MÉDITATION
ASSOMPTION DE LA SAINTE VIERGE
La mort des Saints est précieuse devant le Seigneur.
I. PRÉLUDE. — Me représenter Marie au moment où, rendant sa belle âme à Dieu, elle parut s’endormir d'un sommeil paisible.
II. PRÉLUDE. — Vierge sainte, qui êtes notre refuge pendant la vie et notre espérance au moment de la mort, obtenez-moi une fin précieuse qui me mette en possession de la béatitude céleste.
I. POINT. — Combien la mort de Marie fut sainte et paisible.
Tout est doux, tout est conscient dans l'heureux trépas de Marie, à cette heure suprême où les plus saints tremblent en présence de celui qui juge les justices, et devant qui les cieux mêmes ne sont pas parfaitement purs ; elle jouit d'une profonde paix. Qui pourrait en effet troubler le calme de son âme ?... Immaculée dans sa conception, elle a traversé la vie sans contracter la souillure la plus légère ; jamais les dons qu'elle a reçus ne sont demeurés stériles en elle ; elle a accumulé mérites sur mérites ; tous ses jours sont pleins devant le Seigneur ; elle n’a point de jugement à subir, elle ne doit attendre que des récompenses : rien d’amer ne peut s'offrir à son cœur en cet instant qui va terminer sa course mortelle. Depuis longtemps la terre n’est pour elle qu'un lien d’exil, un séjour de captivité : Jésus, l’unique objet de son amour, l'a précédée dans la cité des saints ; elle va se réunir à lui pour ne s’en séparer jamais... Un jour comme ma divine Mère, je serai sur le point de paraître devant mon Dieu : si j'ai imité ses exemples autant qu'il est possible à ma faiblesse, si ma vie s'est écoulée dans l'innocence, si les vertus que le Cœur de Jésus avait droit d'attendre de moi ont éclaté dans ma conduite, si l’amour de cet adorable Maître a été l’unique aliment de mon cœur, la mort perdra pour moi toutes ses horreurs, et son approche me comblera de joie. Ô Marie ! préparez-moi vous-même une si précieuse fin en me conduisant sur vos traces dans les voies de la fidélité et de l’amour.
II. POINT. — Les ardeurs de l'amour divin causèrent seules la mort de Marie.
Mourir dans l'amour du Seigneur, c'est-à-dire, en possédant la grâce sanctifiante, est une fin bien désirable : c'est la fin de tous les justes, c’est celle que je puis sans doute espérer pour moi-même, mais que je dois aussi demander chaque jour avec une humble crainte : car elle est un pur don de la bonté divine, et personne ne peut la mériter. Mourir par amour, c’est-à-dire, sacrifier sa vie plutôt que de perdre la divine charité, est une fin plus précieuse encore ; c'est celle des martyrs : fin bienheureuse, qui fait monter leur âme d'un plein vol dans le sein de Dieu, et place sur nos autels la dépouille de leur mortalité. Mais mourir d’amour est une fin qui surpasse infiniment les deux premières, et ce fut celle de Marie. Les célestes ardeurs qui consumaient cette Vierge sainte lui faisaient éprouver un martyre indicible ; son Cœur ne pouvait plus en soutenir la vivacité ; enfin ce feu divin brisant par un effort véhément les liens qui la retenaient sur la terre, sa belle âme se détacha doucement de son corps et monta vers le ciel comme une flamme pure, comme un parfum de bois aromatique que le feu vient de consumer. Qui pourrait dire les délices ineffables dont cette âme très-sainte fut alors inondée !... On ne peut que se taire et admirer !... aucune langue mortelle ne peut parler d’une telle félicité, nul esprit ne peut la comprendre ; mais un cœur qui aime Marie peut en soupçonner la douceur, et se réjouir en silence de la béatitude de sa divine Mère.
COLLOQUE avec la Sainte Vierge. — La féliciter de son bienheureux trépas. — La supplier de m'obtenir du Cœur de son divin Fils la grâce d'une vie sainte et d'une mort précieuse. — Solliciter les mêmes dons pour ceux qui me sont chers.
RÉSOLUTIONS. — Servir Dieu avec autant de soin et de fidélité que si chacune de mes actions devait être la dernière de ma vie.
BOUQUET SPIRITUEL. — La mort des saints est précieuse devant le Seigneur.
PRIÈRE. — Ave Maria.
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