vendredi 29 mars 2019

Union admirable de Jésus, Marie et Joseph



Extrait de "Pouvoir de Saint Joseph", par le R. P. Huguet, Mariste :




Jésus, Marie, Joseph, Trinité merveilleusement recommandable et digne d'être honorée. (S. François de Sales)


Les trois augustes personnes qui habitent l'humble demeure de Nazareth nous représentent admirablement les perfections divines, et l'union indissoluble des trois personnes adorables de la Trinité céleste et éternelle.
Nous contemplons dans la Trinité incréée unité d'essence en trois personnes, Père, Fils et Saint-Esprit ; et dans cette union une admirable identité de pensées, d'affections et de désirs ; de même nous voyons dans la Trinité créée (on appelle communément les trois personnes qui composent la sainte Famille : la Trinité créée, quoiqu'en effet elle soit incréée dans la personne de Jésus) union d'amour et de grâces en trois essences et trois personnes, Jésus, Marie et Joseph ; et dans cette union une entière conformité de désirs et de volontés. Nous remarquons en celle-là, que Dieu le Père engendre son Fils unique dans l'éternité ; et en celle-ci, que Jésus donne au milieu des siècles, l'être spirituel à Joseph, son Père, et à Marie, sa Mère, par un ordre admirable, quoiqu'il semble renversé. Dans la Trinité incréée, le Père et le Fils, en unité de principe, produisent le Saint-Esprit ; et dans la Trinité créée, Jésus et Marie, en unité d'esprit, font croître Joseph en grâce et en mérite.
Enfin, il est difficile de parler et d'écrire de l'une des personnes appartenant à l'une et à l'autre Trinité, sans que les deux autres interviennent en même temps, à cause des habitudes et des liaisons très-étroites qui sont entre elles : et c'est ce qui nous a fait une douce obligation de tracer quelques traits de Jésus et de Marie, en parlant de Joseph, que nous ne pouvons pas séparer d'eux sans lui ravir les plus belles fleurs de sa couronne.
Nous trouvons dans la sainte Écriture d'admirables figures des rapports qui devaient exister entre ces trois augustes personnes. Si Jésus est l'arbre de vie, Marie est le paradis terrestre, arrosé par les eaux de la grâce, au milieu duquel il est planté, et Joseph, le Chérubin, gardien du paradis et de l'arbre. Si Marie est la Colombe mystique, Jésus n'est-il pas le rameau d'olivier, symbole de la paix, et la Paix même du monde (Ipse est pax nostra - Ephes., II, 14) qu'elle porte dans son sein immaculé ; et Joseph, le véritable Noé qui introduit chez lui la Colombe, et reçoit d'elle l'Auteur de la réconciliation entre Dieu et les hommes ! Si Joseph est la racine de Jessé, Marie n'est-elle pas la tige, et Jésus, la fleur que la tige a portée ? Si Jésus est la fontaine sortie du paradis terrestre, Marie n'est-elle pas le bassin qui en reçoit- les eaux, et Joseph celui qui les répand ? Si Marie est plus belle que la lune, et Joseph, plus brillant qu'une étoile, Jésus n'est-il pas le divin Soleil de justice duquel ils reçoivent la lumière ? Si Jésus est l'Arche du Nouveau Testament, Marie n'est-elle pas le Saint des Saints où cette arche est cachée, et Joseph le voile qui couvre aux yeux des Juifs les mystères que l'un et l'autre renferment ? Si Jésus est le propitiatoire de la loi évangélique, Marie et Joseph ne sont-ils pas les deux chérubins, l'un ayant la figure d'une femme, et l'autre celle d'un homme, qui étendant les ailes de leurs affections et se regardant mutuellement, contemplent le Sauveur, l'admirent et l'adorent sans cesse ?
Voilà de belles figures de l'union qui existait entre ces trois saintes personnes. La mort qui divise tout ne put rompre le nœud de leur amour que Dieu avait formé lui-même. Si elle les sépara quant au lieu et pour un temps, ce ne fut que pour les réunir éternellement dans le séjour de la gloire.
Nous pouvons donc affirmer, sans crainte de nous tromper, que comme il y a dans le Ciel une Trinité ineffable, Père, Fils et Saint-Esprit, il y a sur la terre une autre Trinité, Jésus, Marie et Joseph dont parle l'Évangile. Le docte et pieux Gerson, ravi d'admiration en contemplant, ce mystère, s'écriait dans un transport d'amour : Ô belle, ô aimable, ô honorable Trinité, Jésus, Marie, Joseph, que la Divinité a unis par le lien d'une inviolable charité, vous êtes véritablement dignes des vœux, des offrandes et des adorations de tous les enfants de Dieu. Il n'y avait rien au monde de si excellent, de si auguste que vous ; notre terre ne méritait pas de vous posséder, et le Ciel a pu justement lui envier et lui ravir un trésor si précieux et un si saint dépôt.
Âmes pieuses, soyez fidèles à honorer cette auguste Trinité : faites de votre cœur une crèche a Jésus, autour de laquelle vous inviterez Marie et Joseph ; si vous n'aimez mieux encore en faire un temple a trois autels, ou bien un mont de pureté, sur lequel vous élèverez trois tabernacles : le premier dédié à Jésus, le second à Marie, le troisième à Joseph ; et si vous voulez qu'ils y établissent leur demeure, ornez-les, suivant le conseil du dévot saint Bernard, de mortification, de justice et de piété ; de mortification, à l'égard de vous-même, usant sobrement des biens et des plaisirs de la vie présente ; de justice à l'endroit du prochain, rendant à chacun ce qui lui est dû selon sa condition, et de piété envers Dieu, vous portant avec ferveur à tout ce qui intéresse sa gloire.
Je trouverais encore très-bon, dit un pieux auteur, que les serviteurs de saint Joseph le priassent quelquefois de venir en leur âme et d'y amener le petit Jésus avec sa sainte Mère pour les y faire honorer, comme il fit en Égypte, les engageant doucement à détruire et à briser les vaines idoles de l'amour-propre, de la vanité, de la sensualité, et des autres passions déréglées que la nature corrompue y a dressées à leur grand déplaisir.
Âmes pieuses, prononcez souvent avec confiance ces noms sacrés : Jésus, Marie, Joseph ; noms de paix et d'amour, noms de salut et de bénédiction, noms de majesté et de gloire, noms d'admiration et de joie, noms de bonheur et de vénération, noms agréables aux Anges, avantageux aux hommes et terribles aux démons. Étant saints comme ils sont, dit le dévot Eckius, et capables de remplir de consolation l'esprit de ceux qui les profèrent, les chrétiens devraient les avoir toujours dans le cœur et sur les lèvres.
Prenez, la pieuse habitude d'invoquer tous les matins à votre réveil ces trois noms sacrés, en disant : Bénie soyez-vous à jamais très-sainte et très-auguste Trinité, Jésus, Marie, Joseph : nous vous louerons, nous vous glorifierons des grâces que vous avez daigné nous accorder et nous obtenir de Dieu.
La vertueuse princesse Marguerite de Lorraine, duchesse d'Alençon, pour remercier Dieu de la guérison du prince Charles, son fils, réduit à la dernière extrémité, éleva une belle chapelle à la Trinité créée, où elle faisait célébrer tous les mois trois messes, la première en l'honneur de Jésus-Christ pour la conversion des pécheurs, la seconde en l'honneur de Marie pour les âmes du purgatoire, et la troisième en l'honneur de saint Joseph pour l'extirpation des hérésies.
Auguste Trinité, qui représentez si parfaite ment l'union des trois personnes divines, et qui désirez si vivement le salut de tous les hommes, aidez-moi efficacement à faire le mien. Jésus, mon Sauveur, présentez à votre Père vos plaies sacrées et le précieux Sang que vous avez répandu par amour pour moi ; Marie, ma tendre Mère, montrez à Dieu en ma faveur le sein immaculé qui a porté le Verbe Incarné ; Joseph, montrez vos mains qui ont tant travaillé et les sueurs que vous avez versées pour nourrir le Fils unique de Dieu. Que Jésus répande sur moi en abondance les bénédictions du Ciel et les trésors de grâce qu'il a acquis par sa vie et par sa mort. Que Jésus, Marie et Joseph sanctifient mes pensées, mes paroles et mes actions, afin que je sois agréable au Père, au Fils et au Saint-Esprit.
Ô adorable et glorieuse Trinité du Ciel, qui nous avez donné sur la terre la Trinité admirable, Jésus, Marie et Joseph, et qui l'avez prévenue des douceurs de vos bénédictions, établissant Jésus comme la fontaine, Marie et Joseph comme les deux canaux par lesquels vous nous communiquez les eaux abondantes de la grâce qui vivifient et fertilisent nos âmes. Donnez-nous de pouvoir honorer dignement cette aimable Trinité, afin qu'elle daigne nous recevoir un jour au Ciel dans son éternelle et bienheureuse compagnie, où il nous sera permis de jouir à jamais de la Trinité adorable, de vivre en elle et de la louer et bénir dans les siècles des siècles ! Ainsi soit-il.


EXEMPLE

Le Bienheureux Gaspar Bon, de l'Ordre des Mineurs, mérite à juste titre d'être compté parmi les pieux serviteurs de saint Joseph, les plus empressés à lui faire leur cour, puisqu'il ne cessait de converser en esprit, avec la sainte Famille, dans la maison de Nazareth. Et comme la bouche parle de l'abondance du cœur, ce saint Religieux avait toujours sur les lèvres ces noms sacrés, Jésus, Marie, Joseph. Ces trois noms étaient pour lui comme trois rayons du miel le plus doux ; aussi il n'est pas étonnant qu'il ne sortît de sa bouche que des paroles de la plus suave dévotion. C'était en effet quelque chose de bien doux que d'entendre ce bon Religieux, soit qu'il fit une demande, soit qu'il donnât une réponse, toujours commencer et finir par les noms de Jésus, Marie, Joseph, qu'il prononçait avec le plus grand respect. Ces trois noms lui servaient d'introduction, de parenthèse, d'admiration. Jésus, Marie, Joseph, mon Frère, ouvrez-moi la porte, disait-il au portier quand il était sur le point de sortir du couvent, Jésus, Marie, Joseph, mon Père, soyez le bienvenu, disait-il, en le saluant, au Religieux qui arrivait : ainsi, dans toutes les occasions, son Jésus, Marie, Joseph, était toujours sur ses lèvres.
Quand il toucha à sa dernière heure, il désira que les Religieux qui l'assistaient lui répétassent continuellement ces noms bénis, si propres à inspirer la plus vive confiance, afin de lui adoucir par cette harmonie toute céleste les douleurs de l'agonie et les angoisses de la mort. En effet, au moment où sa langue achevait d'invoquer encore une fois Jésus, Marie, Joseph, il s'endormit paisiblement dans le Seigneur, laissant tous ses Frères pénétrés de la plus vive admiration pour sa tendre confiance en la sainte Famille.


PRATIQUE

Invoquer soir et matin, avec confiance, Jésus, Marie et Joseph.




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