de son mal.



CONVERSION D’UN PÉCHEUR

Hôpital de Gratz (Autriche).


Un artiste peintre dont la conduite laissait beaucoup à désirer, se trouvait à l’hôpital ; un matin, la sœur de service fut toute surprise qu’il lui exprimât le désir de se confesser. Elle laissa voir son étonnement ; mais il lui dit : « Ce matin, ma sœur, la porte de la chapelle était entr’ouverte et j’ai aperçu de mon lit la statue de la sainte Vierge (c’était celle de l’Immaculée Conception). Elle me parla fortement au cœur ; je n’ai plus de repos, il faut que je mette ordre à mes affaires ! » Il se confessa plusieurs fois, et répéta souvent : « Ah ! quelle vie j’ai menée et à quel point Marie est venue à mon aide ! » On lui demanda ce qu’il croyait avoir attiré sur lui le regard de Marie, et il répondit : « Je n’ai fait que considérer la statue sans réfléchir, et mon cœur s’est gonflé subitement en pensant à ma vie passée, je me suis senti glacé de frayeur, et en même temps Marie me remettait tout en mémoire et changeait entièrement mon cœur ! » Le repentir et la réparation y étaient entrés à la suite du regard miséricordieux et maternel de Marie Immaculée !



CONVERSION D’UN GREC SCHISMATIQUE

Hôpital de Gratz (Autriche).


Un jeune grec schismatique, atteint d’une maladie mortelle, fut amené à l’hôpital. Il déclarait vouloir mourir dans ses erreurs ; les sœurs, voyant sa persistance, chargèrent la sainte Vierge de ce pauvre moribond, et le lui consacrèrent en posant sous son oreiller une médaille, qui pour lui allait devenir miraculeuse. Un jour qu’un Père franciscain visitait les malades, le jeune homme pria la sœur de le lui conduire. Il s’entretint longtemps avec le Père, mais ne manifesta aucune intention de se faire catholique. Cependant le mal s’aggrava considérablement ; le malade, surpris par un vomissement de sang, réclama de nouveau le Père parce que, disait-il, il voulait embrasser la religion catholique. Le religieux fut surpris, car il n’avait nullement provoqué cette démarche du jeune schismatique ; mais la sainte Vierge avait travaillé sans lui. Le malade se confessa et fit son abjuration, il voulut même que le révérend Père fit connaître à haute voix aux autres malades que c’était de son libre choix qu’il entrait dans le sein de l’Église. On hésitait à lui donner le saint viatique à cause de ses vomissements, mais il insista si fortement pour recevoir la sainte communion, il en avait un si vif désir que le bon Dieu permit que les accidents devinssent moins fréquents, et qu’il pût faire à la fois sa première et sa dernière communion avec une ferveur et une consolation inexprimables. Interrogé au sujet de sa conversion, il répondit : « Depuis longtemps, je sentais que tout est néant ici-bas, et je cherchais ce qui est véritable et durable. » Pendant le délire de ses derniers moments, il parlait toujours d’une robe blanche. La grâce du baptême en avait revêtu son âme, et c’est Marie sans doute qui la lui avait procurée.



CONVERSION D’UN APOSTAT

Autriche. — 1866.


Dans une prison confiée aux soins des Filles de la Charité, se trouvait un jeune homme appartenant à une famille catholique et respectable dont il avait fait le déshonneur. Après quelque temps de séjour, il tomba malade ; son état exigea qu’il fût transporté à l’infirmerie, mais, fidèle à ses principes, il refusa absolument tout secours religieux ; s’il voyait passer l’un des aumôniers il détournait la tête ou se cachait sous ses couvertures. Toutes les sœurs prièrent la supérieure de tenter un dernier effort. Le malade accueillit assez poliment la supérieure ; mais pour se délivrer de ses instances, il lui dit qu’il était protestant et lui raconta comment il était arrivé à abjurer sa religion après avoir fait la connaissance de quelques mauvais sujets avec lesquels il avait commis grand nombre d’impiétés, et qui lui avaient conseillé de se faire protestant. La supérieure le questionna sur les remords qu’il avait dû éprouver ; mais il s'emporta et s’écria à haute voix : « Je suis protestant et je veux vivre et mourir en protestant. » La sœur comprit qu’il n’y avait rien à faire auprès de ce malheureux ; mais du fond de son cœur, elle le recommanda à Celle qui est le refuge des pécheurs, et le pria seulement de ne pas refuser la médaille qu’elle lui offrait, de la porter et de la baiser quelquefois. Il parut tout heureux de se tirer de l’entretien à si bon compte, et la sœur le quitta en mettant son espérance en Marie.
Le pauvre malade passa la nuit sans repos, la sainte Vierge remuait son âme, et le lendemain, de grand matin, il fit appeler la sœur et la pria de lui amener le prêtre pour faire entre ses mains une profession de foi solennelle qui réparât les scandales de son apostasie et de ses impiétés. Mais sa réputation était telle que l’aumônier de la prison ne put croire à la sincérité de ce désir ; il ne se décida à se rendre auprès du malade qu’après les pressantes sollicitations de la supérieure ; son émotion fut grande en voyant le changement que la grâce avait opéré ; et la componction avec laquelle le jeune homme fit l’aveu de ses fautes le toucha profondément. Le moribond fit ensuite publiquement l’abjuration de ses erreurs et mourut quelques instants après dans la grâce de Dieu, sous le regard protecteur et sauveur de Marie.