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mardi 9 mars 2021

Que de la pratique de la mortification dépend absolument notre avancement



La connaissance des vérités que nous venons de proposer, a fait dire aux Maîtres de la vie spirituelle, que de la mortification dépendait notre avancement et notre perfection. Vous ne ferez de progrès, dit Saint Jérôme, qu'autant que vous vous ferez de violence. Voulez-vous savoir quel progrès vous avez fait dans la vertu ? Examinez ce que vous avez fait pour vous mortifier : quelle victoire vous avez remportée sur vos passions, dans quelle disposition vous êtes à l'égard de l'humilité et de la patience ; si vous êtes entièrement détaché des choses de la terre ; si les affections de la chair et du sang sont bien mortes en vous ; c'est par-là, et non par les consolations et les douceurs de l'oraison, que vous pourrez juger du progrès que vous avez fait dans la vertu. Saint Ignace était de ce sentiment ; il faisait plus de cas de la mortification que de l'oraison ; et c'était par la mortification qu'il jugeait de l'avancement de ceux dont il avait la conduite. Saint François de Borgia en portait le même jugement ; et lorsqu'on lui parlait de quelqu'un comme d'un Saint : Il le sera en effet, répondait-il, s'il est véritablement mortifié.
Il est vrai que la perfection du Chrétien ne consiste pas essentiellement dans la mortification, mais dans l'amour de Dieu, et que l'homme n'est parfait qu'autant qu'il est uni à Dieu par le lien de cet amour : mais si, par le moyen de la mortification, nous parvenons à nous détacher de l'amour des plaisirs sensuels, l'amour du Créateur prédominera en nous ; ce sera là notre pente, et alors notre cœur s'élèvera à Dieu avec plus d'activité et de vitesse que la pierre ne tombe vers son centre. « Vous nous avez faits pour vous, ô mon Dieu, et notre cœur ne saurait trouver de repos qu'en vous ! » Voilà pourquoi les Saints disent que la mortification est la mesure de l'avancement et de la perfection du Chrétien : car celui qui sera extrêmement mortifié, sera aussi également touché de l'amour de Dieu, et sera par conséquent très parfait : d'où il s'ensuit, conclut Saint Augustin, que nous ne pouvons avancer dans la perfection et dans l'amour de Dieu, qu'à proportion que nous avancerons dans la mortification. « La diminution de la concupiscence, dit-il encore, est l'augmentation de la charité ; et la souveraine perfection est d'avoir entièrement éteint la concupiscence. »

(Abrégé de la pratique de la perfection chrétienne)


Reportez-vous à De deux sortes de Mortifications, De la nécessité de la Mortification : En quoi elle consiste, De l'union étroite qui doit être entre la Mortification et l'Oraison, De la violence qu'il faut se faire à soi-même, De la haine de soi-même, et de l'Esprit de Mortification qui en est inséparable, Un des plus grands châtiments que Dieu puisse exercer contre l'homme, c'est de l'abandonner à ses passions, et aux désirs déréglés de son cœur, De la Mortification, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De la nourriture du corps, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Méditation sur le combat de la chair contre l'esprit, Moyens pour persévérer dans la sobriété et dans l'abstinence, De l'anéantissement, Méditation sur le Carême : Jésus ayant jeûné quarante jours et quarante nuits, il eut faim ensuite, Instruction sur le Carême, Méditation sur le véritable jeûne, Méditation sur la Loi du jeûne, Catéchisme spirituel de la Perfection Chrétienne, par le R.P. Jean-Joseph Surin, Prière pour demander la victoire sur ses passions, De l'activité naturelle, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, et Sur la vaine curiosité.