Extrait de "L'Esprit de l’Église dans le cours de l'année Chrétienne" :
On a placé un Trône pour la Mère du Roi, afin qu'elle soit assise à sa droite. (L. 2. des Rois. c. II)
I. Point. Ces paroles qui ont été écrites pour la Mère de Salomon, conviennent par application à la sainte Vierge dans le jour de son triomphe au Ciel. Rien n'approche de plus près l'Humanité sacrée de Jésus-Christ que la Mère sainte qui lui a donné la vie. Dieu seul au-dessus de sa tête, tout le reste sous ses pieds. Quand on a une Foi vive, une Foi instruite, et une conscience droite, on ne peut craindre d'excéder dans le respect ni dans la confiance envers l'auguste Mère de Dieu. Heureuse simplicité de nos Pères, qui, une fois persuadés que la Vierge tenait tout de ton Fils, ne balançaient pas après cela à l'appeler leur vie, leur espérance et leur consolation, Vita, dulcedo et spes nostra ! Quel honneur de notre part envers cette Vierge incomparable peut approcher de celui que Dieu même a daigné lui faire en la choisissant pour la Mère de son Fils, en la remplissant de grâces, et en la comblant aujourd'hui de gloire dans le Ciel ! J'ai bien plus à me reprocher, ô Vierge sainte ! en tout ce qui vous regarde l'oubli, la négligence, la tiédeur, je n'ose dire l'indifférence, car j'avoue que par rapport à vous ce terme me fait horreur, et je tire de cette horreur même un heureux présage et une espèce de consolation. Je vais reprendre pour vous tous les sentiments que je dois avoir, et recommencer à vous honorer, et à vous servir avec une fidélité toute nouvelle.
II. Point. Si le respect que nous devons à la Sainte Vierge doit se mesurer sur son mérite et sur sa grandeur, la confiance que nous devons avoir en elle doit être proportionnée à son pouvoir et à sa bonté. Pour le pouvoir, nous n'en doutons pas, sachant le rang qu'elle tient auprès de Dieu ; et pour la bonté, nous pouvons dire que jamais l'affection de la Mère la plus tendre n'a égale celle que la très sainte Vierge a pour nous. Il est vrai que cette affection est sage et réglée, mais notre confiance le doit être aussi ; et nous ne mériterions pas d'être exaucés, si nous voulions que la Vierge, qui est appelée le Siège de la Sagesse, Sedes Sapientie, eût pour nous un amour aveugle et sans règle. Ayons une conscience droite, désirons sincèrement d'aller au Ciel par les voies que Dieu a marquées pour nous y conduire, alors notre confiance ne saurait aller trop loin.
Pour rendre la dévotion et la piété envers la sainte Vierge, aussi solide qu'elle doit l'être, il faut joindre ensemble trois choses, le Fils avec la Mère ; l'intérieur avec l'extérieur ; l'obéissance avec la prière. Demandez hardiment à cette auguste Mère ; mais que ce soit pour faire tout ce que son Fils voudra, vous pouvez vous promettre de l'obtenir.
Ô Reine des Anges et des hommes ! réglez en moi jusqu'à la manière dont vous voulez que je vous serve et vous honore. Réglez tout le détail de ma vie, comme une Mère affectionnée règle les pas de son Enfant. Je suis le vôtre, et je veux tâcher de participer à vos vertus, à votre piété, à votre pureté, à votre humilité, à votre obéissance, à votre charité parfaite. J'irai par vous à Jésus-Christ, votre Fils, et par Jésus-Christ au Père des miséricordes, et à la source de toute consolation. Amen, amen.
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