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lundi 21 novembre 2016

Méditation : Cession de nos bonnes œuvres en faveur des âmes du Purgatoire





Marie-Madeleine en pénitence (Orazio Gentileschi)



Méditation pour le 21 novembre


Cession de nos bonnes œuvres en faveur des âmes du Purgatoire


   
    Remarquons d'abord qu'il y a trois choses dans les bonnes œuvres : elles sont méritoires ; c'est-à-dire qu'elles méritent un degré de gloire ; elles sont impétratoires, en ce qu'elles obtiennent quelque grâce de Dieu ; elles sont satisfactoires ; parce qu'elles satisfont pour nos péchés. Or, en tant qu'elles sont méritoires, nous n'en pouvons faire part à personne ; car le mérite est personnel. C'est, à proprement parler, en tant qu'elles sont satisfactoires que nous pouvons les offrir pour les autres : c'est donc en ce sens que nous pouvons en faire un transport, une cession ; et, en ce cas, toute la satisfaction appartient à ceux en faveur desquels nous nous en privons. C'est donc de cette manière que nous pouvons offrir toutes nos bonnes œuvres, nos souffrances, etc., etc., pour les âmes du purgatoire.
    Nous avons vu hier que toutes nos bonnes œuvres peuvent être des moyens de soulager les morts, et qu'ainsi l'on peut en mille circonstances venir à leur secours, sans rien faire d'extraordinaire. Nous allons aujourd'hui méditer une excellente résolution que nous proposons aux âmes jalouses de témoigner à Dieu leur parfait dévouement. Elle consiste à lui offrir généralement tous les mérites expiatoires ou satisfactoires de la vie, en faveur des défunts.
Nous conseillons en outre d'en laisser l'application à la Sainte Vierge ; car personne ne peut plus saintement en disposer, puisqu'elle le fera toujours pour la plus grande gloire de Dieu, qui doit être la fin de toutes nos œuvres. Ce sera, de plus, un témoignage du véritable amour que l'on a pour elle, puisqu'on lui remet tout ce qu'on a, et tout ce qu'on peut lui donner, l'honorant ainsi, non seulement par quelques actions particulières, mais par toutes généralement.
    Ne craignons pas de nuire à nos intérêts, par ce transport général de nos bonnes œuvres. Quelque accumulées que puissent être les dettes dont nous nous croyons chargés envers la justice divine, quel risque courons-nous, en cédant à Dieu nos propres intérêts et nos droits les plus légitimes ?
Les péchés sans doute crient pénitence ; mais la charité crie encore plus haut en faveur des âmes souffrantes. Le transport que nous faisons du fruit de nos travaux et de nos œuvres, par le motif d'une charité sublime, n'est-il pas incomparablement plus estimable en lui-même et plus méritoire devant Dieu, que tout ce que nous pourrions entreprendre par le motif de notre intérêt personnel. Il est vrai que l'on se prive des satisfactions pour ses propres péchés, mais cet acte héroïque de charité nous est même plus utile que si nous nous réservions nos satisfactions, et a plus de force auprès de Dieu, qui est la charité même, pour nous acquitter de nos dettes. Donnez, dit Jésus-Christ, et il vous sera donné. Mais de quelle mesure se servira-t-on ? Nous serons traités comme nous aurons traité les autres : si nous donnons peu, il nous sera donné peu ; si nous donnons tout, tout nous sera donné. Le chrétien assez généreux pour consacrer à la gloire de Dieu tout le trésor de mérites qu'il pourra amasser pendant le cours de sa vie, en l'abandonnant aux nécessités pressantes de ses frères défunts, ne recevra-t-il pas au jour du jugement une mesure surabondante, si pleine qu'elle se répandra par dessus, comme s'exprime l'Écriture ?
    Mais, dit-on, la charité bien ordonnée commence par soi-même.
Rien de plus vrai, lorsqu'il est question du salut. Chacun est tenu d'employer à cette importante et unique affaire tout ce qu'il a reçu de talents et de grâces. À quelque prix que ce soit, il faut qu'il se sauve, malgré la chute de l'univers entier. Mais s'agit-il de soulager et de secourir au plus tôt les amis de Dieu, nos frères souffrants, en leur faisant part des biens spirituels dont nous ne pouvons nous-mêmes recueillir les avantages qu'après la mort ; fallût-il nous dépouiller en leur faveur de toutes nos acquisitions en ce genre ; au fond et en dernière analyse, qu'est-ce qu'une pareille cession opérée, dirigée par des vues si nobles et si pures ? L'acte seul de cette cession n'est-il pas d'une plus grande valeur que tout ce qu'on cède ? N'est-ce pas une action de pure charité, et ainsi plus agréable à Dieu, et plus méritoire que si l'on avait en vue ses propres intérêts ? On ne peut donc se dépouiller ainsi, sans être aussitôt revêtu de richesses beaucoup plus précieuses et inaliénables. C'est pour Dieu, et conséquemment à Dieu, que l'on cède tout, que l'on donne tout. Or, en donnant tout à Dieu, est-il permis de penser qu'on coure aucun risque de perdre ? Donner à Dieu, c'est toujours un prêt saintement usuraire, dont Dieu lui-même se fait caution en nous disant : Donnez et il vous sera donné.
Puisse une si sainte usure tenter la pieuse avarice de tous les fidèles ?
    Ne craignons donc pas de négliger nos intérêts spirituels en faisant ce sacrifice, puisqu'au contraire c'est un moyen d'augmenter beaucoup le mérite de nos bonnes œuvres, et ainsi d'arriver à une plus grande gloire dans le ciel. Même plus on est grand pécheur, plus cet abandon semble devoir être héroïque, parce qu'alors on donne tout son nécessaire. Si le juste ne peut exercer une plus grande charité, à plus forte raison le pécheur qui, malgré les nombreuses satisfactions qu'exigent ses péchés, vient au secours de son prochain, ne s'occupe que de ces âmes qui, ne pouvant plus mériter, sont dans la souffrance et dans l'éloignement de Dieu : il ne se réserve rien, il consacre tout à la gloire de ce Maître si bon, si magnifique ; un tel sacrifice ne doit-il pas l'emporter sur tous les sacrifices des vertus subordonnées à la charité, telle que la pénitence ? Car ce sacrifice, cet acte de pure charité, n'a-t-il pas principalement Dieu en vue ? Heureux donc les chrétiens qui, dans un parfait oubli de tout intérêt propre, ne se regardent plus, n'envisagent que Dieu seul et son unique gloire ; qui ont, pour tout intérêt, le seul intérêt de Dieu ! Ils ne pensent, ils ne se soucient, ils ne cherchent, ils ne veulent et dans le ciel et sur la terre, dans le temps et dans l'éternité, que Dieu seul ; il leur suffit que la donation de toutes leurs bonnes œuvres le glorifie hautement ; car pour un seul degré de sa gloire il n'y a rien qu'ils ne fussent prêts à faire et à souffrir ; et, en contribuant d'une manière si abondante à la délivrance des âmes du purgatoire, ils savent que c'est lui procurer la plus haute gloire qu'on lui puisse rendre.
    Comme il y a différents degrés de charité, ceux qui n'en ont pas une si étendue peuvent offrir toutes leurs bonnes œuvres pour une année, pour un mois, pour une semaine, pour un jour, et réitérer quelquefois la même offrande. Et, si notre désintéressement n'est pas assez complet pour abandonner à la disposition de la Sainte Vierge le choix des âmes auxquelles il lui plaira d'appliquer nos suffrages, rien n'empêche que l'on ne prie en particulier pour les personnes envers lesquelles l'on est plus obligé ; l'on peut s'adresser à cette Mère de miséricorde, afin qu'elle leur fasse part de nos satisfactions. Mais la perfection de ce sacrifice fait tout laisser entre les mains de Dieu ; les inclinations de la nature, les intérêts de la chair et du sang, tout cède à la pure gloire de Dieu.


RÉSOLUTION

Le désir que nous avons de soulager les âmes du purgatoire, doit nous faire adopter avec empressement le moyen que nous venons de méditer, puisqu'il est appuyé sur tous les motifs que nous avons énumérés les 11e, 12e et 13e jours. Mais, comme nous savons que nos œuvres sont si souvent nulles à cause de notre tiédeur, adressons à Dieu de tout notre cœur la prière suivante pour obtenir de sa miséricorde de saints intercesseurs en faveur de nos frères souffrants.


PRIÈRE

Esprit-Saint ! vous avez suscité, à différentes époques, des ordres religieux de tous genres, propres à subvenir à tous les besoins de l'Église militante : ô Père des lumières ! pénétrés de compassion et de zèle pour les morts, nous vous conjurons de susciter également, en faveur de l'Église souffrante, un nouvel ordre, dont le but principal soit de s'occuper jour et nuit du soulagement et de la délivrance des âmes du purgatoire ; dont l'intention invariablement appliquée aux morts dirige les opérations tant du ministère que de la dévotion, comme jeûnes, veilles, oraisons, prédications, etc., etc. Vous seul, Esprit Créateur, pouvez inspirer l'exécution d'un pareil établissement si propre à procurer la plus grande gloire de Dieu, et après lequel mon cœur ne cessera de soupirer. Ainsi soit-il.


Indulgence applicable aux morts


Indulgences accordées à perpétuité à tous les Fidèles qui réciteront, avec dévotion, l'offrande suivante du très Précieux Sang de notre Seigneur Jésus-Christ au Père éternel, pour obtenir sa sainte bénédiction, avec un Pater, Ave, Gloria à la Très Sainte Trinité, en Action de grâce de tous les bienfaits que nous avons reçus de sa miséricorde. (Rescrit du 25 octobre 1823)
1° Cent jours d'indulgence pour chaque fois.
2° Indulgence plénière pour ceux qui l'auront récitée tous les jours pendant un mois, un des derniers jours de ce mois à leur choix, pourvu que, s'étant confessés et ayant communié, ils prient selon les intentions de l'Église.


OFFRANDE

Père éternel, nous vous offrons le très Précieux Sang qui coula pour nous de la plaie de la main droite de Jésus, et, par les mérites et la vertu de ce sang précieux, nous supplions votre divine Majesté de nous accorder sa sainte bénédiction, afin que par elle nous puissions être protégés contre nos ennemis et être délivrés de tous les maux : que la bénédiction du Dieu tout puissant, du Père, du Fils et du Saint-Esprit descende sur nous et y demeure toujours. Ainsi soit-il.
Pater, Ave, Gloria.







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vendredi 18 novembre 2016

Méditation : Les différents moyens de soulager les morts





Notre-Dame du Suffrage (Source)



Méditation pour le 18 novembre


Quels sont les différents moyens de soulager les morts ?




    Le Dieu de bonté et de miséricorde a établi une alliance de prières et de bonnes œuvres entre tous les membres de son Église, dans le ciel, sur la terre et dans le purgatoire : c'est la communion des Saints que proclame le Symbole des Apôtres. En vertu de cette union nous pouvons soulager nos frères souffrants dans le purgatoire ; le Seigneur a pour agréable tout ce que nous faisons en leur faveur, il l'accepte comme une dette payée ; il est satisfait, il se relâche des droits de sa justice en voyant la charité qui nous anime pour demander grâce les uns pour les autres. C'est un bon père que l'amour filial désarme en faveur d'un enfant coupable, lorsqu'il est sollicité par ses autres enfants. Économie admirable de la justice et de la clémence divine ! Justitia et pax osculatoe sunt.
    Le grand-prêtre Aaron, voyant que Dieu, irrité contre son peuple, avait fait sortir des entrailles de la terre un feu dévorant qui en avait fait périr plus de quatorze mille, courut au milieu du peuple, que le feu continuait d'embraser, offrit l'encens à Dieu, et, se tenant debout entre les morts et les vivants, il pria pour le peuple et la plaie cessa : Stans inter mortuos et viventes, obtulit thymiamata, et plaga cessavit.
Exemple admirable qui doit exciter notre zèle et notre piété, puisque les lumières de la foi nous montrent une multitude innombrable d'âmes dans le purgatoire qui n'ont ni sacrifice, ni prêtre, ni autel pour offrir l'encens à Dieu. Sur la terre un pécheur peut, avec la grâce du Seigneur, secouer et briser les fers dont le péché l'accable : mais les âmes du purgatoire ne peuvent rien ni par elles-mêmes, ni par le secours de la grâce ; elles ont besoin de notre ministère pour sortir de leur prison ; c'est à nous de les délier, de les élargir. Les laisserions-nous dans un si grand besoin sans nous empresser de les en tirer ? Songeons que leurs chaînes sont de feu, et que, par conséquent, il n'y a point de temps à perdre pour les leur ôter. D'ailleurs ne serait-ce pas la plus grande cruauté, la plus insigne ingratitude de notre part, de ne pas répondre aux vues miséricordieuses de Notre Père céleste, à qui sa justice ne permet plus de pardonner à ces âmes, mais qui nous donne le pouvoir de satisfaire pour elles ? Oh quel pouvoir ! Le mépriserions-nous !
    Nous contribuons en deux manières à la délivrance des âmes du purgatoire ; par voie d'intercession et par voie de satisfaction. La première manière renferme le saint sacrifice de la messe et la prière : car tout le corps mystique de l'Église peut réunir son intercession commune en faveur des morts, et il le fait dans le saint sacrifice de la messe. Chaque membre de l'Église peut aussi employer séparément son intercession pour les morts ; et c'est ce qui arrive lorsque quelqu'un en particulier adresse pour eux des prières au Père des miséricordes.
    La seconde manière de soulager les morts, c'est-à-dire par voie de satisfaction, renferme le jeûne et l'aumône. Par le jeûne, et par tout ce qu'on appelle les pénitences afflictives, nous pouvons diminuer la peine que doivent les morts à la justice divine ; et par l'aumône, nous pouvons la racheter, cette peine. Cependant, ces compensations ne sont acceptées de Dieu que par manière de suffrage, ainsi que s'exprime l'Église, parce qu'il n'y a pas de proportion entre les peines qu'impose aux morts la justice divine, et celles qu'elle accepte en échange de la part des vivants. La justice divine ne condamne les hommes en ce monde qu'à de légères peines : Maintenant il ne punit pas les crimes dans sa sévérité (Job).
Dans l'autre vie, Dieu exerce sa justice avec la dernière rigueur : Je vous dis en vérité, vous ne sortirez point de là que vous n'ayez payé jusqu'à la dernière obole. (Matt.)
C'est donc toujours une grâce quand le Seigneur reçoit les peines de cette vie pour compenser les peines de l'autre vie. Il n'a pas coutume de rejeter cette compensation ; mais il est en droit de le faire. Il ne nous reste donc que de prier avec instance qu'il veuille bien ne la point refuser.
    Voilà pourquoi les saintes Écritures ne nous disent rien de plus, sinon de prier pour les morts : tout ce que nous faisons pour eux se doit rapporter là. Ainsi, jeûnons, mortifions notre chair, donnons l'aumône, mais prions toujours en même temps la miséricorde du Seigneur, afin qu'elle daigne agréer ces offrandes, si inférieures aux dettes dont nous sollicitons la remise pour nos frères. Unissons encore et nos offrandes et nos prières au sang de Jésus-Christ qui demande beaucoup plus efficacement que nous. Une des vertus de ce sang adorable est d'ouvrir les prisons à tant d'âmes enchaînées que dévore une soif ardente de voir Dieu, et que l'impuissance de se délivrer par elles-mêmes retient dans les fers. C'est vous qui, par le sang de votre alliance, aveu fait sortir les captifs du fond du lac qui était sans eau. (Zach.)
    N'oublions pas que, quoique les Fidèles condamnés au purgatoire soient morts dans la grâce, il s'en trouve néanmoins parmi eux qui ont négligé de prier pour les morts, et qui, par rapport à eux-mêmes, ont mieux aimé remettre après la mort à satisfaire pour leurs péchés, que d'y satisfaire pendant la vie. Par cette conduite ils ont mérité que le Seigneur leur refuse la grâce qu'il accorde aux autres, en considération de nos prières. Si nous voulons donc soulager ces morts, il faut prier pour eux avec plus d'instance, parce qu'ils sont bien plus indignes d'avoir part aux trésors de miséricorde que Dieu dispense dans le purgatoire, que les âmes qui furent autrefois et plus miséricordieuses envers les autres et plus précautionnées pour elles-mêmes.


RÉSOLUTION


Puisque l'intérêt de Dieu, celui des âmes souffrantes et le nôtre nous font une obligation de prier pour les morts, prenons la résolution de nous éclairer sur la manière de remplir avec le plus de fruit cet important devoir. Pensons souvent à cette qualité de sauveurs que Dieu daigne nous accorder, et usons de ce pouvoir qui nous procurera d'abondantes bénédictions, en même temps qu'il apportera d'indicibles soulagements aux âmes du purgatoire.


PRIÈRE

Je vous rends mille actions de grâce, ô mon Dieu ! de nous avoir accordé le pouvoir de soulager nos frères souffrants par des moyens si faciles. Nous ne pouvons mieux exprimer notre reconnaissance, Seigneur, qu'en faisant usage de ce pouvoir ; qu'en exerçant la qualité glorieuse de sauveurs, que vous daignez nous faire partager avec votre divin Fils, par les seuls mérites duquel nos œuvres peuvent vous être agréables et apporter du soulagement aux âmes du purgatoire. Gloire à Dieu et à Jésus-Christ pour tous les bienfaits dont est comblée la sainte Église ! Ainsi soit-il.


EXEMPLE


    Nous n'avons jusqu'à présent rapporté aucune des nombreuses révélations concernant le purgatoire que racontent des écrivains respectables ; mais nous lisons dans la vie de saint Thomas d'Aquin un fait rapporté par un auteur contemporain, et qui ne peut étonner dans la vie d'un Saint comblé de tant de faveurs extraordinaires ; nous allons le copier parce qu'il est extrêmement propre à nous prouver combien nous pouvons aisément soulager les âmes du purgatoire, si nous sommes persévérants à intercéder pour elles.
    Un jour que saint Thomas répandait dans l'oraison son âme devant Dieu, avec autant de confiance que d'humilité, sa sœur, morte depuis peu abbesse de Sainte-Marie de Capoue, lui apparut pour lui apprendre qu'elle était en purgatoire, et le prier de l'aider par ses sacrifices à satisfaire à la justice de Dieu. Le Saint le fit ; il ajouta plusieurs mortifications aux prières qu'il offrit et qu'il fit offrir pour elle. Après quelques jours sa sœur se montrant à lui une seconde fois, l'assura qu'elle était déjà dans la gloire, et le remercia de ce qu'il avait fait pour lui en avancer la possession. Il lui demanda quel était l'état de ses deux frères déjà morts.
Elle lui répondit qu'un des deux était en paradis, et l'autre encore dans le purgatoire. Saint Thomas demeura d'autant plus consolé, qu'il y avait longtemps que l'incertitude du salut de ses frères affligeait sensiblement son cœur. Depuis leur mort il n'avait cessé de solliciter la divine bonté de lui faire connaître quel était l'état de ces âmes, pour lesquelles il offrait tous les jours les saints mystères. Dieu voulut bien marquer, par une double faveur, combien ses prières et sa charité lui étaient agréables, puisqu'il lui avait déjà accordé le salut d'un de ses frères, et qu'il lui envoyait sa sœur pour l'en assurer.
    Cette sœur, qui lui apparut, était la même qui, s'étant chargée de le détourner d'entrer en religion, fut persuadée par son frère d'y entrer elle-même. Ainsi la charité fraternelle de saint Thomas procura un double avantage à sa sœur en l'arrachant pendant sa vie aux vanités du siècle, et en abrégeant les peines du purgatoire après sa mort.


   
Indulgence applicable aux morts

Cent jours d'indulgence une fois par jour, quand on récite avec dévotion et un cœur contrit une des prières pour les âmes du purgatoire, pour tous les jours de la semaine, insérées à la fin de cet ouvrage, en y ajoutant un Pater, un Ave et le Psaume De Profundis. (Rescrit du 18 novembre 182C)








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