Extrait de "La Couronne de l'année chrétienne et méditations sur les principales et plus importantes vérités de l’Évangile de Jésus-Christ" :
Jésus voyant cette Veuve qui pleurait en fut touché de compassion, et lui dit ne pleurez plus. (En S. Luc, chap. 7)
1. Considérez que Notre-Seigneur fut ému de compassion, voyant cette Veuve affligée de la mort de son fils ; et cette compassion fut excitée en lui, non seulement par une tendresse de nature, mais encore plus par un mouvement d'une très-parfaite charité : pour vous enseigner par son exemple, que vous devez avoir le cœur tendre sur les misères de votre prochain, et compatir volontiers à ses afflictions et souffrances ; et cela par un motif de vraie charité, considérant votre prochain comme un autre vous-même, que vous devez cordialement aimer pour l'amour de Dieu.
Souvenez-vous de ce qu'a dit Jésus-Christ que bienheureux sont les miséricordieux, d'autant qu'ils obtiendront miséricorde.
2. Considérez que Notre-Seigneur ne se contenta pas d'avoir un simple sentiment de compassion envers cette veuve affligée, mais qu'il s'employa aussitôt pour la consoler et par paroles et par effets, lui disant avec grande douceur qu'elle essuyait ses larmes, et qu'elle cessât de pleurer, et en même temps lui rendant son fils en vie.
Voilà ce que doit produire en vous la compassion envers votre prochain : quand elle procède d'une vraie charité, elle vous doit porter à consoler et à soulager les personnes affligées en toutes les manières que vous le pourrez ; sois par de douces paroles, en les excitant d'avoir recours à Dieu, et d'espérer en sa bonté ; soit par de bons effets, en exerçant à leur endroit toutes sortes d'œuvres de charité, selon leurs besoins et selon votre pouvoir : souvenez-vous de ce qu'a dit le Prophète : Que bienheureux est celui qui comprend bien l'état du pauvre et de l'affligé ; d'autant que Dieu le consolera et délivrera dans le mauvais jour, c'est-à-dire au jour de sa mort.
3. Considérez que Notre-Seigneur se porta de lui-même à consoler et secourir cette veuve affligée sans attendre qu'elle l'en suppliât, ou que d'autres l'en priassent pour elle ; pour faire voir en cela le procédé ordinaire de sa miséricorde, laquelle se plait de prévenir par ses grâces toutes nos demandes et prières ; c'était aussi pour vous montrer que la parfaite charité n'attend pas qu'on la recherche, mais qu'aussitôt qu'elle connaît l'affliction et la souffrance du prochain, elle se porte avec affection à le secourir et à le consoler.
Voyez donc combien vous êtes redevable à la miséricorde infinie de Dieu, lequel vous a prévenu tant de fois par ses grâces, sans attendre que vous les lui demandassiez, et sachez que la plus digne reconnaissance que vous lui en puissiez rendre, c'est de faire le semblable autant que vous le pourrez pour l'amour de lui envers votre prochain.
Reportez-vous à Le Saint Curé d'Ars dans sa conversation : Charité de M. Vianney, De la Charité à l'égard du prochain : Du mérite et de l'excellence de cette vertu, Méditation pour le Jeudi suivant le quinzième Dimanche d'après la Pentecôte : Jésus s'approcha du cercueil, et le toucha, et aussitôt ceux qui le portaient s'arrêtèrent, Méditation pour le Mardi suivant le quinzième Dimanche d'après la Pentecôte : Il n'y a que la vertu qui n'est point mise en oubli, Méditation pour le Lundi suivant le quinzième Dimanche d'après la Pentecôte : Souvenez-vous qu’il faut mourir, La mort est ordinairement conforme à la vie : L'exemple de deux Curés, La précieuse mort de Saint Philippe Benizi, Exercice pour la bonne mort, Méditation sur le Jugement de Dieu, Méditation sur la pensée de la mort, Tu es poussière et tu retourneras en poussière, Méditation sur la crainte de la mort, Méditation pour le quinzième Dimanche d'après la Pentecôte : Voici que l'on portait à la sépulture le corps d'un défunt, Enseignement de l'Église sur le Purgatoire (Méditation pour le 31 octobre) et Méditation pour le quatorzième Dimanche d'après la Pentecôte : Choisissez aujourd'hui quel Maître vous voulez servir.