vendredi 25 janvier 2019

De la Mortification, par le R.-P. Jean-Joseph Surin



Extrait du Catéchisme spirituel de la Perfection Chrétienne, Tome I, par le R.P. Jean-Joseph Surin :




De la Mortification



Qu'est-ce que la Mortification ?

C'est une sainte habitude qui fortifie l'homme, et qui, avec le secours de la grâce, lui fait prendre assez d'empire sur lui-même, pour dompter ses inclinations, et pour réprimer tous ses mouvements déréglés ; soit extérieurs, soit intérieurs.

Quelles sont les fonctions principales de la Mortification ?

Il y en a deux ; maltraiter le corps, et assujettir les sens ; et alors elle s'appelle mortification extérieure ; combattre les passions, et régler l'usage des facultés de notre âme ; et alors on la nomme Mortification intérieure.


De la Mortification extérieure



En quoi consiste la Mortification du corps ?

À mener une vie austère.

Combien de choses contribuent à cette austérité ?

Trois ; macérer le corps, en lui retranchant ce qui le flatte, par le moyen des jeûnes, des veilles, etc. L'affliger par les haires, les cilices, les disciplines, le dompter par les fatigues, le travail des mains, les pèlerinages.

Quelle règle faut-il garder dans l'usage de ces austérités ?

C'est de les pratiquer avec une telle discrétion qu'on ne ruine point ses forces ; ce qui serait un obstacle à un plus grand bien, en nous mettant hors d'état de nous acquitter de nos devoirs.

Quels bons effets en particulier produit l'usage de la discipline ?

Les personnes ferventes éprouvent tous les jours que cet usage contribue, beaucoup à la ferveur, et qu'il tient le corps dans la dépendance ; de sorte qu'il est toujours prêt à obéir à l'esprit.

Quel avantage tire-t-on du travail des mains, et des autres fatigues de cette nature, qui servent à mater la chair ?

Ces sortes d'austérités ont été fort en usage parmi les anciens religieux ; ils étaient persuadés qu'en domptant ainsi leur corps, et en diminuant ses forces, ils lui ôtaient le pouvoir de se révolter contre l'esprit, et de le porter au mal.

Quels sont les principaux fruits d'une vie austère ?

Il y en a plusieurs ; mais sur tout ces trois. 1. Elle soumet le corps, en le tenant dans la dépendance où il doit être. 2. Elle contribue à humilier l'esprit, et facilite par-là la victoire, de tous les vices qui sont entretenus et fomentés par l'orgueil. 3. Elle gagne le cœur de Dieu, et en obtient aisé ment ce qu'elle demande.

L'austérité de la vie est-elle nécessaire à la sainteté ?

Tous les Saints l'ont constamment pratiquée, et ils l'ont portée loin : tous ceux qui se convertissent sincèrement à Dieu, gardent la même conduite ; et c'est-là ordinairement le premier attrait que la grâce leur donne.

Comment est-ce que la mortification assujettit les sens ?

En les empêchant de se satisfaire, de chercher les objets qui les flattent, et de s'attacher aux plaisirs que ces objets leur procurent. La règle générale qu'il faut observer à l'égard de tout ce qui plaît aux sens, est d'en user comme on use des remèdes : c'est dans cette disposition que les personnes mortifiées prennent quelque petite récréation, le jugeant nécessaire pour soulager le corps, et pour donner quelque relâche à l'esprit.

Combien y a-t-il de degrés dans la mortification des sens ?

On en distingue trois. Le 1. est de s'éloigner de tout ce qui peut servir d'amorce, ou d'occasion au péché. Le 2. de renoncer à tout ce qui plaît, et de pousser la fuite du plaisir jusqu'à la haine. Le 3. de rechercher les choses désagréables, dans le dessein de participer à la Croix.de Jésus-Christ.

Comment peut-on se vaincre soi-même dans l'usage de la vue ?

En se privant de voir les beautés de sa campagne, les jeux, les divertissements, les fêtes publiques, et généralement tout ce qu'on appelle beau, agréable, et qui ne sert qu'à contenter la curiosité.

Comment peut-on mortifier l'ouïe ?

En résistant au penchant naturel qu'on a pour les nouvelles, les bruits qui courent, les contes agréables, et en s'interdisant le plaisir de l'harmonie, des concerts, et de tout ce qui
flatte les oreilles ; à moins que ces choses ne contribuent à élever l'esprit à Dieu.

En quoi consiste la mortification touchant l'odorat ?

À se priver du plaisir que donnent les odeurs agréables des rieurs et des parfums, si ce n'est lorsque la piété les emploie au service de Dieu, et au culte des Autels.

Quelle est la règle qu'on doit observer à l'égard du goût ?

C'est de retrancher tout ce qui sent la délicatesse, ou qui peut l'entretenir ; de ne pas consulter son goût dans le choix de la nourriture, et d'en, venir à ce point d'indifférence qu'on ne fasse plus d'attention à !a qualité des mets, et qu'il n'y en ait aucun dont on ne soit prêt à se passer, hormis les cas de nécessité ; d'imiter la conduite de quelques personnes ferventes, qui sentant l'appétit se réveiller, l'amortissent, en mêlant avec les aliments quelque suc désagréable. Par ce moyen on dompte le goût, et on remporte une victoire qui est des plus importantes.

Quelle pratique de mortification donnez-vous pour ce qui regarde le toucher ?

Outre les austérités dont nous avons parlé, ne souffrir aucune sorte de délicatesse dans les habits, le linge, le manger, et généralement dans l'usage de tout ce qui concerne le corps.


De la Mortification intérieure



En quoi faites-vous consister la mortification intérieure ?

À refréner les passions de l'appétit sensitif, à réprimer l'activité naturelle, et à retrancher tout ce qu'il peut y avoir de déréglé ou de superflu dans l'usage des facultés de l'âme.


De la mortification des passions



Quelles sont les passions que nous devons mortifier ?

Il y en a quatre principales qui engendrent toutes les autres ; le désir, la joie, la colère, et l'aversion naturelle qui nous porte à fuir tous les objets qui nous déplaisent. De la victoire de ces passions dépend notre tranquillité, et notre avancement dans la vertu.

Comment mortifie-t-on le désir ?

Le premier soin d'une âme qui veut arriver à la perfection, doit être de réprimer les mouvements impétueux qui la portent vers les objets agréables. Ce sont ces mouvements que nous appelons désirs : lorsqu'ils ont pour objet des choses mauvaises ou indifférentes, il faut absolument les étouffer ; et lors même qu'ils vont au bien, il est nécessaire de les modérer, pour bannir l'empressement qui gêne la liberté du cœur.

Comment réprime-t-on la joie ?

En retranchant le ris immodéré, le trop grand épanouissement du cœur, et la raillerie, si contraire à l'esprit de componction, sans lequel on n'avance point dans le chemin de la vertu, et qu'on doit toujours conserver soigneusement, quelque favorisé qu'on soit de Dieu.

Comment faut-il combattre la colère ?

En suivant fidèlement ces trois règles. La première, est d'être sur ses gardes pour résister généreusement au chagrin et à l'impatience, dès qu'on les sent naître dans le cœur, et de ne leur jamais permettre d'éclater en parole, ou en quelque mouvement déréglé. La deuxième, de céder en tout aux autres plutôt que de contester avec eux ; et lorsque la gloire de Dieu demande qu'on soutienne un sentiment contraire, de s'observer si bien soi-même , qu'on agisse sans émotion, et sans que la paix du cœur soit altérée. La troisième, de rendre le bien pour le mal, et de ne se venger des injures qu'on reçoit, que par beaucoup de douceur.

Comment vaincre l'aversion naturelle qu'on a pour les objets qui déplaisent ?

Par une résolution constante de tenir ferme contre ces objets désagréables, et d'affronter pour ainsi dire la difficulté. Ceux qui dans ces occasions se laissent vaincre par leur répugnance, en deviennent bientôt esclaves, et ne font jamais grand progrès dans la vertu. Il est donc important de s'entretenir dans une généreuse disposition à ne point céder dans ces rencontres, et de se prémunir contre le respect humain, et L'amour-propre qui conseillent de fuir lorsqu'il s'agit de résister vigoureusement pour remporter la victoire.


Le soin de réprimer l'activité naturelle



À quoi oblige ce second devoir de la mortification intérieure ?

À arrêter les saillies de l'humeur, et cette impétuosité naturelle qui nous porte à agir avec précipitation.

Quelle nécessité voyez-vous à réprimer cette activité ?

C'est qu'elle est elle seule un grand obstacle aux desseins et aux progrès de la grâce, même dans les gens de bien qui ont travaillé longtemps à mortifier leurs passions.

Comment cette activité met-elle obstacle à la grâce ?

En deux manières. La première, en ce qu'elle prévient les mouvements de la grâce, et l'empêche par-là d'opérer selon toute l'étendue des desseins de Dieu. La deuxième, en ce qu'elle remplit le cœur d'une ardeur précipitée fort contraire à la manière d'agir de l'Esprit de Dieu.

N'y a-t-il point de moyen pour amortir cette activité ?

Il y en a deux. Le premier, est un dessein formé, et souvent renouvelé, d'étouffer promptement dans le cœur tout mouvement qui cause tant soit peu de trouble. Le second, est l'application constante à l'oraison : c'est de ce saint exercice que nous tirons notre principale force pour arrêter nos passions, et pour combattre tout ce qui s'oppose à notre paix intérieure.

Voilà bien des obstacles à la perfection : n'avez-vous point d'avis particuliers à donner à ceux qui désirent sincèrement de les vaincre ?

En voici quelques-uns qui sont autant de saintes résolutions que les personnes ferventes peuvent adopter, pour y conformer leur conduite.

1. Persuadé que je puis me tromper, et que je me trompe en effet souvent, je ne ferai nulle difficulté de quitter mon sentiment, pour prendre celui d'autrui, toutes les fois qui ne s'agira que de choses indifférentes et de peu de conséquence, et que je pourrai le faire sans que Dieu soit offensé.
2. S’il se présente à mon esprit quelque pensée de présomption, j'aurai aussitôt recours à d'autres pensées qui l'humilient.
3. J'obéirai sans réplique aux ordres des Supérieurs, et je ne m'excuserai que dans le cas de nécessité.
4. J'accorderai de bonne grâce tout ce que je puis accorder ; et lorsque je serai obligé de refuser, je tâcherai de faire agréer mon refus par des paroles obligeantes.
5. Lorsque sur le point d'entreprendre quelque chose, je m'apercevrai que je suis poussé par une ardeur un peu trop vive ; s'il y a lieu de différer, j'attendrai, pour commencer, que cette ardeur soit ralentie.
6. Non seulement je réprimerai la colère dès que je la sentirai naître dans mon cœur ; Mais je ne dirai mot, quelque fondé que je sois à me plaindre.
7. Lorsqu'on me fera quelque demande, je me recueillerai un instant avant que de répondre, pour éviter les inconvénients d'une réponse précipitée, qui est l'effet du premier mouvement.
8. Je m'étudierai à avoir pour tout le monde des manières honnêtes, douces et prévenantes.
9. Je ne m’emporterai jamais, quelque sujet qu'on m'en donne ; et si je suis quelquefois obligé de faire éclater mon zèle, je ferai en sorte que la modération assaisonne toutes mes paroles.
10. Je ne parlerai jamais de moi que je ne le juge nécessaire, et alors je le ferai en des termes qui marquent de la modestie et de l'humilité.
11. J'aurai une soumission entière pour ceux qui ont autorité sur moi, et je ne manquerai jamais de les consulter sur toutes les choses qui doivent leur être communiquées.
12. En prenant mes repas, je veillerai sur moi pour ne rien accorder à la sensualité ; et si je m'aperçois de quelque empressement, je le modérerai, en cessant de manger pendant quelques moments. .
13. Avant que de parler, je ferai réflexion à ce que je dois dire, et je me condamnerai au silence, plutôt que de rien hasarder qui puisse être contre la prudence.
14. Je serai sur mes gardes pour détourner toute pensée peu favorable au prochain, afin qu'il ne m'arrive jamais d'interpréter en mal les actions des autres.
15. Dans les occasions de souffrir et me vaincre moi-même, j'élèverai mon cœur à Dieu avec confiance, je prendrai un soin particulier de cacher la violence que je me ferai, et de ne laisser échapper aucun signe d'impatience.


Le soin de régler l'usage des facultés de l'âme



En quoi consiste ce soin, qui est le troisième devoir que nous impose la mortification intérieure ?

Il consiste à ne rien souffrir de déréglé ni d'inutile dans la mémoire, dans l'entendement, et dans la volonté.

Qu'est-ce que de remédier aux égarements de la mémoire ?

C'est empêcher qu'elle ne conserve les images des choses passagères et inutiles ; c'est lui ôter la liberté qu'elle se donne de courir après toutes sortes d'objets, afin qu'elle ne s'occupe que de ce qui est du devoir et de ce qui contribue à la sainteté.

Comment peut-on en venir là ?

Par le soin constant de marcher en la présence de Dieu, de tourner son application à ce qui est saint et utile, d'entretenir dans son âme un doux souvenir de Jésus-Christ, et des mystères différents de sa vie. C'est ainsi qu'on efface peu à peu delà mémoire les impressions des objets terrestres et profanes dont elle avait coutume de se repaître.

Qu'y a-t-il à corriger dans l'entendement ?

Trois défauts en particulier qui naissent tous trois de l'attache qu'on a à son sens. Le premier est l'opiniâtreté qui paraît surtout dans la diversité des opinions, et qui nous porte à contrarier le sentiment d'autrui ; on combat ce vice pour l'amour de la paix, qui est ennemi des différends et des disputes, et par une ferme résolution de soumettre son jugement plutôt que d'entrer en contestation. Le second est la présomption qui fait mépriser le sentiment des autres, pour ne se conduire que par son goût et par ses propres lumières ; c'est par l'obéissance aveugle, et par un entier renoncement à son propre sens qu'on vient à bout de ce vice. Le troisième est en fait de doctrine, et c'est la trop grande confiance qu'on a en son esprit. De cette source naissent les hérésies et les divisions dans la foi et le remède à un si grand mal est dans l'humilité chrétienne, et dans une parfaite soumission à l'Église et aux Pasteurs qui la gouvernent.

Que faut-il faire lorsque ce que le Supérieur nous propose nous paraît moins parfait que ce que nous voudrions faire de notre choix ?

Il faut se renoncer soi-même en abandonnant ses propres lumières, pour suivre celles du Supérieur.

Sont-ce là tous les vices de l'esprit ?

Il y en a encore trois auxquels il est sujet, et qu'il est important de combattre : l'orgueil qui le porte à s'élever, la vanité, et la curiosité.

Comment faut-il combattre ces vices ?

On rabat l'orgueil par la simplicité qui est ennemie de toute fausse élévation. Ceci est particulièrement nécessaire dans les voies de la sainteté, où il est dangereux de donner l'essor à son esprit ; il faut que ce soit l'Esprit de Dieu qui nous élève ; de nous-mêmes, nous devons être portés à préférer la voie commune à tout ce qui est extraordinaire. On oppose à la vanité la connaissance de soi-même et de son néant. Ce vice est très-subtile ; il n'est pas jusqu'aux ministères les plus sacrés où il ne se glisse. On ne voit rien de mauvais dans la recherche exacte des ornements de l'éloquence, et cependant elle n'est quelquefois dans son principe qu'une vanité secrète d'un esprit plein de lui-même, qui s'applaudit dans ses productions. Le troisième défaut est la curiosité, qui s'informe de tout, qui veut tout savoir, tout pénétrer, tout comprendre. On la mortifie en réprimant l'avidité d'apprendre, qui est toujours accompagnée du désir de se satisfaire soi-même.

Qu'y a-t-il à réformer dans la volonté ?

Elle a trois fortes inclinations auxquelles il faut renoncer ; l'amour de la liberté, le désir de la gloire, et l'attache aux biens temporels.

Qu'est-ce que renoncer à sa liberté ?

C'est la soumettre à une volonté étrangère ; ce qui se fait en deux manières. La première, par l'obéissance qu'on rend à un Supérieur. La seconde, lorsque par une condescendance chrétienne on se gène soi-même pour s'accommoder à ce que les autres veulent.

Comment mortifie-t-on le désir de la gloire ?

Par la fuite des louanges et des applaudissements, par l'amour du mépris et de l'humiliation qu'il faut embrasser généreusement, et même chercher, quand on le peut sans rien faire contre la prudence chrétienne.

Quels sont les biens temporels auxquels on s'attache ?

Il y en a de trois sortes ; les biens visibles qu'on appelle richesses, les occupations dans lesquelles on trouve de l'agrément, et les personnes qu'on aime.

Comment peut-on se défaire de l'attache aux biens visibles ?

Ces biens sont, par exemple, l'argent, les maisons, les domaines, les meubles précieux, etc. On se détache de ces biens lorsqu'on les abandonne pour l'amour de Jésus-Christ, lorsque sans les abandonner réellement on en use avec modération, lorsqu'on en fait part aux Pauvres par l'aumône, lorsqu'on a soin de conserver son cœur dans une indifférence et dans un noble dégagement, de telle sorte qu'on soit prêt à tout quitter et à tout perdre sans aucun regret.

Quelles sont les occupations auxquelles on s'attache, et quelle est la pratique de la mortification à cet égard ?

L'emploi, la charge, l'office, le ministère et les fonctions auxquelles ils engagent, le maniement des affaires, le soin du commerce, l'étude ,les travaux apostoliques, toutes ces occupations, quelque utiles, quelque nécessaires, quelque saintes qu'elles puissent être, quand on s'y plaît et qu'on s'y affectionne jusqu'à s'y attacher, captivent le cœur et sont un obstacle à la perfection. La mortification intérieure, en réprimant la vivacité et l'empressement naturel, fait qu'on ne se livre point à ces occupations, et qu'on y donne ses soins sans y mettre son cœur.

Quelle est la troisième espèce des biens auxquels la volonté s'attache ?

Ce sont les personnes, comme les païens et tous ceux que nous aimons, parce qu'ils sont de même humeur que nous, de même pays, ou pour quelqu'autre rapport qu'ils ont avec nous. Ces amitiés nuisent beaucoup à la perfection, parce qu'elles embarrassent et qu'elles captivent le cœur. C'est ici qu'il faut mettre en pratique le conseil de Notre Seigneur : Qui aime son père ou sa mère plus que moi, n'est pas digne de moi. C'est-à-dire, qu'il faut avoir recours à un saint éloignement, et sans manquer aux devoirs de la charité et aux règles de la bienséance, ne rien accorder au sentiment naturel, et se comporter à l'égard de ces personnes, comme si elles nous étaient indifférentes, jusqu'à ce qu'on ait surmonté l'inclination naturelle et qu'on ne les aime que pour Dieu.

N'y a-t-il point d'autre attache dont il faille se défaire ?

Il y en a encore une ; c'est celle qu'on a pour les choses spirituelles. C'est à quoi doivent prendre garde les personnes qui pratiquent la vertu ; il ne leur est pas permis de compter sur leurs exercices de piété, ni sur les goûts et les consolations sensibles, ni sur les lumières et les faveurs qu'elles reçoivent de Dieu, ni sur la douceur de leur contemplation. Ces avantages spirituels, quand on les aime jusqu'à y mettre son repos, servent à nourrir l' amour-propre, et empêchent le parfait dégagement du cœur.

Quel est le fruit de la mortification ?

C'est la paix et la tranquillité qu'on ne peut obtenir que par l'entière victoire de soi-même, qui est le second moyen nécessaire pour arriver à la perfection chrétienne.

Quel ordre faut-il garder dans la pratique à la perfection ?

II faut commencer par se purifier de ses péchés en combattant ses vices et ses défauts ; c'est ce qui s'appelle vie purgative. On doit ensuite s'animer à la pratique des vertus qui enrichissent l'âme et qui l'embellissent ; c'est ce qu'on nomme vie illuminative. Enfin on s'attache à Dieu par amour, et alors on est parvenu à la vie unitive.




Reportez-vous à De l'union étroite qui doit être entre la Mortification et l'Oraison, De la nécessité de la Mortification : En quoi elle consiste, De la violence qu'il faut se faire à soi-même, De l'activité naturelle, par le R.-P. Jean-Joseph SurinSur la vaine curiositéDe l'étude des Lettres, par le R.-P. Jean-Joseph SurinAvis important pour ceux qui ont des peines d'esprit, par le R.-P. Jean-Joseph SurinDes Vertus, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De l'amour du Père Surin pour l'humilité, dans l'union avec Notre-Seigneur Jésus-Christ, De l'amour étonnant du Père Surin pour l'abjection, dans l'union avec Notre-Seigneur Jésus-Christ, De la vie parfaite, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De l'amour admirable du Père Surin pour les souffrances, dans l'union avec Notre-Seigneur Jésus-Christ, De la réformation de la mémoire, par Le R.-P. Jean-Joseph Surin, De l'imagination de l'homme, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De la réformation de l'entendement, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De la réformation de la colère, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De la vie Purgative, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Catéchisme spirituel de la Perfection Chrétienne, par le R.P. Jean-Joseph Surin (1), Catéchisme spirituel de la Perfection Chrétienne, par le R.P. Jean-Joseph Surin (2), De la vie intérieure, et de la familiarité avec Jésus-Christ, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De l'Oraison et de la Contemplation, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, En quoi consiste la perfection chrétienne : pour l'acquérir il faut combattre, et pour sortir victorieux de ce combat, quatre choses sont nécessaires, De la sècheresse dans l'oraison, Du devoir des Veuves, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Ce qu'est l'oraison mentale, par le R.P. D. Laurent Scupoli, Clerc Régulier Théatin, Méditation sur la nécessité des progrès dans la vertu, De la Réduction des Hérétiques, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De la réformation de l'Amour, de la Haine, du Désir et de l'Aversion, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De quelques moyens de bien faire l'oraison mentale, Degrés des vertus qu'on se propose d'acquérir, Combien sont mal fondées les plaintes de ceux qui se disent incapables de méditer, Pour bien faire l'oraison et pour en tirer le fruit qu'on a lieu d'en attendre, Pour la direction et la progression spirituelles : Quel chrétien êtes-vous ?, Le souvenir de nos péchés est un moyen propre pour nous aider à supporter avec résignation, toutes les afflictions que Dieu nous envoie, Avis pour la lecture spirituelle, Confiance en la divine Providence, Secret de paix et de bonheur, par le Père Jean-Baptiste Saint-Jure, Histoire de la possession des Ursulines de Loudun, et des peines du Père Surin (1/4), Histoire de la possession des Ursulines de Loudun, et des peines du Père Surin (2/4), Histoire de la possession des Ursulines de Loudun, et des peines du Père Surin (3/4), Histoire de la possession des Ursulines de Loudun, et des peines du Père Surin (4/4), et Sœur Benigna, petite secrétaire de l'amour de Dieu : Décalogue de la plus haute perfection (5/9).