dimanche 15 septembre 2019

Méditation pour la Fête de Notre-Dame des Sept Douleurs





LES SEPT DOULEURS DE LA SAINTE VIERGE




Fille de Jérusalem, votre douleur est grande comme la mer.


I. Prélude. — Me représenter Marie, soit au temple où elle entend les prophéties de Siméon, soit sur le chemin de l'Égypte où elle fuit avec son divin Fils, soit à Jérusalem où elle le cherche durant trois jours, soit sur la route du Calvaire, soit au pied de la croix, soit lorsque le Corps sanglant de Jésus fut déposé entre ses bras, soit enfin lorsqu’il lui fallut s'en séparer et le voir enfermer dans le sépulcre.

II. Prélude. — Ô Mère d'amour et de douleur ! l'amour vous a donné la croix ; faites que la croix me donne l'amour.


1. Point.
Étendue et durée des douleurs de Marie.

L'Église offre aujourd'hui Marie à ma vénération et à mes hommages, sous le nom de Notre-Dame des sept douleurs. Ce titre me rappelle toutes les souffrances de ma divine Mère, souffrances qui commencèrent dès l'instant où elle consentit à devenir mère de Dieu, et durèrent jusqu'à la fin de sa vie. On a choisi, parmi les mystères douloureux auxquels Marie eut le plus de part, sept circonstances particulières qu'on nomme spécialement ses sept douleurs : mais ce nombre sept dans le langage de l'Écriture est un nombre complet ; il désigne un tout auquel il n'y a rien à ajouter, et c’est particulièrement en ce sens que Marie est appelée Notre-Dame des sept douleurs, c’est-à-dire de toutes les douleurs. À peine en effet eut-elle prononcé ce fiat qui assurait notre rédemption, que ses souffrances commencèrent. La passion de Jésus-Christ, qu'elle connaissait d'avance par les prophéties, était sans cesse présente à ses yeux. En prodiguant ses soins à cet adorable Enfant, en le nourrissant de son lait, en recevant ses tendres et innocentes caresses, elle songeait aux supplices qui lui étaient réservés ; et le glaive douloureux annoncé par le saint vieillard Siméon s'enfonçait de plus en plus dans son cœur. Enfin le moment fatal est venu ; Jésus monte sur le Calvaire ; Marie suit ses traces sanglantes, elle est témoin de son supplice, elle le voit expirer sous ses yeux. Les tourments de son cœur maternel finiront-ils avec ceux de son divin Fils ? Non : il faudra qu'après son ascension elle demeure sur la terre, et soit témoin des premières persécutions et des premières hérésies qui désolèrent l'Église de Dieu : c’est ainsi que toute sa vie ne fut qu’un tissu de douleurs et un composé d'amertumes. Ô ma Mère ! les hommages que vous attendez de moi aujourd'hui sont des hommages de compassion, d'amour et d'imitation ; obtenez-moi la grâce de vous les rendre de tout mon cœur.

II. Point.Dessein de Dieu dans les douleurs de Marie.

Pourquoi Marie fut-elle abreuvée de tant d'amertume durant tout le cours de sa vie ? Exempte de péché, distinguée entre toutes les créatures par des privilèges auxquels nulle autre, ni avant, ni après elle, n'a pu ni ne pourra prétendre, devait-elle être confondue avec les coupables enfants d’Adam et se nourrir comme eux du pain de la douleur ? Les plus importantes instructions sont renfermées dans cette conduite du Seigneur sur elle. Depuis que le Fils de Dieu a voulu devenir un homme de douleur, les souffrances sont devenues le chemin royal de la gloire et le plus précieux trésor des âmes éprises du divin amour. Personne ne devait être aussi saint que Marie, aussi élevé en grâce et en gloire, aussi conforme à Jésus-Christ, le chef et le modèle de tous les élus ; personne, par conséquent, ne devait avoir autant de part qu’elle aux souffrances et aux sacrifices de cet Homme Dieu. Jésus distribue les croix selon les desseins particuliers de sanctification qu'il a sur ses élus, et ceux qu'il aime le plus reçoivent de sa main les épreuves les plus pénibles. Lorsque ce divin Maître me donne quelque part à son calice, je dois donc l'accepter avec amour et actions de grâces comme un gage de sa tendresse et un puissant moyen de m’unir à son divin Cœur.


Colloque avec Marie désolée.
— La supplier de m'apprendre à aimer Jésus, à compatir à ses souffrances, à estimer les croix, et à porter avec amour toutes celles qu’il voudra m'imposer.

Résolutions. — Unir à la croix de Jésus et aux souffrances de Marie tout ce que j’aurai à supporter aujourd’hui.

Bouquet spirituel. — Ô Marie ! l‘amour vous a donné la croix : faites que la croix me donne l’amour.

Prière. — Ô la plus désolée de toutes les mères ! quel glaive terrible a pénétré votre âme ! Tous les coups de Jésus sont tombés sur vous, toutes ses douleurs vous ont abattue, toutes ses plaies vous ont déchirée ; mais surtout le dernier adieu qu'il vous adressa rouvrit toutes vos blessures, et quand vous lui vîtes rendre le dernier soupir, quelle force surnaturelle vint donc soutenir votre âme ? Ô Mère d‘amour et de douleur ! faites que j’aime et que je souffre à votre exemple. Reine des martyrs, donnez-moi part à votre martyre. L’amour vous a donné la croix, faites que la croix me donne l'amour ; et si pour aimer il faut souffrir et mourir, obtenez-moi la grâce d’aimer tout ce qui vient de Dieu, jusqu’à la souffrance et à la mort. Ainsi soit-il.



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