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vendredi 25 février 2022

Le malheur du monde, en ce qu'il ne peut recevoir le Saint-Esprit



Saint Augustin remarque très-bien, que comme le corps naturel de l'homme reçoit uniquement sa vie de l'âme qui l'anime ; de même tous les Chrétiens qui sont le corps mystique de Jésus-Christ, ne vivent tous que de son seul Esprit : et comme le corps naturel meurt à même temps que l'âme en est séparée, aussi le Chrétien tombe dans un état funeste d'une mort la plus horrible de toutes, lorsqu'il perd la grâce et l'amour de Jésus-Christ par le péché. C'est l'état malheureux du monde dans l'abandonnement à ses convoitises, dont l'on peut assurer ce que le Fils de Dieu ordonne de dire de sa part à l'Évêque de l'Église de Sardes : Je sais quelles sont vos œuvres ; vous avez la réputation d'être vivant, quoique vous soyez mort. Ô combien y en a-t-il dans le monde, qui sont des gens pleins d'une grande santé, qui passent leurs jours dans les divertissements et dans les plaisirs, qui se promettent de longues années, et qui devant Dieu sont véritablement morts ! Hélas ! c'est à quoi le monde pense peu, et c'est bien à quoi il devrait penser. Les soins de la santé du corps occupent presque tous les hommes. C'est ce que partout on se demande les uns aux autres. Dès qu'on se rencontre, la première chose dont il est question, c'est de la santé du corps. A l'abord on se demande, Comment vous portez-vous ? Mais combien y en a-t-il de ceux qui répondent qu'ils se portent bien, qui ont perdu la véritable vie, la grâce de notre Seigneur Jésus-Christ ? Combien y en a-t-il que l'on complimente sur leur bonne santé, à qui l'on devrait donner des larmes sur l'état de leur mort lamentable ? Ô mort infiniment affreuse aux yeux de Dieu et de ses Anges !
Or cette mort arrive, parce que le Saint-Esprit n'habite plus dans l'âme, qui est privée de la grâce sanctifiante par le péché, et qui n'en reçoit plus la véritable vie. Mais le malheur des malheurs du monde, est que non-seulement il n'a pas le Saint-Esprit, mais qu'il ne le peut recevoir. Ce sont les propres paroles du Fils de Dieu, en saint Jean au chapitre quatorze, qui promettant à ses Disciples le Saint-Esprit, leur déclara que le monde ne le peut recevoir ; c'est-à-dire, le monde demeurera dans la corruption, le monde ne cessant point d'être monde, de même que la nuit ne peut pas être le jour, et le jour la nuit. Il faudrait que le monde changeât d'esprits, de sentiments, de maximes, d'inclinations. L'esprit du monde et l'Esprit de Dieu ne sont pas seulement dissemblables, mais entièrement contraires : on ne peut les avoir ensemble, ils sont incompatibles.
C'est ce que saint Jacques, dans son Épître catholique, enseigne admirablement, par l'opposition de la sagesse qui vient du Ciel, de l'Esprit de Dieu, et la sagesse du monde. La sagesse qui vient d'en haut, dit cet Apôtre, est chaste, paisible, modeste, unie avec les bons, pleine de miséricorde et de bonnes œuvres ; elle n'est point défiante ni dissimulée : et la sagesse du monde est une sagesse terrestre, sensuelle et diabolique.
La sagesse qui vient du Ciel, du Saint-Esprit, est chaste, paisible, modeste, et détachée de son propre sens : car elle est pure, et élevée au-dessus des sens, qui sait les mortifier et les vaincre, qui prend et se sert des moyens propres à les assujettir à la grâce, ainsi elle crucifie la chaire avec ses convoitises, et rend l'homme obéissant à Dieu, le tenant entièrement sous sa domination et son empire.
Elle est paisible, modeste, détachée de son propre sens, parce qu'elle fuit les contentions, elle se laisse facilement persuader, elle n'est pas opiniâtre, elle est prompte à se soumettre. Ces marques ont toujours servi de règle aux Saints et aux maîtres de la vie spirituelle, pour discerner si les personnes qui étaient en estime d'une sainteté singulière, avaient le véritable esprit de Dieu. Ainsi nous lisons des saints Solitaires, qui ayant appris la vie extraordinaire du bienheureux Siméon Stylite sur sa colonne, lui envoyèrent dire de leur part, qu'il eût à descendre de sa colonne, et à quitter le genre étonnant de vie qu'il menait, avec ordre, s'il résistait, de l'y obliger. Ces Pères ne trouvant point de marques plus assurées de l'esprit de Dieu, que la disposition à se soumettre ; et c'est ce qu'ils trouvèrent d'une manière admirable dans cet incomparable Saint, qui se mit en état d'exécuter l'ordre qu'il recevait, au même temps qu'on le lui eût proposé : et ce qui est très digne de remarque, c'est que ces Solitaires n'étaient pas ses supérieurs. C'est une maxime très-véritable, qu'il ne faut attendre rien de bon d'une personne qui est opiniâtre, propriétaire dans ses exercices de piété, quand elle ferait des miracles. L'Esprit de Dieu est un esprit de soumission et d'obéissance ; et non seulement de volonté, mais d'entendement : car le véritable obéissant ne veut pas seulement se soumettre en faisant ce qui lui est ordonné, mais il croit facilement que ceux qui lui commandent, ont raison, qu'ils sont plus éclairés que lui, qu'il se trompe dans ses pensées.
La sagesse du monde au contraire est terrestre, sensuelle, diabolique ; au lieu que celle de Die vient d'en haut, du Ciel. Celle-ci est toute de la terre ; c'est où elle prend son origine et ses progrès. Comme elle est toute dans l'estime des honneurs, des plaisirs, et des biens de la terre, c'est ce qui fait son occupation, comme nous l'avons remarqué, c'est à quoi elle s'applique, c'est ce qu'elle enseigne ; et ceux qui sont les mieux instruits dans ces affaires de la terre, qui inspirent plus les moyens d'y réussir, et qui y réussissent davantage, passent pour les plus habiles, ce sont les sages du monde. Bien loin d'être paisible, de posséder une véritable paix que Dieu seul donne, que l'âme seule possède, qui lui est entièrement unie, elle est toute dans les guerres qui viennent des cupidités, comme l'enseigne encore l'Apôtre saint Jacques, qui combattent dans le corps par la révolte des sens et des passions, par l'inclination aux voluptés, les membres servant d'armes au péché ; et au-dehors par les contestations et les querelles pour le bien et pour la gloire, qui sont les sources de toutes les guerres.
La sagesse du monde est sensuelle, toute animale, et par suite toute contraire à l'esprit. Dieu proteste dans l'Écriture, que son esprit ne demeurera plus dans l'homme, parce qu'il est chair : mais elle est diabolique, car elle vient du démon. Ainsi elle est fière, orgueilleuse, superbe ; elle marche en choses grandes, elle se porte à ce qui éclaire et ce qui est au-dessus d'elle. Ses yeux sont élevés, et son cœur enflé. Elle présume beaucoup d'elle-même, méprise facilement les sentiments des autres, pense toujours avoir raison, demeure propriétaire dans ses pensées, elle veut toujours l'emporter. Elle a un esprit dominant, une volonté dominante, elle préfère ses pensées à celles des autres, elle veut faire ce que ses pensées lui suggèrent. La superbe règne dans elle, comme dans le diable, d'où elle vient.
C'est cette sagesse diabolique qui est la source de toutes les hérésies, qui ont toutes un esprit particulier, opiniâtre, point de volonté à se soumettre, préférant leurs fausses lumières aux décisions des Papes et de l'Église, s'abusant quelquefois par quelques œuvres éclatantes d'aumônes, de retraite, d'austérités corporelles. C'est ce que l'on a vu dans plusieurs Pères du désert, qui ayant mené une vie angélique, se sont enfin perdus tombant dans l'hérésie, comme il est arrivé à plusieurs à l'égard de l'hérésie des Monothélites. Mais nous l'avons dit, et c'est ce que l'on ne peut jamais assez répéter ; jamais il ne faut attendre rien de bon d'une personne attachée à ses sentiments, opiniâtre dans ses pensées et ses actions, quand d'autre part elle ferait des miracles.
Malheur à vous, dit Dieu par le Prophète Isaïe, qui êtes sages à vos propres yeux, et qui êtes prudents en vous-mêmes. Et il dit en un autre lieu du même Prophète : Je ferai une merveille dans ce peuple ; car la sagesse des sages périra, et la prudence des hommes intelligents sera obscurcie. Malheur à vous qui vous retirez dans la profondeur de vos cœurs. L'Apôtre s'écrie, l'Écriture dit, J'arrêterai les sages dans leurs subtilités. Dieu a connu les pensées des sages, et en a découvert la vanité. Je confondrai la sagesse des sages, et je rejetterai la prudence des prudents. Où sont les Philosophes, les Docteurs de la Loi ? où sont les curieux des secrets de la nature ? C'est pourquoi il assure qu'il ne prêche point la sagesse de ce monde, ni des Princes du monde, c'est-à-dire des Démons. Il déclare que le Saint-Esprit dit clairement que quelques-uns renonceront à la foi, écoutant des esprits d'erreur, et des doctrines de démons ; voilà la sagesse diabolique.
Cette sagesse néanmoins terrestre, sensuelle et diabolique, est la sagesse du monde, si directement contraire à celle de Dieu ; que comme elle est une folie à ses yeux divins, selon la doctrine de l'Apôtre, de même la sagesse de Dieu est une folie aux yeux du monde. C'est par cette folie de la prédication, dit-il, qu'il a plu à Dieu de sauver ceux qui auront la foi : et il écrit de lui-même, qu'on le regardait comme un insensé. Il ne faut pas en être surpris, le serviteur n'est pas au-dessus du maître, dont saint Marc l'Évangéliste, au troisième chapitre de son Évangile, rapporte que ses parents vinrent pour se saisir de lui ; car ils disaient : Il a l'esprit aliéné. Après cela on ne doit pas s'étonner si ceux qui prêchent la pureté de son Évangile, qui enseignent que c'est un bonheur d'être pauvre, d'être misérable dans la vie présente, d'y avoir beaucoup de traverses et de contradictions ; que c'est un malheur d'être riche, et d'y avoir beaucoup d'honneurs et de plaisirs, et qui tâchent avec le secours de leur divin Maître, de prêcher plus ces vérités par leurs actions, que par leurs paroles, sont désapprouvés, sont méprisés, sont quelquefois moqués, si l'on s'éloigne d'eux, si la parenté, les familles les regardent comme des gens qui font tort à leur honneur. Cependant notre Apôtre écrit : Que nul ne se trompe soi-même. Si quelqu'un d'entre vous se croit sage selon le monde, qu'il devienne fou, c'est-à-dire qu'il renonce à la sagesse séculière, pour suivre les maximes du Fils de Dieu qui semblent folie.
Mais à qui le Seigneur donnera-t-il l'intelligence de la parole, dit le Prophète Isaïe ? à des enfants qu'on ne fait que de sévrer ? Ce ne sera pas aux superbes, mais ce sera à ceux qui ont la simplicité et l'innocence des enfants. Notre bon Sauveur rend grâces à son Père, de ce qu'il a caché les choses qu'il enseigne, aux sages et aux prudents ; car il les laisse dans leur aveuglement que leur cause leur orgueil, et de ce qu'il les a découvertes aux petits. Il ne les fait connaître et goûter intérieurement qu'aux simples et aux humbles. Il rend grâces à son Père, de ce que tel est son plaisir. Et saint Luc nous apprend que, lorsqu'il dit ces paroles, à cette heure-là même son esprit eut un transport de joie. Son plaisir, comme celui de son Père, est de s'entretenir avec les simples, et de leur découvrir ses secrets.
C'est ce qu'il a fait dès le commencement de l'établissement de l'Évangile, se communiquant à de pauvres pêcheurs, et se servant d'eux pour enseigner sa doctrine à toute la terre. C'est ce qu'il a fait dans la suite des siècles ; et on ne peut assez admirer les hautes et divines lumières qu'il a données aux Brigittes, aux Thérèses, et à d'autres personnes simples et sans lettres. Le Père Ribera de la Compagnie de Jésus, personnage d'une rare érudition, aussi-bien que d'une piété singulière, rapporte dans la vie qu'il a écrite de sainte Thérèse, que recevant plusieurs ordres de Dieu pour les dire de sa part, et la Sainte lui disant avec humilité, qu'elle s'étonnait de ce qu'il ne s'adressait pas aux doctes et savants, il lui répondit : Ma fille, ils ne me croiraient pas. Il parlait sans doute des doctes suffisants en eux-mêmes, et non pas des Savants qui sont humbles. Saint Jean, au Chapitre septième de son Évangile, écrit que les Archers envoyés par les Chefs des Prêtres et par les Pharisiens, étant retournés vers eux sans se saisir de la personne de notre Seigneur, et leur ayant dit, Jamais homme ne parla comme cet homme ; les Pharisiens leur répliquèrent, Êtes-vous aussi de ceux qui vous êtes laissés séduire ? Y-a-t-il quelqu'un des Magistrats ou des Pharisiens qui ait cru en lui ? ils ajoutèrent qu'il n'y avait que la populace. Il faut être humble, non seulement de paroles et à l'extérieur, mais il faut être humble de cœur pour recevoir l'esprit de Dieu et ses vérités. L'Apôtre saint Jacques dit de plus, que la sagesse qui vient du Ciel, n'est ni défiante ni dissimulée. Elle est toute sincère, elle fait marcher simplement sans aucuns détours. Elle parle comme elle pense, à la différence de la sagesse diabolique des hérétiques, qui cachent leur doctrine, qui la déguisent ; qui dans les apparences, quand ils craignent les Puissances Écclésiastiques ou Séculières, font profession des vérités catholiques, usant d'artifices, de restrictions, se réservant à se produire dans les temps qu'ils espèrent leur être favorables.

(Le malheur du monde, M. Boudon)


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mercredi 9 février 2022

Gémissements en la présence de Dieu et de ses Anges, d'une âme éprouvée par les tentations



Qui me délivrera, Seigneur, de ce corps de péché qui fait ce que je ne veux pas, et qui m'impose une loi contraire à celle de l'esprit ? Qui me délivrera de cette foule de monstres qui m'environnent, et que je déteste ? Mon âme est comme la poussière de la terre exposée au gré des vents, comme une fleur de quelque apparence, que la moindre haleine flétrit, et comme une glace que le moindre souffle ternit. La tempête des tentations comme celle d'une mer agitée, m'inonde de telle sorte, que je ne vois point d'espérance d'échapper, si vous ne me préservez vous-même du naufrage. Mon imagination, ma mémoire, mon esprit et mon cœur sont d'intelligence pour me séduire. Mon corps et mes sens se livrent des combats continuels. Ce sont des ennemis domestiques qu'il est difficile d'attaquer, et encore plus difficile de vaincre. La jalousie du démon va jusqu'à la fureur, surtout contre ceux qui s'engagent à mener une vie angélique dans un corps mortel. Comment après cela, mon Dieu, vous pourrai-je, selon l'avis de l'Apôtre, glorifier dans mon corps tout grossier et terrestre qu'il est ? Cet Apôtre des nations veut que les corps des Chrétiens soient comme autant de chars glorieux où votre Majesté soit continuellement portée comme dans une espèce de triomphe. Grand Dieu, comment pourrez-vous être glorifié dans un corps si impur ? Comment votre Esprit pourra-t-il être porté dans un vase plein de corruption, et habiter dans une maison remplie d'objets capables d'irriter votre colère ? Quelle apparence que vous demeuriez dans les temples remplis d'idoles et d'abominations ? Levez-vous, Seigneur, et dissipez vos ennemis, purifiez le sanctuaire que vous voulez habiter. Soyez ma lumière et ma force, et étouffez dans leur naissance tant de sentiments indignes d'un Chrétien. Purifiez mon imagination des fantômes qui la souillent, des pensées qui la troublent, des désirs qui l'inquiètent. Découvrez-moi la vanité des plaisirs sensuels, les beautés de la chasteté, et la honte du vice contraire. Mais surtout, inspirez-moi assez de vigilance sur moi-même, pour résister dès le commencement de la tentation ; assez de fidélité pour recourir à vous au moment qu'elle me presse ; assez de courage pour la vaincre entièrement. J'implore ici votre assistance, Esprits angéliques, afin que je n'offense jamais la pureté de vos yeux. Placez-vous sur les murs de la Jérusalem céleste et spirituelle pour défendre le troupeau de la gueule du loup infernal, qui ne cesse de tendre des pièges à l'innocence. Sublimes Esprits, Astres brillants du matin, qui avez un accès si facile auprès de la Reine des vierges, obtenez-moi sa protection, et ne m'abandonnez pas dans le combat ; autrement je périrai dans ma misère. Faites-moi souvenir dans les moments critiques, que si on goûte ici-bas quelque volupté passagère, le remords qui l'accompagne, et la tristesse qui la suit, en découvrent bientôt la vanité, que ces plaisirs ne sont qu'imaginaires, et qu'il n'en est point de plus réels et de plus véritables, que ceux que goûtent les âmes pures dans la pratique de la chasteté.


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mardi 8 février 2022

Saint François d'Assise : Qu'il faut traiter le corps avec ménagement pour lui enlever tout prétexte à murmurer



Quand il quitta Rome, après les quelques jours passés auprès du seigneur Léon, la pluie commença à tomber comme il sortait de la ville et dura toute la journée. À cause de sa faiblesse il allait à cheval, mais, pour réciter ses Heures, il mit pied à terre et demeura debout sur la route, malgré la pluie qui le transperçait. Il disait en effet : « Si le corps veut prendre dans la paix et le calme sa nourriture qui sera avec lui la proie des vers, dans quelle paix et dans quel calme l'âme ne devrait-elle pas prendre sa nourriture, c'est-à-dire Dieu lui-même ! »
Il disait encore : « Le diable exulte quand il peut éteindre ou empêcher dans le cœur du serviteur de Dieu la dévotion et la joie causée par une pure prière ou d'autres bonnes œuvres. S'il possède quelque chose qui soit bien à lui dans le serviteur de Dieu et que celui-ci manque de sagesse et ne détruise pas cette attache au plus tôt par la confession, la contrition et la satisfaction, il fera de ce cheveu une poutre en y ajoutant chaque jour quelque chose. » Il ajoutait : « Le serviteur de Dieu doit user de discrétion pour satisfaire à ses besoins dans le manger, le dormir et les autres nécessités, afin que le frère corps n'ait pas sujet de murmurer, disant : « Je ne puis rester debout, demeurer longtemps en prière, me réjouir dans mes tribulations et accomplir d'autres bonnes œuvres, car tu ne satisfais pas à mes besoins. » Si, au contraire, le serviteur de Dieu pourvoit avec discrétion aux nécessités de son corps en gardant une juste mesure et que le frère corps ensuite soit paresseux, négligent ou somnolent dans la prière, les veilles et autres bonnes œuvres de l'âme, il doit alors le châtier comme une bête de somme mauvaise et paresseuse qui veut manger après avoir refusé de travailler et de porter sa charge. Mais si, par suite de l'indigence et de la pauvreté, le frère corps n'a pas de quoi pourvoir à ses besoins dans la maladie ou la santé et qu'on ne puisse le satisfaire, après qu'il l'aura demandé honnêtement et humblement à son frère ou à son supérieur pour l'amour de Dieu, qu'il supporte patiemment ses privations pour l'amour du Seigneur ; elles lui seront comptées comme martyre. Et parce que le frère a fait ce qui dépendait de lui, en demandant avec humilité qu'on lui vienne en aide, il est excusé du péché, même si le corps doit en souffrir beaucoup. »

(Saint François d'Assise raconté par ses premiers compagnons)


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