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jeudi 9 septembre 2021

ABRÉGÉ DU CATÉCHISME DE PERSÉVÉRANCE, DEUXIÈME PARTIE, Leçon XXXVI : L'Eucharistie


ABRÉGÉ DU CATÉCHISME DE PERSÉVÉRANCE

DEUXIÈME PARTIE

Contenant l'histoire et l'explication de la Religion

depuis la Naissance du Messie jusqu'à son Ascension


XXXVIe LEÇON

DE NOTRE UNION AVEC NOTRE-SEIGNEUR,

LE NOUVEL ADAM, PAR L'ESPÉRANCE.

DE L'EUCHARISTIE.



Q. Quel est le plus auguste de tous les Sacrements ?
R. Le plus auguste de tous les Sacrements, c'est l'Eucharistie, parce qu'elle contient l'auteur de toutes les grâces, et que tous les sacrements se rapportent à elle.

Q. Qu'est-ce que l'Eucharistie ?
R. L'Eucharistie est un Sacrement qui entretient en nous la vie divine et qui contient vraiment, réellement et substantiellement le corps, le sang, l'âme et la divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ sous les espèces ou apparences du pain et du vin.

Q. Pourquoi dites-vous vraiment, réellement et substantiellement ?
R. On dit vraiment, réellement et substantiellement pour marquer que Notre-Seigneur est présent dans l'Eucharistie, non pas seulement en figure, ou par la foi, ou par sa puissance, mais en corps et en âme.

Q. Quel nom a-t-on donné à ce Sacrement ?
R. Dès les premiers siècles, on a donné à ce Sacrement plusieurs noms, tels que : Fraction du pain, parce qu'il est le pain par excellence ; Eucharistie, qui veut dire action de grâces ; Communion, parce que c'est là que nous nous unissons à Notre-Seigneur de la manière la plus étroite ; Viatique, parce que c'est là nourriture de l'homme voyageur.

Q. Quelle est la matière de l'Eucharistie ?
R. La matière de l'Eucharistie, c'est le pain et le vin, car, pour consacrer son corps et son sang, Notre-Seigneur prit du pain qu'il bénit en disant : Ceci est mon corps ; et du vin qu'il bénit en disant : Ceci est mon sang.

Q. Pourquoi Notre-Seigneur a-t-il choisi le pain et le vin pour la matière de l'Eucharistie ?
R. Notre-Seigneur a choisi le pain et le vin pour la matière de l'Eucharistie, afin de nous apprendre ; 1° que son corps et son sang doivent être la nourriture de notre âme, comme le pain et le vin sont la nourriture de notre corps ; 2° que le but de ce Sacrement est de nous unir étroitement avec lui et avec nos frères.

Q. Quelle est la forme de l'Eucharistie ?
R. La forme de l'Eucharistie consiste dans les paroles de la consécration que le prêtre prononce à la Messe, et qui changent le pain et le vin au corps et au sang de Notre-Seigneur.

Q. Comment s'appelle ce changement ?
R. Ce changement s'appelle transsubstantiation c'est-à-dire changement de substance.

Q. Que reste-t-il sur l'autel après les paroles de la consécration ?
R. Après les paroles de la consécration, il ne reste plus sur l'autel que le vrai corps et le vrai sang de Notre-Seigneur.

Q. Reste-t-il quelque chose du pain et du vin ?
R. Il ne reste du pain et du vin que les espèces ou apparences, comme la couleur, la figure et le goût.

Q. Notre-Seigneur est-il tout entier dans l'Eucharistie et sous chaque espèce ?
R. Notre-Seigneur est tout entier en tant que Dieu et en tant qu'homme dans l'Eucharistie, sous chaque espèce et sous la moindre partie de chaque espèce, parce que Notre-Seigneur, étant vivant dans l'Eucharistie, ne peut être divisé.

Q. Quand on rompt l'hostie, rompt-on le corps de Notre-Seigneur ?
R. Quand on rompt l'hostie, on ne rompt pas le corps de Notre-Seigneur, parce que Notre-Seigneur, étant ressuscité, ne peut plus être divisé, ni souffrir, ni mourir.

Q. Que reçoit-on quand on communie ?
R. Quand on communie, on reçoit Notre-Seigneur Jésus-Christ, la seconde personne de la sainte Trinité, son corps, son sang, son âme et sa divinité ; on le reçoit tout vivant, tout entier, vrai Dieu et vrai homme, le même qui est né de la sainte Vierge Marie, qui est dans le ciel et qui viendra nous juger.

Q. Quels sont les effets de la sainte Communion ?
R. 1° La communion entretient en nous la vie du nouvel Adam. Celui, nous dit le Sauveur, qui mange ma chair et qui boit mon sang a la pie éternelle ; 2° elle nous unit corporellement et spirituellement à Notre-Seigneur, mais d'une union si étroite, qu'un Père de l'Église la compare à celle de deux morceaux de cire fondus ensemble ; 3° elle affaiblit l'ardeur de nos passions, fortifie notre âme, et communique à notre corps le principe de la résurrection glorieuse.

Q. Quelles sont les dispositions du corps pour bien communier ?
R. Les dispositions du corps pour bien communier sont le jeûne, qui consiste à n'avoir ni bu ni mangé depuis minuit ; la modestie, qui consiste dans des habits décents et un maintien respectueux.

Q. Quelles sont les dispositions de l'âme ?
R. Les dispositions de l'âme sont l'état de grâce, qui consiste à n'avoir aucun péché mortel sur la conscience, et l'instruction, qui consiste à savoir les principales vérités de la Religion et ce qui regarde la sainte Eucharistie.

Q. Est-ce assez d'être instruit et en état de grâce pour communier avec beaucoup de fruit ?
R. Ce n'est pas assez d'être instruit et en état de grâce pour communier avec beaucoup de fruit : il faut encore avoir une grande foi, une grande humilité et un grand désir de recevoir Jésus-Christ afin de devenir meilleur.

Q. Que faut-il faire pour exciter en nous ces sentiments.
R. Pour exciter en nous ces sentiments, il faut ; 1° méditer d'avance ces trois questions : Quel est celui qui vient ? A qui vient-il ? Pourquoi vient-il ? 2° faire avec ferveur les actes avant et après la Communion ; 3° dire l'action de grâces avec un grand recueillement.

Q. Quel péché commettrait celui qui communierait avec un péché mortel sur la conscience ?
R. Celui qui communierait avec un péché mortel sur la conscience commettrait un horrible sacrilège : le moyen d'éviter ce malheur, c'est de faire une bonne confession.

Q. Est-il bien nécessaire de communier ?
R. Il est très nécessaire de communier ; car Notre-Seigneur a dit : Si vous ne mangez la chair du Fils de l'homme, et si vous ne buvez son sang, vous n'aurez point la vie en vous ; de plus l'Église nous fait un commandement particulier de communier.

Q. Doit-on communier souvent ?
R. Le désir de l'Église est qu'on communie très souvent, pourvu qu'on communie dignement.


Je prends la résolution d'aimer Dieu par-dessus toute chose, et mon prochain comme moi-même pour l'amour de Dieu ; et, en témoignage de cet amour, je ne manquerai pas de me mettre à genoux quand je verrai porter le Saint Sacrement aux malades.



Deuxième Partie : Leçon I : État du monde à la venue du Messie, Leçon II : Naissance du Messie, Leçon III : Vie cachée de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Leçon IV : Vie publique de Notre-Seigneur, Première année, Leçon V : Vie publique de Notre-Seigneur, Première année, Leçon VI : Vie publique de Notre-Seigneur, Première année, Leçon VII : Vie publique de Notre-Seigneur, Deuxième année, Leçon VIII : Vie publique de Notre-Seigneur, Deuxième année, Leçon IX : Vie publique de Notre-Seigneur, Troisième année, Leçon X : Vie publique de Notre-Seigneur, Troisième année, Leçon XI : Vie publique de Notre-Seigneur, Troisième année, Leçon XII : Passion de Notre-Seigneur, Leçon XIII : Passion de Notre-Seigneur, Suite, Leçon XIV : Sépulture et Résurrection de Notre-Seigneur, Leçon XV : Vie glorieuse de Notre-Seigneur, Leçon XVI : Notre-Seigneur Réparateur du monde, Leçon XVII : Notre-Seigneur, Nouvel Adam, Leçon XVIII : Union de notre esprit avec Notre-Seigneur, le nouvel Adam, par la Foi, premier et deuxième articles du Symbole, Leçon XIX : Troisième, quatrième et cinquième articles du Symbole, Leçon XX : Le Purgatoire, Leçon XXI : Sixième et septième articles du Symbole, Leçon XXII : Huitième article du Symbole, Leçon XXIII : Neuvième article du Symbole, l'Église, Leçon XXIV : Neuvième article du Symbole, Leçon XXV : Dixième article du Symbole, Leçon XXVI : Onzième article du Symbole, Leçon XXVII : Douzième article du Symbole, Leçon XXVIII : Espérance et Grâce, Leçon XXIX : Premier moyen d'obtenir la grâce, la prière, Leçon XXX : Premier moyen d'obtenir la grâce, la prière : l'Oraison dominicale, Leçon XXXI : L'Ave Maria ou Salutation angélique, Leçon XXXII : Les sacrements, Leçon XXXIII : Le Baptême, Leçon XXXIV : Le Baptême (Suite), Leçon XXXV : La Confirmation, Leçon XXXVII : L'Eucharistie (Suite).

Première Partie :
Leçon I : Enseignement vocal de la Religion, Catéchisme, Leçon II : Enseignement écrit, Écriture et Tradition, Leçon III : Connaissance de Dieu considéré en Lui-même, Leçon IV : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, 1er Jour de la Création, Leçon V : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, 2e Jour de la Création, Leçon VI : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, 3e Jour de la Création, Leçon VII : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, Fin du 3e et commencement du 4e Jour de la Création, Leçon VIII : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, suite du 4e Jour de la Création, Leçon IX : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, 5e Jour de la Création, Leçon X : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, Fin du 5e et commencement du 6e Jour de la Création, Leçon XI : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, Suite du 6e Jour de la Création, Leçon XII : Connaissance de l'homme considéré en lui-même, Leçon XIII : Connaissance de l'homme considéré dans ses rapports avec les créatures, Leçon XIV : Connaissance de l'homme considéré dans ses rapports avec Dieu, Leçon XV : Connaissance des Anges, Leçon XVI : Chute de l'homme, Leçon XVII : Accord de la justice et de la miséricorde divine dans la punition et dans la transmission du péché d'Adam, Leçon XVIII : Nécessité et perpétuité de la Foi au Mystère de la Rédemption, Histoire de Job, Leçon XIX : Connaissance de la Religion, Nature et définition de la Religion, Leçon XX : Connaissance de la Religion, Que la Religion est une Loi, Leçon XXI : Le Messie promis et figuré : Adam et Abel, Leçon XXII : Le Messie promis et figuré, Noé, Troisième Figure du Messie, Leçon XXIII : Deuxième promesse et quatrième figure du Messie, Melchisédech, Leçon XXIV : Isaac, cinquième Figure du Messie, Leçon XXV : Le Messie promis et figuré, Jacob, Sixième Figure du Messie, Leçon XXVI : Le Messie promis et figuré, Joseph, Septième Figure du Messie, Leçon XXVII : L'Agneau pascal, Huitième Figure du Messie, Leçon XXVIII : La Manne, Neuvième Figure du Messie, Leçon XXIX : Les sacrifices et le serpent d'airain, Dixième et onzième Figure du Messie, Leçon XXX : Moïse, Douzième Figure du Messie, Leçon XXXI : Josué, Treizième Figure du Messie, Leçon XXXII : Gédéon, quatorzième Figure du Messie, Leçon XXXIII : Samson, Quinzième Figure du Messie, Leçon XXXIV : Sixième Promesse du Messie, Leçon XXXV : David, Seizième Figure du Messie, Leçon XXXVI : Salomon, Dix-septième Figure du Messie, Leçon XXXVII : Jonas, Dix-huitième Figure du Messie, Leçon XXXVIII : Le Messie prédit, Prophéties de David, Leçon XXXIX : Le Messie prédit, Prophéties d'Isaïe, Leçon XL : Le Messie prédit, Prophéties d'Osée, de Michée, de Joël et de Jérémie, Leçon XLI : Le Messie prédit, Prophéties d'Ézéchiel, Leçon XLII : Le Messie prédit, Prophéties de Daniel, Leçon XLIII : Le Messie prédit, Prophéties d'Aggée, de Zacharie et de Malachie, Leçon XLIV : Résumé général et application des promesses, des figures et des prophéties, à Notre-Seigneur Jésus-Christ, Leçon XLV : Le Messie préparé, Monarchie des Assyriens, Leçon XLVI : Le Messie préparé, Monarchie des Assyriens, Histoire de Judith, Leçon XLVII : Le Messie préparé, Histoire de Tobie, Leçon XLVIII : Le Messie préparé, Monarchie des Perses, Histoire d'Esther, Leçon XLIX : Le Messie préparé, Monarchie des Grecs et des Romains, Leçon L : Le Messie préparé, Histoire des Machabées, Leçon LI : Unité de la Religion et de l’Église.














samedi 3 août 2019

Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur le Saint Sacrifice de la Messe



Extrait de "Esprit du Curé d'Ars, M. Vianney dans ses catéchismes, ses homélies et sa conversation" (1864) :


Toutes les bonnes œuvres réunies n'équivalent pas au sacrifice de la messe, parce qu'elles sont les œuvres des hommes, et la sainte messe est l'œuvre de Dieu. Le martyre n'est rien en comparaison : c'est le sacrifice que l'homme fait à Dieu de sa vie ; la messe est le sacrifice que Dieu fait à l'homme de son corps et de son sang. Oh ! que le prêtre est quelque chose de grand ! s'il se comprenait, il mourrait... Dieu lui obéit : il dit deux mots, et Notre-Seigneur descend du ciel à sa voix, se renferme dans une petite hostie. Dieu arrête ses regards sur l'autel. Dieu arrête ses regards sur l'autel. « C'est là mon Fils bien-aimé, dit-il, en qui j'ai mis toutes mes complaisances. » Aux mérites de l'offrande de cette victime, il ne peut rien refuser. Si on avait la foi, on verrait Dieu caché dans le prêtre comme une lumière derrière un verre, comme du vin mêlé avec de l'eau.

Après la consécration, quand je tiens dans mes mains le très-saint corps de Notre-Seigneur, et quand je suis dans mes heures de découragement, ne me voyant digne que de l'enfer, je me dis : « Ah ! si du moins je pouvais l'emmener avec moi ! l'enfer serait doux près de LUI, il ne m'en coûterait pas d'y rester toute l'éternité à souffrir, si nous y étions ensemble... Mais alors il n'y aurait plus d'enfer ; les flammes de l'amour éteindraient celles de la justice. »

Que c'est beau ! Après la consécration, le bon Dieu est là comme dans le ciel !... Si l'homme connaissait bien ce mystère, il mourrait d'amour. Dieu nous ménage à cause de notre faiblesse.

Un prêtre, après la consécration, doutait un peu que ses quelques paroles eussent pu faire descendre Notre-Seigneur sur l'autel ; au même instant il vit l'hostie toute rouge et le corporal teint de sang.

Si l'on nous disait : À telle heure, on doit ressusciter un mort, nous courrions bien vite pour le voir. Mais la consécration qui change le pain et le vin au corps et au sang d'un Dieu, n'est-ce un bien plus grand miracle que de ressusciter un mort ? Il faudrait toujours consacrer au moins un quart d'heure pour se préparer à bien entendre la messe ; il faudrait s'anéantir devant le bon Dieu, à l'exemple de son profond anéantissement dans le sacrement de l'Eucharistie, faire son examen de conscience ; car pour bien assister à la messe, il faut être en état de grâce.

Si l'on connaissait le prix du saint sacrifice de la messe, ou plutôt si l'on avait la foi, on aurait bien plus de zèle pour y assister.

Mes enfants, vous vous rappelez l'histoire que je vous ai déjà racontée de ce saint prêtre qui priait pour son ami ; apparemment Dieu lui avait fait connaître qu'il était en purgatoire ; il lui vint en pensée qu'il ne pouvait rien faire de mieux que d'offrir le saint sacrifice de la messe pour son âme. Quand il fut au moment de la consécration, il prit l'hostie entre ses doigts et dit : « Père saint et éternel, faisons un échange. Vous tenez l'âme de mon ami qui est en purgatoire, et moi je tiens le corps de votre Fils qui est entre mes mains : eh bien ! délivrez mon ami, et je vous offre votre Fils avec tous les mérites de sa mort et passion. » En effet, au moment de l'élévation, il vit l'âme de son ami toute rayonnante de gloire qui montait au ciel.

Eh bien ! mes enfants, quand nous voulons obtenir quelque chose du bon Dieu, faisons de même : après la sainte communion, offrons-lui son Fils bien-aimé avec tous les mérites de sa mort et de sa passion ; il ne pourra rien nous refuser.



Reportez-vous à Méditation sur la Victime du Sacrifice de la Messe, Premier moyen propre à soulager les âmes du Purgatoire : Le Saint Sacrifice de la Messe, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur le Salut, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur l'amour de Dieu, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur les prérogatives de l'âme pure, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur le Saint-Esprit, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur la Sainte Vierge, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur la sanctification du dimanche, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur la parole de Dieu, Le Saint Curé d'Ars et l'apostolat de la conversation, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur la prière, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur la présence réelle, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur la communion, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur le péché, L'Esprit du Saint Curé d'Ars, Comment M. Vianney abolit les danses à Ars, Vie domestique de M. Vianney : Depuis sa naissance jusqu'à sa nomination à la cure d'Ars (1786-1818) (1/2), Vie domestique de M. Vianney : Depuis sa naissance jusqu'à sa nomination à la cure d'Ars (1786-1818) (2/2), Les saints et le combat spirituel : Saint Jean-Marie-Baptiste Vianney, le Curé d'Ars, Litanies du Saint Curé d'Ars, Litanies de Sainte Philomène, Sermon sur l'Enfer, par M. J.-M.-B. Vianney, Prière à saint Joseph pour obtenir une bonne mort, Personne n'est-il revenu de l'Enfer ?, Sermon du Saint Curé d'Ars sur l'Enfer des Chrétiens, Du jugement et des peines des pécheurs, Histoire de la possession des Ursulines de Loudun, et des peines du Père Surin (1/4), Traité de l'Enfer de Sainte Françoise Romaine, Extrait du Sermon sur la Mort de Saint Robert Bellarmin, Méditation sur le Jugement de Dieu, Méditation sur le discernement des bons et des mauvais exemples, Méditation sur l'affaire du salut, Méditation sur l'exemple de la multitude, Vision de l'Enfer de Sainte Thérèse d'Avila, Méditation sur l'homicide, Méditation sur la pensée de la mort, Défendre le Cimetière, De la méditation de la mort, Tu es poussière et tu retourneras en poussière, Méditation sur la fausse sécurité des Pécheurs, Méditation sur la Préparation à la mort, Méditation sur la disposition habituelle où les Chrétiens doivent être à l'égard de leur mort, Litanies de la bonne mort, Méditation sur le désir de la mort, Méditation sur la crainte de la mort, Méditation sur l'éternité des peines de l'Enfer, Méditation sur la justice de Dieu, Méditation sur la voie étroite, Méditation sur la Pénitence différée à l'heure de la mort, Méditation sur la fausse idée que les Pécheurs se forment de la miséricorde de Dieu, Méditation sur le délai de la conversion, Méditation sur l'incertitude de l'avenir, Le retour du règne de Satan par la négation du dogme de l'Incarnation, Méditation sur le bon usage du temps présent, Méditation sur l'inquiétude de l'avenir, Méditation sur l'emploi du temps, Méditation sur l'expiation du péché, et Méditation sur la réparation du péché.


















jeudi 20 juin 2019

Méditation sur la Fête du Saint Sacrement : Prenez et mangez, ceci est mon Corps



Extrait de "L'Esprit de l’Église dans le cours de l'année Chrétienne" :





Accipite et manducate, hoc est enim Corpus meum. Prenez et mangez, ceci est mon Corps. (Math. 26)


I. POINT. Ce n'était pas assez pour votre amour, ô mon Sauveur ! de vous être fait Chair, et de l'avoir immolée sur l'Autel de la Croix pour me sauver, vous avez voulu que ce Sacrifice se renouvelât tous les jours, se perpétuât jusqu'à la fin du monde, pour nous prouver et l'énormité du péché, qu'il expie, et l'immensité de votre amour, qui vous le fait expier. Avant de mourir, vous avez voulu toujours vivre avec nous, en vous donnant vous-même sur vos Autels, et à votre sainte Table. Vous faites vos délices d'être avec les enfants des hommes ; vous voulez vivre en eux, et qu'ils vivent en vous, afin d'être un avec vous, comme vous êtes un avec votre Père céleste. Vous voilez votre Majesté, vous cachez votre gloire sous les Espèces du Pain et du Vin pour être plus accessible à notre faiblesse. Vous réalisez toutes les figures. Le Pain des Anges devient le Pain des hommes. Vous donnez votre Chair pour nourriture à notre Âme, afin qu'elle vive de la grâce, et pour être le gage de notre immortalité bienheureuse.
Que vous rendrai-je, ô mon Sauveur ! pour un si grand bienfait, le plus grand de tous les biens que l'âme puisse désirer ? Je prendrai le Calice du salut, et, en le prenant, je vous offrirai à vous-même ; afin que le Corps et le Sang de mon Dieu conservent mon âme pour la vie éternelle. Cet aliment sera ma force contre mes ennemis, ce breuvage me lavera de toutes mes souillures ; et engraissé de votre Chair, et blanchi dans votre Sang, je demeurerai en vous, et vous demeurerez en moi, c'est par leurs mérites infinis que je vous en demande la grâce. Accordez-la, mon Dieu, à mes prières et à mes instances.

II. POINT. Ce n'est pas assez de vous la demander, o mon Sauveur ! il faut la mériter. C'est par la pureté de conscience, par la sainteté de l'âme, par tout l'amour de notre cœur qu'on peut obtenir cette grâce. Qu'il faut être pur pour manger l'Agneau sans tache ! Qu'il faut être saint pour posséder le Saint des Saints ! Qu'il faut aimer pour recevoir un Dieu qui se donne par amour ! Quelles épreuves ne faut-il pas faire de ses actions, de ses pensées, de ses désirs pour acquérir cette pureté, cette sainteté ! Il faut avoir celles des Anges, si l'on veut préparer une demeure au Dieu des Anges. Il faut avoir toutes les vertus pour plaire au Dieu de toutes les vertus. Il faut que l'amour divin embrase le cœur, où le Dieu d'amour veut descendre et faire son séjour. Ah ! mon Seigneur et mon Dieu, faites la grâce à mon âme de vous désirer comme le Cerf altéré délire l'Eau des fontaines ; de ne se permettre aucun désir, aucune pensée, qui ne tende à vous plaire ; de fuir comme la mort tout ce qui peut, non seulement vous offenser ; mais vous contrister et vous déplaire ; de vous aimer de tous les mouvements, de toute l'étendue de l'amour dont elle peut être capable ; et de mesurer son amour sur ce que vous méritez, pour vous aimer sans mesure.
C'est par ces sentiments, par cette conduite, continuée pendant toute la vie, que tu mériteras, ô mon âme ! de t'en nourrir, de le posséder, de vivre de lui et en lui, et de jouir pendant toute l'éternité du bonheur ineffable de le voir, de l'adorer et de l'aimer autant qu'il le mérite.



Reportez-vous également à Reportez-vous à Dans quels sentiments un enfant chrétien doit-il assister à la procession du très-saint Sacrement ?, Résolutions que peuvent prendre les enfants qui doivent assister à la procession du très-saint Sacrement, Ce qu'il y a de plus beau et de plus touchant dans la Procession du très-saint Sacrement, La Fête Dieu attire sur nous les plus abondantes bénédictions, Fête Dieu : Depuis quand l'Église a-t-elle institué cette fête solennelle ?, Fête Dieu : Pourquoi l'Église déploie-t-elle tant de pompe en cette fête ?, Méditation sur la Fête du Saint Sacrement : Prenez et mangez, ceci est mon Corps, Instruction sur la Fête du Saint Sacrement, Amende honorable à Jésus-Christ dans le Saint-Sacrement, Catéchisme du Saint Curé d'Ars : Sur la communion, Amende honorable au Sacré-Cœur de Jésus, Sur les excellences et sur les avantages de la sainte Communion, Sur la Chair adorable de Jésus-Christ dans la sainte Communion, Méditation sur la Communion, Litanies du Saint-Sacrement, Poème dogmatique sur l'Eucharistie, de Saint Thomas d'Aquin, Prière à réciter quand on ne peut assister à la messe les dimanches et fêtes d'obligation, Méditation sur la Victime du Sacrifice de la Messe, Méditation sur le Sacrifice de la Messe, De quels religieux respects nous devons entourer le Saint-Sacrement, Quo Primum tempore, du Pape (Saint) Pie V, sur la célébration du Saint Sacrifice de la Messe, Mystici Corporis Christi du Pape Pie XII, Méditation pour le Jeudi Saint, La communion indigne de Judas, Médiator Dei, sur la Sainte liturgie, du Pape Pie XII, Les Communions sans action de grâces, La communion spirituelle, et Communier saintement et trouver refuge et salut en Jésus-Christ au Saint-Sacrement.














Instruction sur la Fête du Saint Sacrement



Extrait de "L'Esprit de l’Église dans le cours de l'année Chrétienne" :


Voici l'auguste Mystère par lequel l'Église termine et couronne tous les Mystères qu'elle célèbre dans le cours de l'année. C'est le Mystère de l'amour de Jésus-Christ pour les hommes, ou plutôt, c'est le prodige, l'excès, le chef-d'œuvre, la consommation de son amour pour eux. Il leur en avait donné des preuves inconcevables depuis son Incarnation jusqu'à sa Mort. Mais dans le Sacrement de l'Eucharistie, son amour épuisé, pour ainsi dire, son pouvoir ; et en pouvait-il faire de plus pour nous ?
La veille de sa Mort il fait son Testament, et c'est lui-même qui se donne. Il prend du Pain et du Vin qu'il bénit ; il dit à ses Apôtres, et, en leur parlant, à toute l'Église ; prenez et mangez, ceci est mon Corps, qui sera donné pour vous ; buvez, ceci est mon Sang, Mystère de Foi, Alliance nouvelle et éternelle ; ce Sang; sera répandu pour vous, et pour la rémission des péchés. Que de prodiges en un seul ! Le Pain et le Vin deviennent le Corps et le Sang d'un Dieu; il n'en reste aux sens que les espèces. La moindre partie le contient tout entier ; et en le recevant, le Fidèle reçoit son Corps, son Sang, son Âme et sa Divinité. Quel présent qu'un Dieu qui se donne pour l'aliment de nos âmes ; qui se donne dans tous les lieux du monde, et jusqu'à la consommation des siècles !
Cette Fête, où l'on porte en pompe le Corps de Jésus-Christ, a été instituée premièrement, en mémoire de ce qu'il se porta lui-même, quand il distribua à ses Apôtres sa Chair et son Sang. Secondement, en action de grâces de ce qu'il parcourait les Villes et les Bourgades de la Judée et de la Galilée, guérissant les maladies du corps et de l'âme, et laissant sur son passage des effets de sa miséricorde et de sa bonté. Troisièmement, comme le dit le saint Évêque de Genève, pour lui faire une réparation authentique de tous les opprobres qu'il souffrit dans Jérusalem. Quatrièmement, et c'est l'époque de l'Institution de cette grande Fête, pour lui faire un honneur solennel des victoires qu'il a remportées sur l'hérésie et sur l'Infidélité dans le Sacrement de son Corps. Et enfin, pour faire une Amende honorable de toutes les irrévérences, de toutes les profanations, de tous les sacrilèges qu'on a commis devant les Autels de Jésus-Christ, et dans son Sanctuaire, c'est pour tous les scandales que nous y donnons ; pour toutes les Communions indignes des pécheurs hypocrites ; pour toutes nos froideurs, en approchant de la sainte Table ; et pour toutes les négligences qu'y apportent les Âmes justes.
Vous vengez dans ce jour, ô mon Sauveur ! votre gloire outragée. L'Église tâche aujourd'hui d'expier par ses hommages et les adorations publiques les profanations commises contre votre divine Majesté. Et votre Divinité, renfermée dans vos Tabernacles, est prête à pardonner, à recevoir à sa Table les profanateurs humiliés et les pécheurs contrits.



Reportez-vous également à Méditation sur la Fête du Saint Sacrement : Prenez et mangez, ceci est mon Corps, Amende honorable au Sacré-Cœur de Jésus, Sur les excellences et sur les avantages de la sainte Communion, Sur la Chair adorable de Jésus-Christ dans la sainte Communion, Méditation sur la Communion, Litanies du Saint-Sacrement, Poème dogmatique sur l'Eucharistie, de Saint Thomas d'Aquin, Prière à réciter quand on ne peut assister à la messe les dimanches et fêtes d'obligation, Méditation sur la Victime du Sacrifice de la Messe, Méditation sur le Sacrifice de la Messe, De quels religieux respects nous devons entourer le Saint-Sacrement, Quo Primum tempore, du Pape (Saint) Pie V, sur la célébration du Saint Sacrifice de la Messe, Mystici Corporis Christi du Pape Pie XII, Méditation pour le Jeudi Saint, La communion indigne de Judas, Médiator Dei, sur la Sainte liturgie, du Pape Pie XII, Les Communions sans action de grâces, La communion spirituelle, et Communier saintement et trouver refuge et salut en Jésus-Christ au Saint-Sacrement.













mercredi 6 mars 2019

Sur la Chair adorable de Jésus-Christ dans la sainte Communion



Extrait de "Méditations et sentiments sur la Sainte Communion", par le R.P. Avrillon :





PREMIER POINT

Commencez par considérer qu'en recevant la sainte Communion, vous avez le bonheur de recevoir aussi la chair de Jésus-Christ, qui est une, chair divine et humaine tout ensemble, parce qu’ayant été formée du plus pur sang de la divine Marie dans son auguste sein, par l’opération ineffable du Saint-Esprit, elle a été hypostatiquement unie au Verbe dans le moment de l’Incarnation ; union la plus étroite et la plus intime qui fut jamais, et qui subsistera éternellement et tant que Dieu sera Dieu : cette chair doit être par conséquent infiniment pure et infiniment adorable.
Cette chair si précieuse, si respectable et si sainte, est cachée sous les voiles et sous les espèces du pain qui sont exposées à vos yeux et elle va faire son séjour chez vous, et vous servir de nourriture : mais pour vous bien préparer à la recevoir, faites réflexion que cette chair adorable a été formée avec une application divine du Saint-Esprit, qu’il a ramassé le sang le plus pur d'une Vierge, plus pure elle-même que les Anges, pour la former ; qu'elle a pris son accroissement peu à peu dans son auguste sein ; qu'elle en est sortie avec la même pureté, par un miracle inouï de la toute-puissance de Dieu, qui a fait dans cette Vierge une alliance incompréhensible de la virginité avec la maternité ; qu'ensuite elle a été nourrie de son lait, qu'elle a passé par tous les degrés de l'enfance, et qu'elle n'a acquis sa juste grandeur par la succession des années, que pour  être l'instrument de notre salut, en se faisant sur le Calvaire la victime de nos péchés, et pour nourrir nos âmes dans la sainte Communion jusqu'à la consommation des siècles, et renouveler ainsi notre Rédemption chaque fois que nous aurions le bonheur de la recevoir. Vous allez recevoir cette même chair de Jésus-Christ qui était si petite, et si cachée dans le sein de Marie, si brillante et si lumineuse sur le Thabor, si douloureuse et si déchirée de coups dans le Prétoire, si défigurée et si sanglante sur le Calvaire ; cette même chair, qui est à présent si glorieuse et si resplendissante de clarté dans le ciel. Elle va s'unir et s’incorporer à votre chair mortelle, par la sainte Communion, pour lui communiquer sa pureté, son innocence et son immortalité.
Cette chair adorable et si pure, que pour la bien connaître, il faut bannir toutes les vues et toutes les idées charnelles et grossières ; l'esprit seul, purifié par la foi et par l'amour, est capable d'en connaître en partie les admirables qualités et le prix inestimable.
Considérez qu'elle en est l’origine, et vous connaîtrez que rien n’est  plus noble et plus auguste ; entrez dans le détail de ces prérogatives, et vous conviendrez que rien n’est plus grand, ni plus digne de nos respects : envisagez-la par rapport aux admirables effets qu’elle produit dans une âme qui la reçoit avec pureté, et vous expérimenterez qu’elle est revêtue de la puissance de Dieu même.
Quelle est l’origine de la chair de Jésus-Christ que vous recevez dans la sainte Communion ! C’est un Dieu et une Vierge, c’est le Saint-Esprit et Marie, c’est le Saint-Esprit qui l’a formée du plus pur sang de cette Vierge ; un Dieu en est le Père, la Virginité en est la Mère ; c’est la chaste production d’un Dieu et d’une Vierge, qui, par le plus grand de tous les miracles de la toute-puissance de Dieu, est devenue féconde sans rien perdre de son intégrité ; Chair qui n’a été formée que pour être portée par un Dieu, pour être enlevée dans le moment de sa formation à l’union hypostatique, et pour être le glorieux instrument du salut de tous les hommes. La divinité en est donc le glorieux apanage, l’innocence, la pureté, la beauté singulière en font les glorieux attributs ; elle les porte partout, elle les communique, elle en imprime les précieux caractères à tous ceux qui la reçoivent dignement ; elle les purifie, elle embellit leurs âmes, elle les sanctifie, et elle les soutient contre la faiblesse et la fragilité de leur propre chair.
Ne perdez aucune de ces grâces, elles sont, toutes attachées à la chair de Jésus-Christ, elles y résident comme dans leur source, d’où elles coulent avec abondance ; quand vous vous rendez digne de ces divins écoulements : disons plus, cette chair devient la vôtre, ou plutôt, vous devenez vous-même la chair de Jésus-Christ, autant de fois que vous la recevez avec foi, avec pureté et avec amour.
Goûtez bien ce délicieux aliment, nettoyez, guérissez, dit saint Augustin, le palais de votre âme, de tous les péchés et de tous les plaisirs qui pourraient vous empêcher d’en sentir toute la douceur, purifiez votre esprit de toutes les pensées mondaines, et votre imagination de tous les fantômes contraires a l’infinie pureté de cette chair vierge et divine, et votre mémoire de tout ce qui pourrait blesser cette vertu délicate ; purifiez votre cœur de toutes les attaques trop sensibles qui n’ont pas Dieu seul pour objet, parce que tout ce qui est capable de vous attendrir, est aussi capable de vous ôter le goût de Dieu : purifiez votre chair de toutes les imaginations dangereuses que la volupté pourrait y avoir laissées ; extirpez avec grand soin tous ces fâcheux restes, et songez que la moindre petite souillure réfléchie et négligée, peut vous priver de ce goût exquis et délicieux, et de toutes les grâces de pureté qu’elle porte avec elle.
La chair de Jésus-Christ, dit un saint Docteur (D. Isid.) ne peut être la nourriture, et ne peut faire les délices que des Saints, ou de ceux qui travaillent efficacement à le devenir ; caro Christi, esca Sanctorum. Quand on la reçoit dans une chair pure et dans un cœur ardent, et exempt de toute attaque sensible, on arrive bientôt à la plus éminente perfection. Il faut donc commencer, dit un Père, par bien goûter cette chair adorable, c’est le, moyen de parvenir bientôt au goût de la divinité, l’un est la récompense de l’autre. Per edulium carnes Christi, venitur ad justum divinitatis. (Hug. art. v. in Ep. ad Cor.)


SECOND POINT

Il est important de faire attention que la chair qui, était autrefois un poison mortel, qui l’a toujours été et qui l’est encore à présent, quand on a le malheur de se laisser aller a son penchant et d’écouter ses délicatesses, est devenu l’antidote, le plus souverain qui fût jamais, aux maux et a la corruption dont elle est le principe et le foyer, depuis que le Verbe divin s’en est revêtu pour notre amour, qui l’a élevée à la dignité, qui l'a portée l’espace de trente-trois années, qui l'a offerte en sacrifice au Père éternel par sa passion et par sa mort, et surtout depuis qu’il a bien voulu nous donner la sienne en nourriture dans le Sacrement adorable de nos Autels.
Mais notre chair ne participe aux avantages, aux grâces, et à la pureté incomparable de la chair de Jésus-Christ, que lorsqu'elle s'en approche souvent et avec toute la préparation qui lui est nécessaire pour contracter une union si intime avec elle. Notre chair en effet est un ennemi dangereux, et il est d’autant plus redoutable qu’il est domestique, et qu’il fait une partie de nous-mêmes : c’est une chair révoltée contre l’esprit, et susceptible de toutes sortes d’impressions mauvaises ; elle nous flatte, nous la flattons ; elle nous porte au plaisir, elle nous retient, elle nous corrompt, elle nous empêche de nous élever vers le ciel ; au contraire elle nous appesantit, et elle porte incessamment vers la terre, qui est son origine, son centre et son terme : c’est ce qui doit nous causer bien des alarmes, c’est ce qui fournit la matière d’une infinité de combats, et c’est ce qui fait trembler les plus grands Saints. C’est donc en appliquant cette chair divine à la nôtre, par la sainte Communion, que nous modérons et que nous éteignons les feux importants qui la brûlent, que nous adoucissons le combat qu’elle nous suscite, et que nous apaisons ses révoltes, et qu’elles deviennent moins fréquentes et moins rigoureuses à soutenir ; que nous retenons cette pente malheureuse qu'elle a pour la volupté, et que nous la purifions enfin de toutes les souillures qu’elle a contractées.
Par l’attouchement sacré de cette chair si pure, la sensibilité de la nôtre diminue pour l’ordinaire, elle devient par conséquent bien moins susceptible des plaisirs sensuels ; l’impression de la chair d'un Dieu qui l’a touchée, demeure insensiblement et la protège ; la patience et la mortification des sens lui font bien moins d’horreur, les objets les plus flatteurs et les plus dangereux ne font plus sur elle de si fortes impressions, sa fragilité se guérit imperceptiblement par l'union sainte qu’elle contracte avec elle dans l’adorable Sacrement de l’Eucharistie, elle obéit à l’esprit avec moins de résistance et moins de peine : elle devient tranquille et victorieuse dans tous les combats, par la pureté et par la force qu'elle acquiert dans la fréquente participation de la chair de son Dieu et de son Sauveur, qui la préserve, qui la soutient et qui la conserve.
Si Jésus-Christ sentit une vertu secrète qui sortit de toute sa personne pour porter la guérison à cette femme malade qui le touchait et qui le pressait dans la foule, à combien plus forte raison notre chair doit-elle être guérie de toutes ses maladies les plus opiniâtres et les plus incurables par la sainte Communion ! Nous ne la pressons pas seulement, cette chair adorable à travers de nos habits et de ceux de cet adorable Sauveur, mais nous la touchons immédiatement, nous la recevons dans notre bouche, elle passe dans notre estomac comme les autres nourritures qui soutiennent notre corps, nous l’incarnons, nous l’incorporons, pour ainsi dire, dans notre propre chair ; ce qui nous en reste fait une partie de notre substance, et nous devenons dans un sens et d'une manière toute sublime, la chair de Jésus-Christ.
Elle est alors beaucoup plus puissante et beaucoup plus remplie de vertus que sa simple robe ; et pourvu que nous nous en approchions avec une véritable foi, soutenue d'une ardente charité, nous expérimenterons que cette chair virginale, s’unissant à la nôtre comme deux cires fondues ensemble, selon l'expression d'un saint Docteur, y fera une impression de pureté, de force, d'innocence et de grâces, qui la sanctifieront, qui la guériront de tous ses maux et de toutes ses mauvaises inclinations, et qui l’élèveront de manière qu'elle participera aux qualités de l'esprit. Il est vrai qu’elle est déguisée dans ce Sacrement sous des espèces qui la dérobent à nos yeux corporels, et que nous ne la voyons que par les yeux de la foi, mais c’est toujours la chair d'un Dieu Sauveur et d’un Dieu fait homme pour notre amour : et elle n'a pas moins de vertu et d’efficace que si nous la voyions à découvert de nos yeux charnels, et que si nous la touchions sensiblement, de nos propres mains, dans les mêmes apparences, et dans la même forme qu’elle avait pendant que Jésus-Christ était mortel et qu’il conversait visiblement parmi les hommes : quel avantage !
Approchons-nous-en donc avec une vraie foi et une constance entière, persuadés que cette chair vivifiante ne soutient pas seulement notre chair contre les attaques de tous les différents ennemis qui en veulent à sa pureté, mais qu’elle nourrit et qu’elle sanctifie encore notre esprit, notre cœur et notre âme, et qu’elle leur procure infailliblement une augmentation de grâce et une nouvelle pureté.


SENTIMENTS

Divine chair de mon Sauveur et de mon Dieu, chaste production d’une Vierge plus pure que les Anges, source de vie, de grâce, de force et de pureté, je vous adore dans l’auguste Sacrement de l'Eucharistie, où vous êtes exposée à mes yeux pour recevoir mes respects et mes hommages, quoique vous y soyez cachée sous les espèces. Je vous adore en moi-même, où vous venez par la sainte Communion pour me nourrir, pour me combler de grâces, pour me purifier, pour vous incarner à moi, pour vous unir intimement à moi, substance à substance, et pour me transformer en vous.
Ma chair n'a que la faiblesse et la fragilité pour son partage ; elle n'a du penchant que pour les plaisirs, et elle est toujours prête à tomber, si elle n'est soutenue et fortifiée par une vertu supérieure : ma chair ne tend qu'a la délicatesse, à la sensualité et à la corruption : guérissez-la, consacrez-la par la pureté incomparable de celle que vous avez prise, ô mon Dieu, dans le sein d'une Vierge : ma chair s’effarouche a la moindre pensée de pénitence et de mortification ; délivrez-la de sa mollesse et de sa lâcheté, et donnez-lui le courage et la force de porter dans ce monde toutes les peines temporelles qu'elle a méritées, afin d'éviter celle qu’elle devrait endurer dans l’autre vie, pour satisfaire à votre justice : enfin ma chair est mortelle, parce qu'elle est pécheresse, donnez-lui la vie de la grâce, et la vie de la gloire par l’immortalité de la vôtre.
Chair pure et sacrée, touchez efficacement cette chair fragile et pécheresse, guérissez-la de toutes ses faiblesses et de toutes ses infirmités, nettoyez-la de toutes ses souillures, et faites-en un sanctuaire digne de vous. Chair adorable, qui avez été formée du plus pur sang de la divine Marie, pour opérer mon salut par l’opération du S. Esprit, réformez la mienne et imprimez sur elle votre image. Chair de mon Jésus, qui avez été ensanglantée et cruellement déchirée pour mon amour, fortifiez la mienne, et donnez-lui la force de tout endurer pour mes péchés et pour votre amour. Chair, à présent glorieuse dans le ciel, j'espère vous recevoir avec tant d’innocence et tant de pureté pendant cette vie mortelle, que j’aurai le bonheur de vous voir sans nuage dans l’éternité bienheureuse.


ACTIONS DE GRÂCES

VERBE Éternel, parole vivante du Père céleste, qui vous êtes fait chair dans le temps pour mon amour dans le sein de la divine Marie, et qui venez encore de me donner cette même chair dans la sainte Communion que je viens de recevoir, je vous rends mille actions de grâces pour cet estimable bienfait, et je ne cesserai de vous les rendre jusqu’au dernier soupir de ma vie. Possédant à présent cette chair adorable auprès de mon cœur, je devrais, selon votre divine parole, demeurer en vous, comme vous demeurez en moi (Joan. 6).
Ma chair, hélas ! si fragile et si faible, devrait être fortifiée et consacrée par la vôtre, et se reposer en vous, selon le langage du Prophète (P5. 9), dans l’espérance de jouir éternellement de votre divine présence dans le ciel : selon ce même Prophète (P3. 27), elle devrait refleurir en participant à l’incomparable pureté de la vôtre, qui la touche a présent, pendant que mon cœur, qui fait la plus noble portion de ma chair, goûterait l'innocent plaisir d’être uni intimement à vous par les liens d'un amour tendre, généreux et indissoluble. Votre chair toute pure s’étant unie tant de fois à la mienne dans la Communion, je devrais dire avec le même Prophète (P3. 55), je ne craindrai plus dorénavant les révoltes de ma chair, parce qu’ayant été nourrie de celle de mon Sauveur, rien n’y pourra jamais insinuer la corruption.
En un mot, je ne devrais plus jamais être séparé de vous, ô mon Dieu ! et selon votre propre langage, votre chair et la mienne ne devraient plus être qu’une même chair, puisque ce grand Sacrement de votre amour, est aussi un céleste mariage, par lequel je ne dois plus être qu’un avec vous dans le temps et dans l'éternité ; c’est, ô céleste Époux, l’heureux terme de mes espérances, et l’unique objet de tous mes désirs : je ne veux jamais en avoir d’autres, que ceux qui me porteront vers vous ; accordez-m'en l’heureux accomplissement.




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samedi 2 mars 2019

Sur les excellences et sur les avantages de la sainte Communion



Extrait de "Méditations et sentiments sur la Sainte Communion", par le R.P. Avrillon :





PREMIER POINT

COMMUNIER, c’est non-seulement recevoir le corps, le sang, l’âme, l’esprit et la divinité de Notre-Seigneur Jésus-Christ, mais c’est encore participer et communiquer d'une manière très-intime et très-sublime à sa pureté, à son amour, à sa grâce, à sa miséricorde, à sa sainteté, à sa gloire, à ses divins attributs et à toute son adorable personne.
Faites attention que communion est, comme qui dirait communication, c'est entrer en société de biens possédés en commun par deux personnes qui se sont réciproquement unies d’amitié et d’intérêt, et qui se donnent mutuellement l'une à l’autre, par un contrat solennel, tout ce qu'elles possèdent : en effet, par ce Sacrement si saint, qu’on peut appeler aussi un contrat entre Jésus-Christ et l’âme fidèle, Dieu vous donne et vous donnez à Dieu : vous donnez à Dieu tout ce que vous avez, tout ce que vous prétendez et tout ce que vous êtes, et vous le donnez pour toujours.
Cependant vous ne le possédez jamais mieux que quand vous le lui donnez sans réserve et sans intérêt ; et en échange, Dieu vous donne et vous communique libéralement tout ce qu’il a de son Père céleste et de soi-même, tout ce qu’il possède et tout ce qu’il est, comme Dieu et comme Homme. Et comme vous êtes extrêmement pauvre, parce que le peu que vous avez vient de lui et lui appartient beaucoup plus qu’à vous-même, et qu’il est infiniment riche ; jugez de là combien cet échange vous est avantageux, et combien vous seriez déraisonnable de vous priver d’un si grand bien, que vous pouvez vous procurer si facilement à vous-même, sans qu’il vous en coûte autre chose que d'y apporter les dispositions qu'il vous demande, et ne sont point au-dessus de votre portée.
La grâce de cette communion consiste donc, dit S. Léon, dans un heureux anéantissement de l’homme terrestre et charnel, pour rendre la force, les sentiments, l’esprit, les actions et la vie de l’homme céleste, qui est J. C. Nous passons à la nature de l'aliment que nous prenons ; nous communiquons à toutes les grâces, à toutes les propriétés et à tous les avantages ; et cet aliment si précieux, qui s’incorpore et qui s'incarne en nous, est un Dieu fait homme pour notre amour.
Soyez donc persuadé, que communier, c’est beaucoup plus que se revêtir de Jésus-Christ, parce que le vêtement n’est qu’extérieur, et ne nous change pas en sa substance. Il est vrai que par un acte de vertu, ou d’humilité, ou de patience, ou d'amour, nous nous revêtons de Jésus-Christ, selon le langage de S. Paul : mais communier, c'est s'en nourrir, c'est se l’incorporer, c'est participer a sa divine substance, c’est entrer dans ses droits, c’est vivre de sa vie, c’est faire vivre Jésus-Christ en nous ; c’est enfin, selon ce grand Apôtre, devenir le corps de Jésus-Christ.
C’est ainsi qu’il parlait aux Chrétiens de Corinthe (1. Cor. 12) : vous êtes le corps de Jésus-Christ et les membres de ses membres. Et de crainte que par une humilité mal entendue, ils ne doutassent de ce grand avantage que leur procurait la sainte Communion, qu’ils recevaient si souvent et avec tant de ferveur ; il ajoute pour leur consolation et pour achever, de les en convaincre : Le pain que nous rompons n’est-il pas la participation du corps de Jésus-Christ ?
Si vous avez le bonheur de communier avec les mêmes dispositions et avec la même ferveur que ces premiers Chrétiens, vous êtes aussi comme eux le corps de Jésus-Christ ; par efficace de cette divine nourriture, vous devez passer de la faiblesse et de la fragilité de la créature à la force et a la vertu d’un Dieu fait homme pour votre amour : tout ce que vous êtes en qualité de créature charnelle et pécheresse, doit périr et doit être absorbé par la vertu agissante et supérieure de cet aliment céleste, qui a la force de transformer en soi ceux qui le reçoivent, qui s’en nourrissent et qui savent profiter des grâces extraordinaires attachées à la chair, au sang et à l’âme d’un Dieu tout-puissant.
Comme il est assez puissant pour changer le pain qui est inanimé, en sa propre substance, d’en faire, par la vertu de quatre paroles, une chair vivante et un corps animé ; en un mot, de substituer en sa place un homme et un Dieu tout ensemble ; à combien plus forte raison, peut-il vous changer en lui, vous qui êtes une créature raisonnable, qui portez son image, et qui avez un esprit pour le connaître et un cœur pour l’aimer, et où il habite déjà par sa grâce ?
Ce pain des Anges, tant de fois incarné, pour ainsi dire, dans votre propre substance, doit y insérer une nouvelle créature, différente de la première, nouvelles lumières, nouveaux sentiments, nouveaux désirs, nouvelles ardeurs et nouvelle vie.
Demandez-vous donc à vous-même, pourquoi après tant de Communions vous n’avez pas encore expérimenté ces effets ; et ne manquez pas de vous répondre aussi à vous-même, que c’est parce que vous ne vous en êtes pas approché avec assez de foi, avec assez de pureté et avec assez d’amour.
Oui, mon Dieu, je reconnais que c’est par ma lâcheté, que j’ai mis des obstacles aux grandes grâces que vous aviez dessein de me faire par la sainte Communion. Périsse donc mille fois ce que le vieil homme a introduit chez moi : périssent ces sentiments charnels, ces vues humaines et intéressées, cette lâcheté et cette nonchalance, cet amour excessif de moi-même, et cet amour désordonné pour les créatures.
Je suis nourri de la propre substance de mon Dieu, elle doit me transformer en ce qu’elle est, et anéantir chez moi tout ce que je suis par moi-même et par le péché. Quelle innocence, ô Dieu de bonté ! quelle pureté et quelles lumières aurais-je acquises, si je m’étais préparé avec plus de soin toutes les fois que je me suis approché de la sainte Table pour participer à votre corps, à votre sang, à votre âme et à votre divinité !


SECOND POINT

PENSEZ donc sérieusement, que communier, et communier dignement, c'est devenir le corps et l'âme de Jésus-Christ. Cette seule pensée, accompagnée de toute la réflexion qu’elle mérite, est capable de vous faire entrer dans les dispositions les plus parfaites que cet auguste et divin Sacrement demande de vous avant que de vous en approcher. Si vous devenez par la sainte Communion, le corps et l’âme de Jésus-Christ, il faut que l’homme extérieur, aussi bien que l’homme intérieur, se sente également de cette divine et toute-puissante opération par laquelle il est heureusement transformé en Dieu : examinez ensuite, qu’elles en sont et quelles doivent en être les conséquences ; les voici :
Si je suis transformé en Jésus-Christ par la sainte Communion, et si elle me fait participant de sa nature divine aussi bien que de sa nature humaine, je ne dois plus penser, je ne dois plus désirer, je ne dois plus aimer, je ne dois plus agir que comme Jésus-Christ. Je possède en moi sa divinité, je dois agir comme Dieu, et me conformer en tout ce que je pourrai à cet excellent et divin original que je dois toujours avoir devant les yeux, afin qu’il soit la règle de toutes mes pensées, de tous mes désirs, de tous mes sentiments et de toutes mes actions.
Son âme toute sainte est insérée dans la mienne ; je dois agir par elle, et l’imiter dans toutes ses opérations, pour me rendre digne de participer à ses lumières, à ses grâces, à ses mérites, qui sont infinis ; et parce que son corps adorable a choisi le mien pour en faire son temple animé, je dois mettre tout en usage pour participer à son innocence et à son incomparable pureté.
Le corps de mon Dieu et de mon Sauveur est à moi, il est en moi, il me touche, il est ma nourriture, il est juste que le mien lui soit consacré sans réserve après la sainte Communion ; je ne dois plus entendre, dit un saint Docteur, que par les oreilles de Jésus-Christ, et les miennes doivent être dorénavant fermées pour jamais à tous les discours inutiles et mondains que celles de cet adorable Sauveur ne voudraient pas entendre : je ne dois plus voir que par ses yeux, qui sont devenus les miens ; ainsi je me garderai bien de les ouvrir pour ces objets séduisants et dangereux, qui sont capables de porter l’amour de la vanité ou la corruption dans le cœur. Je ne dois plus parler que par sa bouche, ou plutôt lui par la mienne, c’est-à-dire, que je ne dois plus parler que comme je m’imagine que Jésus-Christ parlerait, s’il était encore visible parmi les hommes, et lui servir d’organe dans toutes mes expressions ; en un mot, je ne dois plus rien voir, rien entendre, rien penser, rien dire, rien faire que ce que je crois que ce divin Sauveur verrait, entendrait, penserait, dirait ou ferait, s’il conversait encore avec vous ; et c’est à quoi je vais travailler avec sa grâce.
Respectez-vous donc vous même ; quand vous posséderez en vous le corps adorable de Jésus-Christ par la sainte Communion, ne faites rien qui puisse souiller ou profaner le Sanctuaire animé où votre Dieu réside : si les espèces se consomment par la chaleur naturelle, ayez soin de conserver le plus longtemps que vous pourrez sa divine impression, et faites en sorte qu’elle ne s'efface jamais : respectez-vous en Jésus-Christ, parce que vous êtes son temple, et respectez Jésus-Christ en vous : il demeure en vous, et vous devez demeurer réciproquement en lui par la charité, qui établit et qui soutient cette demeure réciproque, jusqu’à ce que vous ayez le bonheur de le posséder sans crainte de le perdre et que vous le voyiez à découvert dans le ciel.
Ne faites donc rien qui soit indigne du temple de Dieu : vous avez l’honneur de l’être, et quelque chose de plus ; un Temple en effet ne devient pas ce qu'il renferme, mais vous pouvez devenir ce que vous contenez en vous, parce que vous en êtes nourri, et que cette divine nourriture a la force de vous transformer en elle. Portez donc avec dignité Jésus-Christ dans votre corps ; glorifiez-le dans toute votre personne, qui a l’avantage d’être remplie, nourrie, soutenue et fortifiée de la propre substance de ce Dieu fait homme.
Un saint Docteur (D. Antonin) appelle la sainte Communion, l’introduction à la Divinité, introductio ad Divinitatem ; commencez donc à devenir effectivement ce que vous recevez, puisqu’il est en votre pouvoir. Pour cela il faut se résoudre à perdre ce que vous êtes ; c’est une condition essentielle requise à la transformation ; perdez donc à la bonne heure votre amour-propre, et prenez en sa place celui de Dieu, qui réside dans l’humanité sainte que vous avez en vous : perdez toutes vos pensées humaines pour épouser les siennes qui sont divines : noyez-vous, perdez-vous, absorbez-vous dans cet océan immense de la Divinité, vous vous trouverez heureusement en elle, et vous ne serez plus vous-même. Contentez Dieu, et il vous contentera ; il ne demande qu’à vous élever à la participation de ses divines qualités ; il est un être tout-puissant et infiniment actif, mais il faut de grandes dispositions dans le sujet, point de résistance, point de partage, point de réserve, point de mélange indigne de Dieu, et surtout beaucoup de docilité : travaillez donc incessamment et sans délai avec toute l’application possible ; mais pour votre consolation, soyez assuré que Dieu y travaillera avec vous.


SENTIMENTS

Pouvez-vous penser trop souvent, ô mon âme, aux biens infinis que vous recevez dans la sainte Communion ? Quand vous n’auriez été destinée de toute éternité que pour ne communier qu'une seule fois, pendant toute votre vie ; cette vie toute entière, quelque longue queue fût, suffirait-elle pour y bien penser ? et quand vous la passeriez toute entière en actions de grâces, serait-ce assez pour reconnaître dignement un si grand bienfait ? Dites-vous donc à vous-même, en pensant à vos Communions passées ? Est-il bien vrai que je sois devenu le corps adorable de Jésus-Christ autant de fois que je l'ai reçu à la sainte Table ? Sa chair toute pure a-t-elle purifié et consacré la mienne ? Hélas ! elle a toujours le même penchant pour la délicatesse et pour les plaisirs des sens, et autant d’éloignement pour les pratiques de la pénitence et de la mortification, comme si elle n’avait jamais été ni touchée ni nourrie de celle de Jésus-Christ.
Pendant que ce cœur adorable tout embrasé d’une ardeur céleste était auprès du mien, a-t-il participé à ses divines flammes ? a-t-il appris a n’aimer que comme lui et pour l’amour de lui, et à n’aimer que ce qu’il aimait ? Hélas ! il n’a pas senti ses ardeurs, ou elles n’ont été que passagères, parce qu'elles n'ont pas déraciné, ni extirpé à fond ses anciennes attaches, et qu’il s’est tourné presque aussitôt vers les mêmes créatures qu’il aimait auparavant, au préjudice de ses devoirs et de l’amour unique qu’il devait à son Dieu.
Ce sang si précieux et si efficace dont j'ai été tant de fois arrosé, pénétré et nourri dans la sainte Communion, a-t-il emporté ma passion dominante, que je n’ai combattue que faiblement jusqu'à présent ? et m’a-t-il lavé de toutes mes souillures ? Hélas ! je ne sens que trop, pour mon malheur, que je suis retombé dans la boue, après en avoir été nettoyé et lavé tant de fois par ce sang adorable, qui est la source de toute pureté.
Cette âme si sainte, a-t-elle guéri efficacement toutes les plaies et tous les ulcères de la mienne ? a-t-elle modéré ses emportements ? a-t-elle guéri son orgueil, réformé ses désirs et purifié ses pensées ? Ah ! Seigneur, que j’ai sujet de me plaindre de- moi-même, de gémir sur le passé et de prendre de grandes précautions pour l'avenir, si je veux sentir dorénavant toute la force et toute l'énergie de ce grand Sacrement !


ACTIONS DE GRÂCES

Que je sens ici avec une extrême confusion, ô mon adorable Sauveur, et mon indignité, et ma faiblesse, et mon impuissance ! Vous voulez, et il est juste que je vous rende mes actions de grâces, pour être descendu du ciel en ma faveur, pour être venu vous renfermer en moi, et pour m’avoir nourri du précieux aliment de votre corps et de votre sang, et si je ne le faisais pas, je serais coupable de la plus honteuse et de la plus criante de toutes les ingratitudes qui ne mériteraient que des supplices éternels.
Mais, ô mon Dieu, comment puis-je m'acquitter de cet indispensable devoir ? Le bienfait est infini, parce qu’une Divinité toute entière se donne à moi, et ma reconnaissance ne peut être que bornée, parce que je ne suis qu'une faible créature, qui n'ai que l'indigence pour partage ; et cette réflexion m’accable et me couvre de honte et de confusion. Ah ! Seigneur, me mettriez-vous dans l’impuissance de vous rendre ce que vous exigez de moi ! votre justice et votre bonté s’y opposent. Mais, Seigneur, je respire, et je me console, quand je fais réflexion que je viens de vous recevoir, que vous êtes à présent en moi, et que votre personne et vos mérites m’appartiennent, parce que vous me les avez cédés et transportés par la Communion ; que vous pensez, que vous aimez et que vous parlez en moi ; et que si vous êtes la parole vivante de votre Père céleste, j’ai l’honneur d'être en quelque façon la vôtre.
Recevez donc ici mes actions de grâces, ô Dieu de bonté et de miséricorde, comme les vôtres, puisque je n’ai rien en moi qui ne soit à vous, et que vous ne possédez rien, si j’ose le dire, qui ne soit à moi ; et vous qui couronnez vos dons en couronnant nos mérites, parce que vous en êtes toujours et le principe et l'auteur, recevez aussi agréablement mes actions de grâces, comme si elles procédaient de votre esprit, de votre bouche et de votre cœur.



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