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mardi 29 mars 2022

Dieu est partout avec toutes ses grandeurs



Cette vérité est une suite de celle dont nous venons de parler dans le Chapitre précédent ; car si Dieu est partout tout ce qu'il est, il faut nécessairement qu'il y soit avec toutes ses grandeurs, et toutes ses perfections infinies, qui non seulement sont inséparables, mais qui ne sont qu'une même chose avec son essence. Dieu ne possède aucune grandeur en lui-même, qu'il ne rende présente au moins considérable de ses ouvrages. Partout c'est un Dieu fécond qui produit son semblable de sa propre substance ; et puisqu'il produit il est Père, et puisque celui qu'il produit est de sa substance propre, il est son Fils. Tous les deux, le Père et le Fils (deux personnes qui ne sont qu'un Dieu) en produisent une troisième qui leur est égale, parce que se voyant l'une et l'autre parfaites et infiniment aimables, il est impossible qu'elles ne s'aiment infiniment. Elles produisent donc un amour infini, et c'est le Saint Esprit, qui est Dieu comme le Père et comme le Fils. Dans ce mystère suradorable de la Trinité, il n'y a qu'une seule essence divine, et cette seule essence est toute entière dans chacune des trois Personnes. Ainsi, toutes trois son Dieu, puisqu'elles ont toutes la nature divine ; et chacune des trois est Dieu, parce qu'elle a autant la divinité comme les deux autres : mais elles ne sont toutes trois qu'un même Dieu, parce qu'elles n'ont toutes trois qu'une même divinité. Les trois personnes divines sont donc un seul Dieu.
Mais ce seul Dieu en trois personnes est dans la terre, aussi bien que dans le ciel. En quelque lieu que nous puissions être, le Père Éternel y engendre son Fils, et le Père et le Fils y produisent le Saint-Esprit. Ainsi, de cette manière le Paradis est notre Terre, ou notre Terre devient un Paradis. Que nous serions heureux si nos yeux étaient ouverts, et que nous y vissions toujours, comme nos Anges, la face du Père, avec le Fils et le Saint-Esprit. Cependant la foi donne ce privilège au Chrétien.
Nous sommes donc dedans l'être infini de Dieu, dedans l'essence et la substance divine, dedans les propriétés incommunicables, et les attributs personnels de la glorieuse Trinité. Nous puisons notre vie dedans la vie vivante, qui est vie au Père, vie au Fils, vie au Saint-Esprit. Ce Dieu qui est, et qui ne reçoit d'aucun, et partant dont les perfections vont à l'infini, puisqu'il n'y a rien qui puisse lui assigner des bornes, est dans mon être, qui pénètre jusqu'au plus profond de mes artères, et il n'y a rien de si caché qu'il ne remplisse. Ô si la vue d'un objet excellent nous ravit à nous-mêmes, et nous enlève l'esprit et le cœur, où est ici notre foi ? et la vue surnaturelle qu'elle nous doit donner des grandeurs et des beautés infinies de l'être suradorable qui est au dedans de nous, et qui est partout, ne doit-elle pas emporter toutes nos affections dans une heureuse désoccupation des créatures, qui, devant cette haute Majesté, ne sont pas des atomes, et dont les premières et les plus élevées dans le monde sont moins que rien en sa divine présence. Certes une âme séraphique pénétrée de la vue des grandeurs de Dieu, assurait qu'ensuite son âme était comblée de honte lorsqu'elle considérait qu'elle pouvait encore penser aux créatures, et à plus forte raison qu'elle était encore dans le pouvoir d'y engager ses affections : et cette lumière produisait deux grands effets en elle, le premier un saint mépris du siècle et de tout ce que le siècle estime et recherche, voyant dans un grand jour que toutes ces choses n'étaient qu'une vraie vanité, et qu'elles n'étaient que des néants ; le second un respect inexplicable pour la suprême Majesté de Dieu.
Mais quelle douce pensée pour un véritable Chrétien, lorsque considérant que si Dieu est partout avec toutes ses grandeurs, il y est donc avec sa toute-puissance ! Quel repos ensuite dans son cœur, sachant que toutes les créatures de la terre et tous les démons de l'enfer sont entièrement assujettis à cette puissance qui est sans limites ! Que peut-il donc craindre ? Quand il verrait la terre crouler dessous ses pieds, il demeurerait assuré au milieu de ses ruines, parce qu'il est appuyé sur un Dieu tout-puissant. Sa paix, pour parler avec un Prophète, est abondante comme les eaux d'une rivière, et rien n'est capable de l'ébranler.
Si Dieu est partout avec toutes ses grandeurs, il y est donc avec ses bontés divines, et qui ne peuvent s'expliquer. Quelle consolation de savoir, que si nous avons au-dedans de nous un Dieu tout-puissant, nous l'y avons aussi infiniment bon, et qui veut bien nous permettre de l'y regarder comme Père ; et un Père devant qui tous les autres ne doivent pas porter ce nom, ses bontés surpassant infiniment tous les amours et toutes les tendresses de tous les pères et de toutes les mères ensemble : mais un Père qui est encore infiniment riche en miséricorde, pour donner le remède à tous nos maux.
Si Dieu est partout avec toutes ses grandeurs et ses perfections, il y est avec sa sagesse qui gouverne toutes choses, qui dispose de toute en des manières admirables ; et qui fait que les plus grands maux deviennent de très-grands biens à ceux qui l'aiment. Il y est avec une Providence qui accable ses chétives créatures sous ses bienfaits. Il étend, dit l'Écriture, ses ailes sur elles, ainsi qu'un aigle sur ses petits, et il les porte sur ses épaules. Il les porte même comme une mère dans son sein. Il assure que leurs noms sont écrits dans ses mains, et qu'il ne les oubliera jamais ; qu'il répandra sur elles ses bénédictions, et qu'elles seront bénies en toutes choses. Il veille sur leur garde avec des soins admirables, et il tient compte jusqu'au moindre de leurs cheveux. Quel moyen après cela de ne pas mettre toute sa confiance en une si douce providence ? Quel moyen de ne s'y pas reposer dans une parfaite tranquillité ?
Mais le Chrétien, bien loin de se servir de la lumière de la foi, qui lui faisant voir Dieu au dedans de lui-même, et partout avec toutes ses grandeurs et ses perfections, lui donnerait des pensées si douces, qu'elles seraient capables d'effacer l'image même des tristesses les plus désolantes, ne s'occupe que de la terre, devient tout terrestre, et vie ainsi malheureusement sujet à la malédiction qui lui a été donnée à raison du péché.

(Dieu présent partout, par M. H-M Boudon)


Reportez-vous à Dieu qui est partout demande que l'on se souvienne de sa divine présence, Dieu qui est partout, y est tout ce qu'il est, Dieu est présent partout, Fête de la Très-Sainte Trinité, Du Mystère de la très Sainte Trinité, Prière à la Très Sainte Trinité, Méditation sur la Très-Sainte Trinité : Au Nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, Instruction sur la Fête de la Très-Sainte Trinité, Méditation pour le Dimanche de la Sainte-Trinité, Le Dogme de l'unité de Dieu et de la Sainte TrinitéAveuglement de l'homme, Preuves directes de la Trinité et de la divinité du Saint-Esprit. Méditation sur la présence de DieuMéditation sur l'oubli de la présence de DieuMéditation sur l'attention continuelle à la présence de Dieu, De la présence de Dieu, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, et Acte de la présence de Dieu en l'honneur de Saint Joseph.













samedi 26 mars 2022

Dieu qui est partout, y est tout ce qu'il est



Dieu qui est partout, n'y est pas en partie comme quelque vaste corps ; par exemple, la mer qui remplit un si grand espace de lieux, et qui dans tous ces lieux où elle est, n'y est jamais toute entière, puisqu'elle n'y a qu'une partie de ses eaux : mais Dieu partout où il est, y est tout ce qu'il est : il est tout entier dans la moindre des créatures ; et il le faut nécessairement. Il faut qu'il soit tout entier partout où il est, ou qu'il n'y soit nullement, car autrement il aurait des parties qui le composent, et il serait divisible, et par suite il ne serait pas Dieu, qui est un être très simple et très indivisible. Il est vrai qu'il est infiniment grand, et qu'il n'y a aucun lieu qui soit capable de le contenir ; et toutefois cette grandeur est si simple, qu'elle est indivisible.
Il n'y a donc point de créature, quelque petite qu'elle soit, quand ce ne serait qu'un atome de l'air dans laquelle il ne soit tout entier, et autant qu'il est dans tout l'univers. Il n'a point plus de beauté et de bonté, plus de liberté et de pouvoir, plus de joie et de perfections dans le ciel, et dans tout le monde ensemble, que dans le plus petit grain de sable, ou la plus petite goutte d'eau. Il y applique autant de présence et de puissance.
Ô si les hommes avaient les yeux ouverts, qu'ils découvriraient de grandes et divines choses ! Le nom de Dieu est admirable en toute la terre. Les cieux racontent sa gloire, et le firmament publie les ouvrages de ses mains. Ce n'est point un langage, ni des paroles dont on n'entende point la voix ; car leur bruit a retenti par toute la terre, et leurs paroles jusqu'aux extrémités du monde. Il n'y a que l'insensé qui ne les entende point, et que le fou qui ne les puisse comprendre. Le Prophète Roi assure que tous les ouvrages de Dieu lui sont admirables ; que c'est ce que son âme reconnaît avec étonnement ; que son âme a été remplie de joie à leur vue, et qu'il en a été dans le ravissement ; que c'est ce qui fait le sujet de ses louanges.
Mais si la considération des ouvrages de Dieu donne tant de joie et d'étonnement, que doit faire la vue de Dieu même ? Ô qu'il est grand, et qu'il est digne de louange, qu'il est incompréhensible ! que la splendeur et la gloire de sa Majesté est sainte, que sa souveraineté est terrible ! Son immensité, dit un pieux Auteur, est le ciel qui nous environne ; sa divine sagesse est le soleil qui nous éclaire ; son amour est le feu qui nous échauffe ; sa bonté est l'air que nous respirons, sa toute-puissance est la terre qui nous soutient, sa providence est la mère qui nous nourrit, ses grâces et ses consolations divines sont les fruits dont elle nous fait vivre ; et ile st vrai que notre corps se passerait plutôt de toutes les parties du monde sensibles, que notre âme ne se pourrait passer de Dieu, qui étant tout entier partout, nous y sert de toutes choses ; et néanmoins pendant qu'on est tout occupé de la terre, et à rechercher les assistances des créatures, on pense aussi peu à Dieu qui est ce divin monde, qui nous fournit tout, que si nous n'avions que faire de lui. Ô ténèbres des hommes, que vous êtes épouvantables !

(Dieu présent partout, par M. H-M Boudon)


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mercredi 23 mars 2022

Le malheur du Monde dans son insensibilité


Salomé dansant devant Hérode (Gustave Moreau)


Malheur au monde dans son insensibilité à toutes les plus grandes vérités de la Religion, dans son insensibilité à son propre bien, à son propre malheur, dans son insensibilité à l'éternité, et au Dieu de l'éternité ; lorsqu'il est vivement sensible à tout le reste, et que les moindres choses, ce qui n'est rien, le touchent fortement.
Que ne fait-on pas pour éviter les maux passagers d'une vie qui disparaît comme l'ombre ? Quels soins ne donne-t-on pas pour s'y procurer les biens apparents que le siècle trompé estime ? Si la peste infecte quelque lieu, on sépare bien vite les personnes qui en sont atteintes, des autres. Dans les villes et autres lieux proches on met des gardes à toutes les avenues, à toutes les portes : on ne laisse entrer personne sans des témoignages bien avérés que l'on ne vient pas du lieu infecté : on fait des prières publiques et particulières. Mais que le péché, qui sans doute est un mal incomparablement plus dangereux, règne dans les personnes, que leurs conversations servent d'occasion dangereuse pour y faire tomber les autres ; qui se met ne peine de les éviter ? Quelles précautions apporte-t-on pour s'en préserver ? A-t-on recours à la prière ? Oui, il n'y a point de pères, de mères, de maîtres qui laissassent aller leurs enfants, leurs serviteurs dans un lieu pestiféré. c'est un mal, dit-on, trop contagieux, chacun le craint pour soi et pour ses amis. Après cela on ne craint ni pour soi, ni pour les autres, le mal de l'offense de Dieu.
Que d'émotions dans le monde aux nouvelles de la perte d'un procès où il s'agit de tout le bien que l'on possède, de la perte de l'honneur, d'une infamie cruelle de toute une famille ! On perd le Paradis, on devient infâme aux yeux de Dieu et de ses Anges, on n'en est pas plus ému. Quelle consternation dans tout un pays aux approches d'une armée ennemie qui ravage tout, qui met tout au pillage, qui met tout à feu et à sang sans épargner personne. Le monde devient captif du Diable, pour en souffrir à jamais ; l'on ne s'en donne point d'inquiétudes.
La justice de Dieu est comme les montagnes, dit la divine Parole, comme la profondeur des eaux de la mer que l'on ne peut sonder. Ses jugements sont un profond abîme, où il faut que tout esprit se perde. Elle condamne le pécheur pour un seul péché notable à des supplices éternels. L'Ange est la plus noble des créatures, c'est sa plus belle, sa plus éclatante, sa plus vive image ; et pour ainsi dire, Dieu l'arrache de son sein pour l'abîmer dans les Enfers, dès lors qu'elle se souille du moindre péché.
C'est de la sorte, dit le Prince des Apôtres, que Dieu n'a point épargné les Anges qui ont péché ; mais il les a liés des chaînes de l'Enfer, où il les a précipités, les livrant aux supplices, et les réservant pour le jour du jugement. L'homme s'engage dans les mêmes maux par le péché qu'il commet contre Dieu ; et un seul péché notable le rend digne de son ire éternelle. On apprend ces vérités aux enfants, on est élevé, on vit dans cette croyance, et l'on en est moins touché que d'une fable. Hélas ! s'écrie ici saint Augustin, il faut dire que l'état du pécheur soit bien étrange. On lit, remarque ce Père, en des histoires fabuleuses, des aventures tristes ; on sait qu'elles ne sont jamais arrivées, l'on en est ému jusqu'aux larmes. L'idée seule de quelque accident lamentable frappe fortement l'imagination et le cœur ; et des maux très-réels qui ne finiront jamais, qui nous regardent nous-mêmes, que nous croyons sans en douter, nous laissent sans sentiment.
Si quelqu'un tombe malade, dit saint Jean Chrysostôme, on court au Médecin, on prend des médecines, on n'épargne pas la dépense, on a des gardes pour veiller le malade : et tous les jours le monde reçoit des plaies mortelles du péché, qui nous engagent dans une mort éternelle ; et le monde n'y a aucun égard. On vit dans ce funeste état, on s'y divertit, on y dort paisiblement. On n'a point recours aux remèdes spirituels, on ne s'approche point des Sacrements ; et ce qui est très-épouvantable, c'est que dans les maladies mêmes où l'on n'oublie rien, où l'on fait tout pour en être délivré, le monde a peur qu'on ne lui parle de Confession, on dit que l'on n'est pas encore assez malade. Les amis, ou pour mieux dire, ceux qui portent ce nom, et qui sont dans la vérité des ennemis très-cruels, empêchent qu'on ne fasse souvenir le malade de mettre ordre à sa conscience ; cela, disent-ils, lui pourrait faire peur. Et on ne se soucie point de lui faire risquer son salut, et de lui faire perdre son âme.
Vraiment il faut bien dire que le monde est infiniment malheureux dans son insensibilité. Nous avons connu plusieurs personnes élevées dans les exercices d'une piété vraiment chrétienne ; nous en avons connu qui dans leur jeunesse avaient fait des actes héroïques d'une vertu éminente ; nous en avons connu qui avaient quitté les honneurs et les richesses du siècle pour suivre Jésus-Christ ; nous en avons connu qui ont été des Directeurs considérables, des Docteurs, des Prédicateurs, qui ayant pris l'esprit du monde, sont tombés dans une insensibilité inconcevable ; et qui est allée à une telle extrémité, qu'il y a eu de ces Directeurs, Docteurs, Prédicateurs qui n'ont pas même voulu se confesser.
Nous parlons de gens que nous avons connus intimement, et qui à tout ce qu'on leur pouvait dire de plus pressant, demeuraient sans réponse et sans sentiment. Ha ! que le monde pécheur est dans un état effroyable ! Certainement il faut avouer, comme nous l'avons remarqué, que pendant qu'on le flatte d'une heureuse santé, qu'il est mort bien véritablement ; car il est privé de tout sentiment comme un cadavre, comme le corps d'un mort.
Ainsi il a beau entendre les plus fortes vérités de la Religion, c'est ce qui ne fait point d'impression ni sur son esprit, ni sur son cœur. C'est pourquoi notre divin Maître déclare en Saint Matthieu, que cette prophétie d'Isaïe s'accomplit en lui : Vous écouterez et en écoutant vous n'entendrez point ; vous verrez, et en voyant vous ne verrez point : car le cœur de ce peuple est devenu tout charnel ; ils ont eu les oreilles sourdes, et ils ont fermé les yeux, de peur que leurs yeux ne voient, et que leurs oreilles n'écoutent, et que leur cœur ne comprenne, et qu'étant convertis je ne les guérisse. Le monde en vient jusqu'à ne plus croire presque ; ainsi il dit en Isaïe : Que Dieu se hâte, que ce qu'il doit faire arrive bientôt. C’est qu'il veut voir les jugements de Dieu pour les croire.
Ô insensibilité, qui mériterait plus de larmes que toutes les mers ne renferment de gouttes d'eau ! Car enfin un malheur infini ne peut être jamais assez déploré. C'est ce que notre bon Sauveur nous veut faire connaître, lorsque se tournant vers les femmes qui pleuraient, le voyant accablé des douleurs de sa passion et de sa croix, il leur dit : Filles de Jérusalem, ne pleurez point pour moi, mais pleurez pour vous-mêmes et pour vos enfants ; car le temps viendra auquel on dira aux montagnes, Tombez sur nous ; et aux collines, Cachez-nous ; parce que s'ils font ceci aux bois verd, que ne sera-t-il point fait au bois sec ? C'est-à-dire, si le Fils de Dieu est traité de la sorte, parce qu'il s'offre à son Père pour apaiser sa colère contre le monde ; que sera-t-il fait au monde qui est le coupable ? Hélas ! quel sera son malheur, puisque le même Sauveur veut qu'on lui réserve ses larmes, et qu'on ne pleure pas sur les tourments inexplicables qu'il souffrait. Ô monde, pleure donc, pleure pour toi, pour tes enfants, pour tous ceux qui t'aiment, et pleure inconsolablement ; que tes yeux deviennent une source intarissable de larmes : mais pleure à torrents, et si cela se pouvait, jette des torrents de larmes de sang.
Mais le monde est devenu comme une pierre, comme un rocher, dont rien ne peut ébranler la dureté. Ses sectateurs, dit la divine Parole dans les Proverbes, ayant quitté le droit chemin, marchent par des voies pleines de ténèbres, ils se réjouissent après avoir mal fait, et ils tressaillent de joie dans ce qu'il y a de plus méchant. Toute la vie du Chrétien, comme nous l'enseignent les Conciles, est une continuelle pénitence, et ils passent leur vie dans les plaisirs, les jeux, les divertissements et les danses, que l'on a appelées avec sujet les pompes du diable, à qui tous les Chrétiens ont renoncé par leur Baptême. A Dieu ne plaise, dit Saint Augustin, qu'elles se rencontrent parmi les Chrétiens ; car c'est où les démons ont leur commerce. Que la fille d'Hérode danse, et non pas la fille chrétienne ; c'est au Livre des Noces qu'il parle de la sorte. Et les Pères ont remarqué à ce sujet, que la danse a quelque chose de bien terrible, puisqu'elle a renversé d'une manière si étrange le jugement d'Hérode, qu'elle l'a obligé de faire mourir Saint Jean qu'il craignait et révérait comme un homme juste et saint.
Le grand saint Jean Chrysostôme, dans l'une de ses Homélies, les appelle des danses diaboliques. Saint Ambroise dit qu'il faut être fou ou ivre, pour danser. Le troisième Concile d'Arles, que les Païens en sont les auteurs par le mouvement de l'esprit diabolique ; ce qui l'oblige à les défendre. Le sixième Concile général, les Conciles de Laodicée, d'Agde, de sens font la même défense. Celui d'Agde défend même de voir danser. Il ne faut pas regarder ni écouter, dit Tertullien, ce qu'il n'est pas permis de faire. Ce n'est pas que la danse de soi soit mauvaise ; mais les saints Pères l'ont regardée avec horreur à raison des suites qui en arrivent. C'est la grande pompe du monde, comme il a été dit, parmi les personnes de qualités. C'est où son esprit domine, où le luxe et la vanité sont dans leur éclat, où la nudité des gorges se fait voir, où les périls de l'âme se trouvent, où les attachements se forment, où le diable lance ses traits enflammés, par ce qu'il a de plus agréable aux sens ; et parmi le simple peuple, le libertinage y est ordinaire entre les sexes différents ; les chansons qui s'y disent, sont remplies au moins de paroles équivoques contre la pureté, les gestes, les mouvements indécents, et contre la modestie ; et tout y est plain d'occasions de péché.
C'est de la manière que le monde, bien loin d'être sensible à ses maux, en fait le sujet de ses divertissements et de ses vaines joies. Semblables à une troupe d'aveugles qui se tenant par la main, s'en iront en dansant dans le précipice. Les mondains, dit Job, se réjouissent au son des instruments de musique, ils passent leurs jours dans la prospérité, et dans un moment ils descendent dans les enfers. Après cela peut-on se figurer un malheur comparable à celui du monde, qui non seulement est insensible à son propre malheur, ce qui le rend incurable, mais qui se réjouit dans ses maux qui sont éternels et infinis.

(Le malheur du monde, M. Boudon)


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dimanche 20 mars 2022

Dieu est présent partout



C'est une grande et divine vérité, dont la certitude ne souffre point de doute ; dont l'ignorance ou le peu d'application demande des torrents de larmes. Trois sortes de personnes ne l'ont pas connue. Il y a eu de certains Philosophes qui disaient que Dieu étant dans le ciel, n'était ici-bas en terre que par la connaissance qu'il en avait : mais le grand Saint Cyrille prouve qu'ils sont inexcusables dans leurs erreurs, par la seule lumière naturelle de plusieurs autres Philosophes, qui n'ont pas ignoré la présence de Dieu en toutes choses : et il cite sur ce sujet, Orphée, Pythagore et Mercure Trismegiste. Il faut, s'écrie ici Saint Grégoire de Nysse, avoir l'esprit bien puéril, pour ne pas voir dans la conduite si réglée de l'Univers un Dieu qui le gouverne, et qui le remplit. C'est lui qui y conserve et qui y soutient tous les êtres, et qui assiste à tous leurs mouvements ; et pour cela, il faut qu'il s'y trouve intimement présent.
Il y a eu de certains Juifs particuliers qui ont aussi ignoré cette vérité : car ils s'imaginaient ridiculement sans beaucoup considérer leur sentiment qui était insoutenable, que Dieu dans ce bas monde demeurait dans leur Temple, comme si en quelque manière il y eût été enfermé. Saint Jérôme les combat d'une manière convaincante, leur faisant voir qu'un Temple ne peut pas renfermer un Dieu, comme s'il n'était pas autre part, que le ciel et la terre ne peuvent pas comprendre.
Il y a eu encore de certains Chrétiens, qui étant peu instruits des vérités de notre sainte Religion, n'ont pas bien entendu celle de la présence de Dieu en toutes choses : car ils ont pensé que cet être suradorable, n'était ici-bas en terre, que comme le soleil qui y est par ses rayons et par ses influences : ou comme un grand Monarque qui est partout dans son Royaume, par son autorité, par son pouvoir, par ses ministres qu'il y envoie, et par ses ordres qu'il y donne. Chose étonnante, qu'un Ecclésiastique Confesseur fût même dans cette erreur, que sainte Thérèse consulta pour s'éclaircir sur ce sujet, selon le témoignage de la même Sainte ! Erreur qui se trouve encore présentement dans plusieurs, par le défaut d'explication des vérités qu'on leur enseigne. On les a instruits dès leur jeunesse que Dieu est présent partout par son essence, par sa présence, par sa puissance ; mais comme on leur apprend seulement ces choses par mémoire, ce sont pour eux des mots qu'ils répètent sans les entendre. Abus qui règne de tous côtés, et qui est cause qu'un grand nombre de personnes, particulièrement dans les campagnes, vivent dans une ignorance grossière. Cependant parce qu'elles savent répéter par mémoire la Doctrine Chrétienne, on les croit fort instruites, quoique souvent elles ignorent les fondements de la Religion ; ce que nous avons connu par notre propre expérience dans nos visites. C'est à quoi il serait fort à désirer que l'on apportât le remède. Il y a présentement assez de Catéchismes, on apprend assez mot à mot ce qu'ils contiennent ; et après cela ceux qui sont seulement enseignés de la sorte, à peine ont-ils une juste idée de Dieu. C'est ce qui nous a pressé de donner au public un Traité sur ce sujet, intitulé : La science sacrée du Catéchisme, dans lequel nous avons montré la manière dont les Pasteurs doivent instruire.
Mais après avoir rapporté ces erreurs à l'égard de la présence de Dieu, écoutons le Saint-Esprit, qui nous déclare par le Prophète Jérémie, que Dieu remplit le ciel et la terre ; et il est vrai qu'il n'y a aucune créature, quelque petite qu'elle soit, dans laquelle il ne se trouve. Il le faut bien dire, puisqu'il est infiniment grand, et que son immensité est essentiellement sans fin, et sans aucun terme. L'être de Dieu est donc intimement présent dans tous les êtres. On pourrait ici demander ce que l'on entend par cette intime présence.
Pour y répondre, il faut savoir que la substance d'une chose est présente à l'autre, quand il n'y a rien entre elles qui les sépare. Or, c'est de cette manière que l'être de Dieu est présent dans tous les êtres. Il nous renferme en lui-même, il nous environne, il nous remplit, il nous est plus intime que nous-mêmes. Nous sommes en lui, nous vivons en lui, nous faisons toutes nos actions en lui. Ainsi le grand Apôtre enseigne, qu'il n'est pas loin de chacun de nous : car c'est en lui que nous vivons, que nous mouvons et que nous sommes.
Ce n'est donc pas seulement une pensée pieuse, ou la doctrine de quelques Pères, mais c'est une vérité de foi. Ô qu'elle est peu connue et qu'il y a peu de personnes qui en soient bien pénétrées ! Qu'on aurait grand sujet de crier à grand nombre de Chrétiens ce que saint Jean-Baptiste reprochait aux Juifs, leur parlant de leur aveuglement à l'égard du Messie notre bon Sauveur Jésus-Christ : vous avez au milieu de vous celui que vous ne connaissez point, ou au moins que vous ne voyez point !
Ô mon Seigneur et mon Dieu, je vous demande en toute humilité avec le pauvre aveugle dont il est parlé dans votre Évangile : Faites que je vous voie. Que je vous dise avec le Psalmiste : Où irai-je pour me cacher de votre esprit, et où fuirai-je de devant votre face ? Si je monte dans le ciel, je vous y trouve, si je descends jusqu'aux enfers, vous vous y trouvez présent : comme les oiseaux qui volent changent de lieu, mais volent toujours dans l'air ; comme les poissons qui nagent dans les mers, trouvent des eaux partout, et en sont environnés de toutes parts, de même changeons de lieu tant qu'il nous plaira, allons partout où nous voudrons, partout nous trouverons Dieu ; et Dieu, dit Saint Augustin, sera plus au-dedans de nous, que nous-mêmes.

(Dieu présent partout, par M. H-M Boudon)


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samedi 19 mars 2022

Acte de la présence de Dieu en l'honneur de Saint Joseph



Adorable Jésus ! en considération des services que Saint Joseph, que je désire d'honorer très-spécialement, vous a rendus lorsque vous étiez en ce monde, accordez-moi la grâce, que je vous y serve, et que je vous y adore en esprit et en vérité jusqu'au dernier soupir de ma vie.
Notre-Seigneur a révélé à une sainte âme, qu'il accordera volontiers ce qu'on lui demandera par les services que Saint Joseph lui a rendus.


Reportez-vous à Dieu est présent partout, Le bâton en fleurs de Saint Joseph, Prière à Saint Joseph Artisan, composée par Sa Sainteté le Pape Pie XII, Élévations à Saint Joseph, Aspirations à Saint Joseph, Prière à Saint Joseph pour lui demander la grâce de connaître sa vocation, Miracle de guérison obtenu par Saint Joseph, Prééminence de saint Joseph dans le Ciel, Saint Joseph, Protecteur de l'Église, De quelques industries cachées qui conduisent bientôt à la perfection, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Saint Joseph refuge des pécheurs, De la confiance que nous devons avoir en Saint Joseph, Saint Joseph honoré par les saints, Saint Joseph élevé au-dessus de tous les saints, Prière à Saint Joseph, Père et Protecteur des Vierges, Prière pour demander la pureté, Prière pour obtenir la pureté, Pouvoir de saint Joseph, Confiance de sainte Thérèse d'Avila en saint Joseph, Invocations et prières à Saint Joseph pour chaque jour de la semaine, Union admirable de Jésus, Marie et Joseph, Délices de Nazareth, Saint Joseph, patron et modèle des âmes intérieures, Saint Joseph à Nazareth, Saint Joseph choisi de Dieu pour être le chef de la Sainte-Famille, Tendresse de saint Joseph pour Jésus, Neuvaine de prières à Saint Joseph, Neuvaine à Saint Joseph, pour se préparer à ses Fêtes, et obtenir quelque grâce spéciale pendant la vie et une bonne mort, Les Sept Dimanches de Saint Joseph, Excellence du saint nom de Joseph, Saint Joseph patron et modèle des religieux, Hymne en l'honneur de Saint Joseph, Litanies de la paternelle protection de Saint Joseph, Litanies des souffrances de Saint Joseph, Litanies de Saint Joseph, Prière efficace en l'honneur de Saint Joseph, Courtes prières à Saint Joseph, Chapelet de Saint Joseph, Acte de consécration au glorieux Saint Joseph, Prière de Saint Pie X au glorieux Saint Joseph modèle des travailleurs, Sermon pour la Fête de Saint Joseph, Marie est donnée en mariage à Saint Joseph, Litanies de l'amour de Marie, Supplique à Saint Joseph, Oraison pour présenter son cœur à saint Joseph et Méditations et Exemples pour le Mois de Saint Joseph.













vendredi 18 mars 2022

Le malheur du monde dans les peines de cette vie, et dans les tourments de l'autre


Mort du pécheur

Il y a trois sortes de personnes dans la terre ; il y en a qui sont uniquement à Dieu seul par le renoncement à tout ce qui n'est pas Dieu. Ces personnes, dit Saint François de Sales, sont très-rares ; et il s'en trouve si peu, que le divin Époux, quand il parle de quelqu'une de ces heureuses personnes, il l'appelle son unique colombe, comme si elle était seule. Or l'on voit dans ces personnes quelque image du Paradis, où Dieu étant toutes choses en tous, un bonheur achevé et parfait, s'y rencontre toujours. Ces personnes sont le peuple béni de Dieu, dont la bénédiction l'accompagne à la ville et aux champs, et entre et sort avec lui. Sur lequel, comme nous l'enseigne l'Écriture, il étend ses ailes comme l'Aigle sur ses petits ; dont il porte le nom écrit en ses mains, dont il conserve le souvenir que les siècles ne pourront effacer ; dont la paix est comme une puissante rivière dans son abondance, dont la joie est continuelle, au moins dans la suprême partie de l'âme, qui sera durable et affermie, qui passera par les eaux, et surnagera ; qui sera au milieu des flammes sans en être brûlé : car toutes les eaux des contradictions des hommes, des afflictions de la vie, des tourments des tyrans et des Démons ne pouvant éteindre la simplicité et pureté de son amour de Dieu seul, y demeurant incessamment uni, il y repose comme dans son centre, dans une plénitude de paix si abondante, que sainte Catherine de Gènes, pour donner quelque idée de la félicité de ces personnes, assure que si on en faisait un précis, que si on les pressait fortement, il n'en sortirait autre chose qu'une paix divine.
Il y en a d'autres qui sont à Dieu, mais qui tiennent encore imparfaitement à une autre chose qu'à Dieu ; qui ne peuvent pas dire comme Saint François d'Assise : Mon Dieu et mon Tout. Ces personnes ne jouiront jamais de la paix divine des premiers. Pour peu que le cœur de l'homme se repose autre part que dans son centre qui est Dieu seul, il est tourmenté : ainsi ces personnes, quoique vertueuses, sont sujettes à bien des chagrins, ont bien des mécontentements. C'est ce qui est cause que l'on en rencontre peu qui soient dans une joie continuelle, à laquelle l'Apôtre exhorte ; qui ne contient jamais que des moments d'une paix divine, même au milieu de tout ce qu'il y a de plus affligeant en la vie ; parce qu'il y en a peu qui se contentent de Dieu seul.
Mais enfin il y en a d'autres, et c'est ce que l'on appelle le monde, qui sont vides de Dieu, plongées dans l'amour d'elles-mêmes et des autres créatures, toutes pleines des désirs du siècles et de ses vanités ; et celles-là sont malheureuses en cette vie et en l'autre. Bienheureux est l'homme, dit le Psalmiste, qui ne s'est point laissé aller au conseil des impies, qui ne s'est point arrêté dans la voie des pécheurs, et qui ne s'est point assis dans la chaire de contagion et de la peste ; mais qui au contraire met tout son affect ou en la Loi du Seigneur, et qui la médite le jour et la nuit. Il sera semblable à un arbre planté sur le bord des eaux courantes, qui portera son fruit en son temps. Sa feuille ne tombera point ; et tout ce qu'il fera, réussira heureusement. Après cela ce saint Roi s'écrie : Il n'en est pas ainsi des impies, il n'en est pas ainsi ; mais ils seront semblables à la poussière que le vent emporte de dessus la terre.
Ils seront le jouet des Démons dont ils sont les esclaves, comme nous l'avons remarqué dans le Chapitre précédent, ils les mèneront selon leur volonté ; et comme le diable est leur chef, qu'ils en sont les membres, ils seront animés de son esprit turbulent, inquiet, furieux, agité, troublé et toujours dans la peine. Les pécheurs, dit saint Pierre, tenant des discours pleins d'orgueil et de folie, promettent la liberté, quoiqu'ils soient eux-mêmes esclaves de la corruption ; parce que chacun est esclave de celui qui l'a vaincu, comme nous l'avons encore dit. Ce droit, dit un Interprète, est le droit de la guerre, et ce droit se trouve dans le péché et dans la concupiscence, et dans les démons à l'égard des pécheurs ; et pour peu que l'on cède à ces maîtres, ils augmentent leur domination, en sorte que le monde pécheur ayant pour maître le péché, la concupiscence et le démon, il est étrangement tyrannisé, tantôt par ses passions qui l'emportent comme le vent la poussière ; quelquefois en des agitations furieuses de dépit, de colère et de haine ; quelquefois en des soins inquiets et pleins de troubles, des biens et des richesses ; d'autres fois en des désirs des satisfactions sensuelles qui ne les laissent jamais en repos.
Le pécheur, dit l'Écriture, sera revêtu au-dehors, et rempli au-dedans de malédictions. car n'est-il pas bien juste, que celui qui a Dieu pour ennemi, ait pour partage l'horreur et la désolation ? Et comme les plus grands maux deviennent de grands biens à ceux qui aiment Dieu, les plus grands biens lui deviennent de grands maux.
Les impies ont beau crier : La paix, la paix. Le Seigneur a dit : Il n'y a point de paix pour les impies ; car le véritable repos ne se trouve qu'en Dieu seul, dont ils sont privés du divin amour. Et comment pourraient-ils se reposer entre les bras de celui à qui ils font une cruelle guerre ? Leurs prospérités sont pour eux de grandes peines. Ils trouvent la douleur dans leurs plaisirs ; et tous les efforts qu'ils font à se procurer de la satisfaction, leur causent mille inquiétudes.
Le monde a beau faire, qu'il aille où il voudra, qu'il prenne des ailes, pour parler avec le Psalmiste, pour voler vers l'orient, et qu'il habite vers l'extrémité de la mer, qu'il parcoure toute la terre et toutes les mers, qu'il jouisse de toutes les grandeurs qui s'y trouvent, des plaisirs que l'on y peut rencontrer, qu'il soit en pouvoir d'y prendre toutes les satisfactions que l'on y peut goûter, et qu'il ne se dénie rien de ce qui lui est agréable, il ne sera pas encore content, et il y aura bien des choses qui le feront peine. Aussi depuis la création de l'Univers, il n'a pu encore faire un homme parfaitement content. Qu'on lise toutes les Histoires, et on n'y trouvera pas une seule personne entièrement satisfaite. Il n'a point de richesses sans épines, il n'a point de douceurs sans amertume, il n'a point de grandeurs sans tourment.
Il n'y a nul âge ; nul sexe, nulle condition, qui soient exempts de souffrances : mais si le monde souffre dans ce qu'il a de plus doux et de plus agréable, quelle sera son affliction au milieu des maux qui l'environnent de toutes parts ! Quelles tristesses, quelles désolations dans la perte des biens, des charges, des femmes, des enfants, et des autres personnes que l'on aime ! Comme il est sans vue de Dieu, et sans son divin amour, sans la vue des vérités qui servent à modérer les maux de la vie, qu'il ne médite pas, il se donne en proie à la douleur, et il boit un fiel bien amer, sans le mélange des douces consolations des serviteurs de Dieu. Il demeure sans secours, et il boit de la coupe du vin de la colère du Seigneur jusqu'au fond de la lie. S'il est malade, il est dans des impatiences furieuses, il est dans des chagrins insupportables, et des inquiétudes assommantes, quand il lui arrive des maux qui l'affligent. Il est tourmenté pendant le jour ; et la nuit qui est destinée pour le repos, ne le laisse pas sans peines.
Mais qui pourrait dire les amertumes du monde, quand il faut sortir de cette vie ? Il voit que son heure est venue, il voit qu'il faut partir. Il regarde que ses attachements, dont il a dit tant de fois qu'il ne pouvait se déprendre, vont être rompus. Il connaît qu'une nécessité indispensable l'oblige de se séparer de ce qui l'arrêtait et l'empêchait d'aller à Dieu. Quelle horreur de quitter par force ce que jamais on n'a voulu lui donner par amour ! On lui arrache tout d'entre les mains, ses biens, ses amis ; il faut entrer dans une privation générale de toutes choses sans la moindre réserve. Mais quels saisissements de frayeur et d'horreur, s'il n'est point dans l'insensibilité dont nous parlerons, à la vue de l'éternité où il va entrer ? Il est certain qu'il y a un Paradis et un Enfer dans cette éternité : mais quelle espérance peut-il avoir du bonheur éternel du Paradis, après s'être écarté du chemin qui y conduit ? Toutes les apparences ne sont-elles pas qu'il s'en va dans le malheur infini de l'Enfer, après avoir tenu la voie de la perdition ? Ô quels transissements pour lors, quelles terreurs, quelle désolation !
Ces peines du monde durant la vie présente seront suivies des tourments dans la malheureuse éternité, qui ne se peuvent ni expliquer, ni être comprises. Hélas ! cela est bientôt dit, être damné ; mais c'est ce qui passe toute pensée. Ô monde ! ô monde ! il faut bien dire que ton malheur est bien grand, puisqu'il est incompréhensible.

(Le malheur du monde, M. Boudon)


Reportez-vous à Le malheur du Monde dans son insensibilité, Le malheur du Monde en ce que le démon en est le Prince, Prière pour demander à Dieu la victoire des tentations, Le malheur du monde en ce qu'il n'est point du Royaume de Dieu, Le malheur du monde, en ce qu'il ne peut recevoir le Saint-Esprit, Le malheur du Monde dans son opposition à Jésus-Christ, Le malheur du Monde dans ses occupations, Des divertissements, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De l'emploi du temps, De la conversation, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Des amitiés, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, VIE CHRÉTIENNE : Travail et Négoce, VIE CHRÉTIENNE : Repas, Récréations, Conversations et Visites, Méditation sur les règles que l'on doit suivre dans l'usage des divertissements permis, Méditation sur les divertissements du monde, Méditation sur la passion du jeu, Du Devoir des Pères de famille, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Méditation sur les devoirs des pères à l'égard de leurs enfants, Méditation sur la fidélité que la Religion nous inspire à l'égard des devoirs de notre état, Méditation sur l'Autorité, Le Malheur du monde pour les scandales, Méditation sur le péché de scandale, Excellence de la chasteté, Le malheur du monde dans les dangers où il se trouve, Le malheur du Monde dans ses honneurs, Le malheur du Monde dans ses plaisirs, Le malheur du Monde dans ses richesses, Le malheur du Monde, en ce qu'il ne connaît point Dieu, et son Fils Jésus-Christ, Le malheur du Monde dans les ténèbres, Ce que l'on entend par le Monde, Aveuglement de l'homme, Du vrai Religieux, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De la vie mixte, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, De l'homme intérieur, par le R.-P. Jean-Joseph SurinCe qui s'est observé dans un Ordre Religieux durant le premier siècle depuis son établissement, doit être regardé comme meilleur que tout ce qu'on peut inventer dans la suite, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Sur les trois mots qui furent dits à saint Arsène : Fuyez, taisez-vous, reposez-vous, Instruction sur les Conseils évangéliquesDu mondeMéditation sur les dangers du mondeMéditation sur l'amour de la retraiteMéditation sur les moyens de se sanctifier dans le mondeMéditation sur le détachement des biens de ce monde, Litanie pour se détacher des biens de ce monde, Méditation sur la gloire du monde, Méditation sur les obstacles que le monde oppose à notre salut, Méditation sur le renoncement au monde, Méditation sur deux règles qu'un Chrétien doit toujours observer pour faire son salut dans le monde, Méditation sur les affaires du monde comparées à celles du salut, Méditation sur l'affaire du salut, Que faut-il pour connaître sa vocation ? Premièrement, consulter Dieu, Que faut-il pour connaître sa vocation ? Deuxièmement, consultez-vous, vous-même, Que faut-il considérer dans le choix de la vocation ?, Quelle est ma vocation ?, Prière pour demander la grâce de connaître et d'accomplir la volonté de Dieu, Prière pour la vocation, Prière à Marie pour connaître sa vocation, Prière à Saint Joseph pour lui demander la grâce de connaître sa vocation, N'embrassez un état que par des motifs dignes d'une Chrétienne, En quelque état que vous soyez, rendez respectable, par vos sentiments et votre conduite, votre titre de Chrétienne, et Méditation sur ce qu'un Chrétien doit penser des richesses et des grandeurs du monde.














mardi 15 mars 2022

ABRÉGÉ DU CATÉCHISME DE PERSÉVÉRANCE, DEUXIÈME PARTIE, Leçon LII : Sixième et Neuvième Commandements


ABRÉGÉ DU CATÉCHISME DE PERSÉVÉRANCE

DEUXIÈME PARTIE

Contenant l'histoire et l'explication de la Religion

depuis la Naissance du Messie jusqu'à son Ascension


LIIe LEÇON

DE NOTRE UNION AVEC NOTRE-SEIGNEUR,

LE NOUVEL ADAM, PAR LA CHARITÉ.

SIXIÈME ET NEUVIÈME COMMANDEMENTS.


La tentation de Saint Jérôme

Q. Récitez le sixième et le neuvième commandements ?
R. Luxurieux point ne seras de corps ni de consentement. L'œuvre de chair ne désireras qu'en mariage seulement.

Q. Que nous défendent ces deux commandements ?
R. Ces deux commandements nous défendent toutes les pensées, les désirs, les regards, les paroles, les actions contraires à la pureté.

Q. Ces péchés sont-ils bien grands ?
R. Ces péchés sont très grands et causent la damnation d'une multitude d'âmes ; c'est pourquoi, si on avait eu le malheur d'en commettre quelqu'un, il faudrait en concevoir une vive horreur et s'en confesser au plus tôt avec une grande exactitude.

Q. Que faut-il faire pour les éviter ?
R. Pour les éviter, il faut en fuir avec soin toutes les occasions : comme les mauvais livres, les mauvaises chansons, les danses, les bals, les spectacles, la fréquentation des personnes d'un sexe différent, l'oisiveté, la curiosité et les parures.

Q. Dans le doute, que faut-il faire ?
R. Dans le doute, si on doit lire un livre ou se trouver à une assemblée, il faut consulter son confesseur, parce qu'il nous répondra, non pas suivant les maximes du monde, mais suivant l'Évangile ; car, c'est sur l'Évangile que nous serons jugés.

Q. Que faut-il faire quand on se trouve dans l'occasion de ce péché ?
R. Quand on se trouve dans l'occasion de ce péché, il faut s'en éloigner au plus tôt.

Q. Quels sont les remèdes à ce péché ?
R. Les remèdes à ce péché sont de deux sortes : les uns intérieurs, les autres extérieurs.

Q. Quels sont les remèdes intérieurs ?
R. Les remèdes intérieurs sont : 1° la prière ; 2° la réflexion sur la laideur de ce péché, qui défigure en nous l'image de Dieu et nous rend semblables aux bêtes ; sur la grandeur des châtiments dont Dieu l'a puni, tels que le déluge, l'engloutissement de Sodome, etc. ; 3° l'humilité.

Q. Quels sont les remèdes extérieurs ?
R. Les remèdes extérieurs sont : 1° la vigilance sur nos sens et surtout sur nos yeux ; 2° la mortification ; 3° la dévotion à la très sainte Vierge, et l'usage fréquent des Sacrements.

Q. Que nous ordonnent le sixième et le neuvième commandements ?
R. Le sixième et le neuvième commandements nous ordonnent de nous conserver purs d'âme et de corps, parce que nous sommes les membres de Jésus-Christ et les temples vivants du Saint-Esprit : la vertu de pureté est la plus aimable de toutes les vertus, et rend l'homme semblable aux Anges.

Q. Quels sont les avantages de ces deux commandements ?
R. Voici quelques-uns des avantages de ces deux commandements : 1° ils protègent l'honneur des familles ; 2° ils mettent notre santé et notre innocence à l'abri des passions d'autrui et de nos propres passions ; 3° ils nous procurent une paix délicieuse pendant la vie et une grande confiance au moment de la mort.


Je prends la résolution d'aimer Dieu par-dessus toute chose, et mon prochain comme moi-même pour l'amour de Dieu ; et en témoignage de cet amour, je m'efforcerai de ne jamais donner de scandale.


Deuxième Partie : Leçon I : État du monde à la venue du Messie, Leçon II : Naissance du Messie, Leçon III : Vie cachée de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Leçon IV : Vie publique de Notre-Seigneur, Première année, Leçon V : Vie publique de Notre-Seigneur, Première année, Leçon VI : Vie publique de Notre-Seigneur, Première année, Leçon VII : Vie publique de Notre-Seigneur, Deuxième année, Leçon VIII : Vie publique de Notre-Seigneur, Deuxième année, Leçon IX : Vie publique de Notre-Seigneur, Troisième année, Leçon X : Vie publique de Notre-Seigneur, Troisième année, Leçon XI : Vie publique de Notre-Seigneur, Troisième année, Leçon XII : Passion de Notre-Seigneur, Leçon XIII : Passion de Notre-Seigneur, Suite, Leçon XIV : Sépulture et Résurrection de Notre-Seigneur, Leçon XV : Vie glorieuse de Notre-Seigneur, Leçon XVI : Notre-Seigneur Réparateur du monde, Leçon XVII : Notre-Seigneur, Nouvel Adam, Leçon XVIII : Union de notre esprit avec Notre-Seigneur, le nouvel Adam, par la Foi, premier et deuxième articles du Symbole, Leçon XIX : Troisième, quatrième et cinquième articles du Symbole, Leçon XX : Le Purgatoire, Leçon XXI : Sixième et septième articles du Symbole, Leçon XXII : Huitième article du Symbole, Leçon XXIII : Neuvième article du Symbole, l'Église, Leçon XXIV : Neuvième article du Symbole, Leçon XXV : Dixième article du Symbole, Leçon XXVI : Onzième article du Symbole, Leçon XXVII : Douzième article du Symbole, Leçon XXVIII : Espérance et Grâce, Leçon XXIX : Premier moyen d'obtenir la grâce, la prière, Leçon XXX : Premier moyen d'obtenir la grâce, la prière : l'Oraison dominicale, Leçon XXXI : L'Ave Maria ou Salutation angélique, Leçon XXXII : Les sacrements, Leçon XXXIII : Le Baptême, Leçon XXXIV : Le Baptême (Suite), Leçon XXXV : La Confirmation, Leçon XXXVI : L'Eucharistie, Leçon XXXVII : L'Eucharistie (Suite), Leçon XXXVIII : De la Pénitence, Leçon XXXIX : De la Pénitence (Suite), Leçon XL : De la Pénitence (Suite), Leçon XLI : Des Indulgences et du Jubilé, Leçon XLII : De l'Extrême-Onction, Leçon XLIII : Du Sacrement de l'Ordre, Leçon XLIV : Du Sacrement de l'Ordre (Suite), Leçon XLV : Du Sacrement de Mariage, Leçon XLVI : De la Charité, Leçon XLVII : Premier Commandement, Leçon XLVIII : Deuxième Commandement, Leçon XLIX : Troisième Commandement, Leçon L : Quatrième Commandement, Leçon LI : Cinquième Commandement, Leçon LIII : Septième et Dixième Commandements.

Première Partie :
Leçon I : Enseignement vocal de la Religion, Catéchisme, Leçon II : Enseignement écrit, Écriture et Tradition, Leçon III : Connaissance de Dieu considéré en Lui-même, Leçon IV : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, 1er Jour de la Création, Leçon V : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, 2e Jour de la Création, Leçon VI : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, 3e Jour de la Création, Leçon VII : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, Fin du 3e et commencement du 4e Jour de la Création, Leçon VIII : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, suite du 4e Jour de la Création, Leçon IX : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, 5e Jour de la Création, Leçon X : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, Fin du 5e et commencement du 6e Jour de la Création, Leçon XI : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, Suite du 6e Jour de la Création, Leçon XII : Connaissance de l'homme considéré en lui-même, Leçon XIII : Connaissance de l'homme considéré dans ses rapports avec les créatures, Leçon XIV : Connaissance de l'homme considéré dans ses rapports avec Dieu, Leçon XV : Connaissance des Anges, Leçon XVI : Chute de l'homme, Leçon XVII : Accord de la justice et de la miséricorde divine dans la punition et dans la transmission du péché d'Adam, Leçon XVIII : Nécessité et perpétuité de la Foi au Mystère de la Rédemption, Histoire de Job, Leçon XIX : Connaissance de la Religion, Nature et définition de la Religion, Leçon XX : Connaissance de la Religion, Que la Religion est une Loi, Leçon XXI : Le Messie promis et figuré : Adam et Abel, Leçon XXII : Le Messie promis et figuré, Noé, Troisième Figure du Messie, Leçon XXIII : Deuxième promesse et quatrième figure du Messie, Melchisédech, Leçon XXIV : Isaac, cinquième Figure du Messie, Leçon XXV : Le Messie promis et figuré, Jacob, Sixième Figure du Messie, Leçon XXVI : Le Messie promis et figuré, Joseph, Septième Figure du Messie, Leçon XXVII : L'Agneau pascal, Huitième Figure du Messie, Leçon XXVIII : La Manne, Neuvième Figure du Messie, Leçon XXIX : Les sacrifices et le serpent d'airain, Dixième et onzième Figure du Messie, Leçon XXX : Moïse, Douzième Figure du Messie, Leçon XXXI : Josué, Treizième Figure du Messie, Leçon XXXII : Gédéon, quatorzième Figure du Messie, Leçon XXXIII : Samson, Quinzième Figure du Messie, Leçon XXXIV : Sixième Promesse du Messie, Leçon XXXV : David, Seizième Figure du Messie, Leçon XXXVI : Salomon, Dix-septième Figure du Messie, Leçon XXXVII : Jonas, Dix-huitième Figure du Messie, Leçon XXXVIII : Le Messie prédit, Prophéties de David, Leçon XXXIX : Le Messie prédit, Prophéties d'Isaïe, Leçon XL : Le Messie prédit, Prophéties d'Osée, de Michée, de Joël et de Jérémie, Leçon XLI : Le Messie prédit, Prophéties d'Ézéchiel, Leçon XLII : Le Messie prédit, Prophéties de Daniel, Leçon XLIII : Le Messie prédit, Prophéties d'Aggée, de Zacharie et de Malachie, Leçon XLIV : Résumé général et application des promesses, des figures et des prophéties, à Notre-Seigneur Jésus-Christ, Leçon XLV : Le Messie préparé, Monarchie des Assyriens, Leçon XLVI : Le Messie préparé, Monarchie des Assyriens, Histoire de Judith, Leçon XLVII : Le Messie préparé, Histoire de Tobie, Leçon XLVIII : Le Messie préparé, Monarchie des Perses, Histoire d'Esther, Leçon XLIX : Le Messie préparé, Monarchie des Grecs et des Romains, Leçon L : Le Messie préparé, Histoire des Machabées, Leçon LI : Unité de la Religion et de l’Église.