vendredi 6 mars 2020

Saint Joseph élevé au-dessus de tous les saints



Extrait de "Pouvoir de Saint Joseph", par le R. P. Huguet, Mariste :




Quand nous disons que Saint Joseph a été le plus grand de tous les saints, celui qui a reçu le plus de grâces et de caresses de Jésus, nous exceptons toujours Marie qui a été incomparablement plus privilégiée et plus sainte encore que son chaste Époux.


Saint Joseph l'emporte sur tous les Patriarches et sur tous les Prophètes, comme Époux de Marie et comme Père de Jésus. (Tolet. t, sur saint Luc)


Quand nous remontons d'âge en âge jusqu'à l'origine des choses, nous trouvons de grands hommes et de grands saints, les Noé, les Abraham, les David, les Moïse, les Isaïe, les Jean-Baptiste et tant d'autres ; or, leur grandeur vient des rapports qu'ils ont eus avec le Messie, dont ils étaient les figures, les précurseurs et les ancêtres ; mais combien la gloire de notre saint Patriarche est plus élevée encore ! Tandis que les autres saints ont annoncé le Rédempteur des nations, l'ont désiré, l'ont adoré en esprit, pourrons, ô bienheureux Joseph ! vous l'avez vu de vos yeux, vous l'avez porté entre vos bras, vous l'avez adoré vivant et présent, vous lui avez sauvé la vie, vous l'avez possédé pendant trente ans, recevant ses services et l'entendant vous appeler du doux nom de père (Ludovic de Ponte). Ô dignité incomparable ! Ô Ciel, qu'avez-vous de plus grand! Ô terre, qu'avez-vous qui puisse s'approcher de la gloire et du bonheur de Joseph qui avait sur Jésus-Christ toute l'autorité du Père éternel, et celle du Saint-Esprit sur la bienheureuse Vierge Marie, avec le pouvoir de commander au Fils et à la Mère, c'est-à-dire, à la Reine du Ciel et de la terre, qui partage avec Dieu le gouvernement du monde, qui voit toutes les créatures assujetties à son empire, qui porte la terreur de son nom jusque dans les abîmes, qui est Fille du Père, Épouse du Saint-Esprit, Mère du Fils, l'honneur du Ciel, l'espérance de la terre et l'épouvante des enfers. Où est le saint, où est l'Ange, où est le Séraphin qui ait jamais eu un emploi si sublime et on empire si glorieux ?
Dire que Joseph est l'Époux de Marie, c'est dire de lui, s'écrie saint Jean Damascène, tout ce qu'on peut dire de plus grand.
Marie, si élevée en perfection, méritait bien de recevoir des mains de Dieu un époux d'une sainteté éminente. « S'il y avait eu, dit le savant Billuart, une femme plus pure que Marie, elle aurait été choisie pour la Mère de Dieu ; et s'il s'était trouvé un homme plus juste que Joseph, il aurait été l'époux de Marie (« On doit à Marie le culte d'hyperdulie et à saint Joseph le plus haut degré de culte de Dulie. » — Cornélius a Lapide, ch. I, sur S. Matth. — Voyez Suarez, de Myst. J.-C, disp. 8. — La rubrique du Missel romain prescrit, en vertu d'un décret de la sacrée Congrégation des rites, de nommer saint Joseph avant les Apôtres dans l'Oraison A cunctis. 17 septembre 1815). »
« Vous voyez la dignité de Marie, dit Bossuet, en ce que sa virginité bienheureuse a été choisie dès l'éternité pour donner Jésus-Christ au monde ; et vous voyez la dignité de Joseph en ce que cette pureté de Marie qui a été si utile à notre nature a été confiée à ses soins, et que c'est lui qui conserve au monde une chose si nécessaire (Sainte Marie Madeleine de Pazzi, repassant un jour dans son esprit la gloire dé saint Joseph, s'écria : celle de Marie comme pour la rendre plus belle, plus brillante et plus glorieuse. Saint Joseph est au milieu de Jésus et de Marie comme une étoile resplendissante, et prend sous sa protection la plus particulière les âmes qui combattent sous les étendards de la Vierge. — Extases, part. 2, ch. 30). »
Saint Paul prouve l'excellence de Jésus-Christ au-dessus de tous les Anges par la noblesse de son nom : Tanto melior Angelis effectus, quanto proe illis differentius nomen hereditavit. Quelle estime ne devons-nous pas avoir pour saint Joseph qui porte avec raison le nom de père d'un Dieu et qui, après avoir été associé à la paternité divine, a pu dire avec le Père éternel, parlant à un même fils : Je lui servirai de Père et il m'obéira comme un fils, Ego ero illi in Patrem, et ipse mihi erit in filium. S'il est vrai, comme l'enseigne saint Thomas, que les Apôtres ont reçu des grâces plus abondantes et plus précieuses, parce qu'ils étaient plus immédiatement unis à Celui de la plénitude duquel nous avons tout reçu, quelle doit être la mesure des grâces accordées à Joseph qui, après Marie, a été uni le plus étroitement au divin Sauveur ? Si Dieu, continue le même docteur, traite les fidèles comme le font les princes de la terre, qui prodiguent leurs faveurs et leurs trésors à ceux qui remplissent les offices les plus considérables dans leur royaume ; qui jamais entre toutes les créatures du Ciel et de la terre a eu des fonctions aussi sublimes que celui qui a été le gardien, le sauveur et le père du Fils unique de Dieu ! Si Dieu, dit saint Paul, en donnant les charges fournit en même temps les qualités nécessaires pour s'en bien acquitter, Qui fecit nos idoneos ministros (II Corinth. III) ; quelle maturité de jugement, quelle rare prudence aura-t-il donnée à cet homme choisi par sa sagesse pour l'administration des plus grandes affaires qu'il a jamais eues hors de lui-même ? Quelle haute élévation d'esprit aura-t-il donnée à Joseph qui devait pendant trente ans étudier à l'école de la Sagesse Incarnée ; mais surtout quelle capacité de cœur, quelle étendue de volonté, quelle fécondité d'amour n'aura-t-il pas accordées à celui qui devait être l'autel vivant sur lequel devait reposer tout le feu de l'amour de Dieu renfermé dans la personne de Jésus-Christ ? Mais si nous ne pouvons comprendre les seules dispositions que saint Joseph a eues pour cette sublime paternité, comment pourrions-nous avoir une juste idée des mérites que ce grand Patriarche a acquis dans l'exercice de ses fonctions divines ?
Quelques docteurs paraissent surpris que le Sauveur n'ait jamais proféré une parole pour louer la très-sainte Vierge et saint Joseph, quoiqu'il ait fait l'éloge de son Précurseur, de saint Pierre et même de quelques pécheurs, dès qu'ils ont été sincèrement convertis. C'est sans doute parce que, en s'avouant leur Fils et en leur rendant toute l'obéissance que les pères et les mères peuvent attendre de leurs enfants, il ne pouvait rien faire de plus honorable et de plus glorieux pour eux (Pater Jesu, vir Mariae, cujus laus est in Evangelio. — Saint Bonaventure).
Les paroles qui furent dites et la gloire du Précurseur de Jésus-Christ : Magnus erit coram Domino, « Il sera grand devant le Seigneur, » peuvent être justement appliquées au glorieux Époux de sa très-sainte Mère. En effet, quelques rapports qu'ait eus saint Jean avec le Sauveur, Joseph en a eu encore de plus intimes. Jésus-Christ ne s'humilie qu'une fois devant Jean-Baptiste, et il fut soumis à Joseph toute sa vie. Jean prépare les voies au Seigneur, mais Joseph coopère en quelque sorte au mystère de l'Incarnation. C'est en sa personne que les Patriarches et les Prophètes ont reçu ce divin Messie qui leur avait été promis, c'est par ses yeux qu'ils l'ont vu, c'est par ses bras qu'ils l'ont embrassé ; c'est lui qui l'a nourri et qui a fait, pour ainsi dire, couler ses sueurs dans les veines de l'Enfant-Dieu qui devait répandre tout son sang sur le Calvaire pour expier les péchés du monde. Aucun saint n'a partagé ni ne partagera jamais les prérogatives de cet illustre Patriarche. Le pouvoir de faire des miracles est fort rare, néanmoins il n'a pas été accordé seulement à saint Bernard ; mais Joseph seul avec Marie commande à Jésus-Christ. La grâce de l'apostolat est sans doute une des plus excellentes dont Dieu puisse favoriser un homme sur la terre, et cependant saint Pierre et saint Paul ne sont pas les seuls qui l'ont reçue du Ciel. L'esprit de prophétie est une faveur très-grande, mais Isaïe et Jérémie ne sont pas seuls prophètes, tandis qu'il n'y a que Joseph qui ait seul la gloire d'être le chaste Époux de Marie et le Père du Sauveur des hommes.
« Si le nom de dépositaire, dit Bossuet, emporte une marque d'estime et rend témoignage à la probité ; si pour confier un dépôt nous choisissons ceux de nos amis dont la vertu est plus reconnue, dont la fidélité est plus éprouvée, enfin les plus intimes, les plus confidents : quelle est la gloire de saint Joseph, que Dieu fait dépositaire, non-seulement de la bienheureuse Marie, que sa pureté angélique rend si agréable à ses yeux ; mais encore de son propre Fils, qui est l'unique objet de ses complaisances et l'unique espérance de notre salut ? De sorte qu'en la personne de Jésus-Christ, saint Joseph est établi le dépositaire du trésor commun de Dieu et des hommes. Quelle éloquence peut égaler la grandeur et la majesté de ce titre ! »
« Dieu ayant destiné saint Joseph à exercer l'autorité de père sur le Verbe Incarné, on doit tenir pour certain, dit saint Liguori, qu'il lui conféra tous les dons qui convenaient à une pareille charge. On ne doit pas douter qu'il ne l'ait enrichi de toutes les grâces et de tous les privilèges accordés aux autres saints. »
Si la sagesse de saint Joseph a eu un si noble emploi dans la conduite du Verbe Incarné, sa patience dans les travaux qu'il a soufferts ne lui a pas été moins glorieuse. Tous les pas qu'il faisait, tous les soins qu'il se donnait, toutes les sueurs qu'il répandait ne regardaient purement que la vie de Jésus d'où dépendait le salut général de tous les hommes. De sorte que, s'il s'est trouvé des saints qui ont plus souffert que lui, certainement il n'y en a point qui ont souffert pour un si digne sujet. Les anachorètes ont fait de grandes abstinences pour conserver la vie de l'âme ; mais saint Joseph a pris sur son nécessaire pour le donner à Jésus et à Marie (S. Thom., in c. I, Matth. ad v. 20). Les martyrs ont enduré de cruels tourments pour le nom de Jésus, mais saint Joseph a exposé sa vie pour sauver celle de Jésus (Joseph a reçu de Dieu une si grande abondance de grâces et de faveurs que l'on peut dire sans crainte qu'aucun saint ne fut plus semblable au Christ par ses qualités naturelles, par ses vertus héroïques, et par les souffrances qu'il a endurées. — P. J. Gratien).
Si servir fidèlement Dieu, c'est régner, comme l'assure la vérité même, les services que lui a rendus saint Joseph sont si grands, dans une affaire si importante et dans un emploi si glorieux, que non-seulement ils le distinguent des autres saints, mais encore qu'il peut par là leur servir de modèle, en sorte que cette noble qualité de serviteur que Dieu a donnée aux Patriarches, aux Apôtres et à tous les saints de l'ancienne et de la nouvelle Loi devient comme singulière à saint Joseph.
Jugez par ces sublimes considérations quel respect nous devons avoir à cet admirable Saint, quelle confiance nous devons avoir en sa protection. Car s'il est singulier en ses mérites, ne doutons point qu'il ne le soit aussi dans le pouvoir et le crédit dont il jouit dans le Ciel auprès de Jésus et de Marie auxquels il a rendu de si grands services pendant les jours de sa vie mortelle.


EXEMPLE

L'Ordre si célèbre de Saint-Dominique fut toujours très-zélé pour honorer saint Joseph. L'un de ses membres les plus illustres, Albert le Grand, dès le XIVe siècle, avait composé un office de saint Joseph, à la prière de plusieurs Âmes pieuses qui avaient une vive confiance en ce saint Patriarche. Plus tard, le Général de l'Ordre chargea un de ses Religieux d'en composer un autre, qui fut trouvé si pieux, que seul il aurait assuré au docte Isidore de l'Isle la reconnaissance de tous les cœurs dévoués à saint Joseph. Ce fervent Religieux fut un des premiers qui aient travaillé à répandre le culte de notre Saint. Entrevoyant la gloire dont il devait briller, il invita les écrivains qui viendraient après lui à méditer attentivement la vie cachée de saint Joseph et à mettre au grand jour les trésors inestimables de mérites qu'elle renferme, les assurant qu'ils y découvriraient des richesses plus précieuses que chez les Patriarches de l'ancienne Loi.


PRATIQUE

Remerciez saint Joseph de tout ce qu'il a fait pour Jésus et Marie, et pour le bien de votre âme.



Reportez-vous à Prééminence de saint Joseph dans le Ciel, Saint Joseph, Protecteur de l'ÉgliseDe quelques industries cachées qui conduisent bientôt à la perfection, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Saint Joseph honoré par les saints, Prière à Saint Joseph, Père et Protecteur des Vierges, Prière pour demander la pureté, Prière pour obtenir la pureté, Pouvoir de saint Joseph, Confiance de sainte Thérèse d'Avila en saint Joseph, Invocations et prières à Saint Joseph pour chaque jour de la semaine, Union admirable de Jésus, Marie et Joseph, Délices de Nazareth, Saint Joseph, patron et modèle des âmes intérieures, Saint Joseph à Nazareth, Saint Joseph choisi de Dieu pour être le chef de la Sainte-Famille, Tendresse de saint Joseph pour Jésus, Neuvaine de prières à Saint Joseph, Neuvaine à Saint Joseph, pour se préparer à ses Fêtes, et obtenir quelque grâce spéciale pendant la vie et une bonne mort, Les Sept Dimanches de Saint Joseph, Excellence du saint nom de Joseph, Saint Joseph patron et modèle des religieux, Hymne en l'honneur de Saint Joseph, Litanies de la paternelle protection de Saint Joseph, Litanies des souffrances de Saint Joseph, Litanies de Saint Joseph, Prière efficace en l'honneur de Saint Joseph, Courtes prières à Saint Joseph, Chapelet de Saint Joseph, Acte de consécration au glorieux Saint Joseph, Prière de Saint Pie X au glorieux Saint Joseph modèle des travailleurs, Sermon pour la Fête de Saint Joseph, Marie est donnée en mariage à Saint Joseph, Litanies de l'amour de Marie, Supplique à Saint Joseph, Oraison pour présenter son cœur à saint Joseph et Méditations et Exemples pour le Mois de Saint Joseph.