Dieu, selon le témoignage de l'Apôtre, est un feu consumant, et le Disciple bien-aimé nous assure qu'il est l'amour même. Si donc Dieu est un feu et l'amour même, et que Dieu étant partout soit en nous, partout nous sommes donc dans le feu et dans l'amour. Quel moyen donc de ne pas brûler, et de ne pas aimer ? Être au milieu des feux et des flammes sans brûler, être tout plongé dans l'amour sans aimer, c'est ce qui ne se peut comprendre. Sera-t-il dit que le fer ne pourra pas être longtemps dans une fournaise ardente sans prendre les qualités du feu, et que nous aurons un feu infini dans nos poitrines, et que cependant nos cœurs seront toujours glacés ? Il me prendrait ici envie d'aller crier partout au feu, au feu, non pas pour l'éteindre, mais pour l'allumer où il ne brûlerait pas, et pour appeler au secours tous ceux qui aiment véritablement, afin que tous ensemble, nous le fissions brûler toujours davantage. Si nous considérions bien dans un profond recueillement ces paroles de notre grand Maître : Je suis venu apporter le feu en terre, et que veux-je, sinon qu'il y brûle ; entrant dans les desseins de ce Dieu d'amour, nous ne penserions plus à autre chose, nous ne voudrions plus autre chose, nous ne travaillerions plus à autre chose. C'est tout ce que nous demanderions.
J'ai connu une personne, qui, dès son bas-âge, prévenue des bénédictions de la douceur de la divine Providence, était pressée de demander fortement et instamment le divin amour. Ô mon Dieu, disait-elle, votre saint amour ! C'est votre amour que je cherche, c'est votre amour que je vous demande. Je ne désire que cet amour. Je n'aspire qu'après cet amour. Et Dieu qui est riche en miséricorde sur tous ceux qui l'invoquent, lui en a fait porter des effets très-singuliers dans la suite de ses années, et l'a conduite toujours par les voies du pur amour de Dieu seul.
J'ai joie de pouvoir par ce petit écrit crier à l'amour, au pur amour de Dieu seul en trois Personnes, à tous ceux qui le liront, et de leur dire : Aimons Dieu généralement dans toutes nos actions, dans toutes nos souffrances, dans tout ce que nous sommes. Aimons Dieu incessamment dans tous les moments de notre vie, dans l'instant de notre mort, pour ne cesser jamais de l'aimer après la mort. Aimons Dieu uniquement, toujours Dieu seul, quoiqu'il arrive, quoiqu'il nous en coûte ; ne soyons pas assez malheureux pour partager nos cœurs et nos affections. Que tout l'être crie, en sorte que Dieu seul les remplisse sans aucune exception, et il nous doit grandement suffire.
Mais si nous l'aimons, nous le possèderons, et si nous en jouissons, nous possédons un bien souverain, infini. Nous serons donc bien riches, bien en honneur, bien dans la joie, quand d'autre part nous serions les plus pauvres du monde, et que notre vie se passerait dans la douleur. Nous serons bienheureux dès ce monde, et d'un bonheur que personne ne nous peut ôter, ni les hommes, ni les démons. Il n'y aura que notre seule malice. Après cela faut-il s'étonner si le grand Apôtre nous exhorte, et il le réitère plusieurs fois, à une joie continuelle. Il nous apprend donc que la joie du Chrétien doit être sans intermission ; ce qu'il faut entendre de la partie supérieure de l'âme. Joie qui compatit bien avec tout ce qui se passe de plus affligeant, et en même temps dans la partie inférieure. Ce qui ne laisse aucun lieu de douter en notre bon Sauveur Jésus-Christ, qui en même temps que sa partie inférieure était abîmée dans une mer de peines, sa très sainte âme dans sa suprême partie, jouissait de la vision béatifique.
Dieu seul est l'élément de notre âme ; c'est en lui seul que nous pouvons trouver notre véritable repos. L'homme a beau faire hors de lui, quand il aurait tout le monde entier, il n'aura jamais une pleine satisfaction. Si vous tirez un poisson hors de l'eau qui est son élément, il souffrira quand vous le mettriez dans un bassin d'or chargé de perles. Dieu est donc le lieu divin de la demeure de notre âme. C'est ce que nous avons bien à considérer.
Que le Seigneur soit béni de l'intelligence qu'il nous donne de ces divines vérités. Je l'avais toujours présent devant moi, dit le Prophète Roi : c'est pour cela que mon cœur se réjouit, et que ma langue chante de joie, et que de plus ma chair reposera en espérance. Il appelle ensuite cette voie le chemin de la vie. Il dit, que la vue de Dieu le remplira de joie, et que les délices qu'il donne n'auront jamais de fin. Ô qu'il est doux et glorieux de servir un tel Maître !
(Dieu présent partout, par M. H-M Boudon)
Reportez-vous à Exercice de la présence de Dieu, Dieu qui est partout demande le respect extérieur, Dieu qui est partout, demande le respect intérieur, Dieu qui est partout demande que l'on se souvienne de sa divine présence, Dieu est partout avec toutes ses grandeurs, Dieu qui est partout, y est tout ce qu'il est, Dieu est présent partout, Fête de la Très-Sainte Trinité, Du Mystère de la très Sainte Trinité, Prière à la Très Sainte Trinité, Méditation sur la Très-Sainte Trinité : Au Nom du Père, et du Fils, et du Saint-Esprit, Instruction sur la Fête de la Très-Sainte Trinité, Méditation pour le Dimanche de la Sainte-Trinité, Le Dogme de l'unité de Dieu et de la Sainte Trinité, Aveuglement de l'homme, Preuves directes de la Trinité et de la divinité du Saint-Esprit. Méditation sur la présence de Dieu, Méditation sur l'oubli de la présence de Dieu, Méditation sur l'attention continuelle à la présence de Dieu, De la présence de Dieu, par le R.-P. Jean-Joseph Surin, et Acte de la présence de Dieu en l'honneur de Saint Joseph.
dimanche 29 mai 2022
Dieu qui est présent partout demande de l'amour
dimanche 22 mai 2022
Dieu qui est partout demande le respect extérieur
Que votre modestie soit connue à tous les hommes, s'écrie le grand Apôtre, parce que le Seigneur est proche : et il est bien proche, puisqu'il est plus où nous sommes, que nous n'y sommes nous-mêmes. Nous agissions, nous touchons, nous marchons dans son essence divine. Ah ! si les personnes considérables donnent du respect, si des gens qui jouent et qui badinent s'arrêtent aussitôt, et règlent leur extérieur à la vue d'une personne qualifiée qui arrive, y a-t-il lieu dans la terre, y a-t-il occasion où notre extérieur même ne doive pas être réglé ; puisque partout nous sommes en la présence de Dieu, et dedans Dieu. Le très-illustre Prélat de Bellai, rapporte qu'ayant eu la curiosité d'épier saint François de Sales, pour voir en quel état, et en quelle posture il était lorsqu'il se trouvait seul, il l'avait toujours vu dans une modestie admirable. C'est que ce saint Évêque agissait en la présence de Dieu.
Mais n'est-ce pas ce que tous les Chrétiens devraient faire ? Ces enfants de lumière, et qui sont appelés encore par l'Apôtre la lumière même en Jésus-Christ, ne doivent pas vivre comme ceux dont l'esprit est obscurci de ténèbres, qui, par leur ignorance née de l'aveuglement de leur cœur, sont éloignés de la vue de Dieu ; mais ils doivent se renouveler dans l'esprit de leur raison, selon l'expression de l'Écriture, c'est-à-dire, se servir de leur raison, comme éclairée, et conduite par l'esprit de Dieu ; comme soumise à lui, comme régénérée, comme celle qui est la lumière du nouvel homme, qui est créé selon Dieu dans la justice, et dans la sainteté de la vérité. C'est-à-dire, dans la séparation des choses présentes, et dans la consécration, et l'application à Dieu : non selon le mensonge du monde, mais selon la vérité, et la pureté de Dieu le Père, et de Jésus-Christ son Fils, qui a demandé : Sanctifiez-les en vérité.
Ils doivent vivre, dit encore l'Apôtre, comme des enfants de lumière, et n'avoir nulle part aux œuvres infructueuses des ténèbres ; mais au contraire les reprendre. Ces œuvres procèdent de l'ignorance de Dieu, et du défaut d'attention à sa divine présence. Ceux qui font mal, en détournent leurs yeux de peur de bien faire, et ils se laissent aller à toutes sortes d'immodesties, parce que Dieu ne leur est pas présent ; mais ceux qui le regardent, marchent prudemment, et non pas comme ces insensés. Ils ne sont pas imprudents, parce qu'ils considèrent que Dieu les voit.
Dans la vue de la présence de sa Majesté infinie, ils ne font rien qu'ils ne voudraient faire devant les premières personnes de la terre : non-seulement ils ne font aucune action mauvaise, mais ils ne les nomment pas, comme il est bien séant parmi ceux qui sont les membres de Jésus-Christ. On ne les entend pas même parler ni de folie, ni de raillerie, ni de choses impertinentes et inutiles. S'ils parlent, c'est comme des gens qui sont écoutés de Dieu. En toutes choses ils n'en perdent pas la vue, et dans les actions même les plus basses, comme celles du boire, du manger, du dormir. Ainsi, ils y gardent la modération chrétienne, et en évitent l'excès. Ils se récréent en sa présence suradorable, comme des enfants devant un bon père ; mais qui est très-sage. Ils vont à la promenade, ils conversent, ils se divertissent, ils font enfin tout, et ils souffrent tout, ayant toujours Dieu devant leurs yeux.
David était Roi, et par suite, au milieu des plus grands embarras du monde, et parmi tout ce qu'il y a dans le siècle qui y peut apporter plus de distraction ; et cependant il assure que ses yeux sont toujours élevés vers le Seigneur, et que les pensées de son cœur sont toujours en sa présence. Aussi, il déclare que le Seigneur est l'appui de ceux qui le craignent, et que son alliance est de se manifester à eux. Si nos ténèbres sont si épaisses qu'elles nous empêchent cette précieuse grâce, c'est que nous nous les formons nous-mêmes par nos péchés, dont les moindres donnent toujours quelque obscurité à l'esprit.
Ah ! si nous nous réveillions du profond assoupissement où nous vivons, agissant comme si Dieu était bien éloigné de nous, et que nous laissant à sa pure lumière, nous fussions pénétrés de sa divine présence, pour lors nous accomplirions ce que le grand Apôtres demande de tous les Chrétiens ; notre modestie serait connue à tous les hommes.
C'est cette divine présence qui a causé des respects si singuliers aux âmes éclairées. On trouvait un Religieux de la Compagnie de Jésus, prosterné le visage contre terre dans sa chambre dans des abaissements étonnants ; et comme l'on en était surpris, ah ! s'écriait-il, eh ! ne voyez-vous pas l'infinie Majesté de Dieu qui est ici présente ? Dans cette pensée le célèbre Grégoire de Lopez marchait découvert, la tête nue ; et feu M. de Renty, Gentilhomme, d'une vertu éminente ; allait de la même manière quelquefois, exposé au soleil et aux incommodités de l'air.
(Dieu présent partout, par M. H-M Boudon)
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lundi 16 mai 2022
Du Saint-Esprit et de ses opérations en général : Ce qu'est le Saint-Esprit, sa mission temporelle
Le Paraclet, l'Esprit-Saint que mon Père enverra en mon nom, vous enseignera toutes choses. (S. Jean, XIV, 26)
Ce qu'est le Saint-Esprit. « Éternellement intelligent, le Père se connaît éternellement et produit en se connaissant son Verbe ou son Fils, égal à lui, éternel comme lui. Le Père et le Fils, étant éternels, ne peuvent être sans se connaître éternellement, ni se connaître sans s'aimer d'un amour égal à eux, infini, éternel comme eux. Cet amour réciproque et consubstantiel, c'est le Saint-Esprit (Mgr Gaume, t. II, ch. V.). »
« Saint Augustin nous enseigne que ce nom de Saint-Esprit, employé pour désigner la troisième des personnes divines, est légitime par la raison que le Saint-Esprit étant commun aux deux autres personnes, puisqu'il procède du Père et du Fils, il peut prendre pour son nom propre ce qu'elles ont toutes deux de commun : car le Père est esprit, et le Fils est esprit ; de même le Père est saint, et le Fils est saint.
« On indique une autre raison pour expliquer pourquoi le nom d'Esprit-Saint est donné à la troisième personne divine. Dans le monde matériel, le mot esprit paraît signifier un certain moteur qui donne l'impulsion. Or, le Saint-Esprit est l'amour du Père et du Fils ; et le propre de l'amour est de pousser la volonté de celui qui aime vers l'objet aimé. D'un autre côté, nous attribuons la sainteté à tout ce qui se rapporte à Dieu comme à sa fin. Or, le Saint-Esprit est la personne divine qui procède de l'amour par lequel Dieu s'aime lui-même ; il était donc convenable de l'appeler Saint, en même temps qu'il était appelé Esprit.
« Le Saint-Esprit a un autre nom ; il s'appelle Amour. Le nom d'Amour, dit saint Thomas, pris dans une acception personnelle, est le nom propre de l'Esprit-Saint, comme le mot Verbe est le nom propre du Fils. Il y a dans la Trinité deux processions, ou plutôt deux modes par lesquels une personne divine tire son origine de l'autre : la première est la procession qui vient de l'intelligence, c'est la procession du Fils, du Verbe ; l'autre, qui vient de la volonté, est la procession de l'amour, de la troisième personne divine, du Saint-Esprit.
« On désigne encore le Saint-Esprit sous le nom de Don. Nous ne donnons, dit saint Thomas, quelque chose gratuitement à quelqu'un que parce que nous l'aimons, et la première chose que nous lui donnons, c'est l'amour, par lequel nous lui voulons du bien. Or l'Esprit-Saint procède par amour, il procède par conséquent comme étant le premier don.
« Le Saint-Esprit est appelé par Jésus-Christ le Paraclet, c'est-à-dire Consolateur. Saint Athanase remarque que l'Ancien Testament n'a jamais donné ce nom au Saint-Esprit. La raison s'en trouve exprimée dans ces paroles du Sauveur : Si je ne m'en vais pas, le Consolateur ne viendra pas à vous ; mais si je m'en vais, je vous l'enverrai. (S. Jean, XVI, 7) La présence corporelle de Jésus-Christ au milieu des siens était pour eux une consolation sans doute ; mais la consolation intérieure par laquelle le Saint-Esprit soutient les âmes, est bien supérieure à ce bonheur sensible que goûtaient les Apôtres. C'est la raison pour laquelle le Sauveur disait : Il est avantageux pour vous que je m'en aille (S. Jean, XVI, 7) (Coulin, ch. II). »
Mission temporelle du Saint-Esprit. "La mission d'une personne de la Trinité est sa destination éternelle à l'accomplissement d'une œuvre du temps : destination qui lui est donnée par la personne de qui elle procède. Le Fils est envoyé par le Père, le Saint-Esprit a reçu sa mission du Père et du Fils ; du Père, on ne dit nulle part qu'il a été envoyé. La raison en est qu'il n'est ni engendré, ni procédant de personne. En effet, ce n'est ni la lumière, ni la chaleur qui envoient le feu ; mais c'est le feu qui envoie la chaleur et la lumière. La mission d'une personne de la sainte Trinité, d'ailleurs, n'implique aucune infériorité dans cette personne. Dans les personnes divines, la mission est sans séparation, sans division de la nature divine, qui est une et la même dans le Père et dans le Fils, et dans le Saint-Esprit ; elle n'indique qu'une simple distinction d'origine.
« Il y a deux sortes de missions pour le Fils et pour le Saint-Esprit : l'une visible et l'autre invisible. Pour le Fils, la mission visible fut l'Incarnation ; pour le Saint-Esprit, son apparition au baptême de Notre-Seigneur sur le Thabor et le jour de la Pentecôte. Pour le Fils et pour le Saint-Esprit, la mission invisible a lieu chaque fois qu'ils viennent se communiquer à l'âme bien préparée, dans laquelle ils habitent comme dans leur sanctuaire. Le but de cette double mission est d'assimiler l'âme à la personne divine qui lui est envoyée. Or, comme le Fils, lumière éternelle, et le Saint-Esprit, amour éternel, ont été envoyés pour le monde entier, l'intention de Dieu est de s'assimiler le genre humain ; et, en se l'assimilant par la vérité et par la charité, de le déifier. Dans la pensée divine, cette mission n'est pas transitoire, mais permanente ; elle l'est, en effet, tant que l'homme n'y met pas fin par le péché mortel. Elle n'apporte pas seulement à l'âme les lumières du Fils et les dons du Saint-Esprit, mais le Fils et le Saint-Esprit en personne viennent habiter en elle (sur cette magnifique question de l'habitation de Jésus-Christ et du Saint-Esprit dans l'âme du juste, lire le beau livre de Mgr de Ségur : Jésus vivant en nous, ch. V et XIII.).
« Compléter l'œuvre du Verbe en faisant dans les cœurs ce qu'il avait fait dans les intelligences, achever ainsi la transformation de l'homme en Dieu : telle est la magnifique mission du Saint-Esprit. L'œuvre du Saint-Esprit est donc plus élevée que celle du Père et du Fils, puisqu'elle est le couronnement de l'une et de l'autre. Le Père crée, le Fils rachète, le Saint-Esprit sanctifie. La mission du Saint-Esprit est le dernier terme de la pensée divine (Mgr Gaume, t. II, ch. VII). »
Vous ne trouverez dans les créatures aucun don, de quelque nature qu'il soit, qui ne vienne du Saint-Esprit. (Saint Basile)
Macédonius, patriarche de Constantinople, fameux hérésiarque, osa soutenir que le Saint-Esprit n'était pas Dieu, qu'il n'était qu'une simple créature semblable aux anges, mais d'un rang plus élevé. Il fit endurer d'affreux supplices à un grand nombre de catholiques qui ne voulurent pas embrasser et professer son hérésie. Cette hérésie fut condamnée par l'Église dans le concile œcuménique de Constantinople, qui déclara que le Saint-Esprit procède du Père et du Fils. Ce concile fît ajouter à la suite des paroles du concile de Nicée Je crois au Saint-Esprit, les paroles suivantes : Qui est aussi Seigneur et qui donne la vie, qui procède du Père et du Fils, qui est adoré et glorifié conjointement avec le Père et le Fils, qui a parlé par les prophètes. Macédonius mourut misérablement, vers l'an 361.
(Les sept dons du Saint-Esprit)
Reportez-vous à Moyens pour obtenir les sept dons du Saint-Esprit, Prière pour demander au Saint-Esprit la victoire sur le respect humain, Promesse d'observer plus fidèlement à l'avenir les maximes de l'Évangile, Prière pour demander les douze fruits du Saint-Esprit, Prière pour demander la grâce de devenir parfait chrétien, Prière pour demander au Saint-Esprit l'abondance de ses grâces, Quelles résolutions prendre au jour de la Pentecôte ?, La Pentecôte : Quel est l'événement dont l'Église célèbre la mémoire en ce jour ?, Méditation pour le Samedi d'après la Pentecôte : Jésus sortant de la synagogue entra dans la maison de Simon, Méditation
pour le Vendredi d'après la Pentecôte : Jésus prêchant dans la
synagogue, voilà que des hommes apportent un paralytique dans son lit, Méditation
pour le Jeudi d'après la Pentecôte : Jésus ayant assemblé ses douze
Apôtres, leur donna une puissance et un empire sur tous les démons, Méditation
pour le Mercredi d'après la Pentecôte : Quiconque écoute mon Père et se
rend docile pour apprendre ce qu'il lui enseigne, vient à moi, Méditation pour le Mardi d'après la Pentecôte : Je suis la porte ; celui qui entrera par moi sera sauvé, Méditation
pour le Lundi d'après la Pentecôte : La lumière est venue dans le
monde, et les hommes ont mieux aimé les ténèbres que la lumière, Méditation pour le Dimanche de la Pentecôte : Le Saint-Esprit que mon Père enverra en mon nom, vous enseignera, Instruction sur le Saint-Esprit, Mission du Saint-Esprit, Instruction sur la Fête de la Pentecôte, Méditation sur la Fête de la Pentecôte : ils furent tous remplis du Saint-Esprit, Méditation pour la veille de la Pentecôte, Veille
de la Pentecôte : Je prierai mon Père, et il vous donnera, pour
demeurer éternellement avec vous, un autre consolateur, qui est l'Esprit
de vérité que le monde ne peut recevoir, Méditation pour le Jour de la Pentecôte, Preuves directes de la divinité du Saint-Esprit : noms, attributs et œuvres, Le Dogme de l'unité de Dieu et de la Sainte Trinité, Preuves directes de la Trinité et de la divinité du Saint-Esprit, Le Saint-Esprit dans l'Ancien Testament, promis et figuré, Le Saint-Esprit prédit, Le Saint-Esprit dans le Nouveau Testament, première création : La Sainte Vierge Marie, Seconde création du Saint-Esprit : Notre Seigneur Jésus-Christ, Troisième création du Saint-Esprit : l’Église, Méditation pour le Dimanche de la Sainte Trinité, Neuvaine préparatoire à la Fête de la Pentecôte : Prière pour demander les sept Dons du Saint-Esprit, Méditation pour le Mercredi après la Pentecôte, Méditation pour le Mardi après la Pentecôte, Méditation pour le Lundi de Pentecôte, XIe Dimanche après la Pentecôte : Réflexions pratiques, Accueillir le Saint Esprit de Dieu, Litanie du Saint-Esprit, Méditation pour la Fête de l'Ascension, Instruction sur la Fête de l'Ascension, Méditation pour le Jour de l'Ascension de Notre-Seigneur, Le Seigneur Jésus fut élevé dans le ciel, et il est maintenant assis à la droite de Dieu, Les Apôtres et les Disciples ayant adoré Jésus-Christ, s'en retournèrent remplis de joie à Jérusalem, Quand
le Consolateur que je vous enverrai de la part de mon Père, l'Esprit de
vérité qui procède de mon Père, sera venu, il rendra témoignage de moi, Et vous aussi, qui avez été dès le commencement en ma compagnie, vous rendrez témoignage de moi, Je vous ai dit toutes ces choses, afin que vous ne vous scandalisiez point, Un temps viendra où quiconque vous fera mourir, pensera faire un sacrifice à Dieu, Ils vous traiteront de la sorte, parce qu'ils ne connaîtront ni mon Père ni moi, Je vous ai dit ces choses, afin que lorsqu'elles arriveront, vous vous souveniez que je vous les ai prédites, Actes avant la Confirmation : Prière au Saint-Esprit et Acte de demande, Méditation que les enfants peuvent faire avant de recevoir le sacrement de la Confirmation au Jour de la Pentecôte et Prière pour demander ou pour renouveler en soi la grâce du sacrement de Confirmation.
mercredi 11 mai 2022
ABRÉGÉ DU CATÉCHISME DE PERSÉVÉRANCE, DEUXIÈME PARTIE, Leçon LIII : Septième et Dixième Commandements
ABRÉGÉ DU CATÉCHISME DE PERSÉVÉRANCE
DEUXIÈME PARTIE
Contenant l'histoire et l'explication de la Religion
depuis la Naissance du Messie jusqu'à son Ascension
LIIIe LEÇON
DE NOTRE UNION AVEC NOTRE-SEIGNEUR,
LE NOUVEL ADAM, PAR LA CHARITÉ.
SEPTIÈME ET DIXIÈME COMMANDEMENTS.
École de voleurs |
Q. Récitez le septième et le dixième commandements de Dieu.
R. Le bien d'autrui tu ne prendras ni retiendras à ton escient. Biens d'autrui ne convoiteras pour les avoir injustement.
Q. Que nous défend le septième commandement ?
R. Le septième commandement nous défend le vol et toute espèce de dommage fait au prochain.
Q. Qu'est-ce que voler ?
R. Voler, c'est prendre ou retenir injustement le bien d'autrui. Les principales espèces de vol sont : le larcin, la rapine et la fraude.
Q. Qu'est-ce que le larcin ?
R. Le larcin est un vol par lequel on prend le bien d'autrui sans qu'il s'en aperçoive : les ouvriers qui ne travaillent pas comme ils doivent, et qui exigent néanmoins leur salaire entier ; les tailleurs qui retiennent une partie des étoffes qu'on leur confie ; les domestiques qui s'approprient le bien de leurs maîtres pour se dédommager de la modicité de leurs gages, etc., se rendent coupables de larcin.
Q. Quelle est la seconde espèce de vol ?
R. La seconde espèce de vol, c'est la rapine. On s'en rend coupable lorsqu'on prend le bien du prochain ouvertement ou par violence ; les maîtres qui ne payent point le salaire convenu à leurs ouvriers et domestiques sont coupables de rapine.
Q. Quelle est la troisième espèce de vol ?
R. La troisième espèce de vol, c'est la fraude : elle a lieu lorsqu'on trompe le prochain en vendant ou en achetant, en donnant pour bonnes des marchandises gâtées, en se servant de faux poids et de fausses mesures, en faisant des contrats usuraires, etc.
Q. Quand on a fait tort au prochain, suffit-il de s'en confesser pour être pardonné ?
R. Quand on a fait tort au prochain, il ne suffit pas de s'en confesser pour être pardonné : il faut restituer.
Q. Qui doit restituer ?
R. C'est celui qui a fait tort qui doit restituer, c'est-à-dire : 1° le voleur ; 2° celui qui commande le vol ; 3° celui qui le conseille ; 4° celui qui encourage le voleur ; 5° celui qui donne au vol un consentement sans lequel il ne serait pas commis ; 6° les receleurs ; 7° ceux qui ont pris part aux fruits du vol ; 8° ceux qui, étant obligés par justice à empêcher le vol ou le dommage, ne l'empêchent pas.
Q. Que faut-il restituer ?
R. Il faut restituer ce qu'on a pris et réparer le tort qu'on a causé.
Q. À qui faut-il restituer ?
R. Il faut restituer à celui à qui on a fait tort ou à ses héritiers, et le faire le plus tôt possible.
Q. Que nous défend le dixième commandement ?
R. Le dixième commandement nous défend de désirer injustement le bien du prochain et de nous attacher aux richesses, parce que c'est de là que viennent les vols et les injustices.
Q. Quels sont les principaux avantages du septième et du dixième commandements ?
R. Les principaux avantages du septième et du dixième commandement sont : 1° de protéger notre fortune contre l'injustice des méchants ; 2° d'étouffer dans notre cœur le désir déréglé des choses de la terre, source d'injustices et de désordres 3° de nous montrer l'infinie bonté de Dieu et la sainteté de la Religion.
Je prends la résolution d'aimer Dieu par-dessus toute chose, et mon prochain comme moi-même pour l'amour de Dieu ; et, en témoignage de cet amour, je ferai l'aumône toutes les fois que je pourrai.
Deuxième Partie : Leçon I : État du monde à la venue du Messie, Leçon II : Naissance du Messie, Leçon III : Vie cachée de Notre-Seigneur Jésus-Christ, Leçon IV : Vie publique de Notre-Seigneur, Première année, Leçon V : Vie publique de Notre-Seigneur, Première année, Leçon VI : Vie publique de Notre-Seigneur, Première année, Leçon VII : Vie publique de Notre-Seigneur, Deuxième année, Leçon VIII : Vie publique de Notre-Seigneur, Deuxième année, Leçon IX : Vie publique de Notre-Seigneur, Troisième année, Leçon X : Vie publique de Notre-Seigneur, Troisième année, Leçon XI : Vie publique de Notre-Seigneur, Troisième année, Leçon XII : Passion de Notre-Seigneur, Leçon XIII : Passion de Notre-Seigneur, Suite, Leçon XIV : Sépulture et Résurrection de Notre-Seigneur, Leçon XV : Vie glorieuse de Notre-Seigneur, Leçon XVI : Notre-Seigneur Réparateur du monde, Leçon XVII : Notre-Seigneur, Nouvel Adam, Leçon XVIII : Union de notre esprit avec Notre-Seigneur, le nouvel Adam, par la Foi, premier et deuxième articles du Symbole, Leçon XIX : Troisième, quatrième et cinquième articles du Symbole, Leçon XX : Le Purgatoire, Leçon XXI : Sixième et septième articles du Symbole, Leçon XXII : Huitième article du Symbole, Leçon XXIII : Neuvième article du Symbole, l'Église, Leçon XXIV : Neuvième article du Symbole, Leçon XXV : Dixième article du Symbole, Leçon XXVI : Onzième article du Symbole, Leçon XXVII : Douzième article du Symbole, Leçon XXVIII : Espérance et Grâce, Leçon XXIX : Premier moyen d'obtenir la grâce, la prière, Leçon XXX : Premier moyen d'obtenir la grâce, la prière : l'Oraison dominicale, Leçon XXXI : L'Ave Maria ou Salutation angélique, Leçon XXXII : Les sacrements, Leçon XXXIII : Le Baptême, Leçon XXXIV : Le Baptême (Suite), Leçon XXXV : La Confirmation, Leçon XXXVI : L'Eucharistie, Leçon XXXVII : L'Eucharistie (Suite), Leçon XXXVIII : De la Pénitence, Leçon XXXIX : De la Pénitence (Suite), Leçon XL : De la Pénitence (Suite), Leçon XLI : Des Indulgences et du Jubilé, Leçon XLII : De l'Extrême-Onction, Leçon XLIII : Du Sacrement de l'Ordre, Leçon XLIV : Du Sacrement de l'Ordre (Suite), Leçon XLV : Du Sacrement de Mariage, Leçon XLVI : De la Charité, Leçon XLVII : Premier Commandement, Leçon XLVIII : Deuxième Commandement, Leçon XLIX : Troisième Commandement, Leçon L : Quatrième Commandement, Leçon LI : Cinquième Commandement, Leçon LII : Sixième et Neuvième Commandements.
Première Partie : Leçon I : Enseignement vocal de la Religion, Catéchisme, Leçon II : Enseignement écrit, Écriture et Tradition, Leçon III : Connaissance de Dieu considéré en Lui-même, Leçon IV : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, 1er Jour de la Création, Leçon V : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, 2e Jour de la Création, Leçon VI : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, 3e Jour de la Création, Leçon VII : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, Fin du 3e et commencement du 4e Jour de la Création, Leçon VIII : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, suite du 4e Jour de la Création, Leçon IX : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, 5e Jour de la Création, Leçon X : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, Fin du 5e et commencement du 6e Jour de la Création, Leçon XI : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, Suite du 6e Jour de la Création, Leçon XII : Connaissance de l'homme considéré en lui-même, Leçon XIII : Connaissance de l'homme considéré dans ses rapports avec les créatures, Leçon XIV : Connaissance de l'homme considéré dans ses rapports avec Dieu, Leçon XV : Connaissance des Anges, Leçon XVI : Chute de l'homme, Leçon XVII : Accord de la justice et de la miséricorde divine dans la punition et dans la transmission du péché d'Adam, Leçon XVIII : Nécessité et perpétuité de la Foi au Mystère de la Rédemption, Histoire de Job, Leçon XIX : Connaissance de la Religion, Nature et définition de la Religion, Leçon XX : Connaissance de la Religion, Que la Religion est une Loi, Leçon XXI : Le Messie promis et figuré : Adam et Abel, Leçon XXII : Le Messie promis et figuré, Noé, Troisième Figure du Messie, Leçon XXIII : Deuxième promesse et quatrième figure du Messie, Melchisédech, Leçon XXIV : Isaac, cinquième Figure du Messie, Leçon XXV : Le Messie promis et figuré, Jacob, Sixième Figure du Messie, Leçon XXVI : Le Messie promis et figuré, Joseph, Septième Figure du Messie, Leçon XXVII : L'Agneau pascal, Huitième Figure du Messie, Leçon XXVIII : La Manne, Neuvième Figure du Messie, Leçon XXIX : Les sacrifices et le serpent d'airain, Dixième et onzième Figure du Messie, Leçon XXX : Moïse, Douzième Figure du Messie, Leçon XXXI : Josué, Treizième Figure du Messie, Leçon XXXII : Gédéon, quatorzième Figure du Messie, Leçon XXXIII : Samson, Quinzième Figure du Messie, Leçon XXXIV : Sixième Promesse du Messie, Leçon XXXV : David, Seizième Figure du Messie, Leçon XXXVI : Salomon, Dix-septième Figure du Messie, Leçon XXXVII : Jonas, Dix-huitième Figure du Messie, Leçon XXXVIII : Le Messie prédit, Prophéties de David, Leçon XXXIX : Le Messie prédit, Prophéties d'Isaïe, Leçon XL : Le Messie prédit, Prophéties d'Osée, de Michée, de Joël et de Jérémie, Leçon XLI : Le Messie prédit, Prophéties d'Ézéchiel, Leçon XLII : Le Messie prédit, Prophéties de Daniel, Leçon XLIII : Le Messie prédit, Prophéties d'Aggée, de Zacharie et de Malachie, Leçon XLIV : Résumé général et application des promesses, des figures et des prophéties, à Notre-Seigneur Jésus-Christ, Leçon XLV : Le Messie préparé, Monarchie des Assyriens, Leçon XLVI : Le Messie préparé, Monarchie des Assyriens, Histoire de Judith, Leçon XLVII : Le Messie préparé, Histoire de Tobie, Leçon XLVIII : Le Messie préparé, Monarchie des Perses, Histoire d'Esther, Leçon XLIX : Le Messie préparé, Monarchie des Grecs et des Romains, Leçon L : Le Messie préparé, Histoire des Machabées, Leçon LI : Unité de la Religion et de l’Église.
dimanche 1 mai 2022
Que celui qui a soin des oiseaux aura aussi soin des hommes
Le Sauveur nous ne donne une seconde preuve dans ces paroles : « Regardez cette multitude presque infinie d'oiseaux de toute espèce dont l'air est rempli (Matth. 6) ; ils ne sèment ni ne moissonnent jamais ; ils n'ont ni greniers, ni caves, ni réservoirs pour mettre leurs provisions, et pour amasser l'été de quoi vivre l'hiver : cependant votre Père céleste ne les laisse manquer de rien, et les pourvoit jusqu'aux délices et à l'excès : ils ne craignent point le serein de la nuit, quoiqu'ils y soient souvent exposés ; la providence de Dieu les tient couverts de toutes les impressions de l'air ; et quelque froid qu'il fasse, ils ne s'approchent pas du feu pour se garantir de la rigueur de la saison. Celui qui a créé le feu n'a pas besoin de lui pour échauffer ces petits animaux, il peut y suppléer par mille autres moyens qu'il tire des trésors de sa providence. Y a-t-il de la comparaison des oiseaux aux hommes ? n'êtes-vous pas d'une nature bien supérieure à celle des animaux, et créés pour une plus noble fin ? ne voyez-vous pas qu'étant d'une nature plus relevée, Dieu vous aime aussi infiniment plus que les animaux ? que craignez-vous donc, ô hommes de peu de foi ? »
Écoutez avec attention ces paroles remarquables : « Votre Père céleste les nourrit (Matth. 6). » C'est comme si ce divin Sauveur disait : « Votre Père s'emploie avec tant de charité et de libéralité à l'entretien des oiseaux, qui sont de pauvres créatures faites pour votre service ; avec quel soin, quelle affection pensez-vous donc qu'il doive vous entretenir, vous qu'il reconnaît pour les images vivantes de sa divinité, et pour ses enfants légitimes à qui il a promis son royaume pour héritage ; vous, pour l'amour de qui il n'a point fait difficulté de livrer son Fils unique, semblable à lui, entre les mains des bourreaux, de le faire mourir sur une croix, rassasié de souffrances et d'opprobres, afin que par sa mort il pût vous adopter pour ses enfants, vous rendre cohéritiers et frères de ce Fils adorable, et vous ouvrir le ciel ! »
La sagesse de Dieu s'appelle en quelque endroit la nourrice de ses créatures. Quelques-uns d'entre les saints Pères, voulant montrer aux mères l'obligation qu'elles ont de nourrir leurs enfants au lieu de s'en fier, comme elles font ordinairement, à des femmes étrangères et inconnues, dont elles achètent le lait pour épargner le leur et ne pas se gêner, n'allèguent point de plus puissante raison que celle qu'ils prennent de l'exemple du Créateur qui nourrit lui-même toutes ses créatures, jusqu'aux fourmis et aux moucherons, qui sont encore moins que les oiseaux : il prépare aux fourmis leur grain en son temps, et nourrit les moucherons dans les palais des rois aussi bien que dans les cabanes du berger. Si Dieu est si soigneux de l'entretien et de la nourriture de ces vils insectes, parce qu'ils sont ses créatures, quelque méprisables qu'ils paraissent ; croiriez-vous qu'il n'ait pas pour le moins autant de soin des hommes, qu'il a établis les maîtres de tous les animaux, et pour qui il a créé tout ce qui est visible dans le ciel et sur la terre ? Si le souverain Maître fait tant de bien aux serviteurs de ses enfants, que ne doit-il pas faire à ses enfants mêmes qu'il institue ses héritiers, qu'il appelle ses délices et ses entrailles, et pour le salut de qui il n'a pas épargné ce qu'il y a de plus saint, de plus grand et de plus adorable dans le ciel et sur la terre, son Fils bien-aimé, l'objet de toutes ses complaisances !
Le glorieux saint François avait tant de confiance en Dieu pour les choses temporelles, qu'ayant une fois convoqué ses religieux à Assise au nombre de cinq mille, et les considérant tous comme des pensionnaires de la Providence, il leur défendit très-expressément que personne se mît en peine pour les provisions nécessaires à cette multitude de religieux : « Laissez, disait-il, à Notre-Seigneur le soin de votre vie ; il vous nourrira. » Saint Dominique, qui fut témoin de cette conduite, craignit que ce grand Saint ne semblât tenter Dieu par trop de confiance ; mais il fut étrangement surpris que de tous les environs on apportât des vivres et des meubles en abondance : ce qui le toucha si vivement, qu'il se résolut aussi lui-même à ôter les revenus à ses religieux, estimant que son ordre serait mieux fondé sur la confiance en Dieu que sur tous les biens du monde.
(Traité sur la confiance en Dieu)
Reportez-vous à Vous ne devez point vous inquiéter pour le boire et pour le manger, Élévation à Dieu à la vue des ses créatures, Dieu béni dans les oiseaux, ABRÉGÉ DU CATÉCHISME DE PERSÉVÉRANCE, PREMIÈRE PARTIE, Leçon IV : Connaissance de Dieu par ses ouvrages, 1er Jour de la Création, Cantique des créatures ou Cantique de frère soleil, Autres preuves de l'existence de Dieu : Les traces de son action dans la Création, et La Sagesse éternelle dans la Création, et après la chute de l'homme.