vendredi 14 juin 2019

Méditation sur la Très-Sainte Trinité : Au Nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit



Extrait de "L'Esprit de l’Église dans le cours de l'année Chrétienne" :





In Nomine Patris, et Filii, et Spintûs Sancti. Au Nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit. (Math. 28)


I. Point. Ce n'est pas assez de croire un Dieu en trois Personnes, et d'être prêt de donner sa vie pour preuve de cette croyance. La Foi qui transporte les montagnes ne suffit pas pour sauver votre âme ; sans les œuvres elle est morte. Il faut adorer et aimer en esprit et en vérité ces trois Personnes, d'un même culte, d'un même amour, et reconnaître dans les différents attributs, par lesquels elles se communiquent à nous, les différents bienfaits dont elles nous comblent, et ne cessent de nous combler. Un Dieu Créateur, un Dieu Sauveur, un Dieu Consolateur ; voilà l'objet de nos adorations et de notre amour dans le Mystère de la Très-Sainte Trinité.
Le Père, en nous créant, nous a faits pour le servir, pour n'aimer que lui, pour nous rendre heureux en devenant saints, et pour être lui-même la récompense de notre sainteté. Quelle bonté ! Il n'emploie sa puissance que pour notre félicité. Il semble, par tout ce qu'il fait pour nous, que nous manquions à sa gloire, et qu'il mette son bonheur à le partager avec nous.
Le Fils, pour nous sauver, descend du Trône de son Père, où il est assis à la droite, pour s'anéantir jusqu'à devenir homme. Il prend la forme d'esclave du péché pour racheter le pécheur. Il naît dans la pauvreté et dans les souffrances. Dans le cours de sa vie il n'a pas où reposer sa Tête. Il est en but à la contradiction des hommes. Il meurt au milieu des ignominies des tourments, et sur une Croix. Quel amour ! Il n'y a qu'un Dieu capable d'en avoir un aussi incompréhensible, et d'en donner des preuves aussi indubitables ! Un Dieu se faire Homme pour moi, souffrir pour moi, mourir pour moi ! Il faut être un monstre d'ingratitude pour ne pas aimer un Dieu qui a tant fait pour me sauver.
Le Saint-Esprit, pour me consoler dans cette vallée de larmes répand sur moi ses grâces. Il m'en prévient pour me faire éviter le péché, pour me faire pratiquer la vertu ; pour adoucir les peines dont cette vie est semée ; pour les rendre méritoires par la patience ; pour me faire résister aux épreuves, aux tentations ; pour me faire combattre et vaincre mes ennemis, dont le plus dangereux est moi-même ; pour me faire trouver des douceurs dans la pénitence, des attraits dans le bien, des consolations ineffables dans l'innocence. Ah ! par des moyens, par des secours si puissants, ma perdition ne peut venir que de moi, et mon salut est assuré, si j'en profite. Dieu en trois Personnes, divines Personnes en un seul Dieu, je vous adore, je vous aime. Je veux vous adorer et vous aimer toute ma vie, pour mériter de bénir, de louer dans l'éternité le Père, le Fils et le Saint-Esprit.

II. Point. Pour être digne de rendre ce Culte éternel d'adoration et d'amour à la Très-Sainte Trinité, il faut se rendre conforme aux trois Personnes qui ne sont qu'un seul Dieu, et imiter, autant qu'il est en nous avec le secours de la grâce, les qualités qui les distinguent. Le Père nous dit dans le Lévitique : soyez saints, parce que je suis Saint et dans l'Évangile, soyez parfaits, comme votre Père céleste est parfait. Ce n'est que par la Sainteté qu'on peut lui plaire. La Sainteté est l'hommage te plus digne de lui. C'est à des Saints qu'il a dit par le Prophète ; vous êtes des Dieux. Rien n'approche de plus près la Divinité que la Sainteté.
Pour l'acquérir, il faut marcher sur les pas de Jésus-Christ ; devenir ses imitateurs, en le prenant pour modèle ; mener comme lui une vie pénitente ; pratiquer toutes les vertus, en suivant ses exemples ; être, comme il le dit lui-même, doux et humble de cœur ; perdre sa vie, s'il le faut, pour sauver son âme, comme il est mort pour sauver les hommes. Ce n'est que par la ressemblance que nous aurons avec le Fils éternel de Dieu que nous pourrons devenir les Enfants du Père, et les Cohéritiers du Fils.
Le Saint-Esprit, qui procède de leur Amour, et qui n'est qu'Amour, veut tout notre cœur et tout notre amour. Comme il est délicat et jaloux, on le blesse aisément. Quand on le contriste, il se retire. Il faut répondre à ses grâces pour qu'elles se succèdent, le bon usage qu'on en fait les attire et les multiplie. Il faut se rendre à leur attrait, goûter leur onction, et, en faisant le bien qu'il inspire, en pratiquant les vertus où il nous porte, il couronne ses dons. L'hommage le plus agréable que nous puissions lui rendre, c'est d'écouter sa voix, de suivre ses inspirations, et de ne jamais résister au dessein qu'il a de nous rendre heureux, en nous rendant saints. Dieu Créateur, c'est en obéissant au Commandement que vous nous faites d'être saints ; Dieu Sauveur, c'est en suivant vos exemples pour le devenir ; Dieu Consolateur, c'est en répondant à vos grâces, que je tâcherai de rendre à votre Très-Sainte Trinité le tribut que je vous dois de louanges, de gloire, de bénédictions, d'amour, d'actions de grâces pendant toute ma vie, afin de les continuer dans les siècles des siècles. Amen, amen.



Reportez-vous à Du Mystère de la très Sainte TrinitéInstruction sur la Fête de la Très-Sainte Trinité, Prière à la Très Sainte Trinité, Méditation pour le Dimanche de la Sainte-Trinité, Le Dogme de l'unité de Dieu et de la Sainte Trinité, Preuves directes de la Trinité et de la divinité du Saint-Esprit, Preuves directes de la divinité du Saint-Esprit : les noms qui lui sont donnés, ses attributs et ses œuvres et Instruction sur la Fête de la Pentecôte.