Selon la multitude de mes douleurs, vos Consolations ont inondé mon âme.
I. Prélude. — M’enfermer en esprit dans la demeure solitaire où Marie s’était retirée après la sépulture de Jésus ; y voir ce divin Sauveur ressuscité, et Marie comblée de joie.
II. Prélude. — Cœur de Marie, dont les douleurs furent abondamment compensées par la joie que vous éprouvâtes en revoyant Jésus ressuscité, obtenez-moi la grâce de m'unir comme vous à ce divin Sauveur sur le Calvaire, afin de partager un jour son bonheur et sa gloire.
I. Point. — Les douleurs de Marie sur le Calvaire sont abondamment compensées par la joie qu'elle éprouve en voyant Jésus-Christ ressuscité.
L'amour de Marie pour son divin Fils avait été sur le Calvaire la cause de ses immenses douleurs ; maintenant il devient le principe de sa joie. Quel bonheur ! quelle jouissance pour le Cœur de Marie de voir Jésus, l'unique objet de sa tendresse, victorieux de la mort et de l'enfer ; de le voir environné des Anges qui applaudissent à son triomphe, escorté par les âmes justes qu'il a retirées des limbes, couronné d’une gloire que rien ne pourra lui ravir, établi dans un état permanent de béatitude qui le rend incapable de souffrir et de mourir une seconde fois ! C'est ainsi que ce divin Maître se plaît à la dédommager des souffrances qu'il lui avait causées : elle avait savouré toute l’amertume de son calice ; il l'enivre des torrents de délices dont il jouit lui-même. Si j'aime ce divin Sauveur, si je m'attache avec lui à la croix, un jour aussi je le verrai dans l'éclat de sa gloire, et son bonheur deviendra ma propre félicité.
II. Point. — Les douleurs de Marie n'ont duré qu'un temps, sa joie sera éternelle.
Une réflexion bien propre à m'enflammer d'un saint courage doit naturellement se présenter à ma pensée quand je médite sur la joie immense qu’éprouvèrent Jésus et Marie au jour de la résurrection de ce divin Sauveur. Les souffrances de l'un et de l’autre avaient surpassé tout ce que je puis concevoir ; mais elles n'avaient duré que trente-trois années, et, comme le dit l'auteur de l'Imitation, tout ce qui passe avec le temps est toujours bien court : maintenant Jésus-Christ a pris possession d’une vie nouvelle, d’une vie aussi pleine de gloire et de bonheur que la première l'avait été d'humiliations et de souffrances. Marie se réjouit déjà de son triomphe ; quelques années encore, et elle le partagera pleinement, et les pures délices dans lesquelles son âme sera plongée alors devront durer toute l'éternité...
Qu'est-ce que la vie la plus longue, fût-elle passée tout entière dans les contradictions et la douleur, en comparaison de ce bonheur immense et éternel préparé dans le ciel aux véritables amis de Jésus ? Les afflictions présentes sont, pour un cœur chrétien, la semence de la gloire future ; sa conformité en cette vie avec Jésus souffrant sera pour l’autre la mesure de son étroite union avec lui.
COLLOQUE avec la Sainte Vierge. — La féliciter du bonheur qu'elle goûte au moment où Jésus ressuscité se fit voir à elle, et de celui dont elle jouit maintenant dans le ciel. — La prier de m’obtenir la grâce de m'unir à Jésus souffrant, en acceptant pour son amour toutes les peines de la vie présente, gage assuré du bonheur de la vie future.
Résolutions. — Unir toutes mes peines aux souffrances de Jésus et de Marie.
Bouquet spirituel. — Celui qui sème dans les larmes recueillera dans la joie.
Prière. — Regina coeli, loetare, alleluia. Quia quem meruisti portare, alleluia. — Resurrexit sicut dixit, alleluia. — Ora pro nobis Deum, alleluia.
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