« Le Dragon, précipité en terre, se mit à poursuivre la femme et à la persécuter (Apocal., ch. XII, v. 13). » Quelle est donc cette femme, demanderons-nous ? C'est la femme par excellence ; Mère du Fils par excellence ; la femme dont il fut dit au Dragon lui-même, après sa victoire dans l'Éden : « J'établirai la guerre entre toi et la femme, entre ta race et la sienne ; elle t'écrasera la tête, et toi tu essayeras de lui déchirer le talon. Voulez-vous la connaître ? Prêtez l'oreille à la voix des siècles passés et des siècles présents : tous répètent le nom de Marie.
Mais comment Marie, dont le passage ici-bas s'est accompli en quelques années, d'une manière obscure aux yeux du monde, dans un coin obscur de la Palestine, peut-elle être l'objet d'une persécution aussi durable que les siècles, aussi étendue que le monde ? — Marie est la femme immortelle ! Quarante siècles avant sa naissance, elle vivait dans Ève ; et Satan le savait. Depuis dix-huit siècles, elle vit dans l'Église ; et Satan le sait encore.
Marie, en effet, vit dans l'Église, sa fille et sa ressemblance. Nous disons sa fille ; car le sang divin qui a enfanté l'Église est le sang de Marie. Aussi l'Apocalypse nous dit-elle que « le Dragon irrité contre la femme, alla faire la guerre à ses autres enfants qui gardent les commandements de Dieu, et qui demeurent fermes dans la confession de Jésus-Christ (Ibid., v. 17) » — Nous disons sa ressemblance : Comme Marie, l'Église est vierge et mère tout ensemble ; vierge, jamais l'erreur ne l'a souillée : mère, elle enfante autant de Christs, qu'elle enfante de chrétiens : Christianus alter Christus. Ainsi la femme, objet de la haine du Dragon, c'est l'Église, ou plutôt Marie, vivant dans l'Église.
Ce qui caractérise le plus cette haine, c'est l'implacabilité. Impuissance d'aimer, nécessité de haïr ; voilà, en effet, le mystère de la vie de Satan.
Cette haine satanique s'est incarnée dans l'humanité vivante. Elle a changé de nom avec les différentes époques ; elle s'est appelée le césarisme, la haine du christianisme, le sensualisme et le rationalisme. Aujourd'hui elle s'appelle d'un nom qui renferme tous les noms : c'est la Révolution, c'est-à-dire cette chose qui porte au cœur comme l'essence de sa vie, la haine de l'Église. « Mon idée, s'écrie-t-elle, est toujours la même ; mon idée, c'est Voltaire du haut de son piédestal ricanant sur les ruines du christianisme ; c'est l'humanité nouvelle, redisant, ou plutôt pratiquant la parole du maitre : écrasons l'infâme ; c'est moi-même enfin, étouffant dans mes bras mon éternelle ennemie, l'Église catholique. » La haine de l'Église, c'est le point de ralliement de toutes les opinions, de toutes les sectes, de toutes les écoles, de toutes les presses, de toutes les doctrines dites révolutionnaires. La haine de l'Église, c'est l'essence même de ce sombre génie qui ébranle aujourd'hui le monde et menace de le briser, c'est l'universelle protestation de Satan contre le Verbe et contre Marie.
Le défenseur de Marie et de sa postérité, dans laquelle elle vit, est toujours celui qui fut le défenseur de ses ancêtres. Lorsque Dieu le juge utile pour le salut de ses enfants, saint Michel « descend du ciel avec une longue chaîne (Apocal., ch. II), il lie le Dragon et le jette dans l'abîme, qu'il scelle sur lui afin qu'il ne séduise plus les nations. Lorsque le temps est accompli, il le délie de nouveau, pour un peu de temps, jusqu'au jour où il le jettera dans l'étang de soufre et de feu, où la bête et les faux prophètes seront tourmentés jour et nuit dans les siècles des siècles. »
Telle la mission que l'Église a toujours attribuée spécialement à saint Michel. On peut le constater par les prières de sa liturgie et par le témoignage des auteurs ecclésiastiques.
Écoutons en particulier Hugues de St-Victor, dans un sermon pour la fête du grand Archange. « Ayons une grande confiance dans saint Michel et ses Anges. Nous chantons dans la solennité de ce jour : La mer a été agitée, la terre a tremblé là où l'Archange Michel descendait du ciel. La mer : ce sont les démons ; la terre : ce sont les hommes de mal. Les démons sont représentés par la mer, parce que, comme elle, ils sont pleins d'amertume, gonflés et toujours en mouvement. Les méchants sont représentés par la terre, parce qu'ils méprisent les choses du ciel pour s'attacher à la boue. Mais là où Michel descend du ciel, la mer est agitée, la terre tremble ; car cet Archange met un frein aux tentations des démons et à la perversité des méchants pour délivrer les fidèles de Jésus-Christ. »
Bossuet constate l'universalité de cette croyance et l'appuie de sa grande autorité.
« Il ne faut point hésiter, dit-il, à reconnaître saint Michel pour défenseur de l'Église, comme il l'était de l'ancien peuple après le témoignage de saint Jean (Apocal., XII, 7), conforme à celui de Daniel (X, 13, 21 ; XII, 1). Les protestants, qui, par une grossière erreur, croient toujours ôter à Dieu tout ce qu'ils donnent à ses Saints et à ses Anges dans l'accomplissement de ses ouvrages, veulent que saint Michel soit dans l'Apocalypse Jésus-Christ même le prince des Anges, et apparemment dans Daniel le Verbe conçu éternellement dans le sein de Dieu ; mais ne prendront-ils jamais le droit esprit de l'Écriture ? Ne voient-ils pas que Daniel nous parle du prince des Grecs, du prince des Perses, c'est-à-dire sans difficulté, des Anges qui président par l'ordre de Dieu à ces nations ; et que saint Michel est appelé dans le même sens le prince de la synagogue, ou, comme l'Archange saint Gabriel l'explique à Daniel, Michel votre prince ? et ailleurs plus expressément : Michel, un grand prince, qui est établi pour les enfants de votre peuple ? Et que nous dit saint Gabriel de ce grand prince ? Michel, dit-il, un des premiers princes. Est-ce le Verbe de Dieu, égal à son Père, le créateur de tous les Anges, et le souverain de tous ces princes, qui est seulement un des premiers d'entre eux ? Est-ce là un caractère digne du Fils de Dieu ? Que si le Michel de Daniel n'est qu'un ange, celui de saint Jean, qui visiblement est le même dont Daniel a parlé, ne peut pas être autre chose. Si le Dragon et ses Anges combattent contre l'Église, il n'y a point à s'étonner que saint Michel et ses Anges la défendent (Préface sur l'Apocalypse). »
Telle a toujours été la croyance de l'Église. Aussi lorsque la persécution se fait sentir, lorsque la tempête menace d'engloutir la barque de Pierre, tous, matelots et passagers se tournent vers le glorieux Prince de la milice céleste.
Chaque année, au nom du pape, le cardinal vicaire convie le peuple romain au pied des autels de l'Archange. Voici en quels termes il le faisait il y a quelques années : « Si, d'un côté, les impies de notre temps ont osé mettre en honneur le prince des ténèbres dont ils se sont faits les fils et les imitateurs ; les fidèles se sont, de leur côté, attachés à relever la vénération et la confiance que l'Église catholique a toujours placées en l'Archange saint Michel, le premier vainqueur de l'esprit du maudit.
« Or, depuis que la lutte de la pensée rebelle au Très-Haut s'est ravivée, depuis que l'enfer a redoublé ses ténébreux efforts contre les soutiens des raisons divines, on a vu se répandre plus universelle et plus solennelle la préparation à la fête du saint Archange. Et cette préparation nous est ordonnée par le Saint-Père cette année (1868), car nous n'avons pas moins besoin qu'autrefois d'être protégés par le glorieux triomphateur des démons.
« L'invincible chef des légions angéliques veut voir et reconnaître ses braves soldats au pied de ses autels, comme il y vit jadis autour de sa bannière les Anges armés contre l'orgueilleux Lucifer. Pressons-nous confiants sous les ailes de saint Michel, et implorons ses grâces afin qu'il chasse Satan du monde comme autrefois il le chassa du ciel ! Nunc judicium est mundi, nunc princeps hujus mundi ejidietur foras. »
Cet appel du Pontife romain est fondé sur l'expérience des siècles. Mais énumérons, pour la gloire de l'Archange, quelques-unes de ses marques de protection.
Satan, après avoir vu tomber Babylone, centre primitif de son empire et du vieux monde, avait choisi Rome, centre d'un monde nouveau. De cette nouvelle Babylone, comme l'appelle saint Pierre, il régnait en maître sur l'univers, et dans son insolent orgueil il avait osé proposer à Jésus les royaumes de la terre, en échange des adorations que celui-ci voudrait lui rendre. Insensé qu'il était ! ces royaumes, il allait les perdre, et cette capitale, d'où il allait être expulsé, allait devenir la métropole de l'Église.
Quand le batelier de Génézareth, conduit par son Ange, fit son entrée dans Rome, l'enfer tout entier frémit de rage et ramassa toute sa puissance pour tenter un suprême effort. Saint Pierre venait avec le don des miracles. Satan résolut d'opposer aux œuvres de Dieu le prestige des siennes, au vrai surnaturel un surnaturel faux, les apparences du miracle au miracle lui-même. Comme autrefois il avait opposé ses magiciens à Moïse, il opposa Simon, surnommé le magicien, à saint Pierre. Jamais peut-être la puissance de Satan ne se montra aussi grande. Les livres des écrivains contemporains sont remplis du récit des prodiges vraiment incroyables par lesquels il séduisait les multitudes. On le saluait déjà comme un dieu, lorsque, à la prière de l'apôtre, l'Archange le précipita du haut des airs où il s'était élevé soutenu par les démons. L'enfer était vaincu.
Ce qu'il n'avait pu faire par ses prodiges, Satan l'essaya par la force. Alors commença une guerre telle que n'en ont jamais enregistré les annales de l'humanité. elle dura 250 ans. Dire tout ce qu'il y eut de cruauté et de rage de la part des suppôts de Satan ; de tortures endurées, de sang répandu de la part des victimes, n'est pas possible. On put croire un instant que l'Église allait être noyée dans le sang chrétien. Mais il entrait dans les desseins de Dieu de cimenter l'édifice de son Église avec le sang des martyrs ; Satan, sans le savoir, faisait l'œuvre de Dieu ; et dans le temps qu'il se préparait à chanter victoire sur les ruines du christianisme, saint Michel s'en allait chercher un guerrier encore païen, Constantin, lui donnait la croix pour étendard et le conduisait à Rome après une brillante victoire (tous les témoignages historiques s'accordent à dire que ce fut un Ange qui apparut à Constantin. Nous l'avons vu dans le chapitre précédent. Deux cités privilégiées en ce monde par-dessus toutes les autres ont été providentiellement destinées dans le temps à être le centre du mouvement religieux qui ralentit jusqu'aux rivages de l'éternité. Le sceau de l'élection divine, les miracles, les ont marquées toutes deux. Jérusalem vit à l'approche du peuple choisi, précurseur du soleil de justice, s'arrêter sur ses murailles à la parole de Josué, le soleil matériel de notre monde physique. À vingt siècles de distance, une croix apparut lumineuse et rayonnante, dans les splendeurs du ciel, aux yeux d'un conquérant qui devait incliner la majesté séculaire de la Rome païenne devant l'immortalité de la Rome chrétienne. Telle est la prise de possession souveraine de ces deux cités élues.). Satan était vaincu au cœur même de sa citadelle. Dans le même temps, ses temples s'écroulaient, ses adorateurs l'abandonnaient, sa civilisation corrompue et corruptrice disparaissait sous les ruines de son empire.
Saint Michel était victorieux. Écoutons plutôt Bossuet, commentant le chapitre XIIe de l'Apocalypse :
« Il y eut alors un grand combat dans le ciel... Comme le démon prévoyait qu'il lui restait peu de temps, et que les Gentils, qui se convertissaient en foule, lui feraient bientôt perdre l'empire romain, il fait ses derniers efforts contre l'Église ; les Anges de leur côté, combattent avec plus de force. — Michel et ses Anges, le Dragon avec ses Anges : chaque troupe avait son chef. — Michel, un grand prince qui est le défenseur de votre peuple. On voit donc ici que saint Michel est le défenseur de l'Église, comme il l'était de la Synagogue.
« Ceux-ci furent les plus faibles, et leur place ne se trouva plus dans le ciel. Cette chute leur arriva lorsque Galère Maximien, qui était le premier auteur de la persécution, fut contraint lui-même au lit de la mort, par une horrible maladie où l'impression de la vengeance divine paraissait toute manifeste, de faire un édit pour donner la paix à l'Église, l'an 311 de Notre-Seigneur ; et que cet édit fut appuyé par Constantin, qui croissait tous les jours en puissance.
« Et j'entendis une grande voix dans le ciel. C'était un chant d'actions de grâces des saints pour la victoire remportée sur l'idolâtrie, et la paix donnée à l'Église par Constantin. — L'accusateur de nos frères, qui les accusait... devant... Dieu : on peut entendre ici les calomnies que le démon inspirait aux païens contre les fidèles ; mais ce mot, devant... Dieu, nous renvoie à ce qui se passa en la personne de Job, lorsqu'il fut livré à Satan, qui se vantait de venir à bout de sa constance. Ainsi, pour éprouver la patience de son Église, Dieu permettait aux démons de lui susciter des persécuteurs.
« Malheur à la terre et à la mer ! Malheur à tout l'univers et à tous les hommes ! Et la cause de ce malheur de toute la terre, c'est, poursuit saint Jean, que le diable y est descendu plein d'une grande colère contre l'Église, qu'il va persécuter avec une nouvelle fureur.
« Sachant qu'il lui reste peu de temps : ce qu'il jugeait aisément par les conversions qui se multipliaient, par les acclamations même des Gentils à l'honneur des chrétiens et de leur Dieu ; et enfin parce que Constantin, si favorable à l'Église, s'avançait manifestement à la souveraine puissance plus que tous les autres empereurs qui étaient alors. Saint Jean nous déclare ici très expressément que cette implacable colère, qui fait faire au démon les derniers efforts contre l'Église, est un malheur de tout l'univers ; et plus encore des persécuteurs que de l'Église persécutée : car, encore qu'elle ait beaucoup à souffrir, à cause que le démon déchargera sur elle cette grande colère dont il est plein, ceux dans lesquels il opère, et dont il fait des instruments de sa fureur, sont dans un état sans comparaison plus déplorable. »
Chassé de Rome, Satan n'a cessé de rôder jour et nuit autour des remparts de cette vielle éternelle afin de la surprendre, et de la faire de nouveau sa capitale. C'est pour cela que dans sa haine infatigable, tantôt par les hérésies, tantôt par les schismes, toujours par les scandales, il s'est efforcé d'enrôler sous sa bannière des multitudes révoltées et de les conduire à l'assaut de l'Église. (...)
Jamais ce rôle de défenseur de l'Église n'a été plus évident que dans les luttes contre l'Islamisme. (...) Jamais lutte n'a été plus longue et plus terrible ; elle dure depuis l'an 600, et elle a fait couler plus de sang qu'aucune autre. Nulle part, l'Église n'a éprouvé plus de résistance pour la conversion des âmes et la diffusion des bienfaisantes lumières de la foi. Bien des fois même, elle a vu son existence en péril ; mais l'Archange est chaque fois venu d'une manière visible lui apporter le secours de sa défense.
Il n'entre pas dans notre plan de montrer dans un tableau d'ensemble ce qu'il a fait à chaque époque, comment il a lié et délié tour à tour le Dragon infernal, quels ennemis celui-ci a suscités à l'Église aux différents âges de son existence, et comment saint Michel en a triomphé. Il suffit d'étudier l'histoire, pour constater que toujours, partout, et sous toutes les formes, Satan multiplie ses attaques. Nous dirons dans les chapitres suivants quelles sortes de secours particuliers le grand Archange apporte toujours à l'Église.
Mais avant, constatons que, parfois, ce secours a semblé se faire attendre. C'est que, ici comme partout, nous devons voir le doigt de Dieu. À l'Église, il faut des héros, des martyrs ; il faut des âmes illustres, illustres animas ; il faut des hommes généreux qui se fassent briser, immoler pour la justice, interfecti propter justitiam. Or, c'est la guerre qui fait les héros. La paix énerve les courages et amollit les cœurs ; c'est la plainte que faisait entendre saint Cyprien, au milieu de la paix dont l'Église jouissait de son temps. Mais la guerre secoue la torpeur des peuples, relève les âmes, retrempe les caractères. Voilà le secret de la vie de l'Église, toujours jeune et toujours belle : la souffrance est le sang qui porte la vie dans tous ses membres. Semblable au géant de la fable qui, chaque fois qu'il touche la terre, prend de nouvelles forces, l'Église, après chaque persécution, se relève toujours plus forte, plus brillante et plus radieuse.
Oui, Ô Église de Jésus-Christ, vous vivez et vous vivrez jusqu'à la fin des siècles, sans que les portes de l'enfer puissent jamais prévaloir contre vous ! Que les impies se réjouissent, qu'ils frappent à coups redoublés le roc inébranlable, qu'ils annoncent avec grand éclat sa ruine prochaine ! Les insensés ! ils accomplissent, sans le savoir, la promesse du divin fondateur. Mais leur tâche finie, ils se briseront, comme leurs devanciers, contre l'épée du glorieux vainqueur de Satan et contre la pierre qu'ils essayent de renverser.
(Saint Michel Archange, Protecteur de l’Église et de la France, Sa
lutte avec Lucifer dans le passé, le présent et l'avenir, ses
apparitions et son culte, Abbé Eugène Soyer, 1879)
Reportez-vous à Saint Michel, porte-étendard de Dieu, Saint Michel, l'Ange de l'Eucharistie, Satan domine sur toutes les nations par l'idolâtrie, Saint Michel le combat par l'intermédiaire de Moïse, Saint Michel, ange protecteur de l'Église, Sur
la terre comme dans le ciel, saint Michel vient avec ses anges
combattre Lucifer et ses légions perverses, et prendre soin des élus, Saint Michel, premier des anges, Michael ? sens de ce mot, titre de gloire pour celui qui l'a prononcé, Les Anges dans l'épreuve, Le combat de Saint Michel contre Satan continue sur terre, Quelles sont les plus célèbres apparitions des Anges dans l'Ancien Testament ?, De l'amour que les Saints Anges portent aux hommes, L'Ange à la garde duquel nous sommes confiés, Quels sont les plus excellents parmi les chœurs des Anges ?, Les saints Anges sont-ils bien nombreux ?, Sous quels traits les saintes Écritures nous représentent-elles les saints Anges ?, Prière à saint Michel Archange, Du culte et de la vénération qui est due à l'Archange Saint Michel, Méditation pour la Fête de Saint Michel et de tous les saints Anges, Neuvaine à Saint Michel, Du combat des bons Anges contre les mauvais, Méditation pour la Fête des Saints Anges Gardiens, Pieuses invocations à l'Ange Gardien, Litanie de Saint Michel Archange, Puissance de Saint Michel au jugement dernier, Secours de Saint Michel à l'heure de la mort, Chapelet à Saint Michel Archange, Litanie de Saint Gabriel Archange, Prière à Saint Gabriel Archange, Avoir
une grande dévotion à saint Michel, à saint Gabriel, à saint Raphaël,
et aux autres quatre Anges qui sont auprès du trône de Dieu, Prière à Saint Raphaël Archange, Litanie de Saint Raphaël Archange, Neuvaine à l'Archange Raphaël, Méditation pour la Fête de Saint Raphaël Archange, Lecture
du livre de Tobie (12, 7-15) : S'il est bon de tenir cachés les secrets
des rois, c'est un honneur que de faire connaître et proclamer les
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du Saint Curé d'Ars pour la Fête des Saints Anges Gardiens : Les anges
de ces petits enfants voient sans cesse la face de mon Père céleste, Méditation pour le 2 septembre, Sur les Saints Anges Gardiens, Des exercices de piété, par le R.-P. Jean-Joseph Surin : Quels exercices de piété prescrivez-vous à l'honneur des Anges ?, Méditation pour le 1er septembre, Les Saints Anges Gardiens, Consécration à tous les Saints Anges, Prières à tous les Saints Anges, Oraison aux neuf Chœurs des saints Anges, Travailler à la conversion des âmes et à leur soulagement dans les flammes du Purgatoire, en l'honneur des saints Anges, Pratiquer quelque vertu, ou s'abstenir de quelque vice en l'honneur des Saints Anges, Avoir une grande confiance en la protection des saints Anges, et recourir à eux en tous ses besoins corporels et spirituels, Autres pratiques pour honorer plus spécialement les saints Anges, et célébrer les fêtes avec tous les respects possibles, Faire des neuvaines en l'honneur des neuf Chœurs des Anges, Chapelet du Saint Ange gardien, Converser intérieurement avec les saints Anges, Jésus crucifié est le Livre des Élus, La réalité des apparitions angéliques, Avoir une dévotion singulière aux Anges, Archanges et Principautés, Honorer principalement les Puissances, les Vertus et les Dominations, Avoir de profonds respects, et des amours extraordinaires pour les Trônes, les Chérubins et les Séraphins, La protection des saints Anges contre les démons, particulièrement au sujet de leurs différentes tentations, Litanies de l'Ange Gardien, Et Michel et ses anges combattaient contre le Dragon, La puissance des démons réglée par la sagesse divine, Discernement des esprits : ce qu'on entend par esprits, combien on en compte et comment ils se forment, Tous les hommes sont assistés des Saints Anges, Les Saints Anges nous assistent dans les choses temporelles, Les perfections admirables de ces sublimes intelligences, Les Saints Anges font tout ce qui peut se faire pour le bien des hommes, Litanie aux Saints Anges Gardiens, Discernement des esprits, et Les Anges, princes et gouverneurs de la grande cité du bien.
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lundi 18 octobre 2021
Le Dragon, persécuteur de l'Église
Publié par
Le Petit Sacristain

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mardi 31 décembre 2019
Prophéties de Sainte Hildegarde sur le Protestantisme
Extrait de "Histoire de Sainte Hildegarde, sa vie, ses œuvres et ses révélations", par le R.P. Jacques RENARD :
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Sainte Hildegarde |
Le clergé de Cologne, que la sainte avait visité, la pria de lui donner par écrit « les paroles de vie qu'elle leur avait adressées de vive voix par l'inspiration de Dieu, et d'y joindre ce qui lui avait été révélé à leur sujet (Ep. XLVIII). » La réponse est une longue lettre où, avec les accents énergiques des Prophètes, elle leur reproche leurs vices, l'oubli de la gloire de Dieu, leur négligence du soin des âmes, en même temps qu'elle leur annonce des châtiments.
« Du sein de la lumière vivante, j'ai entendu une voix disant : Ô fille de Sion, la couronne d'honneur penchera sur la tête de tes fils, et le manteau de leurs richesses sera diminué, parce qu'ils n'ont pas connu le temps que je leur ai donné pour voir et pour enseigner les peuples. Puisque vous ne faites pas cela, vous serez réduits à être les esclaves des esclaves, et eux-mêmes ils seront vos juges ; et votre liberté déclinera comme la bénédiction s'est retirée de Chanaan. Ces fléaux ne seront que les précurseurs d'autres fléaux plus terribles qui suivront. Le diable dit en lui-même à votre sujet : Je trouve en eux les choses où ma volonté se complaît. Ils ne veulent pas travailler pour leur Dieu et le comptent pour rien... Vous, ô mes disciples et mes sujets, vous êtes beaucoup plus disciplinés qu'eux devant le peuple. Et parce que vous êtes ainsi, élevez-vous au-dessus d'eux, arrachez-leur leurs richesses et leurs honneurs, et après les avoir dépouillés, étouffez-les. Et ce que le diable dit en lui-même, il l'accomplira en plusieurs par le jugement de Dieu. Mais moi qui suis, je dis à ceux qui entendent : Au temps où ceci s'exécutera par le moyen d'un peuple plongé dans l'erreur, encore pire que celui-ci, la ruine tombera sur vous en châtiment de vos prévarications, et ce peuple vous persécutera et dévoilera vos œuvres. Il les mettra au grand jour, et dira de vous : Ceux-ci sont des scorpions dans leurs œuvres, et leurs œuvres sont des œuvres de serpents. Et comme par le zèle du Seigneur, il vous lancera cette imprécation : La voie des impies périra, car ils extermineront par la dérision et le sarcasme vos voies d'iniquité. Ce peuple qui agira de la sorte, séduit et envoyé par le diable, viendra, la face pâle, se composera un masque de sainteté, et il gagnera les plus puissants princes du siècle. Ils leur parleront ainsi de vous : Pourquoi retenez-vous et souffrez-vous la société de ceux-ci qui souillent toute la terre de leurs iniquités immondes ? Ils sont livrés à l'ivresse et à la luxure, et si vous ne les rejetez pas de vous, c'en est fait de toute l'Église. »
Puis la sainte continue de peindre à grands traits ces réformateurs austères, ces loups cachés sous la peau de brebis ; car le démon qui est dans ces faux prophètes leur donnera les dehors des vertus opposées aux vices régnants, du désintéressement et même de la chasteté.
« Et le diable dit encore en lui-même : Dieu aime la chasteté et la continence ; je leur en donnerai l'apparence. Et cet ennemi ancien les enfle d'orgueil de leurs fausses vertus, et ils se montrent ainsi aux hommes revêtus d'une sainteté illusoire... Alors le peuple applaudira leur vie, parce qu'ils lui paraîtront justes.
Et lorsque ceux-ci auront ainsi accrédité leur erreur, ils persécuteront et chasseront de toutes parts les docteurs et les sages qui persévéreront dans la foi catholique ; mais cependant pas tous, parce que quelques-uns sont de vaillants soldats dans la justice de Dieu. Et de plus, certaines congrégations de saints dont la vie est pure ne pourront être ébranlées. C'est pourquoi ils conseillent aux princes et aux riches de contraindre par la violence ces pasteurs de l'Église, et les autres hommes spirituels leurs disciples à devenir justes.
C'est ce qui s'accomplira en quelques-uns, et les autres trembleront. Néanmoins, comme jadis il fut dit à Élie, beaucoup de justes seront conservés, qui ne donneront pas dans ces erreurs, et qui demeureront inébranlables.
Or, ces séducteurs commenceront leurs succès par la séduction des femmes, ce qui fera qu'ils s'écrieront dans le délire de leur orgueil : Nous avons triomphé de tous ! Mais leur feinte justice ne se soutiendra pas, et bientôt leur corruption se trahira. C'est ainsi que l'iniquité purgera l'iniquité, et que vos œuvres mauvaises se convertiront en vengeance... Ainsi votre honneur périra, et votre couronne tombera de votre tête. C'est ainsi que la justice céleste, provoquée par vous, recherchera vos scandales. Il faut que les œuvres d'iniquité soient purgées par les tribulations et les brisements. Or, ces hommes sans foi et séduits par le diable seront votre balai et votre fléau, parce que vous n'adorez pas Dieu purement ; et ils vous tourmenteront jusqu'à ce que vos iniquités et vos justices mêmes soient purifiées. Ces imposteurs ne sont pas ceux qui doivent précéder le dernier jour ; mais ils en sont le germe et les précurseurs. Toutefois, leur triomphe n'aura qu'un temps. Alors ce sera l'aurore de la justice, et votre fin sera meilleure que votre commencement ; et instruits par tout le passé, vous resplendirez comme un or très-pur, et vous demeurerez ainsi assez longtemps. Car la première aurore de justice se lèvera alors dans le peuple spirituel, comme lorsque dans le principe il commença à se former et était encore un petit nombre... Ce peuple spirituel sera affermi dans la justice par la terreur des fléaux passés, comme les anges furent confirmés dans l'amour de Dieu par la chute du diable... Et les hommes admireront comment une si forte tempête a pu finir par un tel calme... et c'est ainsi que le résultat final de cette erreur sera la confusion du siècle. »
Le tableau est complet et d'une vérité saisissante. Rien n'y manque, ni la cause de l'hérésie qui, de l'aveu de tous, est la corruption-générale et les scandales du clergé ; ni le caractère des novateurs, apôtres de la prétendue réforme ; ni le but providentiel de Dieu qui fait servir la tempête à purifier l'atmosphère, à balayer (scopa vestra crunt) l'aire de son église et à purifier le grain ; ni enfin l'issue finale qui est la décadence de l'hérésie, la rénovation religieuse qui s'accomplit déjà visiblement sous nos yeux, et les jours de prospérité qui nous sont annoncés pour un avenir désormais prochain.
Remarquons encore que cette prophétie regarde spécialement la ville de Cologne, où la séduction n'a pas entièrement prévalu, et que quelques traits de la prédiction peuvent se rapporter à un événement qui s'est passé à quelque temps de là dans cette cité.
Ces observations trouvent également leur application dans une épître adressée, dans des circonstances analogues, à l'Église de Trèves, et qui complète et explique tout à la fois la lettre adressée au clergé de Cologne. Sainte Hildegarde avait donné des avertissements sévères à la ville de Trèves. Les menaces divines qu'elle leur avait fait connaître s'étaient déjà en partie réalisées, parce qu'on avait négligé d'en éviter les effets par la pénitence. C'est alors que le clergé de cette église, de concert avec le prévôt de Saint-Pierre, pria la sainte de leur donner ces avertissements par écrit, afin que ce fût pour la postérité un monument de la justice de Dieu et de sa miséricorde, comme aussi de la vérité de la révélation faite à la bien-aimée confidente et interprète de ses secrets (Ep. XLIX). Voici le début de la réponse : « Moi, la chétive forme, qui n'ai ni santé, ni force, ni courage, ni doctrine, mais qui suis soumise aux maîtres, j'ai entendu du sein de la lumière mystique de la vision véritable ces paroles dirigées contre les prélats et les clercs de Trèves. » Elle leur adresse alors des reproches analogues à ceux de sa lettre à l'église de Cologne. Elle démontre par l'histoire « que Dieu ne laisse jamais sans châtiment la transgression de ses préceptes. » Elle prédit d'abord à la fille de Sion un déclin dans sa prospérité et une diminution dans sa puissance.
« Des hommes puissants désoleront beaucoup de villes et de cloîtres. J'ai vu et entendu que ces périls et ces désastres arriveront aux villes et aux cloîtres pour punir la transgression de l'obéissance et des autres préceptes. J'ai vu qu'au milieu de ces prévarications quelques-uns s'attacheront à Dieu et soupireront vers lui, comme autrefois Élie. » Le reste de la prophétie annonce une ère de rénovation, où la piété refleurira.
Dans ses courses apostoliques, la sainte avait visité l'abbaye de Kircheim (Ep. XXXII. — Kircheim est une ville du royaume de Wurtemberg). L'abbé Werner, avec ses religieux, la pria plus tard de leur écrire les paroles qu'elle leur avait fait entendre par l'inspiration du Saint-Esprit. Dans une très-belle allégorie, la sainte représente l'Église éplorée, exhalant des plaintes lamentables contre les désordres des ecclésiastiques et leurs péchés envers le corps et le sang du Christ. « Pour la punition de ces crimes, ajoute-t-elle, le ciel et la terre s'uniront contre vous ; car, ô vous, qui négligez mon culte, les princes et un peuple puissant se rueront sur vous ; ils vous rejetteront et vous chasseront, et vous enlèveront vos richesses, parce que vous n'avez pas rempli le devoir de votre office sacerdotal. Et ils diront de vous : Expulsons de l'Église ces prévaricateurs pleins d'avarice et de tout mal ; et en cela ils prétendront servir Dieu, parce qu'ils diront que l'Église est souillée par vous. Alors s'accomplira ce que dit l'Écriture : Pourquoi les nations ont-elles frémi ? pourquoi les peuples ont-ils médité des choses vaines ? Les rois de la terre se sont levés, et les princes se sont unis (Ps. 2). Car par la permission de Dieu plusieurs nations commenceront à frémir sur vous dans leurs jugements, et beaucoup de peuples méditeront sur vous des choses vaines, lorsqu'ils compteront pour rien votre office sacerdotal et votre consécration. Dans cette destruction ils seront secondés par les rois de la terre, attirés eux-mêmes par l'appât des richesses ; et les princes s'entendront pour vous bannir au-delà de leurs frontières, parce que par vos œuvres détestables vous avez éloigné de vous l'Agneau sans tache... Et j'ai vu un glaive nu, suspendu en l'air... et ce glaive séparait certains lieux du peuple chrétien, comme Jérusalem a été retranchée après la passion du Sauveur. Cependant j'ai vu que, dans cette calamité, Dieu se réservera plusieurs prêtres consciencieux, purs et simples.
Ces trois prophéties, qui, comme on voit, n'en font pour ainsi dire qu'une, ont trouvé leur accomplissement littéral dans la grande convulsion religieuse du XVIe siècle, ainsi qu'il serait facile de le démontrer, l'histoire à la main. Il existe cependant entre elles une différence bien sensible. Les illustres cités de Cologne et de Trèves ont résisté à l'épreuve ; elles en sont sorties plus pures et plus glorieuses que jamais, par leur foi et leurs œuvres catholiques. La même promesse n'avait pas été faite à Kircheim ; aussi a-t-elle eu un sort bien moins heureux.
Pratique : Faites pénitence. Oublier de faire pénitence, c'est appeler de grands châtiments.
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Le Petit Sacristain

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mercredi 27 novembre 2019
Grâces extraordinaires de conversion obtenues par la Médaille Miraculeuse
Extrait de "La Médaille Miraculeuse" par M. Aladel :
CONVERSION D’UN MALADE PROTESTANT
La Nouvelle-Orléans (États-Unis).
Dans le même hôpital, à La Nouvelle-Orléans, une sœur essayait depuis longtemps d’instruire un protestant des vérités les plus essentielles, afin de le disposer à recevoir le baptême ; mais celui-ci ne
voulait pas en entendre parler. Un jour, elle lui montra une médaille miraculeuse, en lui en expliquant l’origine ; il parut l’écouter assez attentivement, mais comme elle lui offrait la médaille : « Ôtez-moi cela, dit-il d’un ton mécontent, cette Vierge est une femme comme toute autre. — Je vais la laisser sur votre table, répondit la sœur, je suis sûre que vous réfléchirez à mes paroles. » Il ne répliqua rien, mais pour ne pas avoir cet objet sous les yeux, il posa sa bible dessus. Chaque jour, la sœur, sous prétexte de ranger les petits objets du malade, et d’essuyer la table, s’assurait que la médaille était là. Plusieurs jours se passèrent pendant lesquels l’état du malade s’aggrava de plus en plus : une nuit qu’il souffrait cruellement, il aperçut une brillante lumière autour de son lit, tandis que le reste de la salle était dans une obscurité complète. Très-étonné, il parvint à se lever, malgré sa faiblesse, et à monter le bec de gaz pour se rendre compte de cette lumière étrange. Ne trouvant rien, il rentra dans son lit, et quelques moments après, il vit que les rayons lumineux s’échappaient de la médaille. Il la prit alors dans ses mains et la garda ainsi le reste de la nuit. Dès que sonna la cloche qui éveille les sœurs à quatre heures, il appela l’infirmier, le priant d’aller dire à la sœur qu’il voulait être baptisé. On avertit immédiatement M. l’aumônier qui s’écria : « C’est impossible ! », car ayant entretenu souvent le malade, il savait quels étaient ses sentiments. Néanmoins, il se rendit auprès de lui, et le trouvant parfaitement disp0sé à profiter de son ministère, il lui administra les derniers sacrements, et peu après ce pauvre homme mourut en bénissant Dieu et la sainte Vierge des grâces dont il avait été favorisé.
CONVERSION D’UNE FILLE PROTESTANTE
La Nouvelle-Orléans (États-Unis).
Une pauvre fille protestante, amenée à l’hôpital pour une maladie grave, avait une si grande horreur
de notre sainte religion, qu’elle était comme possédée dès qu’elle apercevait auprès d’elle une personne Catholique. La présence de la sœur l’excitait surtout ; elle alla un jour jusqu’à lui cracher au visage ; mais la sœur, espérant toujours que le Dieu des miséricordes changerait ce loup en agneau, ne cessait pas de lui prodiguer ses soins : plus la malade lui manquait de respect, plus elle redoublait de bonté et de prévenance. Il lui vint enfin en pensée de glisser une médaille miraculeuse entre ses deux matelas ; elle le fit, et la nuit suivante l’image de Marie Immaculée devenait pour cette âme coupable la source du salut et du bonheur. Privée de sommeil par les ardeurs de la fièvre, elle se tourna et se retourna sur son lit, et trouva la médaille sans pouvoir s’expliquer comment. Grand fut l’étonnement de la sœur, le lendemain matin, en voyant que non-seulement elle la tenait entre ses mains, mais qu’elle la couvrait de baisers ; mais sa surprise augmenta encore, lorsqu’elle s’aperçut de la transformation merveilleuse opérée par la grâce dans le cœur de cette pauvre pécheresse. Une lumière surnaturelle lui avait dévoilé le triste état de sa conscience, sa vie criminelle lui faisait horreur, et remplie de regret de ses égarements passés, elle ne soupirait qu’après le baptême. Son désir fut satisfait, dès qu’elle eut reçu l’instruction nécessaire, et pendant toute sa maladie, qui fut longue, rien n'altère sa patience et sa ferveur. Elle persévéra dans ses sentiments édifiants jusqu’à ce qu’une heureuse mort vint mettre le sceau aux grâces qu’elle avait reçues par l’entremise de Marie Immaculée.
CONVERSION D’UN PROTESTANT
La Nouvelle-Orléans (États-Unis).
Un protestant avait passé quatre ans à l’hôpital, tantôt dans une salle, tantôt dans une autre, sans jamais avoir été bien malade, ce qui n’avait jamais procuré l’occasion de lui parler de religion. Cependant, son état s’aggravant, la sœur, après avoir invoqué le secours de la sainte Vierge, l’avertit que le médecin trouvait son mal assez sérieux et qu’il était temps de penser à l’éternité, et elle lui proposa de recevoir le baptême qui seul peut sauver. Il l’écouta attentivement, puis se tournant vers elle : « Ma sœur, lui dit-il, si je vous proposais de devenir protestante, l’accepteriez-vous ? — Non, répondit-elle. — Eh bien ! continua-t-il, sachez qu’il est tout aussi inutile pour vous de me persuader de devenir catholique. »
Malgré ce refus si décidé, elle ne laissait passer aucune occasion de l’éclairer sur les vérités de la religion. Un jour, lui montrant une médaille miraculeuse, elle lui dit qu’il lui ferait grand plaisir en récitant la petite prière : « Ô Marie conçue sans péché. » « Comment, ma sœur, s’écria-t-il, une prière catholique ! mais c’est impossible, je ne le puis pas ! » Sans rien dire elle mit alors la médaille sous l’oreiller, sans que personne y touchât de plusieurs jours. Pendant ce temps, la sœur redoubla de soins et d’attentions pour son pauvre malade, qui devenait de plus en plus faible ; enfin, un soir, elle l’aborda en lui disant : « Eh bien ! Henri, ne voulez-vous pas faire ce que je vous ai demandé? — Oh ! oui, ma sœur, répondit-il, je le désire ardemment. » M. l’aumônier fut appelé immédiatement, il n’eut que le temps d’administrer le baptême et l’extrême-onction au moribond, dont l’âme régénérée fut bientôt portée par les anges dans le séjour des bienheureux.
CONVERSION D’UN JEUNE MÉTHODISTE
Saint-Louis (États-Unis). — 1865.
Un jeune homme appartenant à la secte méthodiste arriva à l’hôpital, dans un état de faiblesse extrême. Dès que le médecin l’eut vu, il déclara qu’il n’avait plus que quelques jours à vivre. Par conséquent, le premier soin de la sœur fut de s’occuper de son âme. Elle apprit bientôt, en le questionnant, qu’il ne croyait nullement à l’efficacité, ni à la nécessité du baptême, et tout ce qu’elle put dire et faire pour l’engager à recevoir ce sacrement resta sans effet. Il ne voulait pas seulement en entendre parler, et répondait à tout : « Je crois en Jésus, cela suffit ; je suis sûr d’être sauvé. » La sœur redoublait de prières, car c’était son unique espoir, et le temps pressait. Un bon prêtre venait chaque jour voir le malade ; une fois qu’il était resté auprès de lui plus longtemps qu’à l’ordinaire, il dit à la sœur, en quittant la salle, qu’on n’obtiendrait jamais rien de ce jeune homme, à moins que Dieu ne fît un miracle en sa faveur, et qu’il fallait le lui demander avec instances. Le pauvre malade persistait, en effet, à refuser tout secours spirituel, mais il acceptait avec reconnaissance les soins qu’on lui prodiguait. Ses forces baissaient de jour en jour, et il voyait la mort s’approcher sans trouble ni inquiétude, une seule chose lui faisait de la peine, c’était la pensée de ne plus revoir sa mère, et de mourir éloigné d’elle. Se trouvant enfin à l’extrémité, il fit appeler un de ses camarades, et le pria de rester auprès de lui pendant ses derniers moments, afin de pouvoir tout raconter à sa pauvre mère ; tandis qu’il faisait cette recommandation, la sœur glissa une médaille miraculeuse sous son oreiller avec la confiance que Marie ne laisserait pas périr cette âme, cependant, le malade entrait en agonie. Deux sœurs veillèrent à son chevet jusqu’à minuit ; quand elles furent obligées de se retirer, elles laissèrent auprès de lui un infirmier et le jeune homme qui avait promis de ne le quitter qu’après qu’il aurait rendu le dernier soupir. Selon toute apparence, il n’avait plus alors que pour une demi-heure de vie. Aussi, quand la sœur vit l’infirmier venir à sa rencontre le lendemain matin, elle s’attendait à l’annonce de sa mort ; mais celui-ci lui criait « Venez, ma sœur, venez voir le ressuscité. » Il lui affirma que le malade, ainsi le croyait-il, avait rendu le dernier soupir à une heure ; que lui et son ami lui avaient rendu les derniers devoirs, l’avaient lavé, habillé, puisque, le jeune homme étant allé se coucher, il était resté seul auprès du corps. Il le veillait depuis quelque temps, lorsqu’il s’approcha du défunt pour lui bander la mâchoire ; pendant qu’il le faisait, il fut saisi de frayeur, en voyant le mort ouvrir les yeux. Sans rien écouter de plus, la sœur se rendit en toute hâte vers cet homme qu’elle trouva respirant encore. Faisant un effort pour parler, il dit : « Oh ! quel bonheur que vous soyez venue ! » La sœur l'exhorta à recevoir le baptême, en lui disant que c‘était la sainte Vierge qui avait obtenu la prolongation de sa vie. A cette exhortation, il répondit : « Je veux être baptisé. » Quand la sœur lui dit que le prêtre allait arriver : « Oh ! ce sera trop tard », dit-il ; alors les autres malades joignant leurs instances aux siennes, la sœur récita à haute voix les actes de foi, d’espérance et de charité, de contrition, etc., que le moribond s‘efforça de répéter, tenant ses mains jointes et les yeux élevés vers le ciel ; ensuite, elle le baptisa, et pendant que l’eau régénératrice coulait sur sa tête, des élans d’amour et d’actions de grâces s’échappaient de ses lèvres. Une demi-heure plus tard, il fermait les yeux pour ne plus les rouvrir ici-bas ; mais tout ce que l’infirmier avait raconté de sa première mort fut confirmé de la manière la plus positive par son ami protestant qui avait aidé à l’ensevelir.
CONVERSION DE M. FISH
Saint-Louis (États-Unis).
Un protestant, nommé Fish, fut apporté à l’hôpital, atteint d’une maladie de poitrine incurable déjà très-avancée. Il détestait sincèrement la religion catholique et ne recevait les services des sœurs qu'avec une répugnance extrême. Ses forces physiques diminuaient sensiblement, mais son esprit gardait toute son énergie et sa lucidité. Peu à peu, l’odeur infecte qui s’échappait de ses poumons gangrenés devint si insupportable, qu’il se vit abandonné de tout le monde ; les sœurs et M. Burke, missionnaire, avaient seuls le courage de l’approcher et de lui rendre leurs services. Toutefois, ni le prêtre, ni les sœurs ne pouvaient lui parler de religion. Ils se contentèrent de mettre une médaille miraculeuse sous ses oreillers, en invoquant avec grande confiance Celle qui daigne si souvent faire éclater sa puissance en faveur de ceux mêmes qui nient son pouvoir. Elle ne tarda pas à exaucer ces prières. Quelques jours après, comme le ministre protestant quittait la salle, après avoir fait sa distribution habituelle de brochures, le malade appela une sœur : « Ma sœur, lui dit-il, c’est fait, je suis converti. » « Bien, se dit la sœur intérieurement, notre bonne Mère a fait son œuvre. » Cela était vrai, car le malade demanda un prêtre, se fit instruire et reçut, après peu de jours, les sacrements de baptême et d’extrême-onction, ainsi que le saint viatique, avec des sentiments de piété qu’il serait difficile d’exprimer. Sa figure avait même changé d’expression, tant ses traits portaient l’empreinte de la joie sainte dont son cœur débordait. « Ah ! disait-il ensuite, je souffre beaucoup, mais j’ai la conviction que j’irai au ciel ; la vérité m’a donné la liberté. » Il expira dans ces heureuses dispositions, en promettant de prier au ciel pour tous ceux qui avaient été les instruments de son bonheur.
CONVERSION D’UN MALADE NON BAPTISÉ
Saint-Louis (États-Unis).
Un malade, apporté à l’hôpital dans un état désespéré, manifesta ouvertement sa haine profonde pour le catholicisme. Cependant, comme le danger devint sérieux, la sœur, profitant d’un moment où il paraissait un peu mieux disposé qu’à l’ordinaire, se hasarda à lui demander s’il avait été baptisé ; il répondit d’un ton très-dur que non, qu’il ne croyait guère au baptême et pas du tout au baptême catholique, que s’il guérissait, il pourrait peut-être recevoir le baptême par immersion, et devenir membre d’une église quelconque, mais jamais de l’Église catholique. « En tout cas, ajouta-t-il, ce n’est pas à cette heure que je vais me tourmenter de ces choses-là. » La pauvre sœur, n’ayant plus de ressource que dans la sainte Vierge et voyant que le jeune homme touchait à sa fin, glissa une médaille sous son oreiller. Le lendemain, la médaille fut ramassée par l’infirmier qui, pensant que la sœur l'avait laissée tomber, voulut la prendre pour la lui remettre ; mais le malade s’y opposa : la petite image lui plut, et il fallut, pour le contenter, que l’infirmier allât demander à la sœur s’il pouvait la garder, ce qui lui fut accordé, vers le soir, on vint dire à la sœur que le malade la demandait : « Ma sœur, lui dit-il, vous m’avez dit que je ne pourrais pas être sauvé sans le baptême, donc je veux être baptisé, car je veux être sauvé. » Remplie de joie à cette nouvelle, la sœur se mit de suite à l’instruire et à le préparer pour la cérémonie qui eut lieu le lendemain matin. Dans le courant de la journée, cette âme, devenue l’enfant de Dieu, alla reposer dans le sein de son Père céleste, pour le bénir à jamais de ses miséricordes.
GUÉRISON D’UNE JEUNE FILLE
Buffalo (États-Unis).
Une jeune fille protestante, d’une vingtaine d’années, vint à l’hôpital couverte, de la tête aux pieds, d’une gale dégoûtante que les médecins déclarèrent, incurable. La sœur, qui pansait ses plaies, lui dit une fois que la sainte Vierge avait le pouvoir de la guérir et que, si elle voulait porter sa médaille et lui demander la guérison, elle l’obtiendrait. La pauvre fille, sachant que les médecins jugeaient son mal sans remède, répondit brusquement : « Je ne crois pas à votre sainte Vierge et je ne veux pas de médaille. — Très-bien, dit la sœur, alors vous pouvez garder vos plaies. » Quelques jours après, elle demanda d‘elle-même une médaille, la mit à son cou, se fit instruire et baptiser, et, très-peu de temps après, elle quitta l’hôpital parfaitement guérie, au grand étonnement des médecins qui avaient tous été d’accord sur la nature irrémédiable de son mal.
CONVERSION D’UN PÉCHEUR
Hôpital de Gratz (Autriche).
Un artiste peintre dont la conduite laissait beaucoup à désirer, se trouvait à l’hôpital ; un matin, la sœur de service fut toute surprise qu’il lui exprimât le désir de se confesser. Elle laissa voir son étonnement ; mais il lui dit : « Ce matin, ma sœur, la porte de la chapelle était entr’ouverte et j’ai aperçu de mon lit la statue de la sainte Vierge (c’était celle de l’Immaculée Conception). Elle me parla fortement au cœur ; je n’ai plus de repos, il faut que je mette ordre à mes affaires ! » Il se confessa plusieurs fois, et répéta souvent : « Ah ! quelle vie j’ai menée et à quel point Marie est venue à mon aide ! » On lui demanda ce qu’il croyait avoir attiré sur lui le regard de Marie, et il répondit : « Je n’ai fait que considérer la statue sans réfléchir, et mon cœur s’est gonflé subitement en pensant à ma vie passée, je me suis senti glacé de frayeur, et en même temps Marie me remettait tout en mémoire et changeait entièrement mon cœur ! » Le repentir et la réparation y étaient entrés à la suite du regard miséricordieux et maternel de Marie Immaculée !
CONVERSION D’UN GREC SCHISMATIQUE
Hôpital de Gratz (Autriche).
Un jeune grec schismatique, atteint d’une maladie mortelle, fut amené à l’hôpital. Il déclarait vouloir mourir dans ses erreurs ; les sœurs, voyant sa persistance, chargèrent la sainte Vierge de ce pauvre moribond, et le lui consacrèrent en posant sous son oreiller une médaille, qui pour lui allait devenir miraculeuse. Un jour qu’un Père franciscain visitait les malades, le jeune homme pria la sœur de le lui conduire. Il s’entretint longtemps avec le Père, mais ne manifesta aucune intention de se faire catholique. Cependant le mal s’aggrava considérablement ; le malade, surpris par un vomissement de sang, réclama de nouveau le Père parce que, disait-il, il voulait embrasser la religion catholique. Le religieux fut surpris, car il n’avait nullement provoqué cette démarche du jeune schismatique ; mais la sainte Vierge avait travaillé sans lui. Le malade se confessa et fit son abjuration, il voulut même que le révérend Père fit connaître à haute voix aux autres malades que c’était de son libre choix qu’il entrait dans le sein de l’Église. On hésitait à lui donner le saint viatique à cause de ses vomissements, mais il insista si fortement pour recevoir la sainte communion, il en avait un si vif désir que le bon Dieu permit que les accidents devinssent moins fréquents, et qu’il pût faire à la fois sa première et sa dernière communion avec une ferveur et une consolation inexprimables. Interrogé au sujet de sa conversion, il répondit : « Depuis longtemps, je sentais que tout est néant ici-bas, et je cherchais ce qui est véritable et durable. » Pendant le délire de ses derniers moments, il parlait toujours d’une robe blanche. La grâce du baptême en avait revêtu son âme, et c’est Marie sans doute qui la lui avait procurée.
CONVERSION D’UN APOSTAT
Autriche. — 1866.
Dans une prison confiée aux soins des Filles de la Charité, se trouvait un jeune homme appartenant à une famille catholique et respectable dont il avait fait le déshonneur. Après quelque temps de séjour, il tomba malade ; son état exigea qu’il fût transporté à l’infirmerie, mais, fidèle à ses principes, il refusa absolument tout secours religieux ; s’il voyait passer l’un des aumôniers il détournait la tête ou se cachait sous ses couvertures. Toutes les sœurs prièrent la supérieure de tenter un dernier effort. Le malade accueillit assez poliment la supérieure ; mais pour se délivrer de ses instances, il lui dit qu’il était protestant et lui raconta comment il était arrivé à abjurer sa religion après avoir fait la connaissance de quelques mauvais sujets avec lesquels il avait commis grand nombre d’impiétés, et qui lui avaient conseillé de se faire protestant. La supérieure le questionna sur les remords qu’il avait dû éprouver ; mais il s'emporta et s’écria à haute voix : « Je suis protestant et je veux vivre et mourir en protestant. » La sœur comprit qu’il n’y avait rien à faire auprès de ce malheureux ; mais du fond de son cœur, elle le recommanda à Celle qui est le refuge des pécheurs, et le pria seulement de ne pas refuser la médaille qu’elle lui offrait, de la porter et de la baiser quelquefois. Il parut tout heureux de se tirer de l’entretien à si bon compte, et la sœur le quitta en mettant son espérance en Marie.
Le pauvre malade passa la nuit sans repos, la sainte Vierge remuait son âme, et le lendemain, de grand matin, il fit appeler la sœur et la pria de lui amener le prêtre pour faire entre ses mains une profession de foi solennelle qui réparât les scandales de son apostasie et de ses impiétés. Mais sa réputation était telle que l’aumônier de la prison ne put croire à la sincérité de ce désir ; il ne se décida à se rendre auprès du malade qu’après les pressantes sollicitations de la supérieure ; son émotion fut grande en voyant le changement que la grâce avait opéré ; et la componction avec laquelle le jeune homme fit l’aveu de ses fautes le toucha profondément. Le moribond fit ensuite publiquement l’abjuration de ses erreurs et mourut quelques instants après dans la grâce de Dieu, sous le regard protecteur et sauveur de Marie.
La Nouvelle-Orléans (États-Unis).
Dans le même hôpital, à La Nouvelle-Orléans, une sœur essayait depuis longtemps d’instruire un protestant des vérités les plus essentielles, afin de le disposer à recevoir le baptême ; mais celui-ci ne
voulait pas en entendre parler. Un jour, elle lui montra une médaille miraculeuse, en lui en expliquant l’origine ; il parut l’écouter assez attentivement, mais comme elle lui offrait la médaille : « Ôtez-moi cela, dit-il d’un ton mécontent, cette Vierge est une femme comme toute autre. — Je vais la laisser sur votre table, répondit la sœur, je suis sûre que vous réfléchirez à mes paroles. » Il ne répliqua rien, mais pour ne pas avoir cet objet sous les yeux, il posa sa bible dessus. Chaque jour, la sœur, sous prétexte de ranger les petits objets du malade, et d’essuyer la table, s’assurait que la médaille était là. Plusieurs jours se passèrent pendant lesquels l’état du malade s’aggrava de plus en plus : une nuit qu’il souffrait cruellement, il aperçut une brillante lumière autour de son lit, tandis que le reste de la salle était dans une obscurité complète. Très-étonné, il parvint à se lever, malgré sa faiblesse, et à monter le bec de gaz pour se rendre compte de cette lumière étrange. Ne trouvant rien, il rentra dans son lit, et quelques moments après, il vit que les rayons lumineux s’échappaient de la médaille. Il la prit alors dans ses mains et la garda ainsi le reste de la nuit. Dès que sonna la cloche qui éveille les sœurs à quatre heures, il appela l’infirmier, le priant d’aller dire à la sœur qu’il voulait être baptisé. On avertit immédiatement M. l’aumônier qui s’écria : « C’est impossible ! », car ayant entretenu souvent le malade, il savait quels étaient ses sentiments. Néanmoins, il se rendit auprès de lui, et le trouvant parfaitement disp0sé à profiter de son ministère, il lui administra les derniers sacrements, et peu après ce pauvre homme mourut en bénissant Dieu et la sainte Vierge des grâces dont il avait été favorisé.
CONVERSION D’UNE FILLE PROTESTANTE
La Nouvelle-Orléans (États-Unis).
Une pauvre fille protestante, amenée à l’hôpital pour une maladie grave, avait une si grande horreur
de notre sainte religion, qu’elle était comme possédée dès qu’elle apercevait auprès d’elle une personne Catholique. La présence de la sœur l’excitait surtout ; elle alla un jour jusqu’à lui cracher au visage ; mais la sœur, espérant toujours que le Dieu des miséricordes changerait ce loup en agneau, ne cessait pas de lui prodiguer ses soins : plus la malade lui manquait de respect, plus elle redoublait de bonté et de prévenance. Il lui vint enfin en pensée de glisser une médaille miraculeuse entre ses deux matelas ; elle le fit, et la nuit suivante l’image de Marie Immaculée devenait pour cette âme coupable la source du salut et du bonheur. Privée de sommeil par les ardeurs de la fièvre, elle se tourna et se retourna sur son lit, et trouva la médaille sans pouvoir s’expliquer comment. Grand fut l’étonnement de la sœur, le lendemain matin, en voyant que non-seulement elle la tenait entre ses mains, mais qu’elle la couvrait de baisers ; mais sa surprise augmenta encore, lorsqu’elle s’aperçut de la transformation merveilleuse opérée par la grâce dans le cœur de cette pauvre pécheresse. Une lumière surnaturelle lui avait dévoilé le triste état de sa conscience, sa vie criminelle lui faisait horreur, et remplie de regret de ses égarements passés, elle ne soupirait qu’après le baptême. Son désir fut satisfait, dès qu’elle eut reçu l’instruction nécessaire, et pendant toute sa maladie, qui fut longue, rien n'altère sa patience et sa ferveur. Elle persévéra dans ses sentiments édifiants jusqu’à ce qu’une heureuse mort vint mettre le sceau aux grâces qu’elle avait reçues par l’entremise de Marie Immaculée.
CONVERSION D’UN PROTESTANT
La Nouvelle-Orléans (États-Unis).
Un protestant avait passé quatre ans à l’hôpital, tantôt dans une salle, tantôt dans une autre, sans jamais avoir été bien malade, ce qui n’avait jamais procuré l’occasion de lui parler de religion. Cependant, son état s’aggravant, la sœur, après avoir invoqué le secours de la sainte Vierge, l’avertit que le médecin trouvait son mal assez sérieux et qu’il était temps de penser à l’éternité, et elle lui proposa de recevoir le baptême qui seul peut sauver. Il l’écouta attentivement, puis se tournant vers elle : « Ma sœur, lui dit-il, si je vous proposais de devenir protestante, l’accepteriez-vous ? — Non, répondit-elle. — Eh bien ! continua-t-il, sachez qu’il est tout aussi inutile pour vous de me persuader de devenir catholique. »
Malgré ce refus si décidé, elle ne laissait passer aucune occasion de l’éclairer sur les vérités de la religion. Un jour, lui montrant une médaille miraculeuse, elle lui dit qu’il lui ferait grand plaisir en récitant la petite prière : « Ô Marie conçue sans péché. » « Comment, ma sœur, s’écria-t-il, une prière catholique ! mais c’est impossible, je ne le puis pas ! » Sans rien dire elle mit alors la médaille sous l’oreiller, sans que personne y touchât de plusieurs jours. Pendant ce temps, la sœur redoubla de soins et d’attentions pour son pauvre malade, qui devenait de plus en plus faible ; enfin, un soir, elle l’aborda en lui disant : « Eh bien ! Henri, ne voulez-vous pas faire ce que je vous ai demandé? — Oh ! oui, ma sœur, répondit-il, je le désire ardemment. » M. l’aumônier fut appelé immédiatement, il n’eut que le temps d’administrer le baptême et l’extrême-onction au moribond, dont l’âme régénérée fut bientôt portée par les anges dans le séjour des bienheureux.
CONVERSION D’UN JEUNE MÉTHODISTE
Saint-Louis (États-Unis). — 1865.
Un jeune homme appartenant à la secte méthodiste arriva à l’hôpital, dans un état de faiblesse extrême. Dès que le médecin l’eut vu, il déclara qu’il n’avait plus que quelques jours à vivre. Par conséquent, le premier soin de la sœur fut de s’occuper de son âme. Elle apprit bientôt, en le questionnant, qu’il ne croyait nullement à l’efficacité, ni à la nécessité du baptême, et tout ce qu’elle put dire et faire pour l’engager à recevoir ce sacrement resta sans effet. Il ne voulait pas seulement en entendre parler, et répondait à tout : « Je crois en Jésus, cela suffit ; je suis sûr d’être sauvé. » La sœur redoublait de prières, car c’était son unique espoir, et le temps pressait. Un bon prêtre venait chaque jour voir le malade ; une fois qu’il était resté auprès de lui plus longtemps qu’à l’ordinaire, il dit à la sœur, en quittant la salle, qu’on n’obtiendrait jamais rien de ce jeune homme, à moins que Dieu ne fît un miracle en sa faveur, et qu’il fallait le lui demander avec instances. Le pauvre malade persistait, en effet, à refuser tout secours spirituel, mais il acceptait avec reconnaissance les soins qu’on lui prodiguait. Ses forces baissaient de jour en jour, et il voyait la mort s’approcher sans trouble ni inquiétude, une seule chose lui faisait de la peine, c’était la pensée de ne plus revoir sa mère, et de mourir éloigné d’elle. Se trouvant enfin à l’extrémité, il fit appeler un de ses camarades, et le pria de rester auprès de lui pendant ses derniers moments, afin de pouvoir tout raconter à sa pauvre mère ; tandis qu’il faisait cette recommandation, la sœur glissa une médaille miraculeuse sous son oreiller avec la confiance que Marie ne laisserait pas périr cette âme, cependant, le malade entrait en agonie. Deux sœurs veillèrent à son chevet jusqu’à minuit ; quand elles furent obligées de se retirer, elles laissèrent auprès de lui un infirmier et le jeune homme qui avait promis de ne le quitter qu’après qu’il aurait rendu le dernier soupir. Selon toute apparence, il n’avait plus alors que pour une demi-heure de vie. Aussi, quand la sœur vit l’infirmier venir à sa rencontre le lendemain matin, elle s’attendait à l’annonce de sa mort ; mais celui-ci lui criait « Venez, ma sœur, venez voir le ressuscité. » Il lui affirma que le malade, ainsi le croyait-il, avait rendu le dernier soupir à une heure ; que lui et son ami lui avaient rendu les derniers devoirs, l’avaient lavé, habillé, puisque, le jeune homme étant allé se coucher, il était resté seul auprès du corps. Il le veillait depuis quelque temps, lorsqu’il s’approcha du défunt pour lui bander la mâchoire ; pendant qu’il le faisait, il fut saisi de frayeur, en voyant le mort ouvrir les yeux. Sans rien écouter de plus, la sœur se rendit en toute hâte vers cet homme qu’elle trouva respirant encore. Faisant un effort pour parler, il dit : « Oh ! quel bonheur que vous soyez venue ! » La sœur l'exhorta à recevoir le baptême, en lui disant que c‘était la sainte Vierge qui avait obtenu la prolongation de sa vie. A cette exhortation, il répondit : « Je veux être baptisé. » Quand la sœur lui dit que le prêtre allait arriver : « Oh ! ce sera trop tard », dit-il ; alors les autres malades joignant leurs instances aux siennes, la sœur récita à haute voix les actes de foi, d’espérance et de charité, de contrition, etc., que le moribond s‘efforça de répéter, tenant ses mains jointes et les yeux élevés vers le ciel ; ensuite, elle le baptisa, et pendant que l’eau régénératrice coulait sur sa tête, des élans d’amour et d’actions de grâces s’échappaient de ses lèvres. Une demi-heure plus tard, il fermait les yeux pour ne plus les rouvrir ici-bas ; mais tout ce que l’infirmier avait raconté de sa première mort fut confirmé de la manière la plus positive par son ami protestant qui avait aidé à l’ensevelir.
CONVERSION DE M. FISH
Saint-Louis (États-Unis).
Un protestant, nommé Fish, fut apporté à l’hôpital, atteint d’une maladie de poitrine incurable déjà très-avancée. Il détestait sincèrement la religion catholique et ne recevait les services des sœurs qu'avec une répugnance extrême. Ses forces physiques diminuaient sensiblement, mais son esprit gardait toute son énergie et sa lucidité. Peu à peu, l’odeur infecte qui s’échappait de ses poumons gangrenés devint si insupportable, qu’il se vit abandonné de tout le monde ; les sœurs et M. Burke, missionnaire, avaient seuls le courage de l’approcher et de lui rendre leurs services. Toutefois, ni le prêtre, ni les sœurs ne pouvaient lui parler de religion. Ils se contentèrent de mettre une médaille miraculeuse sous ses oreillers, en invoquant avec grande confiance Celle qui daigne si souvent faire éclater sa puissance en faveur de ceux mêmes qui nient son pouvoir. Elle ne tarda pas à exaucer ces prières. Quelques jours après, comme le ministre protestant quittait la salle, après avoir fait sa distribution habituelle de brochures, le malade appela une sœur : « Ma sœur, lui dit-il, c’est fait, je suis converti. » « Bien, se dit la sœur intérieurement, notre bonne Mère a fait son œuvre. » Cela était vrai, car le malade demanda un prêtre, se fit instruire et reçut, après peu de jours, les sacrements de baptême et d’extrême-onction, ainsi que le saint viatique, avec des sentiments de piété qu’il serait difficile d’exprimer. Sa figure avait même changé d’expression, tant ses traits portaient l’empreinte de la joie sainte dont son cœur débordait. « Ah ! disait-il ensuite, je souffre beaucoup, mais j’ai la conviction que j’irai au ciel ; la vérité m’a donné la liberté. » Il expira dans ces heureuses dispositions, en promettant de prier au ciel pour tous ceux qui avaient été les instruments de son bonheur.
CONVERSION D’UN MALADE NON BAPTISÉ
Saint-Louis (États-Unis).
Un malade, apporté à l’hôpital dans un état désespéré, manifesta ouvertement sa haine profonde pour le catholicisme. Cependant, comme le danger devint sérieux, la sœur, profitant d’un moment où il paraissait un peu mieux disposé qu’à l’ordinaire, se hasarda à lui demander s’il avait été baptisé ; il répondit d’un ton très-dur que non, qu’il ne croyait guère au baptême et pas du tout au baptême catholique, que s’il guérissait, il pourrait peut-être recevoir le baptême par immersion, et devenir membre d’une église quelconque, mais jamais de l’Église catholique. « En tout cas, ajouta-t-il, ce n’est pas à cette heure que je vais me tourmenter de ces choses-là. » La pauvre sœur, n’ayant plus de ressource que dans la sainte Vierge et voyant que le jeune homme touchait à sa fin, glissa une médaille sous son oreiller. Le lendemain, la médaille fut ramassée par l’infirmier qui, pensant que la sœur l'avait laissée tomber, voulut la prendre pour la lui remettre ; mais le malade s’y opposa : la petite image lui plut, et il fallut, pour le contenter, que l’infirmier allât demander à la sœur s’il pouvait la garder, ce qui lui fut accordé, vers le soir, on vint dire à la sœur que le malade la demandait : « Ma sœur, lui dit-il, vous m’avez dit que je ne pourrais pas être sauvé sans le baptême, donc je veux être baptisé, car je veux être sauvé. » Remplie de joie à cette nouvelle, la sœur se mit de suite à l’instruire et à le préparer pour la cérémonie qui eut lieu le lendemain matin. Dans le courant de la journée, cette âme, devenue l’enfant de Dieu, alla reposer dans le sein de son Père céleste, pour le bénir à jamais de ses miséricordes.
GUÉRISON D’UNE JEUNE FILLE
Buffalo (États-Unis).
Une jeune fille protestante, d’une vingtaine d’années, vint à l’hôpital couverte, de la tête aux pieds, d’une gale dégoûtante que les médecins déclarèrent, incurable. La sœur, qui pansait ses plaies, lui dit une fois que la sainte Vierge avait le pouvoir de la guérir et que, si elle voulait porter sa médaille et lui demander la guérison, elle l’obtiendrait. La pauvre fille, sachant que les médecins jugeaient son mal sans remède, répondit brusquement : « Je ne crois pas à votre sainte Vierge et je ne veux pas de médaille. — Très-bien, dit la sœur, alors vous pouvez garder vos plaies. » Quelques jours après, elle demanda d‘elle-même une médaille, la mit à son cou, se fit instruire et baptiser, et, très-peu de temps après, elle quitta l’hôpital parfaitement guérie, au grand étonnement des médecins qui avaient tous été d’accord sur la nature irrémédiable de son mal.
CONVERSION D’UN PÉCHEUR
Hôpital de Gratz (Autriche).
Un artiste peintre dont la conduite laissait beaucoup à désirer, se trouvait à l’hôpital ; un matin, la sœur de service fut toute surprise qu’il lui exprimât le désir de se confesser. Elle laissa voir son étonnement ; mais il lui dit : « Ce matin, ma sœur, la porte de la chapelle était entr’ouverte et j’ai aperçu de mon lit la statue de la sainte Vierge (c’était celle de l’Immaculée Conception). Elle me parla fortement au cœur ; je n’ai plus de repos, il faut que je mette ordre à mes affaires ! » Il se confessa plusieurs fois, et répéta souvent : « Ah ! quelle vie j’ai menée et à quel point Marie est venue à mon aide ! » On lui demanda ce qu’il croyait avoir attiré sur lui le regard de Marie, et il répondit : « Je n’ai fait que considérer la statue sans réfléchir, et mon cœur s’est gonflé subitement en pensant à ma vie passée, je me suis senti glacé de frayeur, et en même temps Marie me remettait tout en mémoire et changeait entièrement mon cœur ! » Le repentir et la réparation y étaient entrés à la suite du regard miséricordieux et maternel de Marie Immaculée !
CONVERSION D’UN GREC SCHISMATIQUE
Hôpital de Gratz (Autriche).
Un jeune grec schismatique, atteint d’une maladie mortelle, fut amené à l’hôpital. Il déclarait vouloir mourir dans ses erreurs ; les sœurs, voyant sa persistance, chargèrent la sainte Vierge de ce pauvre moribond, et le lui consacrèrent en posant sous son oreiller une médaille, qui pour lui allait devenir miraculeuse. Un jour qu’un Père franciscain visitait les malades, le jeune homme pria la sœur de le lui conduire. Il s’entretint longtemps avec le Père, mais ne manifesta aucune intention de se faire catholique. Cependant le mal s’aggrava considérablement ; le malade, surpris par un vomissement de sang, réclama de nouveau le Père parce que, disait-il, il voulait embrasser la religion catholique. Le religieux fut surpris, car il n’avait nullement provoqué cette démarche du jeune schismatique ; mais la sainte Vierge avait travaillé sans lui. Le malade se confessa et fit son abjuration, il voulut même que le révérend Père fit connaître à haute voix aux autres malades que c’était de son libre choix qu’il entrait dans le sein de l’Église. On hésitait à lui donner le saint viatique à cause de ses vomissements, mais il insista si fortement pour recevoir la sainte communion, il en avait un si vif désir que le bon Dieu permit que les accidents devinssent moins fréquents, et qu’il pût faire à la fois sa première et sa dernière communion avec une ferveur et une consolation inexprimables. Interrogé au sujet de sa conversion, il répondit : « Depuis longtemps, je sentais que tout est néant ici-bas, et je cherchais ce qui est véritable et durable. » Pendant le délire de ses derniers moments, il parlait toujours d’une robe blanche. La grâce du baptême en avait revêtu son âme, et c’est Marie sans doute qui la lui avait procurée.
CONVERSION D’UN APOSTAT
Autriche. — 1866.
Dans une prison confiée aux soins des Filles de la Charité, se trouvait un jeune homme appartenant à une famille catholique et respectable dont il avait fait le déshonneur. Après quelque temps de séjour, il tomba malade ; son état exigea qu’il fût transporté à l’infirmerie, mais, fidèle à ses principes, il refusa absolument tout secours religieux ; s’il voyait passer l’un des aumôniers il détournait la tête ou se cachait sous ses couvertures. Toutes les sœurs prièrent la supérieure de tenter un dernier effort. Le malade accueillit assez poliment la supérieure ; mais pour se délivrer de ses instances, il lui dit qu’il était protestant et lui raconta comment il était arrivé à abjurer sa religion après avoir fait la connaissance de quelques mauvais sujets avec lesquels il avait commis grand nombre d’impiétés, et qui lui avaient conseillé de se faire protestant. La supérieure le questionna sur les remords qu’il avait dû éprouver ; mais il s'emporta et s’écria à haute voix : « Je suis protestant et je veux vivre et mourir en protestant. » La sœur comprit qu’il n’y avait rien à faire auprès de ce malheureux ; mais du fond de son cœur, elle le recommanda à Celle qui est le refuge des pécheurs, et le pria seulement de ne pas refuser la médaille qu’elle lui offrait, de la porter et de la baiser quelquefois. Il parut tout heureux de se tirer de l’entretien à si bon compte, et la sœur le quitta en mettant son espérance en Marie.
Le pauvre malade passa la nuit sans repos, la sainte Vierge remuait son âme, et le lendemain, de grand matin, il fit appeler la sœur et la pria de lui amener le prêtre pour faire entre ses mains une profession de foi solennelle qui réparât les scandales de son apostasie et de ses impiétés. Mais sa réputation était telle que l’aumônier de la prison ne put croire à la sincérité de ce désir ; il ne se décida à se rendre auprès du malade qu’après les pressantes sollicitations de la supérieure ; son émotion fut grande en voyant le changement que la grâce avait opéré ; et la componction avec laquelle le jeune homme fit l’aveu de ses fautes le toucha profondément. Le moribond fit ensuite publiquement l’abjuration de ses erreurs et mourut quelques instants après dans la grâce de Dieu, sous le regard protecteur et sauveur de Marie.
Reportez-vous à Sainte Catherine Labouré, Fille de la Charité (1/2), Sainte Catherine Labouré, Fille de la Charité (2/2), Soin que l'état de maladie demande, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, Prière de Sainte Thérèse d'Avila pour la conversion des pécheurs obstinés, Méditation : Dehors séduisants des hérétiques, et La réalité des apparitions angéliques.
jeudi 14 novembre 2019
La conversion renvoyée au soir de la vie conduit l'âme à la cruelle faim du Purgatoire
Extrait de « Les Merveilles Divines dans les Âmes du Purgatoire » par le P. G. Rossignoli, de la Compagnie de Jésus :
Ils viendront vers le soir assiéger ma maison, mais ils resteront affamés comme des animaux sans raison. (Ps. LVIII, 7)
Ceux qui aiment assez peu le Seigneur pour ne se convertir à lui qu'au dernier moment méritent d'être traités à leur tour sans indulgence et sans miséricorde. Ils n'obtiendront le pardon et le salut qu'au prix d'une rigoureuse et longue expiation. Nous en lisons un exemple dans la Vie du P. Jean Corneille, de la Compagnie de Jésus, zélé promoteur de la vraie religion en Angleterre. Parmi ses vertus éminentes, il pratiquait celle d'une grande compassion et d'un dévouement sincère pour les âmes du purgatoire. Il priait pour elles avec plus d'ardeur encore quand il les avait gagnées à la sainte Église catholique, parce qu'il les considérait alors comme ses filles spirituelles, auxquelles il devait davantage. Il avait un grand nombre de pratiques quotidiennes destinées à lui rappeler leur souvenir. Ainsi, toutes les fois qu'il se lavait les mains, il récitait le De profundis, afin que Dieu les purifiât du reste de leurs fautes et les introduisît dans le lieu du rafraîchissement éternel ; Outre de fréquentes oraisons, il offrait pour elles, chaque semaine, quatre fois le saint sacrifice, à titre d'aumône. Or, pour lui faire connaître le grand soulagement qu'il leur procurait par sa charité, DIEU permit à plusieurs de lui apparaître, soit pour le remercier, soit afin de solliciter ses suffrages. Je rapporterai une seule de ces apparitions, celle du baron Sturton, qui est restée fort connue parmi les fidèles d'Angleterre et qui leur fut une leçon précieuse. Je donne le récit textuel d'un témoin oculaire, Dorothée Arundell, femme de haute noblesse et de plus de piété encore, qui se fit plus tard religieuse et vécut saintement dans son ordre. Elle a laissé un petit écrit ainsi conçu :
« Un jour, ma mère pria le P. Corneille d'offrir le saint sacrifice pour Mme de son premier mari, le baron Jean Sturton. Il le voulut bien, et à l'autel, entre la consécration et le Memento des morts, il resta longtemps en oraison. La messe terminée, il fit une exhortation sur ce texte : Bienheureux les morts, quand ils sont morts dans le Seigneur ; et il raconta qu'il avait eu une vision : devant lui s'étendait une forêt immense, qui n'était que feu et que flammes, et au milieu s'agitait le baron, poussant des cris lamentables, pleurant et s'accusant de la mauvaise vie qu'il avait menée pendant plusieurs années, spécialement à la cour ; il maudissait la dissimulation coupable qui l'avait porté, lui catholique, à fréquenter les temples protestants, au grand scandale et à la ruine spirituelle de ses proches. Mais surtout il s'accusait avec d'amères paroles d'avoir été l'un des quarante-sept choisis par la reine Élisabeth pour condamner l'innocente Marie Stuart d‘Écosse ; crime dont il avait éprouvé une contrition si vive, qu'elle avait hâté sa mort. Après tous ces aveux, le baron s'était écrié, suivant le mot employé par l'Écriture à la suite de Job : Pitié, pitié pour moi, vous du moins qui êtes mes amis ! car la main du Seigneur m'a frappé. Et il avait disparu.
« Le père pleurait beaucoup en racontant cette vision, et toute la famille qui l'écoutait, au nombre de plus de quatre-vingts personnes, mêlait ses larmes aux siennes. Le servant de messe, qui fut un de ceux qui périrent plus tard avec le père pour la foi catholique, moi-même, aussi bien que tous ceux qui assistaient au divin sacrifice, nous aperçûmes au même instant comme un reflet de charbons ardents sur le mur auquel était adossé l'autel. »
Pour comprendre la raison de cette expiation et de ces tourments, il est bon de rappeler les éclaircissements ajoutés au récit par le père Guillaume Westen, de la même Compagnie, qui se trouvait à Londres à la mort du baron. Il nous apprend que ce gentilhomme était un de ceux qui, satisfaits de tenir dans leur maison un prêtre catholique au prix des plus grands dangers, vivaient extérieurement dans le protestantisme, se réservant de mettre en ordre les affaires de leur conscience au moment de la mort. Mais, surpris par un accident en l'absence du saint ministre, il n'avait pas eu le loisir de réaliser son vœu de conversion. Cependant, Dieu, dans sa miséricorde, lui avait inspiré une contrition si vive, un regret si universel et si amer de toutes ses fautes, joint au plus ferme propos de se corriger, qu'il avait obtenu son pardon. Il avait fait appeler sa famille et avait protesté devant elle qu'il entendait mourir comme un enfant de l'Église catholique, parce qu'il n'y avait point d'autre foi où l'on pût opérer son salut. Puis il avait désavoué, avec tous les signes du repentir le plus sincère, les scandales de sa vie mondaine, l'oubli qu'il avait fait de ses devoirs ; accompagnant cet acte de soupirs et de gémissements, et assurant qu'il voudrait pour tout au monde verser sur ces malheurs des larmes de sang. Une si vive et si noble contrition l'avait préservé de l'enfer, et, quand il s'était présenté au tribunal de DIEU, il avait trouvé un juge apaisé, mais non satisfait, qui lui faisait expier dans un douloureux purgatoire les restes de son infidélité.
Ceci nous montre, une fois de plus, l'inconcevable folie de ceux qui remettent leur conversion au dernier moment.
(V. Daniel, Histoire d‘Angleterre, 1. v, ch. 7)
Reportez-vous à Prière de Sainte Thérèse d'Avila pour la conversion des pécheurs obstinés, Prières pour chaque jour de la semaine, en faveur des âmes du Purgatoire, Dieu exauce les prières des communautés ferventes en faveur des défunts, Ne pas soulager les défunts par les aumônes, c'est se priver soi-même de grands avantages spirituels, Excellence des suffrages en faveur des morts, La Charité bien comprise nous fait un devoir très-pressant de subvenir aux nécessités des âmes du Purgatoire, Un saint Frère franciscain reconnaît, dans une étonnante vision, un de ses compagnons mort quelque temps auparavant, Enseignement de l'Église sur le Purgatoire, Méditation pour le jour des morts, Chapelet pour le repos des âmes du Purgatoire, Exercice sur les quatorze stations du chemin de la Croix pour les âmes du Purgatoire, Litanies pour les Fidèles Trépassés, Méditation pour le Jour de la Commémoration des morts, La Sainte Vierge Marie, Mère de Miséricorde, Dévotion en faveur des âmes du Purgatoire, Méditation sur la peine qu'on endure dans le purgatoire, Les indulgences pour les fidèles défunts, Offrir sa journée pour les âmes du Purgatoire, La pensée du Purgatoire doit nous inspirer plus de consolation que d'appréhension, Nous devons secourir tous les morts, même ceux que nous croyons déjà au Ciel, Méditation sur la durée des souffrances du purgatoire et l'oubli des vivants à l'égard des morts, Nous devons secourir tous les morts, même ceux que nous croyons déjà au Ciel, Être en état de grâce pour que nos prières soient utiles aux âmes du Purgatoire, Les différents moyens de soulager les morts, Quelles sont les âmes qui vont en purgatoire, La pensée du Purgatoire nous instruit sur la gravité du péché véniel, De la méditation de la mort, La pensée du purgatoire nous prouve la folie de ceux qui ne travaillent pas à l'éviter, Pour éviter le purgatoire endurons nos afflictions en esprit de pénitence, Le Purgatoire, motif de patience dans les maladies, Méditation sur les motifs qui doivent nous engager à secourir les âmes du purgatoire (1/4), Méditation sur les défauts qui rendent infructueuse notre piété envers les morts, Premier moyen propre à soulager les âmes du Purgatoire : Le Saint Sacrifice de la Messe, Deuxième moyen propre à secourir les âmes du Purgatoire : Prières, jeûnes, aumônes..., Les indulgences, troisième moyen propre à secourir les âmes du Purgatoire, Dévotion aux Saints Anges : Travailler à la conversion des âmes et à leur soulagement dans les flammes du Purgatoire, en l'honneur des saints Anges, Pour que le nom de Dieu soit sanctifié, pour que son règne arrive, et pour que sa volonté soit faite sur la terre comme au ciel, secourons les âmes du Purgatoire, Méditation sur la piété envers les morts, toute chrétienne et cependant inutile, Du jugement et des peines des pécheurs, Première méditation de préparation à la mort : Rends-moi compte de ton administration, Seconde méditation de préparation à la mort : Voici l'époux qui vient ; allez au-devant de lui, Troisième méditation de préparation à la mort : Que me présenteront le passé, le présent et l'avenir ?, Tu es poussière et tu retourneras en poussière, Méditation sur l'emploi du temps, Méditation sur la conscience, Méditation sur le repos de la Conscience, Méditation sur l’aveuglement de la Conscience, Méditation sur la Préparation à la mort, Méditation sur la pensée de la mort, Méditation sur la justice de Dieu, Méditation sur le Jugement de Dieu, Personne n'est-il revenu de l'Enfer ?, La précieuse mort de Saint Philippe Benizi, Exercice pour la bonne mort, Méditation sur le désir de la mort, Méditation sur la crainte de la mort, Saint Philippe de Néri : Que faites-vous maintenant ?... Et après ?, La mort est ordinairement conforme à la vie : L'exemple de deux Curés, Par son nom, le cimetière prêche la résurrection de la chair, Défendre le Cimetière, Bénédiction du Cimetière, Puissance des démons sur les morts, Nos devoirs à l'égard du Cimetière, Le Cimetière au XIXe siècle : Le corps chef-d’œuvre de Dieu, Enterrements autour des églises, Immortalité de l'âme, Cérémonies de L’Église et prière pour les morts, L'Univers et la Bible, prédicateurs de la résurrection, car oui, nous ressusciterons !, Comment les peuples païens ont dissipé une grande partie du patrimoine de vérités reçu des pères du genre humain, mais ont conservé le dogme de l'existence et de l'immortalité de l'âme, Méditation sur la fausse sécurité des Pécheurs, Méditation sur les défauts qui rendent infructueuse notre piété envers les morts, Prière à saint Joseph pour obtenir une bonne mort, Sentiments et prières à l'occasion de la mort d'une personne qui nous était spécialement chère, Le Jour de la Toussaint : Méditation sur le bonheur du ciel, 1re Méditation pour la Fête de Tous les Saints : Bienheureux les pauvres d'esprit, parce que le royaume des cieux est à eux, 2e Méditation pour la Fête de Tous les Saints : J’entendis dans le ciel comme la voix d'une grande multitude, 3e Méditation pour la Fête de Tous les Saints : Application des sens, Litanies de la bonne mort, Vision de l'Enfer de Sainte Thérèse d'Avila, La voie qui conduit au Ciel est étroite, et Litanie pour les âmes du Purgatoire.
lundi 5 août 2019
Le Saint Curé d'Ars dans sa conversation : Aimables reparties de M. Vianney
Extrait de "Esprit du Curé d'Ars, M. Vianney dans ses catéchismes, ses homélies et sa conversation" (1864) :
C'est une des grandes erreurs de notre temps de se figurer que la piété nuit, dans l'homme, au développement régulier de ses qualités naturelles ; qu'elle comprime et étouffe l'essor de la pensée ; qu'elle est incompatible avec une certaine étendue d'esprit, une certaine élévation de caractère et une certaine chaleur de sentiments. Personne qui n'ait entendu répéter ce paradoxe ; personne parmi les chrétiens faibles qui ne l'ait cru, et parmi les chrétiens forts qui ne s'en soit affligé !
On a peine à imaginer le son désagréable que rendent à l'oreille de la plupart des gens du monde, les mots de dévot et de dévotion. Comme si les plus nobles et les plus belles facultés de l'homme perdaient à être soumises à la discipline chrétienne, et s'agrandissaient en se désordonnant ! C'est l'opposé de tout cela qui est la vérité.
L'union habituelle avec Dieu par la prière et par l'amour, cette victoire continuelle de l'ange sur la bête, ce triomphe permanent du bien sur le mal, que nous appelons l'état de grâce, a d'admirables contre-coups et des effets sensibles dans la partie intelligente de notre être, aussi bien et mieux encore que dans la partie inférieure. Il est la santé de l'âme, et, en la mettant en possession de son objet, qui est Dieu, l'Infini, il lui restitue sa beauté, sa grandeur, sa force et sa dignité.
Mais, dira-t-on, le sacrifice qui est le fond de la morale chrétienne et le dernier mot de l'Évangile ? — Le sacrifice est précisément la loi du progrès intellectuel et moral que l'homme réalise en lui, lorsqu'il se fait saint : c'est le mouvement d'une âme qui se développe dans le sens de ses plus nobles attributs et de ses plus éminentes fonctions, d'une âme qui s'étend et se dégage, qui aspire à la glorieuse liberté des enfants de Dieu, et qui passe pour y arriver par-dessus tout ce que les choses visibles peuvent mettre à l'encontre de sa route, par-dessus toutes les limites et toutes les barrières, par-dessus tout ce qui arrête, comprime et étouffe. C'est le passage de la mort à la vie, des ténèbres à la lumière, de la servitude à la liberté.
Jusqu'à ce que nous ayons, par une application sincère de la doctrine du sacrifice, renoncé de franc cœur à tout objet créé, la liberté de l'âme n'est qu'un mot. Nous sommes libres comme l'oiseau retenu par un fil : tant qu'il n'essaye pas de voler, il peut se croire libre ; mais veut-il franchir le cercle inexorable que lui a tracé une volonté étrangère, plus forte que lui ? il s'aperçoit qu'il est prisonnier. Telle est la liberté que nous laissent les créatures et l'attachement que nous avons pour elles. « Nous serons vraiment libres, quand l'amour du Christ, Notre-Seigneur, nous aura délivrés (S. Jean, VIII, 36). »
Cet amour ne dévaste pas un cœur comme font les passions ; il ne supprime rien de ce qui a le droit d'y vivre. Voyez ce rayon de soleil qui, passant à travers l'émail des splendides verrières, inonde une cathédrale : il éclaire, il colore, il embellit tout ; il ne détruit et ne déplace rien. L'amour de Jésus-Christ dans le cœur de l'homme est le rayon de soleil dans le saint lieu... Il y a un charme singulier à retrouver, dans une âme apaisée et satisfaite par cet amour, le plus doux et le plus fort qui se puisse concevoir, le feu caché sous les cendres et devenu en se consacrant plus lumineux et plus pur.
On ne suppose pas qu'il puisse y avoir chez les personnes vouées à Dieu une intelligence élevée, un cœur noble et généreux. Quelle singulière distraction ! Comme si l'idéal de la beauté des sentiments humains ne se formait pas de leur lutte contre eux-mêmes, en présence du devoir qui les exalte et les domine ! comme si la sainteté, en renversant la borne qui rétrécit l'horizon d'une âme et la retient captive dans les ombres du temps, pour la laisser libre de s'unir à l'objet éternel de son amour, ne lui faisait pas un sort meilleur !
Le retranchement de tout lien et l'éloignement de tout obstacle ne veut pas dire le retranchement de tout amour et la suppression de toute liberté. Ce n'est pas tarir les sources que de les sanctifier. La sainteté ne déflore pas ce qu'elle touche ; elle l'élève et le purifie. Elle ajoute aux heureuses dispositions, qui sont en nous l'œuvre de la nature, un surcroît de force et de sagesse qui est l'œuvre de l'Esprit-Saint.
Ce perfectionnement intellectuel et moral, cet agrandissement des facultés humaines, sublimisées par la grâce, était frappant chez M. Vianney.
Nous ne faisons aucune difficulté d'avouer qu'il n'avait pas des connaissances humaines variées et étendues. Ou, quand et comment les aurait-il acquises ? Mais il avait, ce qui supplée le savoir et au besoin l'expérience, la foi qui a tout prévu et qui sait tout. Il avait une grande sagesse pratique, un sens profond des voies de Dieu et des misères de l'homme, une sagacité admirable, un coup d'œil sûr et prompt, un esprit fin, judicieux, pénétrant. Il était, en outre, doué d'une mémoire surnaturelle, d'un tact exquis et d'une faculté d'observation qui aurait pu devenir redoutable aux personnes qui l'approchaient, si sa grande charité n'avait pas été là pour imprimer à tous ses jugements le cachet de l'indulgence.
De petit coin de terre ignoré où la Providence l'avait placé, plutôt sous le boisseau que sur le chandelier, il n'a pas laissé que de briller sur le monde d'un incomparable éclat ; il a montré en lui-même une triple représentation de Notre-Seigneur, en portant devant les âmes, avec la bonté qui captive et la vertu qui édifie, la vérité qui éclaire.
« Il y a de la sainteté dans le Curé d'Ars, disait-on devant un savant professeur de philosophie, mais il n'y a que de la sainteté.
— Il y a, répondit-il, des lumières, de grandes lumières... Il en jaillit de ses entretiens, sur toute espèce de sujet, sur Dieu et sur le monde, sur les hommes et sur les choses, sur le présent et sur l'avenir... Oh ! que l'on voit clair et que l'on voit beau, quand on voit par le Saint-Esprit ! À quelle hauteur de sens et de raison la foi nous élève ! »
Au sortir d'une entrevue avec M. Vianney, un homme d'une grande distinction écrivait : « Nous avons été dans l'admiration de l'esprit progressif de votre Saint. Rien de tel que la sainteté pour élever très-haut les idées du plus humble des hommes ! »
Bien qu'absorbé par les fonctions de son ministère de prière, d'enseignement et de direction, le Curé d'Ars ne restait indifférent à aucune des questions extérieures qui intéressent soit directement, soit indirectement, l'ordre religieux et l'ordre social. Il avait des aperçus très-nets sur une multitude de questions, indécises souvent pour les plus habiles, qui se résolvaient toujours, dans sa pensée, au point de vue de la gloire de Dieu et du salut des âmes.
Le monde dira peut-être encore : Mais cet homme, qui s'est sevré de toutes les jouissances humaines, qui n'a jamais connu les douceurs de la vie sociale, qui n'a jamais goûté les bienfaits de la vie civilisée, qui a observé d'une manière si constante et si absolue la pratique du renoncement ; cet homme, dont l'existence s'est écoulée tout entière dans l'obscure cloison d'un confessionnal, devait considérer toute choses d'un regard étroit et sévère ; et l'austérité dans son âme ne laissait point de place ni à l'indulgence, ni à la bonté ? Autre erreur.
Cet homme, si dur à lui-même, qui portait sur toute sa personne les traces des plus effroyables pénitences, était aimable ; il savait sourire ; il avait des paroles gracieuses, des à-propos charmants, des reparties fines et spirituelles. La séduction la plus douce reposait sur ses lèvres, en même temps que la vérité et la consolation s'en échappaient.
Quand il se trouvait avec des prêtres ou des chrétiens qu'il connaissait et qu'il aimait, il s'ouvrait volontiers. il apportait dans ce commerce intime une aisance parfaite, une gaîté de bon goût, un tour naïf, une ingénuité pleine de grâce, le don heureux de raconter en souriant, en s'attendrissant, ces vives saillies, ces mots bienvenus, qui vont au cœur de tous et qui font le charme de la conversation du monde, avec la raillerie de moins, et de plus, la tendre effusion de la charité.
Il y aurait ici un livre admirable et doux à faire. Que de traits ravissants ! que de délicieuses paroles à enregistrer ! que de parcelles d'or à recueillir ? Malheureusement, il nous manque beaucoup de détails qui porteraient la lumière jusque dans les derniers replis de cette belle et sainte intelligence. Eussions-nous tous ces détails, la tâche resterait encore au-dessus de nos forces. Le sourire ne se raconte pas, et les conversations du Curé d'Ars étaient comme le sourire de son âme. Il ne riait jamais, sinon de ce sourire de l'âme, qui quittait rarement ses lèvres, encourageant la gaîté, inspirant la confiance et provoquant l'abandon. L'esprit de Dieu qui était en lui donnait à ses moindres paroles une justesse, une simplicité et une opportunité incomparables. Les morts heureux viennent du cœur. Comme le cœur de M. Vianney était doué d'une sensibilité exquise, cette sensibilité se faisait jour à travers l'expression, elle l'animait, l'échauffait, la colorait. On ferait un recueil de ses mots.
Ainsi, le bon Curé pleura longtemps mademoiselle d'Ars. Il lui garda toujours un souvenir plein de tendresse et de vénération. Lorsqu'il fit sa première visite aux nouveaux habitants du château, il se laissa aller devant eux à toute la vivacité de ses regrets, disant : « Pauvre demoiselle ! que c'est triste de ne plus la voir à l'église, dans son pauvre banc !... » Puis, craignant d'avoir manqué de délicatesse envers les héritiers de sa bienfaitrice, il se reprocha tout à coup sa sensibilité et ses larmes, ajoutant avec un tact suprême : « Et cependant !... nous avons tort de nous plaindre. Le bon Dieu nous traite comme il a traité son peuple, en lui retirant Moïse, il lui laissa Caleb et Josué. » Peu de temps après, répondant à des souhaits de nouvel an, il disait encore à la famille qui allait bientôt prendre place dans son cœur à côté de mademoiselle d'Ars : « Je voudrais être saint Pierre ; je vous donnerais pour étrennes les clefs du paradis. » Ses bien-aimés paroissiens lui ayant présenté un jour une portion de leur nombreuse parenté en lui demandant pour elle une bénédiction spéciale, le saint Curé la donna gracieusement, disant : « Oh ! les cousines de M. des Garets sont déjà bénies ! »
À Mgr de Langalerie qui, dans une de ses fréquentes visites, lui dit avec cette bonne grâce, qui relève les plus petites choses ! « Mon bon Curé, vous me permettrez bien de célébrer la sainte messe dans votre église ? » il répondit aimablement : « Monseigneur, je regrette que ce ne soit pas Noël pour que vous puissiez en dire trois. »
Lorsque le P. Hermann parut à Ars pour la première fois, on voulait le faire prêcher. Le bon Curé lui offrit de catéchiser la foule à sa place. Le R. Père se garda bien d'accepter ; il consentit seulement (C'était déjà beaucoup pour son humilité) à dire quelques mots, après que le serviteur de Dieu aurait parlé. M. Vianney fit son instruction comme à l'ordinaire, et la termina ainsi : « Mes enfants, il y avait une fois un bon saint qui aurait bien voulu entendre chanter la sainte Vierge. Notre-Seigneur, qui prend plaisir à faire la volonté de ceux qui l'aiment, daigna lui accorder cette faveur. Il vit alors une belle dame qui se mit à chanter devant lui. Il n'avait jamais entendu une si douce voix. Il était dans le ravissement, et il s'écria : “C'est assez ! c'est assez ! Si vous continuez je vais mourir !...” La belle dame lui dit : “Ne te presse pas d'admirer mon chant, car ce que tu as entendu n'est rien. Je ne suis que la vierge Catherine, et tu vas entendre la Mère de Dieu...” En effet la sainte Vierge chanta à son tour. Et ce chant était si beau, si beau ! que le saint s'évanouit et tomba mort de plaisir..., noyé dans le baume de l'amour !... Eh bien ! mes enfants, ce sera la même chose aujourd'hui... Vous venez d'entendre sainte Catherine ; vous allez entendre la sainte Vierge. »
Un jour, on présentait à M. Vianney un missionnaire nouvellement entré dans la Société, et on lui faisait remarquer qu'il était le plus jeune de tous. « Vous êtes bien heureux, mon ami, lui dit-il en l'embrassant, vous servirez plus longtemps le cher Maître. Dans le collège des Apôtres, Notre-Seigneur avait une tendre prédilection pour saint Jacques le Mineur, parce qu'il était le plus jeune. »
Le même missionnaire étant allé assister aux processions de la Fête-Dieu à Lyon, M. le Curé lui dit à son retour : « Il y avait une fois un saint qui disparaissait la veille de toutes les grandes fêtes. On ne le revoyait plus que le lendemain. Il allait célébrer la fête en paradis... Je pense, mon cher camarade, que vous faites comme lui... »
Voulant témoigner à ses compagnons de travail l'estime qu'il faisait de leurs services, il disait : « Le bon Dieu me fait manger mon pain blanc à la fin de mes jours. Il sait qu'il faut de la mie aux pauvres vieux... Il me traite comme Notre-Seigneur a traité les époux aux noces de Cana ; il me sert le bon vin le dernier. »
M. Vianney voulut faire la dépense des croix que les missionnaires reçoivent le jour où ils prononcent leurs vœux : « Laissez-moi faire, dit-il, j'ai tant de croix, que j'en puis faire part à mes amis. »
Après un sermon dont il avait été content, il disait au prédicateur, en prenant affectueusement ses deux mains dans les siennes : « Ah ! nos vases étaient trop petits pour recevoir et contenir de si belles choses ! »
Un Lazariste de Valfleury demandait au Curé d'Ars si un de leurs pères, récemment atteint de paralysie, pourrait encore prêcher. « Oui, mon ami, répondit-il, il prêchera toujours. La prédication des saints, ce sont leurs exemples. »
On rappelait à M. Vianney le mot d'un Parisien : « Sœur Rosalie était ma mère, et le Curé d'Ars est mon père. — Hélas ! pauvre orphelin ! dit-il en soupirant, jamais le père ne remplacera la mère. »
Revoyant son missionnaire, qui avait fait une absence prolongée, et lui ouvrant ses bras : « Ah ! mon ami, s'écriait-il, vous voilà ! quel bonheur ! J'ai pensé souvent que les réprouvés doivent être bien malheureux d'être séparés du bon Dieu, puisque déjà on souffre tant en l'absence de ceux qu'on aime ! »
Un ecclésiastique s'excusait de n'avoir pas pris un surplis pour assister à la grand'messe du dimanche ; M. Vianney le rassura en lui disant : « Oh ! soyez tranquille. Vous le portez sur votre cœur, par la blancheur de votre âme. »
Une charmante enfant lui présentait un bouquet le jour de sa fête : « Ma petite, lui dit-il en souriant gracieusement, votre bouquet est bien beau, mais votre âme est encore plus belle. »
Un jour d'octave de la Fête-Dieu, le saint Curé étant allé visiter les apprêts du magnifique reposoir qu'on avait coutume d'élever au château, on se prit à regretter devant lui que le vent, qui régnait depuis quelques heures, fût venu déranger un beau projet d'illumination formé la veille. Le saint Curé dit en montrant la jeune famille qui entourait les degrés du trône préparé à Notre-Seigneur : « Voilà des flambeaux ardents et luisants que le vent n'éteindra pas. » En s'en allant, après avoir réjoui tous les cœurs par sa présence, il ajoutait : « Cette maison change d'habitants ; les générations s'y succèdent. Mais c'est toujours la maison du bon Dieu. » Au retour de la procession, qui avait été très-longue, on voulait lui faire prendre des rafraîchissements : il les refusa, disant : « C'est inutile : je n'ai besoin de rien. Comment serais-je fatigué ? Je portais celui qui me porte. »
Pendant les inondations du mois de mai 1856, il se trouva qu'une nuit les pèlerins qui attendaient dans l'église, avaient tiré sur eux le verrou de la porte. À une heure du matin, M. le Curé se présente et heure doucement : on ne l'entend pas. Il heurte encore. La pluie tombait par torrents : il la reçoit pendant quelques minutes, et se met au confessionnal sans s'inquiéter davantage des suites de sa mésaventure. À l'heure de la messe, quand il vient à la sacristie pour revêtir les ornements sacrés, on s'aperçoit que sa soutane est ruisselante. On le presse de se changer ; on lui fait mille questions. Il se contente de répondre gaîment : « Laissez, laissez donc ! ce n'est rien... Cela prouve que je ne suis pas de sucre. »
M. Vianney faisait un jour sa tournée de malades par un rude soleil du mois de juillet. Le prêtre qui l'accompagnait, lui voyant la tête nue, lui offrit son chapeau. « Vous feriez mieux, mon ami, lui dit le saint Curé, de me donner votre science et vos vertus. » Voilà à quoi on était exposé, lorsqu'on lui faisait des avances de politesse. C'était bien autre chose, quand on y joignait une phrase agréable ou qu'on cherchait à lui tourner un compliment.
« Que vous êtes heureux d'être jeune ! disait-il à quelqu'un. Vous avez, sans compter le reste, tant de force et tant de zèle à dépenser au service du bon Dieu !...
— Monsieur le Curé, répartit son interlocuteur, vous êtes plus jeune que moi.
— Oui, mon ami, en vertu... »
« Monsieur le Curé, lui disait-on une autre fois, puisque vous aimez bien vos missionnaires, c'est à eux que vous laisserez en partant le manteau d'Élie !
— Mon ami, il ne faut pas demander un manteau à celui qui n'a pas même une chemise. »
À propos de ce camail, qui a été une touchante inspiration du cœur de l'Évêque, mais une rude humiliation pour le cœur du bon Curé, quelqu'un crut devoir, en donnant à sa pensée un tour flatteur, lui faire observer qu'il était resté jusque-là le seul chanoine créé par Mgr Chalandon. M. Vianney vit le piège, et repartit aussitôt : « Je le crois bien. Monseigneur a eu la main trop malheureuse... Il a vu qu'il s'était trompé ; il n'ose plus recommencer. »
Un jour, il aperçut un de ses portraits au bas duquel on avait fait figurer maladroitement son camail et sa croix d'honneur. « Pour que ce fût complet, dit-il, il faudrait écrire dessous : vanité, orgueil, néant. »
Une autre fois, on faisait encore allusion à ces différentes dignités. « Oui, répondit-il, je suis chanoine honoraire par la trop grande bonté de Monseigneur, chevalier de la Légion d'honneur par une méprise du gouvernement, et... berger d'un âne et de trois brebis par la volonté de mon père. »
Un jour, le Curé d'Ars vit entrer dans sa sacristie un personnage en qui il était facile, à son air, à sa tenue, à son langage, de reconnaître l'homme du grand monde. L'inconnu s'approche avec respect, et le serviteur de Dieu, croyant deviner son intention, lui montre, de la main, la petite escabelle où avaient coutume de s'agenouiller ses pénitents :
« Monsieur le Curé, se hâte de dire l'homme aux belles manières, qui comprit parfaitement ce que ce geste signifiait, je ne viens pas me confesser ; je viens raisonner avec vous.
— Oh ! mon ami, vous vous adressez bien mal ; je ne sais pas raisonner... mais si vous avez besoin de quelque consolation, mettez-vous là... — son doigt désignait l'inexorable escabelle, — et croyez que bien d'autres s'y sont mis avant vous et ne s'en sont pas repentis.
— Mais, monsieur le Curé, j'ai déjà eu l'honneur de vous dire que je ne venais pas me confesser, et cela par une raison décisive : c'est que je n'ai pas la foi. Je ne crois pas plus à la confession qu'à tout le reste.
— Vous n'avez pas la foi, mon ami ? Oh ! que je vous plains ! Vous vivez dans le brouillard... Un petit enfant en sait plus que vous avec son catéchisme. Je me croyais bien ignorant ; mais vous l'êtes encore plus que moi... Vous n'avez pas la foi ? Eh bien ! tenez : mettez-vous là, et je vais entendre votre confession. Quand vous vous serez confessé, vous croirez tout comme moi.
— Mais, monsieur le Curé, ce n'est ni plus ni moins qu'une comédie que vous me conseillez de jouer avec vous.
— Mettez-vous là, vous dis-je ! »
La persuasion, la douceur, le ton d'autorité tempéré par la grâce, avec lesquels ces mots furent répétés, firent que cet homme se trouva à genoux sans s'en douteur et presque malgré lui. Il fit le signe de la croix qu'il n'avait pas fait depuis longtemps, et commença l'humble aveu de ses fautes. Il se releva non-seulement consolé, mais parfaitement croyant, ayant éprouvé, que pour arriver à la foi le plus court chemin et le plus sûr est d'en faire les œuvres, selon l'éternelle parole du Maître des hommes : « Celui qui fait la vérité vient à la lumière (S. Jean, X, 21). »
Le fondateur d'un orphelinat célèbre consultait M. Vianney sur l'opportunité de se concilier, par la voie de la presse, l'attention et les faveurs du public. « Au lieu de faire du bruit dans les journaux, répondit le serviteur de Dieu, faites du bruit à la porte du tabernacle.
— Monsieur le Curé, reprit cet homme de bien, je serais heureux de faire mon noviciat près de vous.
— Soyez tranquille, on vous le fera faire, » répliqua aussitôt M. Vianney par une allusion aux épreuves qui attendaient la fondation naissante.
Une prétendante, qui venait de quitter la congrégation des sœurs de Saint-Vincent de Paul, eut un jour un entretien, à Ars, avec un prêtre qui arrivait de Jérusalem. Ce prêtre disait à M. Vianney qu'il avait conseillé à cette jeune fille d'aller en Orient pour y utiliser ses forces et son zèle. Le bon curé qui connaissait son inconstance répondit : « Envoyez-la en paradis. Au moins, elle n'en sortira plus. »
On voit que M. Vianney ne manquait pas de finesse, et que la repartie ingénieuse et piquante lui venait aisément. Il y mêlait, dans l'occasion, un brin de douce malice.
« M. le Curé, lui disait un personnage, dont la face épanouie et la forte santé offraient un singulier contraste avec la pâleur et l'exténuation du saint vieillard, je compte un peu sur vous pour me faire bien venir là-haut. J'espère que vous n'oubliez pas vos amis, et que vous les mettez de moitié dans le mérite de vos jeûnes et de vos pénitences. Quand vous irez au ciel, je tâcherai de m'accrocher à votre soutane.
— Ô mon ami, gardez-vous-en bien, repartit le bon Curé. L'entrée du ciel est étroite, — et il jetait un petit regard malin sur les larges épaules de son interlocuteur, — nous resterions tous deux à la porte. »
Il craignit ensuite que ces paroles, dites en riant et de la meilleure grâce du monde, n'eussent affecté son visiteur ; il lui en fit ses excuses dans les termes les plus humbles et les plus polis.
Une religieuse lui disait avec bonhomie : « On croit généralement, mon Père, que vous êtes un ignorant. — On ne se trompe pas, ma fille ; mais c'est égal, je vous en dirai encore plus que vous n'en ferez. »
On lui demandait des reliques pour une personne qui en désirait beaucoup. Il répondit en souriant : « Qu'elle en fasse ! »
Une de ses paroissiennes, honnête et excellente fille, pleine de dévouement et de zèle, mais d'un zèle parfois trop amer et trop impétueux, comme était celui des apôtres avant la Pentecôte, voulait lui donner des conseils : « Monsieur le Curé, vous avez tort de faire ceci... Monsieur le Curé, vous devriez faire cela... — Allons, interrompit doucement le saint homme, nous ne sommes pas encore en Angleterre... » faisant allusion à la constitution anglaise, d'après laquelle une femme peut être chef du gouvernement.
M. Vianney avait souvent le mot pour rire.
Au retour d'une course en voiture, le frère Athanase, directeur de l'école d'Ars, racontait que son cheval avait fait un écart et l'avait jeté dans le fossé. Le bon Curé lui fit ses compliments de condoléance, puis il ajouta : « Mon ami, saint Antoine n'est jamais tombé de voiture : il fallait faire comme lui. — Monsieur le curé, comment faisait donc saint Antoine ? — Il allait toujours à pied. »
M. Vianney savait faire à propos des réponses auxquelles on ne résistait pas. Un soi-disant esprit-fort vint lui déclarer un jour qu'il y avait dans la religion des choses auxquelles il lui était impossible de croire.
« Par exemple ? lui dit le bon Curé.
— Par exemple l'éternité des peines.
— Mon ami, je vous conseille de ne jamais parler de religion.
— Et pourquoi n'en parlerais-je pas ?
-Parce qu'il faudrait auparavant apprendre votre catéchisme. Que dit le catéchisme ? Qu'il faut croire à l'Évangile, parce que c'est la parole de Notre-Seigneur. Croyez-vous à l'Évangile ?
— Oui, monsieur le Curé.
— Eh bien ! l'Évangile a dit : “Allez au feu éternel !” Que voulez-vous de plus ? Il me semble que c'est assez clair. »
Le Curé d'Ars eut un jour une entrevue avec un riche protestant. Le serviteur de Dieu ignorant que l'homme, à qui il venait de parler de Notre-Seigneur et des saints comme il savait en parler, avec la plus cordiale et la plus large effusion, eût le malheur d'appartenir à une secte dissidente, lui mit en finissant une médaille dans la main. Celui-ci dit en la recevant :
« Monsieur le Curé, vous donnez une médaille à un hérétique. Du moins, je ne suis qu'un hérétique à votre point de vue. Malgré la diversité de nos croyances, j'espère qu'un jour nous serons deux au ciel. »
Le bon Curé prit la main de son interlocuteur, et fixant sur lui des yeux dans lesquels se peignait la vivacité de sa foi et l'ardeur de sa charité, il lui dit avec un profond sentiment de tendresse compatissante :
« Hélas ! mon ami, nous ne serons unis là-haut qu'autant que nous aurons commencé à l'être sur la terre ; la mort n'y changera rien. Où l'arbre tombe, il reste.
— Monsieur le Curé, je me fie au Christ qui a dit : “Celui qui croira en moi aura la vie éternelle.”
— Ah ! mon ami, Notre-Seigneur a bien dit autre chose. Il a dit que celui qui n'écoutait pas l'Église devait être regardé comme un païen. Il a dit qu'il ne devait y avoir qu'un troupeau et qu'un pasteur, et il a établi saint Pierre pour être le chef de ce troupeau. » Puis, prenant une voix plus douce et plus insinuante : « Mon ami, il n'y a pas deux manières de servir Notre-Seigneur, il n'y en a qu'une bonne : c'est de le servir comme il veut être servi. »
Là-dessus le bon Curé disparut, laissant cet homme pénétré d'un trouble salutaire, avant-coureur de la grâce divine, dont on nous a dit qu'il fut plus tard l'heureux vaincu.
Malgré son goût prononcé pour la solitude, M. Vianney avait un esprit ouvert et prodigue d'épanchements. Dans la conversation, il était à la fois abondant et réservé. Pour éviter les remarques dont son humilité aurait eu à souffrir et auxquelles, par expérience, il savait être exposé, il n'interrogeait jamais et ne donnait pas aux questions le temps d'arriver ; il gardait, le plus qu'il pouvait, la parole, et paraissait craindre de fournir la réplique. S'il parlait de lui, ce qui arrivait rarement, l'amour-propre, dont il n'avait plus même le germe, n'embarrassait pas la spontanéité de ces communications, au contraire, c'était de son humilité que provenait en partie son besoin d'épanchement. La liberté de s'ouvrir à quelques-uns lui semblait un appui accordé à sa faiblesse. Ne pouvant pas dire à tout le monde ce qu'il pensait de lui, il se soulageait en le confiant à des cœurs discrets : et la matière de ces confidences était toujours ce qui l'effrayait et l'humiliait le plus. D'ailleurs, il ne se révélait jamais tout entier ; il vous conduisait jusqu'à la porte de son âme et vous arrêtait là.
« Mon Dieu ! qu'on sera bien en Paradis, puisque déjà sur la terre la compagnie des saints est si aimable, leur conversation a tant de charme et de douceur ! » Cette exclamation nous est échappée souvent au sortir de ces entretiens du soir, où, par un privilège insigne, les missionnaires d'Ars furent successivement admis dans l'intimité du serviteur de Dieu. On sentait qu'on épuisait là une des plus rares faveurs de la Providence, et on ne cessait de se le témoigner, tantôt par des paroles, tantôt par des larmes, le plus souvent par un religieux silence, seul applaudissement des impressions vraies et profondes.
À la fin de ces journées lourdes et fatigantes, c'était le moment où le Curé d'Ars se manifestait avec le plus de familiarité, de chaleur et d'abandon. Debout, au coin de la cheminée ou devant sa petite table, suivant le besoin qu'il avait de sentir la flamme du foyer sur ses membres engourdis, le visage rayonnant, le regard dilaté, l'air heureux, l'innocence et la joie de son âme s'épanouissaient en mille jets étincelants, en mille propos pleins d'images et de suavité.
Nous avons remarqué que, suivant le conseil de saint Paul, il évitait les discours vains et profanes, de désobliger l'une des parties. Lorsqu'il en était prié, il intervenait par un mot gracieux et conciliant, ou par un de ces grands principes qu'on ne discute pas, et qui remettent la paix entre les adversaires, en les amenant non sur le terrain qui divise, mais sur celui qui unit et où la lutte n'est plus possible.
Son âme planait toujours comme un être angélique au-dessus de la mêlée des passions et des intérêts vulgaires. Il envisageait tout de ce point de vue, familier aux saints, où réside la lumière sans ombre. La conscience était son seul horizon. Le monde extérieur n'existait pas pour lui.
Il ne trouvait de bon, d'agréable, d'intéressant, que ce qui lui parlait de Dieu. Le cœur est là où est le trésor. Le Souverain Bien l'attirait au point qu'il ne pouvait en détourner sa pensée. Sa conversation était plus divine qu'humaine et tellement dans le ciel qu'elle en exaltait tous les parfums. Il parlait des mystères de l'autre monde comme s'il en fut revenu, et des vanités de celui-ci avec une ironie si douce et si plaisante qu'on ne pouvait s'empêcher d'en rire. À mesure qu'il parlait, l'intimité se faisait plus grande, la chaleur de son âme augmentait, et l'effusion coulait à plein bord.
Si quelque fâcheux, — car il y avait bien des variétés dans l'espèce des pèlerins, qui se faisaient jour jusqu'à M. Vianney, et la variété que nous signalons se glisse partout, — si quelque fâcheux venait à parler des choses humaines, pour sérieuses et importantes qu'elles fussent, le saint Curé ne l'interrompait pas, il était trop honnête et trop condescendant pour cela, mais il souffrait visiblement ; il était mal à l'aise ; il se taisait, et rien ne saurait mieux peindre son état que le dicton populaire du poisson hors de l'eau. Du reste, ces rencontres étaient rares. Il régnait autour de lui je ne sais quelle atmosphère divine, qui ne permettait pas d'y introduire des questions de l'ordre profane, de peur d'en troubler la pureté.
Dans ce siècle de mouvement, de nouveauté et de progrès, en des temps si laborieux et si troublés, le Curé d'Ars ne formait aucun souhait, n'éprouvait aucun désir, ne sentait aucun besoin de rien connaître de ce monde, dont la figure passait autour de lui sans qu'il y fît la moindre attention ; tant il en était venu à user des choses comme n'en usant pas, à jouir comme ne jouissant pas ; tant son esprit, son cœur son âme étaient tendus et appliqués à un autre objet !
« Vous parlez quelquefois de chemin de fer, monsieur le Curé, lui disait-on, savez-vous ce que c'est ?
— Non, ni je n'ai envie de le savoir ; j'en parle parce que j'en entends parler. »
Cet homme, à qui les chemins de fer amenaient tous les jours de deux à trois cents étrangers, est mort sans avoir jamais vu un chemin de fer et sans être à même de s'en faire une idée.
Mais s'il demeurait étranger aux choses du monde matériel, tout ce qui lui venait, au contraire, de cet autre monde divin qui est l'Église de Jésus-Christ, le royaume des âmes acquises et rachetées par son sang, tout ce qui étendait l'honneur et la gloire du Maître, tout ce qui affermissait son règne sur la terre, tout ce qui contribuait à la glorification de son Saint Nom, à la dilatation de sa doctrine, au triomphe de la vérité, toutes les conquêtes de son amour, qui multipliaient le nombre des fidèles destinés à le louer éternellement, lui étaient un sujet d'allégresse et de consolations infinies. Tout, dans cet ordre de faits, l'intéressait, le passionnait, faisait battre son cœur et vibrer les cordes de son âme.
Si sublime que fût l'entretien, le bon Curé y conservait la simplicité qui est le vrai caractère des enfants du Dieu. Tout en parlant des saints, du ciel et des choses divines, il gardait son langage familier et ne connaissait que les comparaisons populaires. Dans ces longs et doux épanchements, les charmes de l'amour divin, les délices eucharistiques, la félicité des bons, le malheur des méchants, l'attente des joies éternelles se mêlaient à de nobles sollicitudes pour l'accroissement du règne de Jésus-Christ, l'exaltation de la sainte Église et le triomphe de la justice et de la vérité dans le monde.
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Nous avons remarqué que, suivant le conseil de saint Paul, il évitait les discours vains et profanes, de désobliger l'une des parties. Lorsqu'il en était prié, il intervenait par un mot gracieux et conciliant, ou par un de ces grands principes qu'on ne discute pas, et qui remettent la paix entre les adversaires, en les amenant non sur le terrain qui divise, mais sur celui qui unit et où la lutte n'est plus possible.
Son âme planait toujours comme un être angélique au-dessus de la mêlée des passions et des intérêts vulgaires. Il envisageait tout de ce point de vue, familier aux saints, où réside la lumière sans ombre. La conscience était son seul horizon. Le monde extérieur n'existait pas pour lui.
Il ne trouvait de bon, d'agréable, d'intéressant, que ce qui lui parlait de Dieu. Le cœur est là où est le trésor. Le Souverain Bien l'attirait au point qu'il ne pouvait en détourner sa pensée. Sa conversation était plus divine qu'humaine et tellement dans le ciel qu'elle en exaltait tous les parfums. Il parlait des mystères de l'autre monde comme s'il en fut revenu, et des vanités de celui-ci avec une ironie si douce et si plaisante qu'on ne pouvait s'empêcher d'en rire. À mesure qu'il parlait, l'intimité se faisait plus grande, la chaleur de son âme augmentait, et l'effusion coulait à plein bord.
Si quelque fâcheux, — car il y avait bien des variétés dans l'espèce des pèlerins, qui se faisaient jour jusqu'à M. Vianney, et la variété que nous signalons se glisse partout, — si quelque fâcheux venait à parler des choses humaines, pour sérieuses et importantes qu'elles fussent, le saint Curé ne l'interrompait pas, il était trop honnête et trop condescendant pour cela, mais il souffrait visiblement ; il était mal à l'aise ; il se taisait, et rien ne saurait mieux peindre son état que le dicton populaire du poisson hors de l'eau. Du reste, ces rencontres étaient rares. Il régnait autour de lui je ne sais quelle atmosphère divine, qui ne permettait pas d'y introduire des questions de l'ordre profane, de peur d'en troubler la pureté.
Dans ce siècle de mouvement, de nouveauté et de progrès, en des temps si laborieux et si troublés, le Curé d'Ars ne formait aucun souhait, n'éprouvait aucun désir, ne sentait aucun besoin de rien connaître de ce monde, dont la figure passait autour de lui sans qu'il y fît la moindre attention ; tant il en était venu à user des choses comme n'en usant pas, à jouir comme ne jouissant pas ; tant son esprit, son cœur son âme étaient tendus et appliqués à un autre objet !
« Vous parlez quelquefois de chemin de fer, monsieur le Curé, lui disait-on, savez-vous ce que c'est ?
— Non, ni je n'ai envie de le savoir ; j'en parle parce que j'en entends parler. »
Cet homme, à qui les chemins de fer amenaient tous les jours de deux à trois cents étrangers, est mort sans avoir jamais vu un chemin de fer et sans être à même de s'en faire une idée.
Mais s'il demeurait étranger aux choses du monde matériel, tout ce qui lui venait, au contraire, de cet autre monde divin qui est l'Église de Jésus-Christ, le royaume des âmes acquises et rachetées par son sang, tout ce qui étendait l'honneur et la gloire du Maître, tout ce qui affermissait son règne sur la terre, tout ce qui contribuait à la glorification de son Saint Nom, à la dilatation de sa doctrine, au triomphe de la vérité, toutes les conquêtes de son amour, qui multipliaient le nombre des fidèles destinés à le louer éternellement, lui étaient un sujet d'allégresse et de consolations infinies. Tout, dans cet ordre de faits, l'intéressait, le passionnait, faisait battre son cœur et vibrer les cordes de son âme.
Si sublime que fût l'entretien, le bon Curé y conservait la simplicité qui est le vrai caractère des enfants du Dieu. Tout en parlant des saints, du ciel et des choses divines, il gardait son langage familier et ne connaissait que les comparaisons populaires. Dans ces longs et doux épanchements, les charmes de l'amour divin, les délices eucharistiques, la félicité des bons, le malheur des méchants, l'attente des joies éternelles se mêlaient à de nobles sollicitudes pour l'accroissement du règne de Jésus-Christ, l'exaltation de la sainte Église et le triomphe de la justice et de la vérité dans le monde.
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Publié par
Le Petit Sacristain

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