Extrait de "Esprit du Curé d'Ars, M. Vianney dans ses catéchismes, ses homélies et sa conversation" (1864) :
Pour donner une idée de ce que fut en M. Vianney l'amour de Notre-Seigneur, il faudrait dépeindre ce qui peut se concentrer dans une âme humaine, aidée par la grâce, de plus ardent, de plus énergique, de plus doux, de plus fort et de plus généreux. Toutes les facultés de son âme, toutes les lumières de sa raison, toutes les ressources de sa volonté étaient au service de ce sentiment suprême. L'union dont parle saint Jean Chrysostome était commencée en lui. Jésus-Christ seul était tout dans ses pensées, dans ses affections, dans ses désirs. Sans le Sauveur, la société des esprits bienheureux n'aurait pu lui plaire. Jésus-Christ était sa vie, son ciel, son présent, son avenir, et l'adorable Eucharistie le seul étanchement possible à la soif qui le consumait. Il ne pouvait cesser de penser à Jésus-Christ, de parler de Jésus-Christ. Alors ce n'étaient pas des paroles, c'étaient des flammes qui sortaient de son cœur et de sa bouche. Il y avait dans la manière dont il prononçait l'adorable nom de Jésus et dont il disait : NOTRE-SEIGNEUR ! un accent dont il était impossible de n'être pas frappé. Il semblait que son cœur se répandît sur ses lèvres.
Ce que M. Vianney avait le mieux retenu de ses lectures, ce qui revenait le plus souvent dans ses discours, c'étaient les paroles enflammées par lesquelles l'amour des saints envers le divin Maître s'est le plus vivement exprimé ; il aimait à citer ce mot de Notre-Seigneur à sainte Thérèse : « J'attends le jour du jugement pour faire voir aux hommes combien tu m'as aimé. » Et cet autre : « Quand les hommes ne voudront plus de moi, je viendrai me cacher dans ton cœur. » Il ne les citait jamais sans être interrompu par ses larmes.
Il rappelait aussi ces paroles de sainte Catherine de Sienne, s'écriant au milieu de l'ardeur qu'elle ressentait : « Ô mon très-cher Seigneur ! si j'avais été la pierre et la terre où fut plantée votre croix, quelle grâce et quelle consolation j'aurais eues de recevoir le sang qui coulait de vos blessures ! » Il racontait, en s'attendrissant beaucoup, que sainte Colette disait à Notre-Seigneur : « Mon doux Maître, je voudrais bien vous aimer, mais mon cœur est trop petit. » Aussitôt elle vit descendre un grand cœur tout enflammé, et en même temps elle entendit une voix qui lui dit : « Aime-moi maintenant tant que tu voudras. » Et son cœur fut inondé d'amour.
« Ô Jésus ! s'écriait-il souvent, les yeux remplis de larmes, vous connaître, c'est vous aimer !... Si nous savions comme Notre-Seigneur nous aime, nous mourrions de plaisir ! Je ne crois pas qu'il y ait des cœurs assez durs pour ne pas aimer en se voyant tant aimés... C'est si beau la charité ! c'est un écoulement du cœur de Jésus, qui est tout amour... Le seul bonheur que nous ayons sur la terre, c'est d'aimer Dieu et de savoir que Dieu nous aime... »
Il disait encore avec tristesse :
« Je pense quelquefois qu'il y aura peu de bonnes œuvres de récompensées, parce qu'au lieu de les faire par amour pour Dieu, nous les faisons par habitude, par routine, par amour de nous-mêmes... QUE C'EST DOMMAGE !
Tout sous les yeux de Dieu, tout avec Dieu, tout pour plaire à Dieu... Oh ! que c'est beau ! Allons, mon âme ! tu vas converser avec le bon Dieu, travailler avec lui, marcher avec lui, combattre et souffrir avec lui. Tu travailleras, mais il bénira ton travail ; tu marcheras, mais il bénira ton travail ; tu marcheras, mais il bénira tes pas ; tu souffriras, mais il bénira tes larmes. Qu'il est grand, qu'il est noble, qu'il est consolant de tout faire en la compagnie et sous les yeux du bon Dieu ! De penser qu'il voit tout, qu'il compte tout. Disons donc chaque matin : “Tout pour vous plaire, ô mon Dieu ! toutes mes actions avec vous !...” Que la pensée de la sainte présence de Dieu est douce et consolante !... Jamais on ne se lasse, les heures coulent comme des minutes... Enfin c'est un avant-goût du ciel.
Pauvres pécheurs ! quand je pense qu'il y en a qui mourront sans avoir goûté seulement pendant une heure le bonheur d'aimer Dieu !... Quand nous nous lasserons de nos exercices de piété et que la conversation avec Dieu nous ennuiera, allons à la porte de l'enfer, voyons ces pauvres damnés qui ne peuvent plus aimer le bon Dieu.
Si l'on pouvait se damner sans faire souffrir Notre-Seigneur, passe encore ! Mais on ne le peut pas.
Un chrétien qui aurait la foi mourrait d'amour... Un bon chrétien qui aime Dieu et le prochain, — et quand on aime Dieu, on aime le prochain, — voyez comme il est heureux ! Quelle paix dans son âme ! C'est le paradis sur la terre.
Je pense souvent que la langue de ces pauvres morts, qui sont là-bas dans le cimetière, ne peut plus prier... que leur cœur ne peut plus aimer... »
M. Vianney finissait souvent son entretien par ces mots : « Être aimé de Dieu, être uni à Dieu ; vivre en la présence de Dieu, vivre pour Dieu : ô belle vie !... et belle mort ! »
Un jour qu'il entendait les oiseaux dans sa cour, il se prit à dire en soupirant : « Pauvres petits oiseaux ! vous avez été créés pour chanter, et vous chantez... L'homme a été créé pour aimer Dieu, et il ne l'aime pas. »
« Ce qui fait que nous n'aimons pas Dieu, disait-il encore, c'est que nous ne sommes pas arrivés à ce degré où tout ce qui coûte fait plaisir. Si l'on devait être damné, ce serait une consolation que de pouvoir dire : “J'ai du moins aimé le bon Dieu sur la terre...” Il en est qui pleurent de ce qu'ils n'aiment pas Dieu ; eh bien ! ceux-là l'aiment. Oh ! qu'il est consolant de penser que sur cette pauvre terre, c'est encore pour le bon Dieu qu'il y a le plus de fidélité et le plus d'amour. »
Le Curé d'Ars recommandait surtout trois dévotions : la dévotion à la passion de Notre-Seigneur et à son Eucharistie, la dévotion à la sainte Vierge et la dévotion aux âmes du purgatoire. Il affirmait, après saint Bernard, que n'avoir pas de dévotion au corps et au sang de Jésus-Christ était une marque de réprobation. « La passion de Notre-Seigneur, disait-il, est comme un grand fleuve qui descend d'une montagne et ne s'épuise jamais... »
Rien ne peut donner une idée de la dévotion que le Curé d'Ars avait à l'adorable Eucharistie. Il l'appelait des noms les plus suaves et les plus tendres ; il inventait des expressions nouvelles pour en parler dignement : c'était son sujet favori, et il y revenait sans cesse dans ses conversations. Alors son cœur se fondait de reconnaissance, de bonheur et d'amour ; son front s'irradiait, ses yeux lançaient des étincelles ; son âme de saint se répandait sur ses traits ; les larmes étouffaient sa voix : « Que fait Notre-Seigneur, s'écriait-il, dans le sacrement de son amour ? Il a pris son bon cœur pour nous aimer ; il sort de ce cœur une transpiration de tendresse et de miséricorde pour noyer les péchés du monde. »
Il appelait la sainte communion un bain d'amour... « Lorsqu'on a communié, disait-il, l'âme se roule dans le baume de l'amour comme l'abeille dans les fleurs. »
Il aimait à raconter le trait de saint Jean de la Croix et de sainte Thérèse. Quand celle-ci recevait la communion de son père spirituel, l'amour de Notre-Seigneur, allant de l'un à l'autre, faisait fondre leur cœur au point que saint Jean d'Avila tombait d'un côté et sainte Thérèse de l'autre, noyés dans le baume de l'amour...
« Aujourd'hui, disait-il un jour de fête du Sacré-Cœur, Notre-Seigneur nous met sur son Cœur... Ah ! si nous pouvions toujours y rester !...» Puis, joignant les mains et élevant au ciel ses yeux pleins de larmes : « Ô Cœur de Jésus ! s'écriait-il, Cœur d'amour ! Fleur d'amour !... Le cœur, c'est tout ce qui restait d'entier dans le très-saint corps de Notre-Seigneur, après que Longin l'eut percé pour en faire sortir l'amour !... Si nous n'aimons pas le Cœur de Jésus, qu'aimerions-nous donc ? Il n'y a que de l'amour dans ce Cœur ! Comment fait-on pour ne pas aimer ce qui est si aimable ? »
Reportez-vous à Le style du Saint Curé d'Ars, Le Saint Curé d'Ars et l'apostolat de la conversation, Méditation pour le Mercredi suivant le quinzième Dimanche d'après la Pentecôte : La parfaite charité n'attend pas qu'on la recherche, Méditation sur l'excellence de la Charité, Oraison pour demander la foi, l'espérance et la charité, De la Charité à l'égard du prochain : Du mérite et de l'excellence de cette vertu, Le Saint Curé d'Ars dans sa conversation : Aimables reparties de M. Vianney, Le Saint Curé d'Ars dans sa conversation : Foi de M. Vianney, Le Saint Curé d'Ars dans sa conversation : Espérance de M. Vianney, Le Saint Curé d'Ars dans sa conversation : Pensées de M. Vianney sur les joies de la vie intérieure, Le Saint Curé d'Ars dans sa conversation : Humilité de M. Vianney, Le Saint Curé d'Ars dans sa conversation : Pensées de M. Vianney sur l'abnégation et la souffrance, Le Saint Curé d'Ars dans sa conversation : Comment M. Vianney parlait des saints, L'Esprit du Saint Curé d'Ars, Le Saint Curé d'Ars dans ses homélies, Amende honorable au Sacré-Cœur de Jésus, La dévotion au Sacré-Cœur, remède spécial aux maux qui désolent l'Église dans ces derniers temps, Méditation sur la Fête du Sacré Cœur de Jésus-Christ : Dieu a envoyé dans vos cœurs l'Esprit et le Cœur de son Fils, Instruction sur la Fête du Sacré Cœur de Jésus-Christ, Petite consécration au Sacré-Cœur de Jésus, Neuvaine au Sacré-Cœur, Miserentissimus Redemptor du Pape Pie XI sur notre devoir de réparation envers le Sacré-Cœur de Jésus, Acte de consécration du genre humain et de réparation au Sacré-cœur, Litanie du Sacré-Coeur de Jésus, Dévotion au Sacré-cœur de Jésus : Don de l'Esprit et Vie intérieure, Instruction sur la Fête du Saint Sacrement, Méditation sur la Fête du Saint Sacrement : Prenez et mangez, ceci est mon Corps, Sur les excellences et sur les avantages de la sainte Communion, Sur la Chair adorable de Jésus-Christ dans la sainte Communion, Méditation sur la Communion, Litanies du Saint-Sacrement, Poème dogmatique sur l'Eucharistie, de Saint Thomas d'Aquin, Prière à réciter quand on ne peut assister à la messe les dimanches et fêtes d'obligation, Méditation sur la Victime du Sacrifice de la Messe, Méditation sur le Sacrifice de la Messe, De quels religieux respects nous devons entourer le Saint-Sacrement, Quo Primum tempore, du Pape (Saint) Pie V, sur la célébration du Saint Sacrifice de la Messe, Mystici Corporis Christi du Pape Pie XII, La communion indigne de Judas, Médiator Dei, sur la Sainte liturgie, du Pape Pie XII, Les Communions sans action de grâces, La communion spirituelle, Communier saintement et trouver refuge et salut en Jésus-Christ au Saint-Sacrement. Comment M. Vianney abolit les danses à Ars, Vie domestique de M. Vianney : Depuis sa naissance jusqu'à sa nomination à la cure d'Ars (1786-1818) (1/2), Vie domestique de M. Vianney : Depuis sa naissance jusqu'à sa nomination à la cure d'Ars (1786-1818) (2/2), Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur le Salut, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur l'amour de Dieu, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur les prérogatives de l'âme pure, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur le Saint-Esprit, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur la Sainte Vierge, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur la sanctification du dimanche, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur la parole de Dieu, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur la prière, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur le Saint Sacrifice de la Messe, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur la présence réelle, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur la communion, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur le péché, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur l'orgueil, Les saints et le combat spirituel : Saint Jean-Marie-Baptiste Vianney, le Curé d'Ars, Litanies du Saint Curé d'Ars, Litanies de Sainte Philomène, Sermon sur l'Enfer, par M. J.-M.-B. Vianney, Prière à saint Joseph pour obtenir une bonne mort, Personne n'est-il revenu de l'Enfer ?, Sermon du Saint Curé d'Ars sur l'Enfer des Chrétiens, Du jugement et des peines des pécheurs, Histoire de la possession des Ursulines de Loudun, et des peines du Père Surin (1/4), Traité de l'Enfer de Sainte Françoise Romaine, Extrait du Sermon sur la Mort de Saint Robert Bellarmin, Méditation sur le Jugement de Dieu, Méditation sur le discernement des bons et des mauvais exemples, Méditation sur l'affaire du salut, Méditation sur l'exemple de la multitude, Vision de l'Enfer de Sainte Thérèse d'Avila, Méditation sur la pensée de la mort, De la méditation de la mort, Tu es poussière et tu retourneras en poussière, Méditation sur la fausse sécurité des Pécheurs, Méditation sur la Préparation à la mort, Méditation sur la disposition habituelle où les Chrétiens doivent être à l'égard de leur mort, Méditation sur le désir de la mort, Méditation sur la crainte de la mort, Méditation sur l'éternité des peines de l'Enfer, Méditation sur la voie étroite, Méditation sur la Pénitence différée à l'heure de la mort, Méditation sur la fausse idée que les Pécheurs se forment de la miséricorde de Dieu, Méditation sur le délai de la conversion, Méditation sur l'incertitude de l'avenir, Méditation sur le bon usage du temps présent, Méditation sur l'inquiétude de l'avenir, Méditation sur l'emploi du temps, Méditation sur l'expiation du péché, et Méditation sur la réparation du péché.
Ce que M. Vianney avait le mieux retenu de ses lectures, ce qui revenait le plus souvent dans ses discours, c'étaient les paroles enflammées par lesquelles l'amour des saints envers le divin Maître s'est le plus vivement exprimé ; il aimait à citer ce mot de Notre-Seigneur à sainte Thérèse : « J'attends le jour du jugement pour faire voir aux hommes combien tu m'as aimé. » Et cet autre : « Quand les hommes ne voudront plus de moi, je viendrai me cacher dans ton cœur. » Il ne les citait jamais sans être interrompu par ses larmes.
Il rappelait aussi ces paroles de sainte Catherine de Sienne, s'écriant au milieu de l'ardeur qu'elle ressentait : « Ô mon très-cher Seigneur ! si j'avais été la pierre et la terre où fut plantée votre croix, quelle grâce et quelle consolation j'aurais eues de recevoir le sang qui coulait de vos blessures ! » Il racontait, en s'attendrissant beaucoup, que sainte Colette disait à Notre-Seigneur : « Mon doux Maître, je voudrais bien vous aimer, mais mon cœur est trop petit. » Aussitôt elle vit descendre un grand cœur tout enflammé, et en même temps elle entendit une voix qui lui dit : « Aime-moi maintenant tant que tu voudras. » Et son cœur fut inondé d'amour.
« Ô Jésus ! s'écriait-il souvent, les yeux remplis de larmes, vous connaître, c'est vous aimer !... Si nous savions comme Notre-Seigneur nous aime, nous mourrions de plaisir ! Je ne crois pas qu'il y ait des cœurs assez durs pour ne pas aimer en se voyant tant aimés... C'est si beau la charité ! c'est un écoulement du cœur de Jésus, qui est tout amour... Le seul bonheur que nous ayons sur la terre, c'est d'aimer Dieu et de savoir que Dieu nous aime... »
Il disait encore avec tristesse :
« Je pense quelquefois qu'il y aura peu de bonnes œuvres de récompensées, parce qu'au lieu de les faire par amour pour Dieu, nous les faisons par habitude, par routine, par amour de nous-mêmes... QUE C'EST DOMMAGE !
Tout sous les yeux de Dieu, tout avec Dieu, tout pour plaire à Dieu... Oh ! que c'est beau ! Allons, mon âme ! tu vas converser avec le bon Dieu, travailler avec lui, marcher avec lui, combattre et souffrir avec lui. Tu travailleras, mais il bénira ton travail ; tu marcheras, mais il bénira ton travail ; tu marcheras, mais il bénira tes pas ; tu souffriras, mais il bénira tes larmes. Qu'il est grand, qu'il est noble, qu'il est consolant de tout faire en la compagnie et sous les yeux du bon Dieu ! De penser qu'il voit tout, qu'il compte tout. Disons donc chaque matin : “Tout pour vous plaire, ô mon Dieu ! toutes mes actions avec vous !...” Que la pensée de la sainte présence de Dieu est douce et consolante !... Jamais on ne se lasse, les heures coulent comme des minutes... Enfin c'est un avant-goût du ciel.
Pauvres pécheurs ! quand je pense qu'il y en a qui mourront sans avoir goûté seulement pendant une heure le bonheur d'aimer Dieu !... Quand nous nous lasserons de nos exercices de piété et que la conversation avec Dieu nous ennuiera, allons à la porte de l'enfer, voyons ces pauvres damnés qui ne peuvent plus aimer le bon Dieu.
Si l'on pouvait se damner sans faire souffrir Notre-Seigneur, passe encore ! Mais on ne le peut pas.
Un chrétien qui aurait la foi mourrait d'amour... Un bon chrétien qui aime Dieu et le prochain, — et quand on aime Dieu, on aime le prochain, — voyez comme il est heureux ! Quelle paix dans son âme ! C'est le paradis sur la terre.
Je pense souvent que la langue de ces pauvres morts, qui sont là-bas dans le cimetière, ne peut plus prier... que leur cœur ne peut plus aimer... »
M. Vianney finissait souvent son entretien par ces mots : « Être aimé de Dieu, être uni à Dieu ; vivre en la présence de Dieu, vivre pour Dieu : ô belle vie !... et belle mort ! »
Un jour qu'il entendait les oiseaux dans sa cour, il se prit à dire en soupirant : « Pauvres petits oiseaux ! vous avez été créés pour chanter, et vous chantez... L'homme a été créé pour aimer Dieu, et il ne l'aime pas. »
« Ce qui fait que nous n'aimons pas Dieu, disait-il encore, c'est que nous ne sommes pas arrivés à ce degré où tout ce qui coûte fait plaisir. Si l'on devait être damné, ce serait une consolation que de pouvoir dire : “J'ai du moins aimé le bon Dieu sur la terre...” Il en est qui pleurent de ce qu'ils n'aiment pas Dieu ; eh bien ! ceux-là l'aiment. Oh ! qu'il est consolant de penser que sur cette pauvre terre, c'est encore pour le bon Dieu qu'il y a le plus de fidélité et le plus d'amour. »
Le Curé d'Ars recommandait surtout trois dévotions : la dévotion à la passion de Notre-Seigneur et à son Eucharistie, la dévotion à la sainte Vierge et la dévotion aux âmes du purgatoire. Il affirmait, après saint Bernard, que n'avoir pas de dévotion au corps et au sang de Jésus-Christ était une marque de réprobation. « La passion de Notre-Seigneur, disait-il, est comme un grand fleuve qui descend d'une montagne et ne s'épuise jamais... »
Rien ne peut donner une idée de la dévotion que le Curé d'Ars avait à l'adorable Eucharistie. Il l'appelait des noms les plus suaves et les plus tendres ; il inventait des expressions nouvelles pour en parler dignement : c'était son sujet favori, et il y revenait sans cesse dans ses conversations. Alors son cœur se fondait de reconnaissance, de bonheur et d'amour ; son front s'irradiait, ses yeux lançaient des étincelles ; son âme de saint se répandait sur ses traits ; les larmes étouffaient sa voix : « Que fait Notre-Seigneur, s'écriait-il, dans le sacrement de son amour ? Il a pris son bon cœur pour nous aimer ; il sort de ce cœur une transpiration de tendresse et de miséricorde pour noyer les péchés du monde. »
Il appelait la sainte communion un bain d'amour... « Lorsqu'on a communié, disait-il, l'âme se roule dans le baume de l'amour comme l'abeille dans les fleurs. »
Il aimait à raconter le trait de saint Jean de la Croix et de sainte Thérèse. Quand celle-ci recevait la communion de son père spirituel, l'amour de Notre-Seigneur, allant de l'un à l'autre, faisait fondre leur cœur au point que saint Jean d'Avila tombait d'un côté et sainte Thérèse de l'autre, noyés dans le baume de l'amour...
« Aujourd'hui, disait-il un jour de fête du Sacré-Cœur, Notre-Seigneur nous met sur son Cœur... Ah ! si nous pouvions toujours y rester !...» Puis, joignant les mains et élevant au ciel ses yeux pleins de larmes : « Ô Cœur de Jésus ! s'écriait-il, Cœur d'amour ! Fleur d'amour !... Le cœur, c'est tout ce qui restait d'entier dans le très-saint corps de Notre-Seigneur, après que Longin l'eut percé pour en faire sortir l'amour !... Si nous n'aimons pas le Cœur de Jésus, qu'aimerions-nous donc ? Il n'y a que de l'amour dans ce Cœur ! Comment fait-on pour ne pas aimer ce qui est si aimable ? »
Reportez-vous à Le style du Saint Curé d'Ars, Le Saint Curé d'Ars et l'apostolat de la conversation, Méditation pour le Mercredi suivant le quinzième Dimanche d'après la Pentecôte : La parfaite charité n'attend pas qu'on la recherche, Méditation sur l'excellence de la Charité, Oraison pour demander la foi, l'espérance et la charité, De la Charité à l'égard du prochain : Du mérite et de l'excellence de cette vertu, Le Saint Curé d'Ars dans sa conversation : Aimables reparties de M. Vianney, Le Saint Curé d'Ars dans sa conversation : Foi de M. Vianney, Le Saint Curé d'Ars dans sa conversation : Espérance de M. Vianney, Le Saint Curé d'Ars dans sa conversation : Pensées de M. Vianney sur les joies de la vie intérieure, Le Saint Curé d'Ars dans sa conversation : Humilité de M. Vianney, Le Saint Curé d'Ars dans sa conversation : Pensées de M. Vianney sur l'abnégation et la souffrance, Le Saint Curé d'Ars dans sa conversation : Comment M. 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Comment M. Vianney abolit les danses à Ars, Vie domestique de M. Vianney : Depuis sa naissance jusqu'à sa nomination à la cure d'Ars (1786-1818) (1/2), Vie domestique de M. Vianney : Depuis sa naissance jusqu'à sa nomination à la cure d'Ars (1786-1818) (2/2), Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur le Salut, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur l'amour de Dieu, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur les prérogatives de l'âme pure, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur le Saint-Esprit, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur la Sainte Vierge, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur la sanctification du dimanche, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur la parole de Dieu, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur la prière, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur le Saint Sacrifice de la Messe, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur la présence réelle, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur la communion, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur le péché, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur l'orgueil, Les saints et le combat spirituel : Saint Jean-Marie-Baptiste Vianney, le Curé d'Ars, Litanies du Saint Curé d'Ars, Litanies de Sainte Philomène, Sermon sur l'Enfer, par M. J.-M.-B. Vianney, Prière à saint Joseph pour obtenir une bonne mort, Personne n'est-il revenu de l'Enfer ?, Sermon du Saint Curé d'Ars sur l'Enfer des Chrétiens, Du jugement et des peines des pécheurs, Histoire de la possession des Ursulines de Loudun, et des peines du Père Surin (1/4), Traité de l'Enfer de Sainte Françoise Romaine, Extrait du Sermon sur la Mort de Saint Robert Bellarmin, Méditation sur le Jugement de Dieu, Méditation sur le discernement des bons et des mauvais exemples, Méditation sur l'affaire du salut, Méditation sur l'exemple de la multitude, Vision de l'Enfer de Sainte Thérèse d'Avila, Méditation sur la pensée de la mort, De la méditation de la mort, Tu es poussière et tu retourneras en poussière, Méditation sur la fausse sécurité des Pécheurs, Méditation sur la Préparation à la mort, Méditation sur la disposition habituelle où les Chrétiens doivent être à l'égard de leur mort, Méditation sur le désir de la mort, Méditation sur la crainte de la mort, Méditation sur l'éternité des peines de l'Enfer, Méditation sur la voie étroite, Méditation sur la Pénitence différée à l'heure de la mort, Méditation sur la fausse idée que les Pécheurs se forment de la miséricorde de Dieu, Méditation sur le délai de la conversion, Méditation sur l'incertitude de l'avenir, Méditation sur le bon usage du temps présent, Méditation sur l'inquiétude de l'avenir, Méditation sur l'emploi du temps, Méditation sur l'expiation du péché, et Méditation sur la réparation du péché.