dimanche 2 avril 2017

Méditation pour le Dimanche de la Passion : Jour d'attention






Jésus arrive au Calvaire (Gustave Doré)



LE DIMANCHE DE LA PASSION

Jour d'attention


PRATIQUE

Entrez aujourd'hui dans un profond recueillement. Éloignez-vous de tout ce qui pourrait vous distraire, pour écouter avec une respectueuse et tendre attention tout ce que Dieu dira à votre cœur. Ce divin langage ne peut parvenir jusqu'au cœur que dans le calme et le silence. Entrez dans l'esprit de l'Église, qui ne s'occupe que de la passion de son céleste époux. Recueillez-vous, lisez, priez, méditez, et ne laissez tomber à terre aucune des paroles de Jésus-Christ, puisque ce sont des paroles de vie.


MÉDITATION

Jésus dit aux Juifs et aux princes des prêtres : Celui qui est de Dieu entend la parole de Dieu, et vous ne l'entendez pas, parce que tous n'êtes pas de Dieu. (Joan, 8)


1er point. Jésus-Christ avait prêché déjà plusieurs fois au peuple et aux princes des prêtres ; et ceux-ci, loin d'en profiter, en avaient pris des motifs de haine, et d'envie contre lui ; et c'est ce qui fut cause que le Sauveur leur dit : « Vous n'êtes pas de Dieu, vous n'appartenez pas à Dieu, parce que vous n'entendez pas sa parole. » Ne pas appartenir à Dieu, c'est n'être plus de son bercail, c'est ne plus participer à son esprit, à sa grâce, ni à son royaume ; en un mot, c'est appartenir au démon.
Quel empressement avez-vous eu jusqu'à présent pour entendre la divine parole ? Combien de fois lui avez-vous préféré votre repos, vos occupations vaines et inutiles, et vos parties de plaisir ? Comment et dans quel esprit l'avez-vous entendue ? L'avez-vous estimée et respectée comme elle le mérite ? Et quel fruit en avez-vous retiré ? La parole de Dieu est la première de toutes les grâces, elle est le fondement de la religion, et la foi lui est redevable de sa naissance et de son accroissement. Vous ne pouvez, par conséquent, vous en passer : car encore que les créatures vous apprennent qu'il y a un Dieu, elles ne vous apprennent pas la manière de le servir.


En vérité, en vérité, je vous dis que si quelqu'un garde ma parole il ne mourra jamais.


2e point. Ce n'est pas assez d'entendre la parole de Dieu, il faut encore la conserver, c'est-à-dire la mettre en pratique. Parmi les chrétiens il y en a qui la négligent et qui refusent de l'entendre ; et ce sont les libertins et les réprouvés. Il y en a qui l'entendent, et qui n'en sont point touchés. D'autres qui l'entendent, qui en sont touchés, et qui n'en profitent pas ; d'autres enfin qui l'entendent, qui en sont touchés, qui en profitent, et qui ne persévèrent pas dans la pratique du bien qu'elle leur fait goûter. Si vous n'en profitez pas, vous renoncez à la promesse que Jésus-Christ fait aujourd'hui à ceux qui gardent sa parole, et vous répondrez à Dieu de cette parole ou prononcée, ou écrite, ou inspirée que vous recevez en vain. Faites-la fructifier jusqu'à la mort. Soyez à Dieu dans tous les temps, afin qu'il soit à vous dans le temps et dans l'éternité.


SENTIMENTS

Comme je veux être à vous seul, ô mon Dieu, et que je veux éviter cette mort fatale qui tue l'âme pour toujours, je ferai mes délices de votre divine parole, pour mériter ainsi la vie de la grâce et la vie de la gloire. J'écouterai attentivement ce que mon Seigneur et mon Dieu dira en moi, soit par son esprit, soit par son organe, et je lui obéirai sans résistance et sans délai, afin de pouvoir vous dire avec le prophète : Seigneur, j'ai marché par les voies les plus dures, par obéissance aux paroles qui sont sorties de vos lèvres.


SENTENCES

Heureux sont ceux qui entendent la parole de Dieu et qui la pratiquent  ! (Luc. II)

La parole de Dieu doit être entendue avec docilité, reçue avec dévotion, et conservée avec fidélité (D. August., de verb. Ap.).


RÉFLEXIONS

Jésus arrive au Calvaire, où il est dépouillé


Ce ne fut pas sans une peine extrême que Jésus, chargé d'une -croix pesante, monta la montagne du Calvaire pour y être crucifié. Le Sauveur était faible, agonisant, épuisé de forces par les différents outrages qu'il avait endurés, et par la prodigieuse quantité de sang qu'il avait répandue dans la flagellation et dans le couronnement d'épines. Ainsi la douleur était extrême ; mais l'ignominie était égale à la douleur. Le Calvaire était une montagne infâme et maudite, qu'on ne regardait qu'avec horreur : elle était remplie d'ossements et de têtes de criminels, et imbibée du sang impur des scélérats qu'on avait coutume d'y faire mourir : voilà le théâtre fatal destiné pour recevoir le sang précieux d'un Dieu ; voilà le lit d'honneur préparé au sauveur de tous les hommes, pour rendre les derniers soupirs, au milieu de deux voleurs et aux yeux d'une troupe insolente qui l'accable d'injures.
À peine le divin Sauveur est-il arrivé sur cette montagne, qu'on lui ôte sa couronne d'épines avec rudesse, et un nouveau fleuve de sang coule de tous les endroits de sa tète. Les bourreaux lui arrachent avec violence sa robe collée dans ses plaies, ce qui lui renouvelle toutes ses douleurs, et, aux yeux de cette populace, découvrent ce corps vierge dont les plaies innombrables font le plus triste spectacle qui fut jamais.
Ô mon Jésus, quelle honte et quelle douleur ! mais aussi quelle bonté de soutenir ces opprobres pour nous les épargner. Ah ! votre humiliation confond mon orgueil, et votre dépouillement m'instruit à me dépouiller de tous les biens de la terre pour votre amour.


PRIÈRE

Ô Jésus, sauveur de tous les hommes, regardez d'un œil de tendresse et de miséricorde la famille dont vous êtes le père. Conservez et purifiez nos corps, afin qu'ils soient toujours soumis à l'esprit et dignes d'être vos temples animés. Sanctifiez nos âmes par une grâce abondante et victorieuse, afin qu'elles vous soient toujours agréables et dignes de la récompense éternelle que vous leur avez promise et méritée par vos souffrances et votre mort. Ainsi soit-il.







Lire "Horloge de la Passion" de Saint Alphonse de Liguori, "Méditations sur les souffrances de N.S. Jésus-Christ" par l'auteur du Culte Public, et "Le bon larron" de Mgr Gaume.





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